standing next to you

-- ft  aran

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

(outfit) Parfois, il aurait préféré que Aran soit restée dans l’anonymat. Qu’elle n’ait pas été recrutée par une agence ; qu’elle n’ait jamais sorti Hype Boy, la propulsant dans la stratosphère d’un niveau de notoriété inédit. Parfois, il aurait préféré, en dépit des rêves immenses de sa petite amie, juste pour ne pas qu’elle subisse les inconvénients de la célébrité, qu’il tolère pour lui mais certainement pas pour les autres. Sans doute que si elle était restée une sombre inconnue, vivait la même vie que des millions d’autres personnes, cet incident ne serait jamais arrivé. Et Suho n’aurait pas découvert, sur le téléphone que lui a tendu Changmin entre deux prises, une vidéo de sa petite amie en train de recevoir un album en pleine tête, manifestement lancé fort, qui plus est.

Ce qui serait presque le pire dans cette histoire, c’est qu’il n’a même pas pu aller la voir immédiatement – non, il avait fallu que ce jour-là précisément, le groupe tout entier soit en plein tournage, le genre de tournage dont on ne peut certainement pas s’échapper, au sein desquels son absence se ferait bien trop ressentir. Il avait dû se contenter de pauvres SMS, pour s’assurer qu’elle allait bien – savoir où elle se trouvait, également, bien que sa petite amie ne se doute certainement pas qu’il vienne la voir, le sachant occupé toute la journée.

Mais, sitôt le clap de fin sonné, il s’est rué hors du plateau, Suho ; a pris un taxi en direction de l’agence, à se ronger les sangs sur le siège arrière en attendant d’enfin arriver. Car si personne n’aime assister à des démonstrations de violence, Suho, lui, vit ça particulièrement mal. Ça a le don de réveiller des souvenirs profondément enfouis, et de voir Aran se faire agresser sur la place publique sans qu’il puisse rien y faire lui rappelle seulement qu’il a failli à la protéger. Comme, plus jeune, il faillait à protéger sa mère et son frère. C’est donc un Suho un peu retourné qui passe la porte de l’agence ; monte les escaliers quatre à quatre, courrait presque dans les couloirs jusqu’à débouler dans la salle qu’elle lui avait indiqué un peu plus tôt, espérant qu’elle s’y trouve toujours.

Et elle y est,
Accompagnée de deux autres personnes,
Et un petit pansement pour décorer son front.

Son cœur qui se serre de la voir comme ça, et après qu’elle ait rapidement congédié les deux employés, il vient s’asseoir à côté d’elle, pose les mains sur ses joues pour venir déposer une poignée de baisers rapides sur ses lèvres ; lui demande alors, comme s’il ne lui avait pas déjà posé la question cinq fois par messages :

- Ca va bébé… ?

A porter des yeux inquiets sur son front ; caresser doucement sa joue, n’approchant pas de son front de peur de lui faire mal.

- C’est qui le connard qui t’a fait ça ? J’ai juste vu une vidéo vite fait sur les réseaux mais c’est cadré n’importe comment, on voit rien.

standing next to you

-- ft  suho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

(outfit) C’était censé être une journée joyeuse, une journée durant laquelle t’étais particulièrement mise à l’honneur. C’était censé être une bonne journée pour tes fans aussi, car aujourd’hui commence déjà les premiers meetings et les shows. Aujourd’hui c’est la sortie de ton album et pourtant rien ne s’est passé comme prévu sans même que tu puisses y faire quelque chose car pour une fois, le problème ce n’était pas toi. T’as même était plutôt performante, ne t’es pas laissé avoir par tes angoisses et ta peur de ne jamais faire assez bien. Mais il a suffi d’une rencontre avec tes fans les plus investis, d’un prénom pas retenu d’un fan que tu croises très souvent pour que tout parte à la dérive.

Tu l’as vu dans ses yeux que ça n’allait pas,
T’as vu ses traits se durcir, la haine se propager en lui.

Une seconde après, bien que tu lui souriais en t’excusant de ne pas te rappeler de son prénom même si son visage te revenait car c’est un fan investi, il s’est penché par-dessus la table qui vous séparez pour t’attraper par les épaules, commencer à te crier des choses incompréhensibles au visage. T’es resté inerte Aran, choquée au même titre que les fans assisent dans les rangs, attendant leur tour pour te dire quelques mots, le temps de quelques secondes qui ont commencé à crier en voyant la violence de la scène. Il y a eu les grands gaillards de la sécurité pour propulser en arrière le fan mais malgré tout, il aura réussi à t’envoyer au visage quelque chose à la dernière seconde – ton album que tu venais fraichement de signer pour lui. Juste car tu ne connaissais pas son prénom. Et après, tu ne te rappelles même pas de ce qu’il s’est passé car ton cerveau a fait un blocage. Certainement qu’on t’a vite fait sortir de la scène, que toute ton équipe s’est affolé pour voir si il avait réussi à te faire quelque chose ou non. Il a réussi oui, il t’a légèrement blessé au niveau du front. T’as une petite entaille légèrement rouge, pas assez profonde pour que du sang s’en déverse mais comparable à la griffure d’un chat sauvage. Le genre de griffure qui picote, fait mal et pourtant tu ne ressens rien Aran, t’es juste désarçonnée, choquée qu’un truc pareil ait pu t’arriver.

Tout va vite et très lentement à la fois après ça, ton équipe s’attroupe autour de toi, te pose encore et encore une seule et même question « est-ce que ça va ? » à chaque fois t’hoches de la tête, répond à peine, toujours choquée par ce qu’il s’est passé. Tu les laisses gérer la suite des évènements, les laisse t’emmener à l’hôpital pour s’assurer que tu n’as rien de grave, qu’un docteur atteste que tu vas bien et pose un petit pansement sur ton front avant de t’emmener à l’agence pendant que toi, tu vois là vidéo se propager sur les réseaux sociaux, qu’une multitude de messages se multiplie sur ton portable. Encore et toujours la même question, des messages que tu ne calcules pas, n’ouvre même pas à une exception près. Suho tu lui réponds, bien évidemment que tu le fais en voyant la dizaine de message se succédant les uns aux autres. Ton petit-ami que tu rassures, lui dit que tu te rends à l’agence pour y passer la fin de la journée, lui demande de ne pas s’alarmer. Car tu sais qu’il serait capable de tout lâcher pour te rejoindre si il sent la moindre émotion négative. Alors tu serres les dents, lui dit qu’il n'y a rien eu de grave et range ton portable, passe la fin de ta journée à l’agence à écouter la direction et ton équipe se mettre d’accord pour dire que tu vas continuer la promotion, que de la sécurité supplémentaire va être ajouté et que l’homme qui t’a fait ça sera poursuivi en justice. Un communiqué va être fait dans ce sens dès demain matin. T’es pas forcément rassurée mais tu ne dis rien, n’a pas la force de le faire. Quand tu regagnes ton studio, tu passes ton temps à regarder la vidéo en boucle, essayer de comprendre ce que t’as pu faire pour mériter ça. à chercher des réponses là où il n’y en a pas, à lire l’avis des gens sur internet quand ceux-ci n’ont finalement aucune importance. Car peu importe ce qu’ils peuvent dire, tu sais que t’as pas mérité ça. T’as rien fait pour mériter qu’on t’envoie quelque chose au visage. Ça tourne en boucle dans ta tête, t’obnubile à tel point que lorsque la porte s’ouvre soudainement tu sursautes, reste pantoise en voyant la tête qui passe l’entrebâillure. Suho qui est là, l’air nerveux.

- Suho... ?

Que tu dis dans un souffle, étonnée de le voir déjà là. Car t’as pas vu les heures filés, que tu ne pensais pas qu’il viendrait te voir ici à l’agence ton petit-ami. Tu demandes alors à ta coiffeuse et ton chorégraphe de bien vouloir vous laissez, que c’est ok. Sans rechigner, ils quittent la pièce en se lançant un petit regard qui veut tout dire – ils savent, mais t’en a rien à faire. C’est le cadet de tes soucis à cet instant précis car à peine s’est-il assis à côté de toi que tu sens un millier d’émotion te traverser, enfin t’atterris et te rend compte de la gravité de ce qu'il s'est passé plus tôt. Quand il te demande si ça va, tu sens ta gorge se serré et pourtant tu fais l’effort de ne pas craquer tout de suite, glisse tes bras autour de son cou pour le serrer contre toi juste un instant et lui répond au creux de l'oreille :

- ça va et toi ... ?

