Happy Birthday, Love of my life

Ça fait un moment que je réfléchis à ce que je pourrais t’offrir, sans réellement trouver de réponse. Si je ne trouve aucune idée, c’est sûrement parce que je sais au fond de moi, que ce que tu attends de ma part, n’est pas quelque chose qui s’achète aussi facilement qu’une nouvelle paire de chaussures ou qu’un bijou.
Quand on s’est revu à l’hôpital, je t’ai parlé d’une lettre d’amour. Ou plutôt d’un message d’amour. Quoi que ? Les deux reviennent à la même chose, au final. Le plus important n’est pas la forme sous laquelle je te l’ai envoyée. Ce qui compte le plus, ce sont les mots que j’y avais apposés.
Des mots qui n’étaient destinés qu’à toi.
À l’époque, je m’étais promis de te laisser du temps pour réfléchir à nous. Seulement, je n’ai pas pu me résoudre à te laisser partir, sans au moins tenter de t’expliquer pourquoi je m’étais comporté comme le dernier des idiots. En vérité, c’est la première fois que j’écrivais une telle… Lettre. J’espère que tu pardonneras l’indélicatesse de certains de mes mots. J’ai toujours été plus doué pour manier les chiffres, que les mots. C’est vrai.
Cependant, sache que j’ai pensé chaque phrase et chaque mot que je t’ai écrit ce jour-là. Cela n’avait rien d’un jeu. Tu n’as jamais été un jeu, ni une distraction pour moi.
« Baby,
Tu sais que je ne suis pas à l’aise avec les grandes déclarations d’amour ? N’est-ce pas ? Ni avec les mots, tout court, en réalité. Sinon … Ça se saurait ? Quoi qu’il en soit, j’ai décidé de faire un effort, pour toi. Pourquoi ? Tout simplement parce que tu le mérites. Tu mérites qu’on fasse tous les efforts du monde et bien plus encore. Tu mérites de savoir pourquoi je me suis comporté comme le dernier des crétins avec toi.
Tu sais, je m’en veux terriblement de t’avoir fait pleurer. Depuis que nous sommes enfants, j’ai toujours voulu être la personne qui te protégerait de tout et de tout le monde. Quelle ironie qu’aujourd’hui, ce soit moi qui te fasse le plus de mal … Je me sens tellement impuissant et à la fois, je suis tellement en colère contre moi-même. Crois-moi quand je t’écris que la seule chose qui m’a toujours importé, c’est ton bonheur. J’ai toujours rêvé d'être celui qui en serait la source. Mais aujourd’hui, je me déteste d’être plutôt devenu la source de ton malheur. Le nuage de pluie au-dessus de tes journées ensoleillées. En vérité, je ne sais pas si je pourrais me pardonner un jour d’être une telle plaie dans ton existence ? Ni même d’être aussi négligeant avec la personne que j’aime le plus au monde ?
Tu as raison. D’ailleurs, tu as bien trop souvent raison. Je ne croyais pas en notre histoire. Enfin, depuis que tu es revenu, I mean. La vérité ? C’est qu’au fond de moi, j’ai perdu confiance. En toi. En l’amour que tu peux me porter. Toutes ces années, à t’attendre désespérément, alors que je te voyais dans les bras d’autres hommes, ont brisé cette confiance. En réalité, je me voile sûrement la face en disant que c’est en toi que je n’ai plus confiance. Alors qu’au fond, c’est en moi, que j’ai perdu confiance. Pourquoi m’aimerais-tu encore après tout ce qui s’est passé entre nous ? Pourquoi me reviendrais-tu, alors que le monde est à tes pieds ? Un monde tellement plus beau que celui que je peux t’offrir ? Pendant tout ce temps, j’ai toujours pensé que je serais le témoin de ton bonheur avec un autre. M’as-tu seulement vu trembler une seule fois, lorsque je te voyais en compagnie d’un de ces mecs que j’aurais aimé fusiller d’un regard juste … Pour être certain qu’ils ne voleraient pas la seule personne à laquelle je tiens le plus dans cet univers ? J’ai souffert, Yejun. Vraiment. Je me suis senti mourir un peu plus chaque jour. Mon cœur, il t’a toujours appartenu et il t’appartiendra toujours. Seulement, quand tu es revenu vers moi, je me sentais tellement misérable ? Brisé ? Et surtout, incapable de t’offrir la meilleure version de moi-même. C’était beaucoup plus facile de t’accuser d’être revenu pour les mauvaises raisons, que d’assumer le fait que … J’avais besoin d’aide ? De ton aide.
