I. - Les petons dans le sable chaud, Hauru a appris à marcher sur les plages d'Okinawa. La chaleur des grains ne l'empêchait pas à vouloir s'aventurer dans le grand bleu. Un enfant déjà prêt à affronter l'eau, mais qui a été de suite freiné par sa mère protectrice. Depuis cet instant, Aru de son surnom, avait cette envie de faire qu'un avec l'eau. Malheureusement, les plages de la préfecture nippone l'attendaient quelques jours par an. L'enfant n'était pas originaire de cette petite île. Il habitait de l'autre côté de la mer de Chine, plus précisément sur le sol coréen. Son père étant d"origine du pays du matin calme et marié à sa mère, Hauru a toujours vécu à la capitale coréenne. Il ne s'en est jamais plaint, bien au contraire, Séoul offrait une multitude de choses à faire. Nul besoin des plages d'Okinawa quand on avait plusieurs centres aquatiques en ville. Sa première excursion à la piscine ne l'avait pourtant pas si enjoué que ça. Le grand large lui offrait la liberté, l'odeur maritime et on en passe, à contrario des bassins emprisonnés entre 4 murs sentant le chlore. A cette époque, Hauru avait tout juste la dizaine. Ses parents ne pouvant pas l'emmener chez la famille à Okinawa, ils lui offrirent la possibilité de patauger dans l'eau à Jamsil.

C'était avec le cœur lourd que notre garçon essaya de se frayer un chemin dans le petit bassin. Il vécut un mauvais moment, l'exprimant de vive voix à sa mère jusqu'au moment où il quitta son attention afin de ronchonner près du grand bassin olympique. A partir de là, le jour qu'il avait qualifié de plus horrible, se transforma en un jour magnifique. Ses yeux de bambins se portèrent sur un corps dressé devant lui, un corps digne d'un héro de bande dessiné. Grand avec des muscles bien définis, le spectacle fut autant surprenant lorsque cet homme effectua son plongeon suivi d'une nage parfaitement rythmée. A cet instant, Hauru a su que la natation était faite pour lui ! Depuis ce fameux jour, il abandonna l'idée de jouer toutes les après-midi avec ses copains, préférant se rendre à la piscine pour assister aux entraînements de certains nageurs. Son petit corps se tenaient toujours au même endroit, allongé sur le ventre, les coudes au sol et ses yeux brillants de milles feux. Il jeta son dévolu sur l'un des futurs athlètes du 400 mètres en nage libre. Il souhaitait devenir comme lui, de ce fait, il n'a pas manqué l'occasion lorsqu'on lui proposa de rejoindre un club. 

II. - Hauru a toujours pris ses leçons de natation au sérieux. Bien qu'il était jeune, le jeune garçon se montrait persévérant au point de se mettre lui-même la pression, ce qui lui a permis aussi de perfectionner dans ce sport aquatique. Ses entraînements le conduire dans diverses compétitions avec des trophées à la clef. Notre petite athlète se voyait déjà vers la route des Jeux olympiques. Malheureusement, sa passion lui prenait une bonne partie de son temps. Une fois arrivé au lycée, il n'eut pas le choix de tirer un trait sur ce qu'il aimait le plus dans sa vie. Hauru laissa tomber sa vie de poisson pour une vie de lycéen en carton, car oui, ses notes n'étaient pas jolies à regarder. Ses parents espéraient qu'avec l'abandon de la natation, leur fils se concentrerait sur ses études. Finalement, Aru obtint son diplôme de justesse. Il savait très bien qu'il était important de l'avoir en poche surtout dans un pays où trône la réussite. Il pensait aussi qu'après cela, ses parents seraient plus laxistes. Il avait cette idée en tête d'entrer dans une école dont la spécialité était le sport. Cette fois-ci, c'était sa mère qui s'y opposa en désirant que son fils prenne le même chemin que son père.

Hauru vit son rêve de devenir nageur professionnel s'éloigner. Il accepta encore et encore, les directives de sa mère protectrice en intégrant l'université nationale de Séoul dans le domaine économie et gestion. De toute manière, il comptait juste passer sa première année. Un an était suffisant pour se préparer à la rébellion contre ses parents non ? Malgré que cette filière ne l'enchantait pas trop, il possédait des notes plutôt correctes sauf une matière qu'il portait en horreur "l'anglais". Sa famille n'arrive pas toujours à comprendre le fait qu'Aru ne sache pas s'exprimer dans cette langue, surtout quand les deux branches familiales la pratique ?! Pure flemmardise ou esprit trop occupé par la nage ? Hauru fut obligé de suivre des cours de soutien. Il tomba nez à nez avec un prof qui ne le laissait pas indifférent, voire complètement ensorcelé par celui-ci, il abandonna l'idée de la rébellion. Il pourra toujours changer de voie après ses études, surtout que dorénavant, il a rejoint le club de natation de l’université.