C’est un petit ça va, minuscule même. il en dit long sur ce que tu ressens en réalité mais t’essaie de maintenir la façade, ne serait-ce qu’une petite minute. Quand tu le laisses se reculer, tu vois ses yeux se poser sur ton front, inspecter les dégâts de quoi te faire à peine sourire et lui dire :

- Y’a vraiment pas grand-chose, je te l’avais dit ... Tu me crois pas quand je te parle ?

A rouler des yeux, attraper ses mains pour y déposer des baisers sur ses phalanges et répondre à sa question en sachant très bien que cette discussion va mener à un fatidique « je t’avais prévenu » de sa part.

- C’est le mec là... Tu sais lui qui vient tout le temps à mes meetings, m’offre des cadeaux et tout... Toujours le même quoi... Il a pas apprécié que je retienne pas son prénom...

standing next to you

-- ft  aran

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Elle semble surprise, Aran, de découvrir son petit ami dans l’entrebâillement de la porte ; de croiser son regard inquiet, tout de suite un peu plus rassuré en la voyant là, sous ses yeux, à portée de doigts, et puis de nouveau bien catastrophé en se posant sur le petit pansement qui lui barre désormais le front. Les deux employés à peine partis, Suho vient s’asseoir à ses côtés ; dépose une myriade de baisers sur ses lèvres, la serrant fort au creux de ses bras, comme pour la réconforter un peu, comme pour se rassurer lui-même, que ses bras minces pouvaient suffire à la protéger du monde extérieur et de tous ses dangers.

Si seulement c’était si simple.

Et c’est évidemment la même question qu’il lui a déjà bien trop posé aujourd’hui qui s’échappera d’entre ses lèvres, Suho qui lui demande si ça va depuis qu’ils se sont parlés, fouille déjà son regard à la recherche d’un mensonge qui lui aurait échappé par messages interposés. Mais en réalité, il n’aurait même pas eu besoin de se donner tant de mal pour la percer à jour, car le ton de sa voix suffit à le mettre sur la piste – hurle ce qu’elle s’efforçait pourtant si bien de taire. Le fait que cela ne va pas si bien que ce qu’elle s’évertue à lui répéter, et s’il la laisse se blottir contre lui, il finira cependant par se reculer un peu, juste pour pouvoir la regarder lorsqu’il lui répond, les sourcils légèrement froncés :

- Non, ça va pas ? Tu peux me parler, tu sais…

A ne pas bien comprendre pour quelle sombre raison elle n’ose pas lui dire la vérité ; lui faire part de ce qu’elle ressent vraiment. Il a vu les vidéos – plusieurs, sous tous les angles – ; devine sans peine qu’elle ne doit pas aller bien après cela. Et son regard qui s’arrête sur le pansement collé sur son front ; sa petite amie qui lui répète qu’il n’y a vraiment pas de quoi s’alarmer, lui demande s’il ne la croit pas lorsqu’elle lui parle. Et, ignorant sa question, il se contentera de lui répondre :

- C’est déjà trop.

Car ce sale type n’aurait jamais dû poser les mains sur elle ; encore moins lui balancer cet album en pleine figure. Elle ne méritait certainement pas ça, Aran, il le sait pertinemment, et il espère qu’elle aussi en est consciente. Et comme si elle lisait dans ses pensées, elle se met justement à parler du coupable ; lui révèle qu’il s’agit de ce fan un peu trop impliqué dont ils ont trop souvent parlé, celui qui est là partout – même là où il ne devrait pas –, la couvre de cadeaux chaque fois qu’il la voit. Elle n'a pas su se souvenir de son prénom, voilà la raison qui aura provoqué ce drame, et à ces mots il écarquille un peu les yeux ; laisse un soupir fatigué s'échapper lorsqu’il lui répond :

- C’est ridicule, putain… Puis ce type ? Sérieusement ? Je t’avais dit qu’il était pas net, c’était sûr qu’un truc comme ça allait finir par arriver.

L’air irrité sur ces mots, et en revoyant son pansement qui cache ce qu’il imagine être la misère de son front, il ajoute :

- Désolé de couper mais j’vois vraiment pas ce qui était supposé me faire rire avec ce pansement…

standing next to you

-- ft  suho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Tu sais que tu peux lui parler, tu le sais et pourtant ça ne t’empêche pas d’essayer d’avoir l’air forte. Plus que tu ne l’as été ce matin lorsque ce fan en furie s’en est pris à toi. Une part de toi regrette de ne pas avoir rétorqué, de ne pas avoir eu le temps ni la chance de lui envoyer ta main à la gueule, de lui montrer ce que ça fait de s’en prendre gratuitement à quelqu’un. Mais surement que c’est mieux pour tout le monde que tu n’aies rien fait d’aussi problématique car toute la faute te serait retombé dessus, c’est toi qu’on aurait blâmé alors que c’est lui qui s’est permis de poser les mains sur toi le premier. Alors, ne te reste plus qu’à tenter de minimiser aux yeux de tes proches cette altercation qui semble avoir déjà fait le tour des réseaux. Juste pour garder la face, ne montrer à personne comme il est facile de briser quelqu’un, il est facile de lui faire peur. Une habitude qui sors tout droit de ton expérience passé dans le foyer dans lequel t’as vécu les trois quarts de ton enfance. Car là-bas c’est la loi du plus fort qui l’emporte, si t’oses pleurer, ose parler de l’harcèlement physique ou moral que tu subis la suite est pire encore.

T’as commis l’erreur une fois,
Et tu t’es promis de ne plus jamais revivre ça.

Par chance, la vie s’est faite plus calme. T’as été placé chez une femme admirable qui t’a poussé à mener la vie que tu souhaitais, t’as aidé autant qu’elle le pouvait jusqu’à tes dix-huit ans pour en arriver jusqu’à devenir la star que tu es dorénavant. La vie a été compliqué mais pas autant qu’elle ne l’était dans cet orphelinat, alors t’as peut-être un peu perdu en l’art du mensonge, l’art d’agir comme si rien ne t’atteignais jamais et surtout pas la violence. Il voit la faille Suho et forcément, ça te déstabilise un peu plus encore.

- Mais je sais que je peux tout te dire ? C’est juste une mauvaise journée, ok oui on a connu mieux… Mais y’a pire aussi ? Ça ira mieux demain j’imagine.

A tenter de dédramatiser encore et toujours en sachant pertinemment qu’il est évident que c’est déjà trop, que personne n’a à subir un tel manque de respect. Et tu pinces un instant les lèvres, fixe ton petit-ami en ne sachant pas quoi ajouter pour calmer sa colère. Alors plutôt que parler pour ne rien dire de bien intéressant, tu déposes un baiser sur ses lèvres charnues, lui fait une petite moue pour le détendre. T’as espoir qu’il passe à autre chose mais bien évidemment faut qu’il persiste, te pose des questions sur la personne qui t’as fait ça. C’est sans mal que tu lui décris la personne dont il est question, une personne dont il a déjà entendu parler, qui l’a déjà tendu par ses actions toujours plus bizarres. C’est vrai que ce n’était pas un comportement normal de te suivre de partout, traverser le monde entier juste pour t’adresser deux mots après un concert. De la même manière que c’était parfois gênant les immenses cadeaux qu’ils te faisaient mais jamais t’aurais pu imaginer que vous en arriveriez là contrairement à Suho qui t’as toujours prévenu de faire gaffe.

- Oui t’avais raison je sais… Mais en même temps il faisait rien de mal ? Mon staff s’est jamais préoccupé de lui, j’étais censé faire quoi ? Ce n’est pas comme si on nous écoutait en fait ?

Il le sait Suho que votre avis pèse très peu, que vous ne prenez quasiment aucune décision et que les fans sont la priorité dans votre métier. Vous ne pouviez pas prévenir un tel évènement, c’était impensable et t’espère que ça restera un cas isolé, que ça n’incitera pas d’autres potentiels fan à agir de la même manière avec toi, ou bien d’autres artistes, peu importe.

