« Maman, c’est qui lui ? » Un regard méprisant jeté au nourrisson endormi dans les bras de la mère. Ce petit, adopté, qui devient alors l’objet de dédain du plus âgé. Oh, il est calme le Ji woo, il se tait, mais tout se passe dans sa tête. De la jalousie ? Normal, à son âge. Mais les années passent, et rien ne change. On ne le voit quasiment jamais – il se considère comme fils unique. Les autres ne sont que des larbins pour supporter l’amour que les parents offrent.

« Tu es adopté. » Le grand a déjà la notion d’abandon, d’adoption, il sait déjà tout, il le dit à son petit frère. Douze ans, et il se voit déjà entrer dans les lignes dorées de l’Histoire. Il n’hésite pas à écraser les personnes qui oseraient se mettre en travers de son chemin.

« Je suis bisexuel, si ça vous dérange, alors adieu. » Quelques mots, et Ji Woo sort de table et claque la porte. Vingt ans, le gamin, il s’affirme, il n’a pas peur, il fait sa vie. Les parents ? Ils en ont déjà trois autres à aimer – un de moins, ils ne verront pas de différence.

Aucune attache, le jeune homme ne ressent rien pour les autres. Il fait ses affaires, il construit son propre empire, dont il est le Roi, ses sujets sont riches, comme lui. Les gueux ne méritent pas d’entrer dans son monde, ou même dans son champ de vision. Sa famille ? Un lointain souvenir, surtout papa et maman – l’intolérance n’existe pas chez lui.

Hypocrite, n’est-ce pas ?