areum avait toujours trouvé une certaine satisfaction à l'idée d'aider les plus démunis, cœur fragile – mais téméraire - parce qu'elle les connaissait, se voyait en eux plus qu'elle ne le laissait paraître. elle ne l'avait que trop bien vécu, ce sentiment de paraître inutile, de ne rien savoir faire, d'être au bord de l'explosion ou sur le bout de la planche qui la menait vers le plongeon dans la précarité, les abysses du néant. jugée pour être différente, elle y avait goûté de nombreuses années, encore aujourd'hui, parfois. areum était plus heureuse qu'il y a longtemps, situations financière et personnelle, plus stables que lorsqu'elle était petite, et qu'elle avait dû se battre, faire des sacrifices pour s'en sortir, elle et sa mère laissée à ulsan. elle avait su changer, autour des bonnes personnes, et voulait que les autres en fassent autant. c'est donc pour ça qu'areum s'appliquait à venir faire du bénévolat dès qu'elle avait du temps libre, ou à envoyer des dons pour les associations quand elle pouvait s'y engager. son maigre salaire de fleuriste et d'antiquaire ne lui permettait pas de faire tout ce qu'elle souhaitait, pourtant, au final, l'étudiante était toujours satisfaite, heureuse dans les galères qu'elle pouvait rencontrer.

les enfants étaient sa priorité, parce qu'elle avait vécu en famille d'accueil, parce qu'elle savait à quel point ils étaient importants et que leurs besoins devaient être pris en compte... alors aujourd'hui, areum montrait une fois de plus que leur situation la concernait. on lui avait fait part que l'église du quartier proposait une récolte de jouets aux enfants défavorisés, abandonnés, battus, et areum s'était aussitôt engagée pour y participer et y devenir bénévole, cause qui la touchait directement. tu seras au fond avec eden, c'est là-bas. va le voir, il devrait être au courant de ton arrivée. l'étudiante écarquillait les yeux un instant, remerciant la bonne sœur qui lui avait montré l'emplacement auquel elle devait se rendre, areum les bras remplis de ses vieux jouets, mais aussi de ceux collectés au sein de son petit immeuble résidentiel. elle avait été surprise de la générosité de ses voisins, et de leur compréhension. et désormais, c'était à areum de contribuer à faire la différence. pour les enfants. sur le terrain. encombrée par les deux cartons qui lui gênaient presque la vue, elle se décidait finalement à avancer vers la table qui lui était attribuée, en prenant soin de ne pas faire tomber le fruit de ses premières récoltes. hum... salut ! commença la jeune femme, timidement. je m'appelle areum... on m'a dit de venir te voir parce que je suis en binôme avec toi pour la journée. et elle s'autorisait à poser, après quelques secondes de conversation, ses pupilles sur son futur interlocuteur.

et n'oublie pas, demain nous allons passer l'après-midi à l'orphelinat, [...] tu peux t'installer au fond, je t'envois une bénévole dans quelques minutes, eden. ailleurs, loin de cette scène, perdu dans son propre monde, il n'écoute qu'à moitié ce qu'on lui dit. l'église, ces jours-ci, s'agite en masse de la venue des gens de tous les coins de la ville, dans l'espoir d'aider ou d'avoir de l'aide. si les autres sont bien heureux de cette vue, pour lui, rien ne peut lui donner plus d'anxiété. à chaque personne vient un risque, eden : celui d'être reconnu. risque qu'il veut éviter à tout prix, sans qu'il ne parvienne à y échapper. l'an passé, il s'est trouvé parmi ceux ayant besoin d'aide et cette année, il s'est promis de redonner son temps, mais il commence à regretter d'avoir fait l'offert. le temps d'un instant, une impulsion subite le pousse presque à envoyer un message à nayoung et prétendre une urgence, mais alas, il voit du coin de l'oeil l'une des soeurs qui signale la venue de cette bénévole, il n'a plus de chance de se glisser loin des regards.