- Bah ?

Tu relèves un peu ta frange, lui montre ton pansement de petite fille rose bonbon, my melody imprimé dessus en tentant un petit sourire :

- On dirait pas que j’ai trois ans avec ça sur mon gros front ?

A laisser ta main retomber et ta frange se repositionner sur ton front pour cacher le pansement. Suho que tu regardes un instant silencieusement, voit bien qu’il est contrarié et tu soupires alors, pose tes mains sur ses joues pour l’obliger à te regarder dans les yeux lorsque tu lui dis :

- Bébé s’teuplait arrête de ruminer, le mec a été arrêté, il va certainement avoir un procès et la direction est en pleine discussion pour l’interdire de tout évènement lié à moi de près ou de loin de ce que j’ai compris… Bref... Tu veux faire quoi de plus franchement ?  

standing next to you

-- ft  aran

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Malgré tous les efforts que déploie Aran pour tenter de le convaincre que ce n’est rien ; mettre ce drame de côté, comme si rien ne s’était passé, que c’était finalement la routine de se faire agresser par un fan excessif – Suho n’est pas dupe. Elle peut essayer de faire avaler ce mensonge à qui elle veut, mais lui est trop sensible à ce genre de sujets ; lui la connaît par cœur, surtout. Mais puisque cela semble lui faire plaisir, il fera mine d’y croire un peu – se contente de hausser légèrement les sourcils, décidant ne rien ajouter. C’est peut-être plus important de savoir qui lui a fait cela, et Suho pas un instant surpris d’apprendre que le coupable n’est autre que ce fan extrêmement étrange contre lequel il l’a plus d’une fois mise en garde. Et lorsque Aran se défend en prétextant que son management ne s’était jamais inquiété de sa présence, un éclat de rire sans joie lui échappera, l’air désabusé lorsqu’il lui rétorque :

- Ouais, car notre staff veut teeellement le meilleur pour nous… C’est un giga bon critère pour juger si y a un danger ou pas, j’avoue.

Le sarcasme dégoulinant dans sa voix, Suho bien trop en colère face à toute cette situation – en colère contre leur agence qui a clairement failli à son devoir, contre cette sécurité bancale qui aura mis bien trop de temps à réagir, et surtout contre le malade mental qui a osé s’en prendre à sa petite amie. A alors lui faire remarquer qu’il peine à voir ce qui était censé le faire rire dans le fait de la voir avec un pansement – cela lui fait plus de peine qu’autre chose, en toute franchise –, et Aran qui relève alors ses cheveux pour lui dévoiler le pansement qui lui barre le front. Un pansement rose bonbon, sur lequel est dessiné My Melody ; un pansement d’enfant, finalement. Sauf que Suho, il n’a toujours pas envie de rire – c’est seulement parce que Aran lui sourit, lui demande doucement si elle ne ressemble pas à une petite fille, comme ça, qu’il fera l’effort de lui sourire en retour.

- Toujours kawaine, toujours cute, qu’est-ce que tu veux… C’est ça le revers de notre métier…

Mais son sourire n’atteindra pas ses yeux, Suho décidément bien incapable de jouer la comédie de façon un tant soit peu convaincante. A tel point que lorsqu’elle le regarde, sa petite amie laisse échapper un soupir lourd comme le plomb ; vient poser ses mains sur ses joues, le forçant à se confronter à son regard pour lui demander de cesser de ruminer. Paraît que le coupable a été arrêté ; que cette affaire se règlera devant la justice, et que le directeur envisage l’idée de le bannir de tous ses évènements. De quoi pousser le jeune homme à hausser les sourcils ; répondre, contrarié :

- C’est seulement en discussion ? En mode c’était pas une évidence pour eux de l’interdire dès l’instant où ça s’est passé ? Bref.

Gamin capricieux, jamais satisfait des solutions qu’on lui propose et qui lui semblent toujours clairement insuffisante pour protéger au mieux sa petite amie. Et, s’arrachant malgré tout doucement à la prise de ses mains, il la regarde un instant, l’air toujours aussi contrarié – épuisé de cette journée – ; lui demande finalement :

- T’as encore des trucs au planning aujourd’hui ou on peut se voir un peu ?

standing next to you

-- ft  suho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

T’as l’impression de nager à contre-courant, de t’épuiser à faire des efforts qui ne servent juste à rien. Il ne veut pas jouer le jeu Suho, ne veut pas se montrer ne serait-ce qu’un peu compréhensif, ne veut pas t’aider à passer à autre chose aussi facilement que tu l’aurais souhaité. Il rétorque à tout ce que tu dis, te fait bien comprendre une énième fois que vos équipes ne sont pas avec vous. C’est juste du business, il n’y aucune bienveillance et il n’y en aura certainement jamais. T’es un produit qu’on utilise, qu’on exploite et tout le monde s’en fou de ta sécurité sans quoi, un tel évènement ne serait jamais arrivé. Au fond, tu sais qu’il a raison Suho, t’es pas assez bête pour ne pas en avoir ne serait-ce qu’un peu conscience. Mais qu’il te le dise si frontalement ? Soit si dur avec toi aujourd’hui te fait tout de même de la peine, te braque un peu plus encore dans tes retranchements, tu te dis qu’il est préférable de ne pas lui dire que t’as eu vraiment peur, que dorénavant les rencontres avec les fans ne seront plus jamais les mêmes. Ça ne sera plus jamais aussi insouciant, plus jamais aussi amusant. Car tu vas te méfier de tout le monde malgré toi, aura peur de faire la moindre erreur et de décevoir.

Alors peut-être qu’il aurait mieux valu tout annuler,
Te laisser le temps d’au moins encaisser le choc.

Tu ne sais pas, tu ne sais plus ce qui est bon ou non Aran. T’as juste tellement eu peur qu’ils reportent tout à la fin décembre que t’as préféré dire que ça allait bien, que t’étais prête à continuer sous le coup de la pression. Car t’en a besoin de ces quelques jours de repos à la fin du mois, t’as besoin de partir, t’échapper loin d’ici avec Suho. Tu ne peux pas tout gâcher à cause d’un fan pas content, d’une agression qui t’aura valu un petit pansement rose bonbon qui ne semble même pas amuser un tout petit peu ton petit-ami quand tu lui en parles. Il a beau sourire devant toi, tu vois bien que ça ne l’amuse pas, même pas un peu. Pour le coup, il fait un petit effort pour toi mais ça ne fait qu’aggraver ton envie de pleurer.

- Ouais j’imagine.

Que tu dis en baissant les yeux après avoir soupiré, fixant tes mains un instant pour calmer la boule qui doucement se met à obstruer un peu plus ta gorge. Ça te demande un énième effort de lui dire d’arrêter de faire la tête mais tu le fais quand même. Tu lui expliques ce qui est en cours, lui dit bien qu’il y a des sanctions qui vont être mises en place dans l’espoir que ça le calme – le rassure si c’est ce qui le travail mais bien évidemment il prend tout de travers et cette fois tu tranche sans faire d’effort à ton tour :

- Pourquoi t’es idol et pas manager ou j’sais pas quoi d’autres Suho ? T’as l’air de tout savoir, d’avoir les meilleures solutions ? Tu peux pas être un mec normal et t'inquiéter normalement de moi ? Pourquoi tu m'engueules limite ?

A le fixer un instant pour qu’il comprenne que ça devient lourd sa façon de te répondre, de ne pas passer à autre chose comme tu lui a demandé. Mais très vite tu te ressaisie pour ne pas non plus créer l’embrouille du siècle et répond tout de même à sa dernière question :

- Je sais pas si je peux quitter le bâtiment jusqu’à que la réunion soit terminé mais en soi je suis libre oui.

