Elle n'était qu'au départ qu'une autre bouche à nourrir, un autre enfant à élever, une autre vie amener dans le monde. Au bout du compte, elle était devenue l'espoir d'une famille, la clé d'un nouvel avenir. Les compliments berçaient ses sommeils de nourrissons. Avant même ses premiers pas, on plaçait en elle des attentes démesurées. Elle n'était pas née avec une cuillère d'argent dans la bouche, mais avec la force de toute une famille.


Poupée de porcelaine qu'on se permettait de juger, critiquer, décortiqué à travers ces regards sévères. Présenter ici et là à qui serait susceptible d'avoir besoin d'elle, cette mignonne petite enfant. Un jour, on lui trouva enfin sa place dans les rangs des enfants stars. Ses proches étaient fiers, Brook aussi était contente. Elle avait la chance de se transformer en l'héroïne qu'elle avait toujours voulu être. Chacun avait trouvé sa part. Elle n'aurait jamais supposé, elle, qu'elle n'était que le fruit d'un complot sans fin.


Brooklyn avait grandi tout comme sa popularité. Du haut de ses 12 ans, elle observait son visage exposé sur des affiches publicitaires. Ses géniteurs avides de richesse la poussaient encore et toujours à se surpasser. L'adolescente ne savait plus vraiment si sa vie était autant merveilleuse que ce que les autres se persuadaient. Mais faire la fine bouche ne lui était pas permis, elle le savait très bien. Elle se rendait bien compte que l'argent gagner grâce à elle profitait à ses parents. Ne pouvant toucher un salaire à son jeune âge, tout avait été mis sur un compte personnel. Cela dit, étant ses responsables légaux, ils gagnaient eux aussi leurs part comme stipuler dans leur contrat. Alors, Brook faisait abstraction de ses doutes, après tout, tant qu'ils étaient heureux, elle n'avait aucune raison de ne pas l'être.


Une identité erronée, un passé remodeler. Si elle avait eu la chance de rencontrer son alter ego, elle aurait voulu le questionner sur sa propre façon de faire. Si on lui avait menti sur ses origines, sur les différents chemins envisageable de son futur. Si on avait manipulé ses choix de bout en bout. Qu'aurait-il fait ? Qu'aurait fait son autre soi ? Ça ne servait à rien maintenant, le mal était fait. Elle avait crié, pleuré sa frustration. Parce qu'elle était en colère contre les premiers fautifs : ses personnes qu'elle appelait "papa, maman", contre le monde entier et surtout contre elle-même. Elle s'en voulait d'avoir été si naïve, de n'avoir rien remarqué.


Un peu moins d'un an après sa majorité, elle prit les voiles. Elle comptait partir loin de tous les plateaux de télévision, loin des journalistes, loin des caméras, loin d'eux. Une seule ligne sur une fichue feuille de papier l'en empêchait. Il lui fallait attendre un an avant de pouvoir officiellement tout quitté. La partie n'était pas finie.