la nervosité est presque intolérable, gamin qui semble avoir le coeur au bord des lèvres. c'est simple, pourtant. pour certains, ce n'est qu'une soirée comme les autres, mais pour lui, pour nohyun, c'est complètement différent. sungyeol se met la pression, il veut que tout soit parfait. c'est important. il a eu l'impression d'être sur un rollercoaster émotionnel haut en couleurs, ces derniers mois. avec nohyun, ça n'a pas été facile, du moins de son point de vue. à se sentir à distance, mais si proche, à l'avoir de nouveau dans sa vie, il ne veut que lui démontrer à quel point il est heureux de le ravoir, à quel point il est chanceux de l'avoir, lui. et il a beau avoir eu la journée complète pour s'y mettre, ça ne l'empêche pas de tourner en rond, au bord du gouffre, à se demander si tout est parfait, si c'est assez. son regard retrouve le balcon parsemé de décorations, des plantes, de petites lumières, des coussins et de petits paniers où il mettra la nourriture… il hésite. et si c'est trop… cliché ? c'est cliché de regarder le coucher du soleil et d'avoir un picnic sur le balcon d'un appartement ? c'est pas assez, peut-être ? ça tourne en boucle et il ne sait plus, soudainement. le cœur s'affole, parce qu'il est trop tard pour changer ses idées. il ne reste plus qu'une quinzaine de minutes avant d'y voir nohyun arriver, impossible de courir à travers l'appartement pour y retirer les lumières posées, les petites attentions apportées à la décoration et le reste. ça va aller, qu'il se dit. tout pour bien fêter l'anniversaire de nohyun et leur anniversaire. cinq années, parce qu'il ne compte pas les années perdues, parce qu'il ignore les souvenirs effacés. il s'est tenu à sa promesse de faire de nouveau, yeol. le coeur qui a appris à accepter que ça soit le cas. à ne pas le blâmer, délaissant la cruauté pour n'y apporter que du support. les dernières minutes à attendre sont difficiles à supporter, il s'installe sur le divan pour attendre sa venue et anticipe le moment où il verra ce qu'il a préparé. son coeur n'arrive pas à rester calme, il espère que tout va plaire.

il ne sait pas pourquoi il a la boule au ventre. nohyun est nerveux et il ne sait même pas pourquoi. ou en fait, si. c'est aujourd'hui. non seulement, c'est son anniversaire, mais c'est leur anniversaire. il ne compte pas les années où ils ont été séparés tragiquement par le destin. leur relation est plus forte que ça, non? en vérité, il ne sait pas. il ne sait plus. il a cette impression qu'une distance les sépare. c'est désagréable et c'est fort. si proches, mais si éloignés. depuis son éveil, plus rien n'a été pareil entre eux. et nohyun a peur que tout s'effondre. sans sungyeol, il n'est plus rien. sa vie n'a plus aucun sens. ça aussi, ça le terrifie. s'il finit par disparaître, comment s'en sortira-t-il? son coeur ne pourra jamais appartenir à quelqu'un d'autre. son amour pour lui est si fort que c'en est effrayant. il tente de relativiser tandis qu'il marche en direction de l'appartement de l'être aimé. son seul refuge, si l'on exclut les bras de yeol. il aimerait pouvoir remédier à la situation, mais il ne sait pas comment. il ne sait pas comment se rapprocher de lui, renouer avec lui. ils n'ont rien fait d'autres que se tenir la main, depuis. il y a trop longtemps que nohyun n'a pas goûté ses lèvres, mais à chaque fois, il hésite et finit par abandonner l'idée. il est si triste... car en vérité, sa vie, elle est bien fade depuis son réveil. et c'est épuisant. le tatoueur est épuisé d'avoir une vie aussi misérable. il est épuisé d'être lui-même. c'est aussi pour cette raison qu'il se précipite ainsi chez sungyeol après sa longue journée d'études. il sait qu'il y sera tranquille en compagnie de celui qu'il aime le plus au monde. bien plus que lui-même. et lorsqu'il arrive et ouvre la porte, son cerveau a du mal à assimiler ce que ses prunelles voient. il reste donc figé dans l'entrée, la main encore sur la poignée de la porte. le décor est féérique et il sent son rythme cardiaque s'accélérer. il entre lentement et referme enfin derrière lui, toujours émerveillé. il ne sait pas vraiment où regarder en premier et finalement, une fois ses pieds dans des chaussons, il s'approche doucement et ses yeux se posent sur sungyeol, assis sur le divan. "c'est... si joli?" et il ne parle pas seulement du décor.

