train-train quotidien qui ne s’arrête pas. son métier n’est pas des plus monotones, et c’est sa passion, alors c’est rare qu’elle se plaigne. elle ouvre la galerie, elle mange dans le coin, trouve les prix élevés mais oublie toujours de préparer à manger avant de partir de chez elle. et puis sinon, elle peut très bien passer prendre un kimbap au konbini du coin, mais elle aime bien les petits restaurants, parler aux ajummas qui les tienne. et puis, elle a les moyens maintenant, mais lorsqu’on a été élevé à faire attention aux prix de tout ce qui nous entoure, c’est difficile de changer ses habitudes. elle revient tranquillement à la galerie.

pas de vernissage de prévu ce soir, ni même avant quelques semaines. c’est un peu le moment creux après la dernière foire internationale d’art, toute son énergie y est passée. c’est bien, le calme. ça lui laisse le temps de faire de l’administratif qu’elle repousse tout le temps. elle devrait vraiment prendre un assistant, mais elle veut croire qu’elle peut encore gérer ça toute seule. ruri est concentrée sur son ordinateur, lève la tête lorsqu’elle entend la porte s’ouvrir, « bienvenue dans la galerie » accompagné d’un sourire poli, elle laisse sa visiteuse regarder les oeuvres accrochées. ruri n’est pas du genre à sauter sur ses clients pour faire du chiffre à tout prix, elle pense que c’est important de laisser les gens apprécier l’art en solitaire. elle finit tout de même par se départir de son ordinateur après un instant, et se rapproche de l’inconnue, et ça la frappe au moment où elle lui demande « would you like some.. oh my god »

elle en a vu quelques célébrités à la foire, et dans sa galerie, un acteur connu était venu une fois, mais ruri n’a pas la même passion pour les hommes de plus de quarante ans qu’elle a pour les idoles a la beauté hors de ce monde. elle est complètement sous le charme et la trouve encore plus belle en vrai, ce qu’elle ne pensait pas être possible « you’re isaline, right ? »    

elle mène une course effrénée contre le temps, isai. la fuite éternelle vers l'avant, vers l'élancement de ses rêves, de ses ambitions, à ne jamais s'arrêter dans ses pas. sa vie reste mouvementée, tracée de ces aiguilles du temps, mais il n'y a jamais assez d'heures dans une journée pour s'arrêter et souffler. du moins, en ces jours ordinaires. aujourd'hui, le monde, son monde, s'arrête. et le temps d'un instant, elle peut souffler. la pause est bien accueillie, bien que ça soit étrange pour la brunette de ne pas avoir à mettre le pied dans l'agence, à ne pas voir les filles, à ne pas avoir de meetings ou de photoshoots. cette semaine, elle est libre comme le vent.

elle est libre et devrait en profiter, et pourtant, derrière son visage de poupée inexpressif, elle est toujours autant tourmentée par les dernières notifications reçues. it's over, qu'on peut lire sur l'écran de son portable. elle n'a pas pris la peine d'y répondre, on ne mérite pas son attention. même si le poids de sa très récente solitude pèse sur ses épaules, elle chasse l'ennui de cette situation et passe – essaie – à autre chose. il n'est ni le premier ni le dernier à la quitter. son monde est trop petit, le temps passe et elle oubliera.

isai ne laisse rien transparaitre lorsqu'elle pose le regard sur ce bâtiment. elle a beau être seule, elle ne laisse pas ce changement la perturber plus qu'il ne le faut. depuis le temps qu'elle attend pour mettre les pieds dans cette galerie, pourquoi laisser la situation empiétrer ses émotions, son mood ? du moment où elle met le pied à l'intérieur, elle retire son masque. c'est vide, il n'y a qu'une voix qui s'élève pour l'accueillir. à souffler un thank you à voix basse avant de poser les yeux sur l'art ornant la pièce, à enfin pouvoir ralentir le cours de sa vie, rien qu'un instant.

elle observe chaque pièce d'art d'un oeil attentif, profitant de chaque seconde passée, admiratif de ce qui se trouve devant elle. parfois, isai se demande ce que ça serait, sa vie, si elle aurait décidé d'étudier, à la place. après tout, elle avait passé un an en ingénierie mécanique. elle avait de grands rêves, remplacé par l'industrie dans lequel elle est aujourd'hui. mais elle aime penser que dans un tout autre monde, elle aurait choisir l'art.