Suho que tu regardes dans les yeux, ajoute quand même curieuse :

- Pourquoi ? Tu veux faire quoi ?

standing next to you

-- ft  aran

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Il devient fou, Suho, face à la passivité de leur agence ; son inaction dans ce qui devrait pourtant être leur première priorité : la sécurité de ses artistes. Car aujourd’hui, on s’en est pris à sa petite amie, et c’est mille fois pire que si l’on s’en était pris à lui ou à l’un de ses collègues. Mais il n’arrive pas à exprimer correctement ce qu’il ressent ; semble s’énerver sur Aran, lorsque ce n’est pourtant pas contre elle qu’est dirigée sa colère, et forcément, ce qui devait arriver finit par arriver. La petite blonde s’agace à son tour, lui demande ce qu’il fabrique à être idol lorsqu’il devrait de toute évidence être manager, à en juger par l’énergie qu’il met à vouloir gérer sa carrière. Elle l’accuse de l’engueuler, et à ces mots il fronce un peu les sourcils, perplexe, car il ne se rendait même pas compte que c’était ce qu’il pouvait lui renvoyer, bien malgré lui.

- Mais je t’engueule pas ? C’est ton équipe qui fout la haine, pas toi ? Y a pas à se sentir persécutée comme ça…

Suho rendu un peu aigre par la virulence avec laquelle elle l’a rembarré ; s’efforcera cependant de ne pas rentrer dans la brèche d’une troisième guerre mondiale en lui demandant sagement si elle a d’autres choses à son planning ce soir, ou s’ils pourraient éventuellement passer cette fin de journée ensemble. Lui, il est censé participer avec une répétition avec le reste du groupe, mais il est au point et l’idée de sécher est loin de le traumatiser – et puis, au vu du contexte, ils pourront bien comprendre qu’il avait mieux à faire que de revoir une danse qu’il connaît déjà par cœur, et s’ils ne veulent pas comprendre, eh bien tant pis. Sa petite amie qui lui révèle alors ne pas savoir si elle peut quitter l’agence avant la fin de sa réunion, avant de lui demander s’il avait quelque chose à lui proposer ; et Suho qui hausse un peu les sourcils, sincèrement surpris lorsqu’il lui demande :

- Ah parce que pour de bon vous aviez pas fini votre réu ? On aurait dit vous étiez pas occupés quand je suis arrivé…

A moins que ce soit simplement lui qui soit entré de manière un peu trop abrupte dans la pièce – passons. Mais puisque sa petite amie souhaitait savoir ce qu’il avait en tête en lui posant ces questions, il lui répond :

- J’sais pas ? J’imagine t’as pas forcément envie qu’on sorte après une journée pareille, mais on aurait pu juste aller se poser chez toi, j’sais pas. Mais si tu dis vous avez pas fini votre réu’…

A faire la moue, l’air un peu déçu ; baisser un instant les yeux vers ses mains, finir par ajouter :

- Enfin bon, j’suis déjà soulagé de te voir là, j’imagine c’est mieux que rien ?

standing next to you

-- ft  suho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Et peut-être que t’as juste mal interprété ce qu’il t’a dit jusque-là Suho, peut-être que t’es émotionnellement trop chamboulé pour comprendre qu’il s’inquiète juste pour toi, qu’il a passé les dernières heures à se ronger de l’intérieur à imaginer les dégâts de cette altercation qu’il a découvert sur les réseaux. Maintenant qu’il t’a devant lui, il exprime toute son angoisse d’une façon légèrement abrupte, irréfléchi. T’as clairement pas compris qu’il était de ton coté ton petit-ami et qu’il ne t’engueule pas à toi quand il dit tout ça. Mais bien évidemment t’as pris la mouche rapidement et senti ton cœur exploser dans ta poitrine en te sentant acculer par les reproches. Et si les larmes ont du mal à sortir, dans ta voix se fait ressentir tout ton mal être quand tu lui demandes d’arrêter de t’engueuler et d’agir comme un petit-ami normal. Le visage de Suho que t’observes changer après ces mots prononcés séchement, l’incompréhension se figer sur ses jolis traits avant de venir t’assurer qu’il ne t’engueule pas, qu’il est contrarié contre ton équipe car c’est eux qui n'ont pas su gérer. Eux et uniquement eux, pas toi. Toi t’as rien fait Aran, t’as subi et tu ne devrais pas te sentir coupable. Et pourtant une part de toi se sent fautive dans cette histoire malgré tout – malgré toi, t’as l’impression d’avoir failli à un devoir. C’était ton rôle de connaitre ce fan, il a toujours été là.

- Alors ne me parle pas sur ce ton que t’avais là... J’aime pas, j’suis triste j’avais hâte de te voir et j’ai l’impression que t’es énervé contre moi...

Que tu dis en baissant les yeux, d’une petite voix. Au moins sur ce point, t’es honnête Aran. Ne cache pas à Suho ton envie de le retrouver après tout ça, ton envie d’être avec lui et enfin souffler après cette journée qui t’a paru interminable, qui n’est même pas encore totalement terminé en réalité. Car il n’est pas si tard que ça. A cette heure-ci tu devrais être normalement en train de faire un live reaction de ton clip, parler un peu avec tes fans. Mais tout ça est tombé à l’eau. Et avant de faire quoique ce soit tu dois attendre que la réunion qui se joue quelques étages au-dessus prennent fin, que ton manager te dise la procédure à suivre. Si tu dois poursuivre le programme de la fin de journée.

- Non, j’ai du mal m’exprimer ... Moi j’suis même pas convié à la réunion, y’a le grand patron avec mes managers ils m’ont laissé en dehors de leurs blabla, ça a commencé y’a quoi ... ? Une demi-heure maximum ?

Que tu dis rapidement pour qu’il ne soit pas déçu alors que tu jettes un coup d’oeil vers l’écran de ton téléphone pour y voir l’heure. Tu penses qu’ils en ont pour un petit moment, le temps qu’ils se décident, le temps qu’ils tergiversent sur tout un tas d’autres sujets comme ils en ont l’habitude. Vous avez un peu de temps devant vous en somme et au pire, t’es joignable sur ton téléphone. Alors forcément quand Suho te propose de bouger, allez chez toi tu pinces les lèvres bien évidemment tenté par la proposition.

- Mais toi t’as fini ta journée ... ? C’est bizarre il est tôt encore, genre...

A le regarder d’un air suspicieux, chercher à décrypter en lui si il va chercher à mentir ou non. À moins qu’il n’ait miraculeusement rien de prévu pour le reste de la journée ? Ça serait incroyable mais t’y crois moyen. Pas quand on parle d’Icarus.

- Et si tu m’embrassais plutôt que faire cette tête de chien battu ... ? Tu m’as trop manqué...

A le tirer vers toi jusqu’à sentir ses lèvres se poser contre les tiennes, profiter de ce moment de pur bonheur jusqu’en perdre le souffle. Et lui dire lorsque tu recules à peine ton visage de quelques millimètres du sien dans un chuchotement :

- Imagine il m’aurait défiguré tu serais resté avec moi quand même ... ?

standing next to you

-- ft  aran

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Il se sent un peu minable, Suho, lorsque sa petite amie lui demande d’une si petite voix de lui parler plus gentiment ; lui rappelle qu’elle a vécu une journée compliquée, lui fait remarquer qu’il donne l’impression d’être en colère contre elle. Sauf que ce n’est pas contre elle qu’il est remonté, c’est contre leur agence incapable d’assurer correctement la sécurité de ses artistes, contre ses équipes de managers et de sécurité de toute évidence incompétentes. Et lorsque la jeune femme lui apprend qu’il a mal compris, qu’elle n’était même pas conviée à la réunion – une réunion dont elle est pourtant la principale intéressée –, cela ne fait que renforcer ce sentiment. Pousser un soupir las entre ses lèvres, clairement fatigué par la gestion catastrophique de leur agence. Il savait qu’une vie d’idol ne serait pas idéale ; qu’ils ne seraient pas les employés les mieux traités de la planète, mais il n’imaginait pas que cela serait à ce point, et après quelques années passées dans cette industrie, sa patience et sa compréhension s’amenuisent un peu plus encore à chaque évènement du genre.

- Ah ben ouais bien sûr, c’est une réunion à ton sujet mais t’es même pas là… Bref… J’imagine y en a encore pour un moment alors, ouais.