nervosité qui le prend sans surprise, de son coeur qui tambourine de pleine force contre son torse, il se met à dos à celle qu'il s'avance vers lui. prétend être occupé, eden. calme toi, personne ne va te reconnaître. souffle qui se régularise au même moment où on arrive à sa table, il se tourne tout juste à temps pour accueillir la nouvelle venue. expression neutre sur le visage, les mains enfoncées au fond de ses poches, il hoche la tête à l'encontre de celle qui l'oppose, l'inconnue. bonjour, qu'il réplique avant de la laisser se présenter, non par courtoisie, mais plutôt par habitude. accoutumance de laisser les autres parler, peut-être parce qu'il espère silencieusement de reconnaître quelqu'un : un prénom, un détail spécifique, peu importe. à se mentir à lui-même en se disant qu'il n'a aucun souhait à retrouver cette vie d'avant, dont il n'a que des bribes de mémoires inutiles. il attend, patiente, cherche cette étincelle qui lui viendra un de ces jours, mais rien. areum, qu'elle dit. ça ne lui dit rien et il baisse le regard, passant de la salle derrière elle aux boîtes, parce qu'il ne regarde jamais personne dans les yeux. moi c'est eden. il se présente enfin, prénom ( surnom ) qu'il souffle avant de poser ses mains sur les boîtes. merci pour tes donations généreuses, beaucoup d'enfants vont être heureux de recevoir ces objets, paroles qu'on lui a poussé à dire lors de chaque donation, automatisme qui ressort même à ce moment. on peut commencer par trier ce que tu as amené ? iris posés sur lui, rien que ça et la nervosité remonte le bout de son nez. vivement que la journée se termine, vivement que la journée se termine, oui.

elle baissait sa tête et le haut de son corps pour le saluer, coutume coréenne qu'elle s'évertuait à respecter, en particulier dans des lieux aussi sacrés que celui dans lequel elle se trouvait. areum venait des bas-fonds de la population, des abysses de la pauvreté et pourtant, on lui avait appris à être courtoise, et à ne pas se moquer des principes de savoir-être, politesse raffinée qui lui allait curieusement bien. alors elle eut la moitié d'un sourire à l'égard du garçon qui lui faisait presque face, malgré l'air de ce dernier plutôt froid. eden semblait en savoir un peu plus qu'elle sur la façon de fonctionner ici, elle le laisserait lui expliquer le fonctionnement de la collecte, s'il voulait bien le faire. c'est normal, je ne m'en servais plus alors je me suis dit qu'ils seraient mieux entre les mains des enfants, plutôt qu'à rester dans la poussière. gros cartons posés sur la table – estimée suffisamment grande – qui servirait à collecter le plus de dons possible, areum enlevait son manteau de laine qui l'avait jusque-ici protégée du froid de saison, la température de la pièce bien plus agréable qu'il y avait quelques minutes, quand l'ingénue se trouvait encore à l'extérieur. oui d'accord. qu'areum s'employait à lui rétorquer au moment où il évoqua le fait de trier tous les objets apportés, tandis qu'elle portait ses mains sur l'un des deux cartons qui avait voyagé à ses côtés. les objets viennent de tout l'immeuble, j'avais fait une pré-collecte il y a quelques jours. avoua-t-elle à son binôme éphémère, fière de tout le travail effectué en amont. areum s'était présentée à pratiquement toutes les portes de ses voisins, aussi bien aux familles qu'aux personnes vivant seules, leur expliquant son implication dans la cause qui la préoccupait aujourd'hui. ils avaient presque tous contribué au mouvement et areum les avaient infiniment remerciés, leur précisant que leur générosité permettrait à rendre la situation des enfants défavorisés, un soupçon meilleure.

regard finalement posé plus longuement sur le garçon, elle écarquilla une première fois les yeux pour l'observer en détails, et une deuxième fois, lorsqu'elle cru percevoir chez lui des traits familiers. le fait qu'il ne veuille pas croiser ses yeux la rendait anxieuse, elle mordillait l'intérieur de ses joues, de peur d'avoir dit ou fait quelque chose qu'il ne fallait pas. peut-être n'était-il pas forcément d'humeur à bavarder ? ou bien était-il toujours comme ça ? elle pensa alors que comme elle, il était probablement timide. dans tous les cas, elle s'arrêtait dans son geste, secouant avec discrétion sa tête face à ce qu'elle venait de faire. areum l'avait presque dévisagé, depuis quand s'autorisait-elle ce genre d'attitude ? tu sais si les enfants vont venir aujourd'hui ? je ne sais pas si pour l'instant, on doit se contenter de collecter les jouets. la coréenne commençait à sortir les objets de son carton, un par un.  