Je sais que j’aurai dû t’en parler. Je sais que je n’aurai pas dû te cacher toutes ces choses. Mais … Tu me connais ? Il a toujours été plus facile pour moi de fuir et de me cacher, plutôt que d’affronter la réalité. Une partie de moi était effrayée à l’idée que tu puisses confirmer mes craintes. Qu’aurais-je fait ? Que serais-je devenu si tu m’avais confirmé que tu étais juste revenu par simple jalousie envers l’étudiant avec lequel je traînais et prenais des verres à l’occasion, et non pas … Parce que tu ne supportais plus qu’on se fasse autant de mal en sachant pertinemment au fond de nous, qu’on était fait l’un pour l’autre ? Je ne vais pas te mentir. Sa compagnie était agréable, mais … Il n’était pas toi ? Et tous les mecs du monde que je pourrais croiser, ne seront jamais … Toi ? Si tu connais le secret pour que je puisse réussir à t’oublier, donne-le-moi. Personnellement, je ne vois aucun remède à l’amour que je te porte depuis notre plus tendre enfance.
Au final, je me suis laissé ensevelir par mes insécurités et mes peurs. Une grave erreur, puisque je n’ai même pas été capable de voir que toi aussi, tu souffrais. Peut-être qu’une partie de moi, préférait être aveugle à notre situation. J’avais peur qu’on s’emporte. Que tu finisses par t’en aller. Au début, j’ai préféré faire « comme si » ça passerait. J’imagine que mon stage aura au moins servi à nous faire prendre conscience que cette situation ne pouvait pas continuer. J’aurai juste aimé être capable de te dire toutes ces choses en face, plutôt que de t’écrire ces mots, sans avoir la certitude que tu accepteras de les entendre.
Je t’aime. Et ? Je t’ai toujours aimé. Je t’aimerais encore même si mon cœur finit par rendre les armes. Même si je finis par me noyer sous le poids de nos erreurs. Même si tu finis par me quitter. Je t’aimerais même en te regardant au loin fonder ta propre famille. Tomber amoureux de toi, est la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. Mais aussi la pire. Tu m’as brisé le cœur un nombre incalculable de fois. Jamais, je ne me serais cru capable de supporter tous ces coups. Pourtant, je l’ai fait. T’aimer ? C’est littéralement la seule chose que je sois capable de faire dans ma vie. J’ai déjà essayé de m’imaginer sans toi. Crois-moi. J’ai vraiment essayé. Mais tout ce que j’ai vu … C’est le vide. Je n’imagine pas ma vie sans toi. C’est drôle non ? Je suis incapable de vivre sans toi. Pourtant, pour ton bonheur, je serais prêt à te laisser partir. Quitte à en mourir.
Je ne sais pas trop ce que tu décideras. Pour toi. Pour nous. À ce stade, je pense avoir perdu le droit d’avoir mon mot à dire sur notre relation. Crois-moi quand je te dis que j’aimerais pouvoir être capable de respecter ta décision. Que tu décides de rester ou … De partir. Je le pense vraiment. Crois-moi quand je te dis que je serai toujours là pour toi, même si mon cœur n’est plus qu’un tas de cendres. Seulement, même si je le pense au plus profond de mon cœur, je suis incapable de faire toutes ces choses.
Je t’en supplie, Yejun. Ne m’abandonne pas ? Je suis conscient d’avoir vraiment merdé. Je suis conscient que je t’ai fait beaucoup de mal. Je suis conscient d’être le dernier des imbéciles. Le plus gros crétin de l’univers. Mais ? Je t’en supplie ? Ne pars pas ? Je ne peux pas te promettre que nous ne nous disputerons plus. Ni que je n’agirais plus comme un vrai connard. Mais je peux te promettre de continuer à t’aimer comme un fou ? À ma façon - qui ne sera sûrement pas toujours la bonne, j’essayerais de te rendre heureux ? Car tu le mérites ? Je peux te promettre d’essayer de te partager mes craintes et de ne plus les tenir pour moi. Laisse-moi essayer de retrouver confiance auprès de toi. Laisse-moi essayer de me reconstruire en sachant que tu seras toujours là, quoi que je fasse et quoi qu’il arrive. Je t’aime, et je refuse de te perdre une fois de plus. J’en mourais sûrement.
Je sais que pour le moment, toutes ces promesses ne sont que des mots. Mais … Laisse-moi l’occasion de te les prouver ? Je sais que je ne pourrais jamais combattre pleinement mes peurs, ma jalousie ou encore ma possessivité. Cependant, je veux essayer de faire des efforts pour toi ? Dans le fond, il n’y a que pour toi que ça en vaille la peine. Tu es la seule et unique raison pour laquelle je veux essayer de me battre contre mes démons. Je ne te promets pas de gagner toutes les batailles. Mais … Je suis sûr qu’un jour, on repensera à toute cette histoire avec le sourire ?
Je veux t’offrir la meilleure version de moi-même. Et même si je suis conscient de ne pas te mériter, cela ne m’empêche pas de désirer être celui qu’il te faut.
Sais-tu seulement que tu es tout pour moi ?