Il fait un effort pour ne pas laisser l’aigreur reprendre le pas sur sa voix ; ne pas une fois de plus brusquer Aran à cause du ressentiment qu’il éprouve à l’égard de leur agence. Aran qui lui demande alors s’il a terminé sa journée, le regard suspicieux qu’elle porte sur lui. Car il sait très bien que si elle apprend qu’il a l’intention de sécher la fin de son planning, elle ne le laissera jamais faire – lui dira qu’il abuse, qu’il va encore s’attirer des problèmes. Et par flemme d’avoir la même conversation qu’ils ont déjà eu mille fois, il choisira la solution de facilité en lui répondant :

- Ouais ouais, on a fini. Comme c’était un gros tournage ils nous avaient rien calé après…

Mensonge éhonté, à miser sur le fait que ce genre de tournages ont si bien tendance à s’éterniser qu’effectivement, leur management peut parfois prévoir de grosses marges – Suho bien heureux que sa petite amie enterre ce sujet en lui demandant de l’embrasser, avouant qu’il lui a manqué. Il n’en faut pas plus pour que le jeune homme se laisse attirer vers elle ; lui rende bientôt son baiser, laissant ses lèvres se mouvoir contre les siennes, une main posée dans le bas de son dos pour l’attirer un peu plus contre lui. Mais elle le prend par surprise, Aran, lorsque, leurs lèvres à peine séparées, elle lui demande s’il serait resté avec elle malgré un visage défiguré – des flashs de son enfance qui reviennent s’imposer à son esprit, bien malgré lui, le doux visage tuméfié de sa mère lorsque son père avait frappé trop fort marqué au fer rouge dans ses souvenirs. Il fronce alors légèrement les sourcils, Suho, secouant un peu la tête, comme pour chasser ces images insoutenables de son esprit ; marmonnera quatre pauvres mots pour toute réponse :

- Dis pas n’importe quoi.

A plutôt l’attirer contre lui pour l’embrasser avant qu’elle ne dise d’autres conneries plus grosses qu’elle – l’attirer sur lui, la petite blonde calée sur ses genoux, à se perdre contre ses lèvres pour oublier le poids d’une enfance trop lourde à supporter ; faire taire le vacarme de ce cerveau qui s’éveille pour trop peu de choses, parfois.

standing next to you

-- ft  suho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

C’est une fois les mots prononcés que tu te rends compte de l’absurdité de la situation. Une réunion a lieu à ton sujet, face à l’incident qui s’est produit et la seule qui n’est pas convié à la discussion c’est toi. Toi qui a vécu la chose, toi qui est la plus concernée, celle qui devrait normalement donner son avis qu’importe ce que tes supérieurs vont décider. Tu comprends la colère de ton petit-ami soudainement, comprend qu’il prenne cet air las quand il soulève l’incohérence de la situation mais d’un côté, t’es bien contente de ne pas participer. T’avais pas le cœur ni la tête à les entendre piailler, passer à autre chose comme si cet incident était le cadet de leur souci en réalité. Car tu sais qu’ils font tout ça car les fans se sont affolés sur les réseaux sociaux, que les vidéos ont tellement tourné qu’il est difficilement possible de faire passer sous silence un tel incident. Alors oui, c’est difficilement entendable et toi la première, t’aurais certainement dit la même chose que lui dans le cas inverse. Mais tu préfères ne pas répondre, ne pas envenimer la situation. Puis Suho a quand même fait un effort, s’est calmé dans sa façon de parler.

Il vaut mieux ne pas insister sur le sujet,
Il y a mieux à faire, profiter de ce temps libre inopiné.

Qu’il soit réellement libre ou non, aujourd’hui tu ne rechigneras pas, n’essaiera pas de savoir si il ment ou non. Sa réponse te convient bien que tu saches au plus profond de toi que c’est faux, qu’il s’est libéré pour toi plus tôt que prévu alors que rien ne l’y autorise.

- C’est un jour de chance pour moi alors…

Une chance provoquée mais une chance que tu saisies, une chance qui rend cette terrible journée un peu moins lourde à supporter. Car il est là, que sa présence t’apaise. Et quitte à ce qu’il sèche le reste de son planning tu te dis qu’il vaut mieux qu’il se fasse engueuler pour quelque chose qui en valait la peine. Alors tu l’attires vers toi Suho, l’embrasse avec tendresse, frémis en sentant sa main se poser au-dessus de tes reins pour te coller à lui. T’adores quand il agit comme ça, glisse tes bras autour de sa nuque pour un plus gouter à la chaleur de son corps contre le tien, ses lèvres charnues trouver toute leur place contre les tiennes. Jusqu’à que le souffle vienne à manquer, qu’une pensée débile traverse ton esprit. Tu connais la réponse, enfin, t’espère la connaitre. Espère qu’il t’aimerait même si tu n’avais plus de cheveux demain, qu’une météorite te tomber sur la moitié du corps et que tu devenais une femme tronc mais toute cette curiosité s’évapore en une fraction de seconde lorsque tu vois son visage se fermer et ses yeux se voiler. Il a une demi seconde d’absence Suho, semble loin dans ses pensées avant de te répondre de ne pas dire de bêtise. Tu lis la tristesse dans ses yeux qui te fixe et plutôt que de t’excuser tu le laisses t’embrasser avec un peu plus de force, le laisse te hisser sur ses genoux tandis que tes bras se crochètent derrière sa nuque, que ta langue joue avec les siennes la plus belle des danses. Vous pourriez déraper, ce n’est pas l’envie qui manque. Pas quand tu sens son corps se tendre sous tes hanches, son regard brillant se poser sur toi lorsque tu recules légèrement mais pourtant tu lui dis à bout de souffle en caressant ses épaules beaucoup trop mises en valeur dans cette chemise blanche :

- Pas maintenant Suho, ça craint un peu, y’a pleins de monde qui vient…

Tu regrettes presque instantanément de prononcer ces paroles mais au vu des vas et viens dans la pièce depuis que t’es arrivé, le nombre de gens qui sont venu te voir avant lui t’as peur que vous vous fassiez attraper sur le fait. Et aujourd’hui, c’est pas un risque que t’es prête à prendre. C’est très sagement que tu reviens prendre place à côté de lui sur le canapé, vient poser ta tête tout contre son épaule et laisse tes doigts attraper une petite poussière poser sur son genou.

- Elle te va super bien cette tenue… Vous filmiez quoi aujourd’hui… ?

A poser un regard sincèrement curieux sur lui, t’intéresser à sa journée plutôt que de ressasser la tienne encore et encore. T’en a juste marre d’être le centre de l’attention aujourd’hui et pourtant, dieu seul sait que c’est ton loisir préféré normalement.

- Rien ne s'est ajouté à ton planning pour noel hein ...?

standing next to you

-- ft  aran

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Il est comme ça, Suho, un peu cassé, comme ces vases de famille ébréchés que l’on sait abîmés à tout jamais, mais que l’on aime comme ça – peut-être même un peu plus car ils sont comme ça, justement. Suho, il a le regard qui se voile parfois, et le cerveau qui se déconnecte loin de la réalité, l’emmène dans des souvenirs qu’il aimerait ne jamais réexplorer. Suho, il est facilement atteint, il suffit parfois d’un mot ou d’un geste pour réveiller l’inconscient, et c’est ce qu’il vient de se passer lorsque Aran lui a demandé s’il l’aimerait même si elle avait fini le visage tuméfié – et, peu désireux de s’attarder dans les limbes de son esprit, il l’invite à ne pas dire de bêtises et l’embrasse avant qu’elle ait le temps de rétorquer quoi que ce soit. A déjà l’installer sur ses genoux ; sentir ses bras glisser derrière sa nuque, leurs langues continuant leur danse langoureuse. Ses mains baladeuses qui essaient déjà – sans grand succès – de se frayer un chemin sous son corset trop serré, lorsque sa petite amie se recule tout d’un coup. Il la dévisage alors avec grands yeux, Suho, surpris – son regard qui lui hurle de revenir vers lui, mais cela ne semble pas être son intention lorsqu’elle lui fait comprendre que ce n’est pas le moment pour cela. D’après elle, n’importe qui pourrait entrer à tout moment, et si son premier élan serait de lui rétorquer qu’il leur suffit alors de bloquer la poignée de la porte avec une chaise, il finit par se rétracter, devinant qu’elle n’a peut-être tout simplement pas envie après la journée qu’elle vient de passer. Alors il laisse retomber ses mains, et lui répond presque piteusement :

- Okay.