les minutes passées à attendre semble s'étirer sur de longues heures, gamin qui se rongeraient bien les ongles s'il ne s'était pas autant appliqué sur son apparence. la boule au fond du ventre n'a pu que se tordre davantage lorsque le son familier de la porte s'est fait entendre, palpitant qui bat plus fort, qui confirme bien sa présence au fond de la cage thoracique. il aurait cru qu'il manquait à l'appel, rien que pour un moment, le coeur emplie de la nervosité qui ne veut le quitter. il ne sait pas pourquoi il appréhende autant, yeol. d'une part, c'est la première anniversaire qu'ils fêtent depuis leurs retrouvailles et après tout ce qui s'est passé dans la dernière année, il a voulu faire quelque chose de bien. rien n'est jamais vraiment retourné comme avant et il a eu beaucoup de doutes, de peur et de culpabilité qui l'ont empêché d'agir comme il aurait voulu le faire. à se sentir mal, yeol, sans jamais y faire quelque chose pour rémédier sur la situation. tout va mieux, mais rien n'est parfait, à manquer nohyun même s'il est toujours là, même s'il est présent, désormais. incapable de ne pas tomber dans ses propres réflections, il joue du fil de son hoodie pour calmer son coeur qui panique trop au son des pas qui s'avancent vers lui. appréhension qui le frappe comme une vague s'échouant sur la côte, il veut se lever pour l'accueillir, mais ses jambes ne fonctionnent pas, alors il reste là, un instant. ses yeux s'illuminent à ses paroles, alors qu'il souffle un tu aimes ? soulagé, les prunelles se baissant soudainement, gêne qui le happe sans prévenir. je voulais faire quelque chose de bien pour notre anniversaire… quelques mois plus tôt, il aurait eu peur de le mentionner, par peur qu'il ait oublié, mais il s'était assuré de lui en parler, pour avoir une idée de ce qui manquait à l'appel. ça peut être selfish, mais il a été soulagé d'apprendre que ça n'avait pas été un souvenir effacé. c'est pas tout, qu'il continue, en se levant enfin, à jeter un coup d'oeil vers l'horloge pour s'assurer qu'il avait assez de temps. amplement. suis-moi, qu'il dit presque. mais il opte pour le silence, à lui prendre la main pour l'entraîner dans la mince distance qui les sépare de la porte du balcon. c'est pas grand chose, mais... je voulais être que nous deux, aujourd'hui. pas de restaurant ou d'endroit public, qu'un petit truc entre les deux, dans la tranquillité de leur chez eux.

il le voit s'illuminer à ses paroles et son coeur fait un bon dans sa poitrine. sungyeol est tout simplement magnifique. il l'a toujours été, mais aujourd'hui, il l'est encore plus. il irradie. il hoche doucement la tête lorsqu'il veut s'assurer qu'il aime ça. c'est tout simplement... magique. il se sent nettement mieux et c'est comme si tous ses doutes venaient de s'envoler en un claquement de doigts. il est soudainement bien moins défaitiste et apeuré que quelques instants plus tôt. comme si son cadet avait le pouvoir d'effacer toutes ses craintes par sa simple présence à ses côtés. c'est ça qu'il veut retrouver, nohyun. cette ambiance paisible et magique qui a toujours planné entre eux. il affiche une expression surprise et intriguée lorsque son aimé se lève finalement pour prendre sa main. docilement, il le suit vers la baie vitrée donnant sur son balcon. un sourire vient se dessiner presque timidement sur ses lèvres, mais ses prunelles sont éclairées d'une lumière nouvelle. le décor est si romantique et son palpitant se débat furieusement dans sa cage thoracique. "tu as préparé tout ça pendant la journée?" il y a un tel soucis du détail et il ne doute pas un seul instant que tout a été monté avec amour. l'aîné est si heureux, en cet instant. "c'est magnifique..." il ne laisse qu'un murmure lui échapper avant d'ouvrir la porte menant au balcon joliment décoré pour l'occasion. "est-ce que c'est... pour regarder le coucher du soleil?" sungyeol a toujours eu une vue prenante de son appartement. même si ça ne se compare pas avec certains points de séoul. nohyun se tourne vers lui, le sourire n'ayant pas quitté ses pulpeuses. "j'adore, merci pour la surprise." il s'approche, hésite un instant et opte finalement pour une étreinte d'une douceur dont lui seul a le secret. il y aura probablement un moment plus propice pour un baiser, alors il prend son mal en patience pour le moment. bien résolu à finir la soirée sur la plus belle note possible.

