ღ Comme un retour aux sources après une longue période d’errance, cette journée est de celle où tu es invité à te rendre auprès de ce professeur, qui s’assure du bon déroulement de ton stage. Des rendez-vous immanquables si tu souhaites valider ta dernière année et ainsi, obtenir ton diplôme, alors que cet endroit te file de l’urticaire à chaque fois que tes pas en arpentent les couloirs. C’est que contrairement à tes autres congénères, tu ne considères pas tes années d’université comme les meilleures de ton existence. Bien au contraire. Alors, quand l’heure sonne enfin la fin de cette entrevue, tu fuis rapidement vers l'ascenseur qui est censé t’emmener vers la sortie. Comme une petite souris qui court le plus rapidement possible dans le premier trou qu’elle aperçoit afin de se protéger du gros chat qui la pourchasse, tu sautes dans le premier monte-charge qui ouvre ses portes, à la suite d’une autre personne. Et comme à ton habitude, tu décides de rester dans ta bulle plutôt que de saluer poliment la personne que tu viens de rejoindre. C’est que la socialisation et toi, vous ne fessez pas bon ménage.
Seulement, l’arrêt inattendu de l’ascenseur entre deux étages quelques secondes à peine après sa mise en marche, te force à te retourner. Agacé, tu t’apprêtes à appuyer sur le bouton d’appel, lorsque ton regard croise celui de ton compagnon de mésaventure. Sa voix ou du moins, ses sarcasmes arrêtant instantanément ton geste. « Arrête de faire comme si tu ne savais pas qu’on fréquente la même université. Ce n'est tellement pas crédible, Dowon. » Roulant ton regard, tu soupires bruyamment sans te soucier de ce que pourrait en penser ce garçon, qui a une époque qui te semble bien lointaine, comptait énormément pour toi. « Dans le fond, ce qui t’énerve, ce n’est pas qu’on nous compare ou qu’on nous confonde. Ça, il fallait t’y attendre quand tu as décidé d’être dans le même établissement que moi. » Fait évoqué et qui aujourd’hui, te semble complètement incompréhensible étant donné que cet être que tu considérais comme ton petit-frère - à tort, unfortunatly, a décidé de t’évincer de sa vie, sans aucun préavis. « Ce qui t’agace le plus, c’est plutôt qu’on te rappelle que j’existe toujours. » Dis-tu, alors que ta voix insiste sur ce toujours. Maintenant fermement ton regard dans le sien, tu ne te laisses pas démonter par sa présence ; Aussi douloureuse soit-elle, malgré les années qui se sont écoulées. « Son Altesse aurait dû demander à son cher papa de le changer d’unif, s’il ne voulait pas prendre le risque d’être confondu ou même comparé avec le petit peuple. D’ailleurs, c’est étonnant que tu arrives à survivre parmi tous ces roturiers autour de toi. Ça va ? Tu ne comptes pas faire un malaise en respirant le même air que moi ? Car si tu comptes sur moi pour t’aider, tu peux toujours rêver. » Ou ... Crever, serait le terme plus exact. Posant ton doigt sur le bouton d’appel d’urgence, tu pries silencieusement de toutes tes forces pour que quelqu’un vienne te sauver de cet enfer.