il ne doute de rien, eden. cette rencontre est facile, mais rien ne le prépare au futur. pour le moment, la nervosité lui remonte à la gorge et il ne démontre une froideur certaine, traitant celle qui se trouve devant lui comme les autres, quoi qu'un brin plus distant. il a un sentiment, quelque chose qui lui dit qu'elle le regarde trop, possible qu'elle le reconnaisse ou possible qu'il soit tout simplement trop sur les nerfs vu la foule qui se mouvoit autour d'eux. il hoche cependant la tête à sa réponse, sans y répondre. il n'a rien à dire, les enfants vont bien aimer ce qu'ils vont recevoir, il n'y a jamais trop de jouets. c'est encore mieux si un bâtiment complet a contribué à la collecte, il voit bien, eden, qu'on a toujours l'âme généreuse. c'est au moins une chose qui ne change pas. il y aura toujours une autre personne pour aider son prochain. s'il ne peut faire de donations, il fait de son possible, eden, pour aider. que ça soit comme aujourd'hui, de ces événements à l'église ou simplement de passer à l'orphelinat pour occuper l'esprit des gamins qui n'ont pas de parents.. il s'identifie à eux, à présent. il est certain que ce n'était pas toujours le cas, mais… pour le moment, il se sent comme eux. seul. même si les circonstances sont différentes. les enfants ? non, pas aujourd'hui. ça prend quelques jours pour collecter et trier les jouets, ils vont passer dans deux jours. qu'il souffle en tirant l'un des cartons vers lui pour suivre ses gestes. il y a quelques boites qui iront de côté pour l'orphelinat, on les porte ce soir c'est le moment qu'il préfère, évidemment. tout est mieux ainsi, eden. et il commence à séparer les jouets qu'elle pose sur la table en relevant le regard quelques fois avant de finalement reprendre la parole pour expliquer la façon dont ils doivent trier. on sépare selon le type de jouet, tu peux suivre ce que j'ai fais et ça devrait aller. s'il y a quelque chose dont tu n'es pas sûre tu peux demander ou le mettre de côté, on s'en occupera plus tard. il se met à la tâche, eden, silencieusement, s'emparant de quelques jouets particuliers pour les mettre de côté, parce qu'il sait que certains enfants de l'orphelinat seront intéressés. il est comme ça, eden. gamin qui ne veut que voir des gamins heureux. le coeur froid, glacé, mais jamais avec eux.