perdue dans ses pensées, elle ne réalise pas qu'on s'est approché d'elle. la voix se fait entendre et elle relève la tête. hm ? les prunelles se posent sur cette femme qui vient de s'exclamer, preuve de la réalisation de sa présence. isaline. prénom anglais qu'elle a tout d'abord choisi pour les classes. isaline, stage name qui sépare ses deux mondes. la brunette replace une mèche tombé devant ses yeux avant d'offrir un sourire. yes, it's me. le palpitant s'active, elle a toujours été plus nerveuse à parler aux femmes, nature introvert qui remonte à la surface. après tout, les hommes sont faciles à cerner. et devant elle, qu'elle assume être la propriétaire des lieux, c'est encore plus angoissant. elle a une beauté certaine, quelque chose qui attire son regard. nice to meet you, qu'elle souffle. you must be the owner of the gallery ? it's a wonderful space. et à reprendre le contrôle, à ne pas montrer ce qu'elle pense, l'interrupteur qui allume cette partie d'elle, isaline. courtise, parfaite image d'une idole, à complimenter, à briller.

elle ne se considère pas fan à proprement parler, dans le sens où elle ne suit pas assidûment toutes les apparitions du groupe. elle n’a pas le temps, mais s’arrête de doomscroller sur tiktok lorsque son beau visage apparaît. qu’est-ce qu’elle est belle… elle se fout des gens qui parlent de chirurgie esthétique. déjà, il faut avoir une bonne base pour finir comme une déesse, et ces gens n’ont ni la base, ni la qualité des dieux.

du coup, ruri pourrait rester plantée là, à l’observer en souriant. ça ne serait pas son comportement le plus professionnel, mais elle pourrait le faire. c’est elle la patronne, après tout. elle répond quand même « nice to meet you » une part de raison qui l’empêche de lui dire qu’elle est très enchantée. extrêmement enchantée. complètement submergée. ça ne servirait à rien de lui dire qu’elle adore ce qu’elle fait. bonjour, je suis très fan de votre talent d’apparaître aussi belle et charmante. non, ça ne lui ferait pas gagner des points.

et là, un objectif fou apparaît dans son esprit. pas lui vendre une oeuvre, non, même si la jeune fille doit avoir l’argent maintenant, puisque ça fait quelques années qu’elle a débuté. elle veut avoir son numéro de téléphone. elle ne sait pas comment s’y prendre pour le moment, mais elle veut la revoir. elle n’a pas réellement perdu la tête, ne veut pas l’effrayer en lui demandant. il est temps de jouer de tout ses talents. « oh, yes, i am, thank you. it’s been almost two years now » en ce moment, c’est assez coloré et toujours décalé à la galerie. ça ne change pas tellement du quotidien, mais ça change de ce qu’il peut il y avoir à Seoul. elle se conforme dans le fait d’avoir des murs blancs, des sols immaculés, pour pouvoir mettre en avant les oeuvres. « i am honored by your visit. i feel like a princess came to visit me » elle rit légèrement, « but i lack my manners, i was about to ask you if you wanted some coffee or tea ? i have some vanilla flavored matcha tea from a small local shop that is really good. »    

l'intention est simple. aujourd'hui, elle ne répond pas à son téléphone. les notifications sont mit sous silence avant de mettre le pied dans la galerie, à ne pas vouloir être surprise encore une fois. qui sait, peut-être que son manager voudra couper son temps libre, paniqué d'un énième oubli qui doit être complété aujourd'hui. ou l'une des filles voudrait la rejoindre ou lui demander si elle peut lui passer son parfum préféré. malgré les rappels qu'elle n'est pas rejoignable, c'est rarement le cas qu'on écoute. isai s'efface du monde, on lui blâme ce trait de caractère, mais elle n'a pas le choix.