A regarder sa petite amie sagement reprendre place à ses côtés ; sentir sa tête peser contre son épaule lorsqu’elle fait remarquer que sa tenue lui va très bien, avant de lui demander ce qu’ils filmaient aujourd’hui.

- Une émission, y aura plusieurs ep et globalement on devait surtout faire des activités ou jouer à des jeux débiles… Tu vois le genre.

Car c’est la plupart des émissions qu’ils tournent, plus que des interviews réellement profondes, avec des questions pertinentes ou qui aborderaient réellement leur musique. Le public semble préférer les voir jouer à des jeux dont les règles prennent toujours deux minutes à être expliquées et le triple à être comprises, et lorsque Aran lui demande si rien n’a été ajouté à son planning pour Noël, il secoue la tête.

- Nan, ils m’ont rien ajouté. Pour l’instant… Tu sais comment c’est, on sait jamais, à tout moment ils rajoutent un truc à la dernière minute…

A la regarder d’un air un peu effrayé, comme s’il avait réellement peur de ce risque ; se reprendre bien vite en voyant que sa petite amie semble réellement inquiète, elle.

- Eh, fais pas cette tête, je déconne… J’suis sûr y aura rien, relax.

A venir déposer un baiser sur son front, à l’opposé du pansement pour être sûr de ne pas lui faire mal ; déjà ajouter, sur un ton un peu plus joyeux :

- J’ai teeellement hâte qu’on bouge… J’commence à en avoir plein le dos là, puis ça va être ouf de voir la Zone 51, Roswell et tout de nos propres yeux…

standing next to you

-- ft  suho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Tu le sens déçu Suho, sens qu’il avait envie d’aller plus loin et pourtant contrairement à d’habitude il n’essaie pas de moyenner, ne cherche pas à te faire changer d’avis. Et jamais tu le remercieras assez pour cette attention particulière, de comprendre aussi au travers des lignes que t’as pas autant le cœur à ça. Ce n’est pourtant pas sa faute à lui tout ça mais t’es un peu – beaucoup en réalité – perturbé, t’essaie de tenir à flot tes émotions mais à peine tu vas relâcher la pression pour de bon que les larmes vont tomber par dizaine, centaine même. Car t’es comme ça Aran, à un moment donné il faut que tu pleures un énorme coup pour exprimer ton mal-être. Mais là tout de suite t’es pas prête, t’as juste envie de tenir le coup un peu plus longtemps. Le temps de rentrer chez toi, d’être entre les murs de ton appartement pour pouvoir déverser ta peine.

- Tu rentres avec moi ce soir ... ?

Que tu lui demandes le visage posé contre son épaule, les yeux rivés sur son visage avec l’espoir dans le creux de la voix qu’il te réponde par l’affirmatif. Ton petit-ami que t’inspectes un instant, te dit qu’il est vraiment beau aujourd’hui – pas moins que d’habitude, mais il a un style différent et forcément, tu finis par lui demander ce qu’il a fait de son après-midi avec le groupe. T’apprend qu’il a tourné pour une émission de variétés, le genre d’émission dans lequel on participe à plusieurs jeux et à la clé, le groupe fait sa promotion. Il qualifie ça de débile et t’es bien d’accord avec lui mais quand il s’agit de lui à l’écran, plus rien ne parait idiot pour toi. Tu pourrais passer des heures à le regarder jouer l’idiot pour les caméras, le voir sourire quand il est le premier à lever la main pour répondre à un quizz et bouder lorsqu’on le traite de crasseux en racontant qu’il jette ses masques en tissu contre les murs une fois utilisé. Tu l’aimes d’un amour fou Suho, si fort que ta main vient serrer la sienne et c’est avec un petit sourire sur les lèvres que tu dis :

- Je vois très bien le genre ouais, le genre de vidéo qui fera le buzz car t’es incroyablement mignon et drôle... J’ai trop de chance de t’avoir.

Sa main que t’apportes jusqu’à tes lèvres pour y déposer un baiser – un énième ; avant de lui demander si tout est ok pour noël. Si les plans n’ont pas changé ces derniers jours. Car tout reste toujours incertains avec vous, que le planning peut évoluer d’une minute à l’autre. Et si de ton coté tout semble encore rouler, Suho te fait une frayeur en te rappelant que tout peut changer. Sauf que toi t’as pas envie que ça change, pas envie que ça soit annulé. Tu veux passer ces vacances d’hiver avec ton petit-ami, tu veux enfin profiter de ce cadeau que tu lui as fait pour son anniversaire. T’as juste envie d’avoir une vie normale, juste quelques jours. Et certainement que ça se voit à ta tête que l’idée que les plans puissent évoluer ne te plait pas car il te rassure Suho, te demande de ne pas faire cette tête en te rassurant que pour lui aussi tout semble être encore ok.

- Quelle tête ? j’fais pas de tête...

Tu mens, comme trop souvent. Toi la première tu sais qu’en imaginant vos plans tomber à l’eau t’as sentie les larmes te monter aux yeux, une nouvelle boule d’angoisse entraver ta gorge. Mais le plan semble être toujours d’actualité et surtout inchangé alors tout va bien. Pour le moment, du moins.

- Moi aussi je commence à être fatiguée, surtout quand les choses se passent mal comme ça... Peut-être j’ai trop été dans le paysage je sais pas... Mais j’ai vraiment hâte qu’on y soit, qu’on soit loin d’ici, de tout ça... Puis tu te rends compte c’est nos premières vacances ensemble ? Genre on peut se payer ça ? C’est incroyable quand même.

Car les jeunes de vos âges sont pour la plupart encore en plein dans les études, paie très cher leurs scolarités et vivent de petit boulot qui ne laissent pas vraiment la chance de voyager. Et même si cette vie te saoule aujourd’hui, tu ne peux pas non plus trop cracher dans la soupe. Pas quand vous pouvez vous payer ce genre de luxe.

- J’ai tellement envie d’un massage, de dormir ... Je sais pas si je te laisserais me masser toi ou si je ferais appel à une professionnel là-bas.... Tu me conseil quoi ?

A le taquiner en sachant pertinemment que t’iras pas te faire masser là-bas, ne perdra pas une après-midi bêtement comme ça alors que vous pouvez profiter de temps libre dans une ville que vous ne connaissez pas, que Suho a hâte de visiter.

standing next to you

-- ft  aran

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Suho qui acquiesce à ses mots lorsqu’elle lui demande s’il rentrera avec elle ce soir – maintenant qu’il a décidé de sécher ses répétitions, il a sa soirée pour lui, et alors plus la moindre raison de ne pas la passer avec sa petite amie. Et puisqu’elle se montre curieuse, il lui raconte quel genre d’émission il tournait avec ses collègues – des émissions sur lesquelles il porte un avis assez critique, a l’impression de devoir faire l’idiot et se ridiculiser pour amuser la galerie, et si au quotidien c’est un comportement qu’il a tendance à avoir naturellement, là, ça le dérange un peu plus. Car c’est forcé ; qu’on lui demande de remplir certaines attentes que l’on a pour lui, celles d’un maknae adorable et rigolo, sans lui laisser le choix d’avoir ses humeurs ou d’être un peu fatigué, parfois. Et ce sont précisément ces standards que sa petite amie pointe du doigt lorsqu’elle prédit déjà que cette vidéo fera le buzz ; les yeux qu’il lève vers le ciel en lui répondant machinalement :

- J’suis pas mignon, encore moins incroyablement, dose…

Suho marqué par une éducation trop dure ; Suho complexé par son âge, aussi, et pour toutes ces raisons il essaiera toujours d’adopter un rôle d’homme fort, n’apprécie pas spécialement qu’on le qualifie de mignon. Et pourtant, sans doute vivrait-il très mal d’entendre Aran qualifier un autre garçon de mignon – mais ça, c’est encore un autre débat. Et puisqu’elle l’interroge sur leurs vacances de Noël – ces fameuses vacances prévues de l’autre côté du Pacifique, à longer les hauts grillages de la Zone 51, voir de leur propres yeux Roswell et les légendes qui l’entourent –, il se permet de lui rappeler que leurs plannings restent susceptibles de changer jusqu’à la dernière minute. Juste pour l’embêter un peu ; lui faire une petite frayeur, faire chier son monde. Car il est comme ça, Suho, et pourtant, comme elle il n’espère qu’une chose, c’est qu’ils puissent bel et bien partir. Et en voyant son joli visage se décomposer, il s’empresse de la rassurer ; lève les yeux au ciel lorsqu’elle se permet de lui mentir les yeux dans les yeux en prétendant ne pas faire une tête déconfite.