le silence venait lui glacer le sang, elle n'aimait pas forcément faire le premier pas, areum introvertie, areum et la timidité dont elle ne pouvait jamais se défaire bien longtemps, areum et l'impression qu'on ne voulait pas d'elle aujourd'hui, à voir la réaction du garçon avec qui elle avait été mise en binôme. l'ambiance n'était pas si joyeuse que ce qu'elle s'était imaginée et pourtant, elle avait tout de même envie de rester sur place, promesse qu'elle s'était faite d'aider les enfants, peu importe ce qu'il se passerait. oh d'accord... c'est dommage j'aurais bien aimé leur donner en main propre. et les voir sourire, au moins une fois. réaliser que tout son travail fait n'aurait pas servi à rien, pouvoir lire un peu de bonheur sur les visages de ses cadets, apporter un brin de réconfort aux gamins qui n'ont jamais rien eu de leur vie – si ce n'est de s’accrocher désespérément à leur existence et au peu d'espoir qu'ils connaissent -, et peut-être aussi, gagner un soupçon de reconnaissance pour tout ce qui aurait été effectué aujourd'hui suffirait à la rendre heureuse, et à se sentir importante. tu penses que je pourrais revenir dans deux jours pour voir les enfants ? altruiste sans le vouloir, sûrement parce qu'elle avait aussi besoin qu'on lui dise merci, mot magique nécessaire pour areum, habituée à hocher docilement la tête, à faire ce qu'on lui demande sans rien en retour. parce qu'elle avait véritablement envie de terminer sa tâche en beauté, et ne pas abandonner en cours de route, areum constamment trop lâche pour continuer quelque chose, courage dissimulé au creux de son être, qu'elle ne soupçonnait même pas. d'accord, je vais partir d'ici plus tard alors. elle n'avait pas forcément prévu de rester jusqu'à la toute fin de journée, areum aux sentiments bien complexes, persuadée qu'elle se sentirait inutile ou de trop, dès l'instant où le brouhaha s'anéantirait et le monde alentour cesserait d'aller et venir dans cette grande salle qui leur servait d'entrepôt. rien n'était prévu, si ce n'était de passer la soirée à s'occuper de ses plantes, ou à écouter de la musique, alors elle pouvait bien manger un peu de son temps libre, pour la bonne cause, cause qui la touchait plus qu'elle n'oserait l'admettre à voix haute. et areum le regardait soigneusement prendre les jouets qu'elle vidait peu à peu de son gros carton, ne sachant pas vraiment comment s'y prendre, un peu étourdie, anxieuse à l'idée de faire une bêtise. alors, lorsqu'eden lui donna les instructions à suivre, imiter tout ce qu'il avait déjà fait au préalable et lui poser des questions si elle avait le moindre problème, son sourire revînt peu à peu se dessiner sur son visage, contente qu'il lui propose son aide. c'est noté. merci. elle restait renfermée la gamine, transpirait l'hésitation, loin d'être un modèle d'assurance, mais essaierait tout de même de bien faire les choses, désireuse de ne pas commettre d'erreurs afin d'éviter l'embarras. tu viens souvent faire du bénévolat pour l'église ? t'as l'air de connaître la démarche à suivre. avait-elle fini par demander, la question venant briser le silence instauré entre les deux.   

il regrette presque de lui avoir répondu, subitement. il voit la déception qui traverse les traits de son visage ainsi que ses paroles qui démontre l'envie d'offrir ses donations directement aux enfants et de son point de vue… il peut comprendre son raisonnement et sa façon de penser. voir les enfants heureux, sourire et simplement être reconnaissant d'avoir quelque chose alors qu'ils sont dans une situation difficile… c'est tout ce qui compte. c'est ce qui le pousse, eden, à aider durant ce moment. ça ne l'étonne pas que ça soit de même du côté d'areum. c'est possible que sa réaction soit la raison pour laquelle il précise que certaines boîtes seront mises de côté pour l'orphelinat, à amener la journée même. il ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui demande de revenir plus tard, mais il prend pitié d'areum, un peu. jamais qu'il n'est du genre à se pousser hors de son comfort, habituellement. pourtant, il pose un jouet là où il va avant de se prononcer ( avant de le regretter ). ça risque d'être un moment, qu'il commence maladroitement. si tu tiens vraiment à voir les enfants, on peut terminer le triage et amener quelques boîtes en avance. et ça l'arrange, à eden aussi. de sortir de ce bâtiment qui l'étouffe, avec ces gens qui bougent, qui entrent et sortent, les inconnus qui peuvent, d'un moment à l'autre, s'écrier le connaître. la pression lui monte à la gorge et il sait, eden, ne pas pouvoir rester la journée entière là où on est presque certain d'avoir contact avec lui. en plus de devoir traverser la ville entière afin de travailler au club ce soir, il n'aurait pas le temps de passer à l'orphelinat, maintenant qu'il y pense. la question qu'elle lui pose le prend par surprise et il s'arrête presque immédiatement pendant un court moment, le regard se relevant de ses mains qui posait les jouets de manière automatique. moi ? qui d'autre… il se convainc que ce n'est qu'une question innocente, mais le doute persiste. oui, en quelque sorte. réponse qui ne révèle pas la vérité toute entière, comme la raison pour laquelle il connaît la démarche aussi clairement, comme le fait qu'il n'a jamais vraiment ( eu ) le choix. c'est comme une seconde nature pour lui, à ce point. ou le fait que ce n'est pas qu'il a fait du bénévolat ainsi pendant autant longtemps ( quoi qu'il n'a aucune façon de le savoir si c'était le cas ) ce n'est pas difficile à apprendre, après un bout de temps, c'est automatique… eden a passé des mois à l'église, à aider rien que pour avoir la chance d'y dormir. à ce point, n'importe qui penserait qu'il a grandit au sein de l'église. avec le dernier jouet posé dans l'une des piles, il se retourne un moment pour y prendre les jouets mit de côté, les déposant dans une boîte particulière, puis prend deux autres boîtes qui sont posés au sol. on pourra déposer les jouets triés sur les tables correspondants lorsqu'on terminera ces deux boîtes, quelqu'un d'autre s'occupera à les trier pour les différents quartiers. ensuite, c'est à voir. si tu tiens encore à voir les enfants, on peut y aller maintenant.