le monde est beau, sous l'oeil attentif. elle a toujours eu un amour fort pour l'art, à voir ces oeuvres créés de ces étrangers, à vouloir comprendre l'état d'âme lorsqu'on les a créé, à vouloir comprendre le message derrière. et donc, être interrompu par celle qui a ouvert la galerie n'est pas un problème. le sourire s'étire sur ses lèvres et elle hoche la tête. deux ans, déjà ? isai devait avoir planifié de s'y rendre depuis au moins un an. le temps passe vite. oh, please qu'elle souffle en secouant la main à l'entente de ses mots. isai, modeste, isaline, à aimer l'attention. your manners are alright by me. i would love some of your tea. i don't think i've tasted that flavor before. ça lui fait penser à ce petit café qu'elle voulait aller voir. pour essayer les patisseries offerts, ces beignets mochi.

isaline qui se comporte comme une princesse, mais encore mieux. elle ne râle pas sur le retard de ruri à lui proposer du thé, ne demande pas du champagne, et plus important : ne la regarde pas de haut comme d’autres ont pu le faire. elle a l’impression d’être face à une fille, une très jolie fille, et ruri ne tient pas en place face aux jolies filles. elle sourit, « please, take a look around while i make the tea. i’ll be back with answers to your questions and the best tea in town » et elle part vert l’arrière-boutique, son deuxième havre de paix très peu aménagé. elle passe tout son temps devant, après tout, et n’a pas d’employé pour tenir la boutique à sa place. elle y songe, parfois, à prendre au moins un stagiaire. ruri y songe alors que l’eau finit de bouillir, qu’elle mélange doucement le thé et le prépare dans de jolies tasses très design achetées spécialement pour la galerie. chez elle, il y a des tasses de toutes les couleurs, aux designs éclectique. c’était naturel de faire de même pour la galerie.

elle revient avec le thé, du sucre, des cuillères. il y a une table basse ainsi que deux fauteuils pour ses invités dans la galerie, alors elle se permet de les poser là. « i hope i didn’t make you wait too much » fait-elle en s’asseyant, montrant de la main la chaise à ses côtés pour isaline. « so, did you enjoy the collection ? any piece struck you out ? maybe.. you want to buy everything and me included ? » elle rit gentiment, elle n’a pas besoin d’avoir de la théine dans les veines pour être surexcitée de sa présence.   

elle hoche la tête, isai. le sourire aux lèvres, à apprécier l'accueil offert. c'est le soulagement qui la prend, ce n'est pas de trop. face à cette jolie propriétaire, qui n'agit pas comme si elle était au dessus de tout, malgré les compliments ici et là. ce n'est pas comme les autres, qui la noie sous les compliments, de leur attitude excitée ( adorable, mais fatiguant parfois ) à sa rencontre. c'est calme, c'est parfait, sans lourdeur. elle prend le temps d'admirer la galerie dans l'attente de cette femme. et elle y pense à ce moment, de la grossièreté de sa personne, parce qu'elle n'a pas pris le temps de lui demander son prénom. un soupire s'échappe de ses lèvres de son inconsidération alors qu'elle l'a si bien accueilli. lorsqu'elle la voit reprendre son chemin vers la table basse du coin de l'oeil, isai s'approche à petits pas, prenant la place offerte. it was a lovely wait, the art you host is wonderful. there's a piece or two i would like to take with me,, qu'elle souffle. however, i do believe that you, on the other hand, would be priceless et elle rit à son tour, suit l'ambiance du moment. am i right ? elle peut déjà entendre son manager lui rappeler la mince ligne à ne pas traverser, mais l'ignore. la journée est à elle et elle seule.

cela lui fait plaisir d’entendre que sa galerie lui plait, peut-être qu’elle voudra repasser ? elle ne dirait pas non au bouche à oreille du réseau d’isaline, mais elle est plus intéressée par sa simple présence. ruri est comme envoutée par ses mots, ne doutant pas un instant de l’intelligence de sa cliente. elle n’aime pas le terme de client, pour elle, les gens qui passent son plutôt ses invités, qu’ils viennent à l’improviste ou non. « you’re right » elle l’apprécie déjà trop, électricité dans l’air qu’elle se demande inventé ou réelle. « but i can do discounts to my loyal guests… you’d have to comeback for that i suppose » elle penche la tête, invitation lancée de la revoir déguisée en humour, ruri aime être subtile dans ses actes et ses mots.  

