les paysages ont inlassablement défilé sous ses yeux ébahis, elle a beau être ravie de la destination où la mènera le train, elle ne peut s'empêcher de se dire qu'elle ne connaît que très peu son pays natal, areum habituée à la pollution des pots d'échappement et aux gratte-ciels recouvrant presque la voûte ordinairement bleue. mais elle sourit derrière le masque qu'isai lui a demandé de porter, tristes pensées balayées par sa mine radieuse. tableau bienheureux d'une demoiselle au cœur pailleté, qui sait qu'elle sera de bonne humeur, là où elle va.
les minutes s'écoulent à une vitesse folle, et areum tient précieusement la main de sa petite sœur, phalanges glissées dans les siennes tandis qu'elles marchent sur le chemin les menant au petit village dans lequel elles ont grandi. l'impression de connaître la route par cœur, malgré ne l'avoir traversée que quelques années de sa vie, de retrouver les mêmes plantes, les mêmes fleurs, les mêmes silhouettes des arbres qui se dessinent sous leurs yeux. souvenirs revenus au galop dès qu'elles ont posé le pied sur le sol de la petite gare locale. voyage qu'elles doivent continuer par leur propres moyens, ayant décidé de se promener un peu, les voitures de location n'étant pas une option ici, au milieu de la pleine campagne coréenne. areum sautille presque dans ses baskets, impatiente à l'idée de revoir ceux qu'elle considère comme ses parents, couple ayant accueilli la demoiselle encore enfant à cette époque, à une période difficile de son existence. le fardeau de vivre avec des inconnus s'est lentement transformé en cadeau bienfaiteur, et areum y a trouvé une seconde famille. je suis contente de passer les vacances avec vous trois, isai. qu'elle lance à sa petite sœur, honnêteté avouée à la demoiselle qu'elle n'arrivait jusque-là, plus à voir aussi souvent qu'avant, isai perpétuellement occupée, poupée-étoile au destin qu'elle sait sublime, nouvelle idole de la nation. je pense qu'on peut enlever nos masques, si les gens viennent vers toi, ça sera sûrement pour voir comme tu as grandi ! ou peut-être qu'ils te demanderont des autographes ! allusion à leur passé, et elle lui donne un coup de coude en rigolant, sans se rendre compte des silhouettes qui observent secrètement leur passage.