La neige recouvre doucement le sol granit et la brise matinale soulève majestueusement les cheveux de l'aventurier. Là-haut, sur le building, il s'apprête à bondir comme pour effleurer les nuages qui ont remplacés les étoiles. Alors, il ravale sa salive, baisse les yeux dans une arrogante exaltation et prend l'élan nécessaire. Peut-être pas suffisamment d'ailleurs.
Et l'autre rive du Ciel semble à des années lumières de ses pas de Loup.
Et le bleu de la voûte céleste devient si soudainement triste jais.
Le Loup calme
On s'agite dans le couloir. Les ombres empressées dansent sur les murs blancs, les roues des chariots remuent la poussière de la longue nuit de travail.
Et dans cette chambre aux branchements innombrables, des battements réguliers continuent de faire vibrer l'écran du cardiogramme comme les pulsations d'une jeune nova.
Depuis sept mois.
Le jour point, mais les infirmiers quittent leur poste pour laisser place à leurs remplaçants de la journée. L'une d'elle termine son rapport sur le patient dont elle à la charge.
Toujours les mêmes lignes.
Toujours rien à signaler.
Toujours aucun signe de vie depuis le mois de décembre.
Le Loup calme ne bouge pas. Il respire; voila qui est bien suffisant.
Les visites se font de plus en plus inhabituelles. L'espoir aussi. Mais il est encore trop
tô
t pour débrancher l'enfant des étoiles de sa survie artificielle. Trop
tô
t pour le sortir de ses songes d'astres et de poussières nébulaires, de grande ourse et de constellation du verseau.
Et si ses pensées les plus secrètes sont adressées aux étoiles qui illuminaient jadis son cœur courroucé, eux ne savent toujours pas si la chute était accidentelle.
Alors le Loup dort en attendant l'aube du jour.
Et les Managarm ne meurent jamais.
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