peut-être est-ce qu'elle est captivée, isai. si captivé que l'idée de lui demander son prénom lui échappe à la seconde où elle s'installe, trop occupé à écouter sa voix. elle a la tête en l'air, l'artiste, l'oeil brillant à ses mots. with such a generous offer, i must make space in my schedule to come back again, et même sans offre, sans demande, elle a compté y revenir, isai. pour l'art ou la propriétaire, qui sait vraiment. but first, and i must apologize for my rudeness, i forgot to ask you your name. i might have been blinded by the beauty around here, i am so very sorry. elle réprime un soupire, décidément ennuyée de son oubli.

elle en est ravie, tellement qu’elle pourrait applaudir à la nouvelle. « you must » fait-elle, d’un air entendu. ruri qui pourrait ouvrir désormais 24/24h juste dans l’espoir de revoir la belle. il faut savoir que ruri est une terrible romantique qui croit au destin et qui pense que tout est lié, qui est aussi prête à tout quand elle tombe amoureuse, et qui tombe malheureusement (ou heureusement) amoureuse au moindre coup d’oeil. elle s’imagine des vies avec les inconnus dans le métro, des enfants imaginaires qui courent dans les rues bondées de seoul. elle croit aux coups de foudre, si fort, même si elle ne lui a pas encore dit son nom - elle en est surprise « oh, i’m the one at fault here, i’m sorry ! i should have told you when you arrived, but i’m kinda.. you know, heads in the clouds and everything. i’m hwang ruri, the owner, but you already know that. » elle prend une gorgée du thé encore trop chaud, le repose. « i’m glad you liked the art around here. do you paint, isaline ? » provoquant sa chance pour l’entendre dire qu’elle peut l’appeler par son vrai prénom, qu’elles peuvent parler de manière familière, qu’elles peuvent partir main dans la main vers de nouveaux horizons…

isai est… particulière. elle efface ses propres pensées et se jette dans les bras du premier venu à chaque instant. incapable d'être seule, mais capable d'ignorer les red flags si ça veut dire qu'elle n'a pas à être seule. le public ne voit pas ce côté d'elle et elle ignore les avertissements qu'on lui donne, parce qu'elle fait attention, isai. à garder sa vie privée privée, convaincu qu'on arrivera jamais à voir à travers les lunettes roses qu'elle a posé sur le nez de ses fans. à ne pas avoir aimer, pas pour de vrai. elle chasse l'attention et change de personne lorsqu'elle s'ennuie ( si on ne la laisse pas avant ). au fond d'elle, elle a peur d'être seule, alors qu'elle se laisse aller vers qui le veut bien. elle ne sait pas, isai, ce qu'elle veut. à force de s'être fait dire ce qu'elle devait faire, elle s'est fait à l'idée que son identité ne serait jamais proprement la sienne. elle vit du jour au jour, désormais. hwang ruri, qu'elle souffle en prenant sa tasse de thé pour y goûter. a lovely name. elle penche la tête un peu, secoue la tête. please, call me isai. i don't, unfortunately. i've always loved art as the viewer, not the artist. and you ? la question posée malgré l'évidence, ne sait-on jamais.

« thank you » ce n’est pas comme si elle avait choisi son propre prénom, mais elle prend tous les compliments qui peuvent lui tomber dessus. elle les attrape au vol, les chérit, les garde précieusement dans son coffre à compliments. et elle accepte facilement de l’appeler isai, se réjouit de pouvoir (un peu) se rapprocher d’elle. « well, i try to paint sometimes, i even host events for the community where kids can learn the basics, but i prefer collecting. it feels like when i paint or draw, everything feels to much… forced. you know ? i like it when i view a painting and the message is up to the viewer, and i never quite can put it in the art i want to make. so it leds to too much frustration. but i love sponsoring other artists and giving them a voice. it’s my personal satisfaction here. » elle hoche la tête, « sorry, i could go on for hours. »