Tu as été mon premier ami. Bien qu’il te manquait tes deux dents de devant, tu rayonnais. Déjà à ce moment-là, j’aurai dû m’en douter que je t’aimerais à en mourir. Tu as aussi été mon premier amour. Tu sais ? Celui que tu n’oublies jamais ? Mais aussi, ma première déception. Je n’aurais jamais pensé qu’une rupture pouvait être aussi douloureuse, avant d’être confronté à la nôtre. Tu sais que c’est précisément au moment où tu es parti, que j’ai compris que … Je ne pourrais jamais aimer personne comme je t’aime … Toi ? Le jour où mon téléphone a sonné pour m’apprendre que tu avais eu un accident de voiture, m’a quant à lui, fait comprendre que … Je pourrais mourir pour toi ? Si tu savais combien j’ai pu prier pour que ce soit moi, à ta place ? Dans ce lit d’hôpital ? Que ce soit mon père à la place du tien ? J’ai toujours ressenti ta souffrance, comme si elle était mienne. Je sais que tu détestes toutes ces idées, mais je ne peux pas prétendre que je serais incapable de désirer toutes ces choses si tu n'es pas en sécurité.
Pardonne-moi aussi d’avoir voulu te forcer à me retenir. C’était totalement égoïste. Je le sais, maintenant. Et tu sais pourquoi ? Parce que moi, je serais incapable de te retenir et de t’empêcher de vivre ton rêve.
Cependant, laisse-moi te dire une dernière chose. C’est vrai que mon rêve était de travailler pour la NASA. Je mentirais si je te disais que ce stage ne me rend pas heureux. Seulement, la chose qui me rendrait vraiment heureux, c’est de t’avoir avec moi. Tu sais, la NASA n’est que mon rêve d’enfant. Avec les années, j’aspirais à autre chose. Au fil du temps, la NASA n’a plus été ma priorité. Tu sais à quoi je pense quand on me demande d’imaginer ma vie dans 20 ans ? C’est à toi. Je rêve de vivre ma vie avec toi. Je rêve de nos disputes débiles et de nos réconciliations. Je rêve de te voir jouer au volley-ball dans une grande équipe. Je rêve de voir ton sourire quand tu marqueras tes premiers smashs. Je rêve de te voir chaque soir avant de m’endormir, et chaque matin quand je m’éveille. Je rêve que Cotton Candy devienne notre chat. En résumé, mon rêve, c’est de passer ma vie toute entière avec toi. Que ce soit en Amérique ou en Corée. Qu’importe l’endroit où nous finirons. Tant que je serais avec toi, je serais heureux.
Alors, reste avec moi.
Aime-moi.
Épouse-moi, si tu es cap.
En résumé, fais ce que tu veux de moi.
Mais, je t’en supplie.
Ne m’abandonne pas.
Jamais.
Je t’aime, l’amour de ma vie et de toutes celles qui suivront.
Doyeon. »
Je sais que ces excuses arrivent beaucoup trop tard. En vérité, je n’attends rien. Et certainement pas à ce que tu me pardonnes après avoir lu cette lettre.
Tout ce que j’espère, c’est que tu comprendras pourquoi j’ai ressenti le besoin de partir. Pourquoi j’ai essayé de t’effacer de ma vie, sans parvenir à y arriver, cependant.
J’ai essayé de te retenir. Alors quand tu es arrivé chez moi avec la ferme intention de rompre, je me suis senti dévaster. J’avais l’impression de t’avoir ouvert mon cœur et mon âme, et ? Que ça ne te faisait ni chaud, ni froid. Quand le jour de ton anniversaire, tu m’as demandé de te laisser, je me suis écroulé. Comment pourrais-je continuer ma vie en te voyant dans chacun des endroits où je tenterais de me réfugier ?
Je ne suis pas parti parce que je ne t’aimais plus. Je ne suis pas parti avec la ferme intention de te blesser ou de te faire du mal. Je suis parti parce que sur le moment, c’était la seule solution pour que je puisse essayer de rester en vie.
I’m sorry.
Il y a quelques jours, tu as dit que tu ne croirais plus à mes Je t’aime, si je n’apparaissais pas le jour de ton anniversaire.
Croyais-tu vraiment que je pourrais être capable de ne pas honorer notre tradition ancestrale ?
Croyais-tu vraiment que j'accepterais de te laisser passer ton anniversaire tout seul ?
J'ai foiré une fois. Il est hors de question que je te laisse m'échapper cette année.
Je t’apporterais ce cupcake avec le nappage que tu aimes tant. Et quand tu l’auras mangé, je t’emmènerais.
Où ? C’est une surprise.
Sois prêt pour 18 heures.
Je t’aime.
Et encore joyeux anniversaire, Jagiya

Message envoyé à Yejun le 14.08.2023 à 00h00