son air joyeux disparaissait soudainement derrière ses cheveux dorés, mèches qui venaient lui cacher le visage tandis qu'elle s'appliquait à trier les jouets comme eden lui avait demandé de le faire. si elle n'y connaissait rien au bénévolat, elle était au moins capable de suivre des indications correctement. oh je vois... et la demoiselle savait que même si elle pouvait se permettre de rester plus tard, ayant demandé à son employeur de ne pas, exceptionnellement, travailler aujourd'hui, areum n'arriverait pas à redemander un jour de repos en plus afin de rencontrer les enfants, pour la simple et bonne raison qu'elle ne pouvait pas se permettre de manquer deux journées de boulot. et donc deux jours de salaire, même si ses intentions étaient plus que louables. l'idée de ne pas pouvoir les voir lui serrait le cœur, mais elle n'avait pas le choix, il fallait qu'elle soit raisonnable cette fois-ci... pourtant, l'élan de tristesse qui s'était emparé d'elle ne sembla pas durer, s'envolant aussitôt à l'écoute des paroles du garçon qui se tenait non loin de sa personne, ce dernier proposant inopinément de se rendre à l'orphelinat plus tôt si elle souhaitait réellement y aller. c'est vrai ? oui j'aimerai beaucoup. elle contenait difficilement sa joie, joues empourprées, lèvres pincées pour éviter que son sourire ne monte jusqu'aux oreilles, tandis que ses mains semblaient travailler plus vite que le rythme qu'elle avait instauré jusque-là. areum heureuse, areum pressée de découvrir les bouilles en quête d'affection, gamins attendant patiemment qu'on leur délivre un peu d'amour, et surtout, d'attention.

elle avait envie de lui poser d'autres questions, quitte à être embarrassante (elle savait qu'elle ne demandait jamais les bonnes choses de toute façon), mais la nonchalance de son interlocuteur la coupait dans ses intentions, annihilant tout espoir d'apprendre à le connaître, et de potentiellement faire d'eden une connaissance, lui qui ne semblait pas avoir à l'esprit de poursuivre une quelconque discussion, ou de lui parler, tout simplement. je vois, tu es un habitué de cette église alors ? elle ne connaissait strictement rien à la religion, ni à toutes celles qui berçaient son pays natal, et c'était l'un des (trop) nombreux sujets qu'elle ne maîtrisait pas. ni le vocabulaire, ni l'histoire. ignorance totale, défaillance culturelle. désolé, je ne voulais pas être indiscrète. excuses maladroites d'une gamine qui n'avait pas toujours confiance en ce qu'elle disait. l'ingénue avait seulement eu envie de tenter de briser la glace, mais areum sentait grandir la bête impression qu'elle venait de davantage la refermer. d'accord, je te suis. en un instant, elle avait lâché les derniers jouets des cartons pour lui faire face, prise de court par la soudaine proposition d'eden. elle n'avait pas tout compris mais s'était contentée d'acquiescer lentement, areum mitigée, partagée entre l'idée de rendre visite aux enfants et d'avoir potentiellement ennuyé son compagnon de discussion.