- Ouais ouais, c’est ça… Je me demande quand est-ce que t’arrêteras de me mentir, toi…

Car sa petite amie ment comme un arracheur de dents, mais il l’aime comme ça, finalement. Les deux amoureux qui se plaignent alors de la fatigue qu’ils ressentent l’un comme l’autre, et la jeune femme qui se réjouit du fait qu’ils puissent partir en vacances. C’est vrai que leur train de vie leur permet de faire de belles choses ; de vivre des expériences que la plupart des gens ne connaîtront tout simplement jamais, et pourtant il y a des jours comme aujourd’hui où il se demande si le prix à payer en vaut vraiment la chandelle.

- Tu seras jamais trop dans le paysage, c’est juste qu’on vit dans un monde de fous, arrête de dire des bêtises et de te blâmer. Mais oui, c’est un truc de malade, hein… Quand je t’ai vue pour la première fois au lycée j’aurais jamais pu m’attendre à ça…

A ce que quelques années plus tard, ils sortent ensemble, soient des idols à succès dans la même agence, et puissent quand même partir en vacances ensemble. C’est presque trop beau pour être vrai – il pourrait se demander ce que ça cache, à quel moment la chance va tourner, s’il était comme ça. Sauf qu’il ne se prend pas vraiment la tête comme ça, Suho, fort heureusement, et lorsque la petite blonde commence à parler de massages et lui demande si elle devrait faire appel à ses services ou à ceux d’une professionnelle une fois partis à l’autre bout du monde, il lui rétorque :

- Tu sembles oublier que je suis le meilleur masseur de toute la galaxie, et juste pour ça j’te masserais même pas alors que j’aurais pu le faire là, tout de suite. T’attendras Roswell et ses masseuses, hein.

Il sait bien qu’elle cherche seulement à l’embêter, alors il entre dans son jeu, sans quoi elle serait sans doute déçue ; met tellement de cœur à l’ouvrage qu’il la lâche même, rétablissant une petite distance de circonstances entre eux.

standing next to you

-- ft  suho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

A rouler des yeux quand il se permet de rechigner, te rabâcher pour la mille et unième fois qu’il n’est pas mignon. C’est la même rengaine toute l’année et pour cette fois, tu ne te feras pas le plaisir de lui prouver par A+B qu’il est le garçon le plus mignon, drôle et sexy à la fois que cette Terre ait eu la chance de porter. Tu ne réponds pas, le laisse dans son délire comme lui te laisse dans le tien lorsque tu rétorques que tu ne fais pas de tête bizarre, ne t’ai pas absolument pas senti partir dans les vapes quand il a insinué que tout son planning pouvait encore changer d’ici dix jours alors qu’il est évident que t’as eu peur, si peur que t’as senti ton estomac se retourner carrément. Mais t’as le mensonge un peu trop facile Aran, et lui, il lit en toi comme dans un livre ouvert alors tu souris, lui sert ton regard de biche effarouché et minaude :

- C’est pas compté comme du mensonge si tu sais que je mens … ? Non mon bébé … ?

Et à peine les mots sont-ils prononcés que t’arrête ta sérénade, lui parle un peu plus sérieusement de la fatigue que tu commences à sincèrement ressentir, cet épuisement moral qui aujourd’hui est plus fort que jamais. T’essaies malgré toi d’encore trouver une raison à ce qui s’est produit un peu plus tôt dans la journée, à t’imaginer être le souci, être trop présente sur la toile et internet pour que les choses s’enchainent de cette manière-là. Tu l’as peut-être rendu fou ce fan, lui a fait espérer une proximité entre vous qui n’existait que dans sa tête à lui. Ton cerveau qui va à mille à l’heure que Suho te force à calmer car ce n’est pas toi le souci mais bel et bien le monde dans lequel vous vivez et évolué depuis que vous avez débuté. Une vie qui parfois apporte son lot de souci certes, mais aussi quelques bénéfices. Car toi tu la voulais cette popularité, tu voulais être connue, de la même manière que t’es bien heureuse de pouvoir payer un voyage à ton petit-ami et toi. C’est très compliqué à organiser mais au moins vous pouvez vous le permettre, tu peux aussi t’acheter tous ces jolis sacs qui te faisait rêver adolescente, envoyer un peu d’argent à ta mère d’adoption qui a toujours fait son maximum pour toi depuis que tu la connais. Alors oui, vous devez tenir une cadence folle, obéir à des ordres et faire attention à tout ce que vous dites et faites mais malgré tout tu ne cracheras jamais dessus. T’es trop reconnaissante d’avoir eu cette chance dans la vie.

- Car tu crois que moi je m’attendais à réussir … ? Que j’aurais pu imaginer qu’on serait dans la même agence … ? C’était au-delà de mes espérances que les choses se passent aussi bien pour nous… Parfois je me demande quand est-ce que ça va s’arrêter...

Car la chance est un peu trop de votre côté, que les choses se passent beaucoup trop bien pour que tout reste ainsi ad vitam aeternam. T’as peur de l’avenir mais à la fois tu meurs d’envie d’aller plus loin, d’être encore plus connue, toucher un public qu’on ne t’imaginait pas toucher. T’aimes ton métier et ta vie même si ça inclue des moments tragiques, une chute certaine à un moment donné. Car tu ne seras pas toujours aussi jolie et performante, d’autres filles arrivent chaque jour sur le marché de la chanson et tu sais bien qu’à un moment donné tu ne seras plus le préféré, celle qu’on attend constamment au tournant. Et tu pourrais rêver – refaire le monde en envisageant le meilleur comme le pire pour la suite Aran mais tu te dis que c’est pas le moment de plomber l’ambiance avec tes « et si » et tes pensées pourries. Tu préfères dériver sur un sujet plus léger, parler des vacances dont vous rêvez et qui dit vacances dit grasse matinée au côté de Suho, des tas de lieux à visiter et pourquoi pas te faire masser ? Par lui en réalité, dans l’intimité de la chambre que vous partagerez mais juste pour la blague t’insinues que tu chercheras une masseuse, pince les lèvres en l’écoutant te répondre qu’il est le meilleur masseur du monde – de l’univers même que t’auras qu’à attendre les vacances pour te faire masser lorsque t’aurais pu en avoir un aujourd’hui, tout de suite même. Et si il s’éloigne tu te rapproches comme un aimant, lui tourne le dos et relève tes cheveux pour bien lui faire comprendre qu’il doit te masser :

- J’ai juste oublié tes talents ? Vas-y masse moi pour voir ? Si tu ne le fais pas c’est que tu m’aimes pas... Et si tu ne m’aimes pas.... Je ... Je me jette parterre !  

C’est faux, tu le feras pas mais t’aimes trop menacer pour rien, jouer avec les limites. Jouer avec ses limites plus particulièrement. Car c'est ton acolyte Suho, ton meilleur ami, l'amour de ta vie. Et en ne sentant pas ses mains se poser contre ta nuque tout de suite comme tu l'espérais tu tournes la tête bien que tu ne vois pas complètement et ajoute :

- Bon puisque tu m'aimes pas alors aucune raison que tu viennes chez moi ce soir... Je vais inviter quelqu'un d'autre.

Tu te lèves alors, fait mine de te diriger vers la porte, prête à héler la première personne que tu croiseras dans le couloir.

standing next to you

-- ft  aran

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Et car ils sont parfaitement complémentaires ; que l’un fait ce que l’autre ne fait pas, pense ce que l’autre ne pense pas, contrairement à lui Aran se demande quand s’arrêtera la chance dont ils bénéficient. Mais Suho n’est tellement pas comme ça, à se prendre la tête, ne pas savoir simplement profiter de son bonheur pour plutôt se tracasser avec toutes les variables qui pourraient mal tourner dans leur vie, que lorsque Aran lui fait part de ses doutes, il ne peut que lui rétorquer :

- Après pourquoi est-ce que ça devrait forcément s’arrêter ? On a une chance de dingue, ouais, et ? Tu veux pas on en profite plutôt que de déjà se demander quand est-ce qu’on aura plus ça… ?