isaline. ça semble distant, aujourd'hui. lorsqu'elle se retrouve dans cette galerie, elle est simplement isai. hwan isai, de ce petit village dans lequel elle a grandi, qui aime visualiser l'art et découvrir de nouveaux goûts, comme ce thé qu'elle n'a jamais eu auparavant. elle hoche la tête à sa longue réponse, elle comprend la passion qui lui prend. ça lui rappelle sa propre personne, qui sait combien de fois elle a tenté de convaincre son agence de lui laisser une chance de prouver qu'elle peut écrire et composer pour son groupe. passion qui la pousse à rester debout jusqu'à pas d'heures, à tenter de parfaire les morceaux pour les présenter, sans jamais avoir de réponses positives. it's impressive, to have such a collection of different voices. you know how to project each artist well.  ils préfèrent qu'elle se la joue princesse, au centre de l'attention. elle est là pour faire belle, pour sourire et attirer tout le monde au groupe. ça va, mais elle veut en faire plus. i understand what you mean. sometimes, you're just meant to elevate others, you clearly do it well, with your gallery. elle sourit, de sa dernière phrase. c'est normal, après tout. d'être aussi passionée. isai n'est pas dérangé, elle n'aurait pas posé de questions, autrement. i like passionate people.

« i try to, sometimes it’s difficult because they’re so different, but i really like all the themes we see here » elle ne pourrait se résoudre à rejeter certains artistes parce qu’ils ne viendraient pas de grande famille, parce que le thème abordé serait trop distant des autres, parce qu’il n’y aurait pas assez de couleurs ou au contraire trop. c’est être humain, après tout, que de vouloir tout entendre. chaque histoire à sa place. « thank you, it means a lot » elle ne prend pas mal le fait qu’elle soit là pour surélever les autres, elle connait son rôle dans cette aventure. « you’re going to like me then, some people like to say i’m too passionate » elle rit aimablement, alors qu’elle se souvient très bien d’une de ses ex qui lui demandait de lâcher l’affaire et d’arrêter de mettre sa passion avant le reste du monde (elle). elle espère qu’isai l’apprécie, elle et sa nature d’aller trop de l’avant par moment, à ne pas arrondir les angles. « i’m curious, what are your passions ? i’m assuming music »

ses passions, elle se demande, parfois. la musique en est une, mais pas que. elle aime composer, isai. elle aime écrire, mettre sur papier ses pensées, ses idées, ses envies. elle aime la science, elle aime voir le monde, elle aime faire sourire les gens. elle est passionnée par son boulot, mais auparavant, elle était passionnée par ses études. elle avait NASA en tête, isai. à rêver d'y mettre les pieds, d'entamer une année à l'interne. à presque toucher les étoiles, à presque se retrouver au centre d'un tout nouveau monde. isai, sans sa présence médiasée, serait à harvard, la lettre d'acceptation toujours gardé précieusement dans un tiroir. elle ne regrette rien, pourtant. elle aime les yeux sur elle, isai. la présence de fans qui hurlent son prénom, l'admiration des autres, l'attention. elle est passionnée, même si ce n'est pas quelque chose qu'elle dira. alors, elle hoche simplement la tête. yes, i love music. composing, writing.. hopefully someday i'll be able to share it to the world. encore un peu à distance, a little shallow, si on veut. à ne pas se révéler entièrement à une inconnue, à garder ses secrets avec elle, un tout petit peu.

elle l’écoute, avide d’en entendre plus, de la découvrir. qu’on lui offre des petits bouts d’elle, même si ce serait faux, elle prend tout ce qu’on pourrait prendre. « i’ll be the first to support your own music ! also, i loved your solo, you really shined. » elle ne connait pas les bouts et les aboutissants de l’univers de la musique, mais elle veut croire que chacun à sa chance de briller s’il le souhaite assez fort. c’est ce qu’elle fait dans la galerie au final, elle donne la chance à ceux qui y croient vraiment, elle sait qu’en faisant ça elle peut prendre le risque de n’avoir aucun retour monétaire, mais c’est aussi un choix qu’elle fait. elle se rend compte qu’elle a finit son thé, que le temps passe et qu’elle doit l’accaparer plus que nécessaire. « do you want more tea ? i don’t want to take too much of your time but it’s really nice talking with you i must say. » deux jolies filles, deux jolies filles dans une galerie, cinq pied d’écart car elles ne sont presque pas gay ?