__ le jour de sa naissance, on a offert à sa mère un bouquet d'amaryllis pour la féliciter. une femme douce, si douce qu'elle en semblait à un claquement de doigts d'éclater en un millions de morceaux pressurisés par la vie elle-même. une femme douce que nino a admiré dès son premier souffle - et parfois madame li raconte à son enfant les circonstances de sa venue au monde. elle ne s'est pas jeté sur son sein comme la plupart des enfants mais, au lieu de ça, a passé un temps infini à regarder la belle dame aux joues encore rougies par l'effort et aux yeux aussi noirs que son sourire était clair et sa peau blanche, laiteuse. le plus grand regret de la cadette li est et sera toujours de ne pas avoir gardé de souvenir de cette première entrevue.

__ une famille aux moeurs plus ou moins archaïque, c'est sous l'éducation de sa chère et tendre maternelle qu'elle a passé les majeures parties de sa vie ; n'entrevoyant son père (héros) que lorsque c'était nécessaire et qu'il venait s'enquérir de ses progrès, ou qu'ils se réunissaient tous autour d'une table pour manger. la seule personne, hormis sa mère, à l'avoir approchée avec d'autres desseins que le profit ou la politesse jusque-là, c'était ce petit garçon aux cheveux en bataille, frère aîné vers lequel une quantité astronomique de son amour de bébé candide s'était dirigé. il était en quelque sorte l'alter ego du soleil, à l'éblouir sans que lui n'ait besoin de briller, à lui arracher ses premiers rires. ses bras étaient pour l'enfant un refuge aussi chaleureux que celui de la délicate madame li - même si les câlins qu'il lui offrait étaient plus maladroits, elle les aimait tout autant.

__ lorsqu'elle sut marcher sans la moindre aide, son père l'entraîna à son tour dans une étreinte aussi surprenante que débordante d'amour. la fierté qu'elle en ressentit, sans le savoir, la poussa plus ou moins instinctivement à éclater de rire — et la rudesse de sa barbe la piqua sans qu'elle s'en plaigne. ces moments étaient, à ses yeux, aussi rares que bienvenues ; à l'époque, toute sa famille était gorgée du même amour qui coulait dans ses veines et alimentait son coeur déjà trop gros pour son corps.

__ la première fois qu'elle s'égara dans un magasin de fleurs, elle était accompagnée, évidemment, de sa mère. la demoiselle avait alors était immédiatement captivée, aussi bien par les odeurs que les couleurs ; son choix s'était arrêté sur un plant de bleuets presque brillants et, amusée, sa mère lui avait confié la signification des bleuets — c'est à partir de cet instant que la petite li crut profondément à la véracité du langage des fleurs, alors aussi timide que semblaient le laisser penser les bleuets.

__ sa vie s'écoula rapidement après ça — la journée, elle assistait aux cours avec l'assiduité d'une future élève prodige et, quelques jours par semaine, passait une heure ou deux à faire du solfège et du piano (le reste du temps, c'était en dansant qu'elle consommait son énergie). les soirées étaient passées en compagnie de sa famille et, finalement, quelques nuits protégée par l'étreinte rassurante de son frère. le weekend, elle le passait essentiellement entre la bibliothèque et les fleurs — sans compter les sorties auxquelles on l'invitait, régulièrement. une existence douce, normale au possible, dont elle savourait les moindres secondes. aux alentours de ses douze ans, elle participa à son premier ballet ; une représentation du lac des cygnes, dans lequel elle joua l'un des cygnes.

__ entre tout ça, son coeur se faisait régulièrement dérober — elle interprétait ses serrements comme de l'amour et, bien sûr, quelques histoires s'ensuivirent. elle aima chacun d'entre eux mais, quelque part, un seul sut se tailler une place plus particulière à ses yeux. c'était un garçon si maussade qu'elle s'était d'abord fait un devoir de lui arracher un sourire. cuisant échec, jamais il n'eut la délicatesse de lui en offrir un ; à la place, il lui offrit ces regards insistants, presque comme des suppliques qu'elle ne sut interpréter. les vacance étaient arrivées en un clin d'oeil et, à la rentrée, il ne s'était pas présenté. nino ne l'a jamais oublié et a, chaque jour, fantasmé son retour.

__ séparée de son frère l'année de ses 14 ans, elle en subit les affres en côtoyant soudainement des personnes peu recommandables - personnes qui s'enquièrent d'abord au sujet de la disparition de l'aîné li, avant de voir un certain intérêt en sa cadette. quelques années difficiles suivirent ces entrevues, sans qu'elle ne les laisse perturber son calendrier strict ; entre leur présence forcenée et son incapacité à refuser quoi que ce soit, il lui arriva de rentrer tard chez elle, et d'éveiller soupçons chez père et mère. elle qui partait du principe que les amis de son frère ne pouvaient être de mauvaises personnes constata bien vite que, si, ils l'étaient.

__ elle vécut tant bien que mal sans la protection perpétuelle de namwoo et, finalement, c'est en mars de l'année 2016 qu'elle prend enfin en main son propre avenir. le prétexte de son frère et de la réputation sans précédent de la SNU lui permit alors de plaider sa cause avec efficacité et, sans trop de résistance, elle s'installa dans les dortoirs de cette même université - bien qu'effrayée par l'immensité de la ville de séoul, la petite daeguans s'y habitua avec plus ou moins de facilité.

pianiste et danseuse, elle a développé une souplesse presque effrayante Ҩ tellement gentille qu'elle en devient agaçante Ҩ cadette d'une fratrie de deux Ҩ dépendante et influençable Ҩ fervente défenderesse d'un paquet de trucs, elle n'hésite pas à manifester lorsque les causes lui parlent Ҩ cinéphile, amoureuse de luc besson, james cameron, quentin tarentino et m. night shyamalan Ҩ connaît les plots de leurs films sur le bout des doigts + la distribution Ҩ incapable de mentir, elle a déjà tenté de voler des bonbons étant enfant - et les a rendu, dévorée par la culpabilité Ҩ elle voit l'amour partout, habituée à ce qu'on l'apprécie Ҩ a tendance à communiquer ses sentiments en langage des fleurs Ҩ adore en offrir à son entourage, et faire des couronnes avec les sauvages Ҩ odorat très sensible, ouïe très fine mais vue un peu niquée - elle porte des lunettes pour lire Ҩ seconde passion, la mythologie et les tragédies grecques Ҩ elle assimile souvent ses amis ou ce qu'elle ressent à leur égard à des fleurs Ҩ rêve d'être synesthète, ça l'a brisée quand elle a compris que ça ne s'apprenait pas Ҩ prépare déjà un voyage au travers du monde, qu'elle veut faire avec une poignée de ses meilleurs amis Ҩ préfère écouter plutôt que parler Ҩ passionnée, si elle aime quelque chose ou quelqu'un, c'est du plus profond de son coeur.

je suis tjrs un assassin & je me repentirai ad vitam eternam
valerian est le meilleur film de 2017 que les rageux s'écartent de mon chemin
& que dieu soit avec vous, salam aleikhum
valar morghulis