A incliner légèrement sur son épaule ; la considérer avec attention, tentant de la pousser à modifier un peu le prisme avec lequel elle regarde sa vie. Car il trouve qu’elle se prend bien souvent la tête pour pas grand-chose, Aran ; s’inquiète de choses qui finalement ne tournent pas de manière aussi dramatique qu’elle l’imaginait. Et pour elle, il aimerait juste qu’elle apprenne à lâcher un peu de lest, apprenne à aborder la vie avec un peu plus de légèreté. Et parce que c’est plus facile de parler de vacances et de ce qu’ils pourront y faire, ils se mettent tout à coup à parler de massages – Suho qui informe sa petite amie qu’elle devra désormais attendre les Etats-Unis pour se faire masser par ces professionnels qui lui vendent du rêve, puisqu’elle semble oublier qu’elle fait déjà face à l’un des meilleurs masseurs de la galaxie tout entière. Et il voit bien l’amusement se peindre sur ses traits, mais il s’éloigne quand même, juste pour parfaire sa performance ; voit Aran se rapprocher l’instant suivant, se mettant déjà dos à lui, clairement dans l’attente d’un message. Elle prétend avoir oublié l’étendue de ses talents ; lui demande de lui faire une démonstration sans quoi il ne l’aimerait soi-disant pas, et tandis qu’elle le menace, il lève un peu les yeux au ciel, lui répondant trop sincèrement :

- Qu’est-ce qui te différencie d’un gamin de trois ans, finalement…

Mais il l’aime comme ça, avec ses crises et ses comportements de gamine ; avec ses menaces à deux balles qu’elle n’exécute qu’une fois sur deux. Et tout comme elle, juste pour l’emmerder un peu il ne se plie pas à sa demande ; lève un bras comme pour la masser, pour finalement simplement venir se recoiffer un peu. A lui faire volontairement des feintes ; venir jouer avec sa patience bien moins importante que la sienne, la preuve en est puisqu’elle déclare déjà qu’il n’y a plus aucune raison qu’il vienne chez elle ce soir. Il paraît qu’elle va inviter quelqu’un d’autre, et à ces mots il tend la main pour l’arrêter dans son élan avant qu’elle n’atteigne la porte ; referme ses doigts sur son poignet pour l’attirer à lui, la jeune femme qui tombe alors à moitié sur lui, atterrit sur ses genoux, et le sale gosse qui lui demande alors, les sourcils haussés :

- Tu vas inviter qui, même ? Han Han ? Sanichou ? Me force pas à leur renvoyer des emojis alien Arana…

C’est sans une once de honte qu’il fait référence à un épisode pourtant on ne peut plus honteux de cette année, et une mèche folle qu’il vient délicatement replacer derrière son oreille ; lui dit déjà, l’air de rien :

- Comme t’as la chance de sortir avec le meilleur masseur ET le mec le plus cool de toute la galaxie, j’veux bien te faire un massage même si tu mérites pas… Juste j’y gagne quoi en fait ? Pourquoi je me fatiguerais à faire don de mes talents à une ingrate qui les reconnaît même pas ? Faut que tu trouves un truc là Arana…

standing next to you

-- ft  suho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Il a toujours les mots justes Suho dans ce genre de situation, les mots qui te ramènent à la réalité, les mots qui te font réaliser qu’il faut que tu profites au maximum, que t’arrête de te poser autant de question tout le temps. Faut vivre au jour le jour, arrêter d’imaginer constamment le pire. Alors t’hoches de la tête quand il te suggère de profiter, tu viens déposer un rapide baiser contre ses lippes charnues et lui dit pour boucler une bonne fois pour toute ce sujet-là :

- T’as raison, on va juste profiter.

Car vous le méritez, que ce n’est pas que du hasard toute cette histoire de chance autour de vous. Vous avez énormément travaillé pour en arriver jusque-là ; à un moment donné vous avez prouvé que vous étiez assez doué pour qu’on vous propulse au rang d’idole, vous continuez encore et encore jour après jour de prouver au monde que vous êtes de bons artistes. Alors peut-être comme il le dit que ça ne s’arrêtera juste pas, que vous vous éteindrez doucement avec le temps mais absolument pas dans l’immédiat. Pour l’heure, c’est plus drôle de trouver de quoi embêter l’autre, de te mettre à agir comme la gamine que tu n’as pas pu être lorsque t’étais plus jeune. T’as grandi trop vite Aran, t’es donné des objectifs trop important alors que tu n’étais qu’une enfant. Alors avec lui, à l’abris des regards tu redeviens cette gosse qui fait des caprices et pleurniche pour avoir l’attention de la personne qu’elle aime. Suho qui subit tes traumatismes malgré lui, en rigole et se moque de toi en te comparant à une gamine de trois piges. Tu lui tires ainsi la langue, comme le ferait ces enfants ingrats et lui répond :

- Je sais faire des choses que les fillettes ne font pas mais je ne te montrerais pas mes talents du coup !

Sa faute à lui. Lui qui ne veut pas te masser, lui qui ne répond pas à tes demandes à la minute comme tu l’espérerais. Il cherche à te faire chier et toi, tu plonges la tête la première dans ses provocations. Suho que tu menaces de ne plus inviter chez toi, suggère d’inviter la première personne qui te passera sous le nez en espérant que ça le fera réagir. Quand tu te lèves, tu pries pour qu’il te retienne ton petit-ami, quand tu fais un pas vers la porte t’as peur qu’il ne le fasse pas mais du moment que tu sens sa main s’enrouler autour de ton poignet tu te mets à sourire, le laisse t’attirer jusqu’à lui. T’es bien contente de tomber sur ses genoux, glisse déjà ton bras autour de ses épaules, le cœur battant. Car il est trop beau Suho, que t’adores son regard – sa façon de te regarder toi, tout particulièrement. Et maligne comme tu l’es, tu te mets à jouer avec le bouton de sa chemise lui répond très – beaucoup trop – innocemment :

- Sanichou … ? Non j’ai même pas pensé à lui je voulais me renouveler mais si c’est pour recevoir des plaintes car tu envoies des menaces et des emojis Alien… Je vais peut-être m’abstenir, je sais pas…

Tu joues les indécises, lui laisse le temps de bien réfléchir à ce qu’il va dire par la suite. Garçon qui finit par te déconcentrer en venant replacer une mèche de tes cheveux, te rappelle tout ce qu’il sait faire, l’homme incroyable qu’il est au multiples atouts. Bien des charmes qui ont une prix, mérite une récompense d’après lui. Il te demande ce que t’es prête à faire pour obtenir ses grâces et toi, tu te mets à faussement réfléchir fini par lui dire à l’oreille, ton souffle chaud contre son lobe toutes les choses que tu peux lui faire, ces fameuses choses que les petites filles ne font pas. Tu détailles jusqu’à sentir ses mains s’agripper à tes hanches, voir ses yeux encore écarquillé par l’audace des mots que t’as choisis lorsque tu recules enfin ta tête.

- J’imagine que c’est ok ? C’est limite si j’y perds pas au change mais allez, soyons fous.

A déposer un baiser sur le bout de son nez et lui dire :

- J’allais te dire soyons sages mais je pense j’ai été assez patiente pour aujourd’hui, on y va ?

Tant pis pour la décision que t’étais censé attendre sagement dans ta loge. Tu te dis qu’au pire, on t’enverra un message, et si on se plaint de ton absence à l’agence t’auras un bon argument, t’imagines qu’on pourra t’excuser pour cette fois-ci. Alors une fois sa réponse donnée, tu te redresses la première, récupère tes affaires et quitte au côté de ton petit-ami les locaux comme convenu, fait appel à l’un des chauffeurs de l’agence pour vous conduire jusqu’à chez toi dans l’une de ces fourgonnettes noires aux vitres teintés qui ne laisse passer aucun flash au travers, vous laissant un brin d’intimité jusqu’au parking de ton immeuble. Mais une fois arrivé chez toi, la porte refermé dans votre dos enfin, vous profitez l’un de l’autre.