et les efforts sont récompensés de la réponse positive qui fait de la journée de sungyeol une journée bien passé. il a eu beau penser que rien n'était assez, il n'aurait jamais dû douter pour un instant que ça n'allait pas plaire à nohyun. le brun y a mit tout son amour, dès le moment où il a dû penser à ce qu'il voulait préparer au moment où il a dû tout installer après la journée passée à assembler les décorations. et son coeur s'apaise à la vue de son visage, de son expression qui change et du sourire qui s'y peint. si le visuel plait à nohyun, si l'idée plait à nohyun, alors tout a valu la peine, même l'anxiété qui ne l'a pas quitté de la journée. il n'arrive qu'à hocher la tête à sa question, suivi d'un mh hm, l'âme qui s'adoucit à son commentaire. il aurait presqu'envie d'y répondre, de dire merci, mais ça lui reste en travers de la gorge, parce qu'il s'est inquiété toute la journée. et maintenant qu'il est là, le simple fait qu'il apprécie ses efforts lui pèse fort sur les sentiments. oui, qu'il souffle. c'est possible que la vue ne se compare pas à celle d'un appartement à gangnam ou d'un appartement situé en hauteur, mais c'est tout juste assez parfait là où ils se trouvaient. j'ai vu que ça s'alignait parfaitement à notre vue, notre, notre, notre. toujours nous, jamais moi. parce qu'il aime l'idée que ça soit à lui aussi, l'appartement. gamin qui sait bien qu'il n'y vit pas, pourtant c'est comme une seconde maison pour lui, voir même la seule qui importe vraiment. et un doux sourire s'étire sur ses lèvres à présent, le coeur gros comme tout d'y voir que tout plait à son hyunie. il le voit qui hésite rien qu'un moment, mais il n'a pas le temps d'y penser, gamin trop occupé à se fondre dans son étreinte. il est si bien, il voudrait s'y perdre pendant une éternité. j'suis heureux que tu aimes, hyunie. qu'il chuchote, les bras qui ne font que se resserrer, à ne jamais vouloir le lâcher. je me suis inquiété toute la journée, je voulais que tout soit parfait, il manquait que toi à l'addition. le coeur est rassuré et il reste encore contre lui, sans envie de se détacher de sa personne. tout s'est bien passé, aujourd'hui ? pas trop épuisé ? habitude qui revient toujours à la charge, à lui demander comment sa journée s'est passée, pour lui qui n'a jamais manqué une journée. avant que le soleil ne commence sa descente, qu'ils se posent sur les couvertures et les oreillers joliment placé à même le sol du balcon.

il ne saurait décrire le sentiment qui l'envahit. nohyun est tellement touché par les efforts de sungyeol, alors même qu'il n'avait aucun besoin de lui préparer autant. parce que pour lui, le treize février n'est pas seulement la date de son anniversaire, c'est aussi - surtout - leur anniversaire de couple et franchement, il n'y a que ça qui importe pour le jeune homme. être avec la personne qu'il aime plus que tout dans ce monde. celui qui lui apporte tellement de bonheur et de lumière. sans lui, il n'est rien, tout comme la lune n'est rien sans son soleil. les deux vont de paires et c'est pareil pour eux. "oui, c'est parfait..." il a hâte de s'installer dans les couvertures et les coussins et de profiter de ce moment avec son aimé. au lieu de quoi, il l'étreint avec tout l'amour qu'il lui porte. et quelque part, ça fait mal. ça fait mal, parce que tout n'est plus comme avant. depuis l'accident, tout a changé et il désire désespérément reprendre sa vie là où il l'a laissé. ces derniers mois ont été plus que difficile, lui qui intériorise absolument tout. il a fait l'erreur une seule fois de ne pas se confier à sungyeol et il le regrette amèrement. il a pensé avoir tout foutu en l'air. si sungyeol était parti, ce jour-là, il n'y a aucune garantie que nohyun fasse encore partie de ce monde... la seule chose, ou plutôt, la seule personne qui le maintient hors de l'eau, c'est l'homme qu'il tient entre ses bras et qui le serre un peu plus fort. il n'a jamais été porté sur le mariage, il en a toujours eu peur, en quelque sorte, mais avec son accident et tout ce qui s'est passé depuis, il a compris qu'il n'aimera jamais quelqu'un d'autre que yeol. c'est tout simplement impossible. et il a peut-être bien changé d'avis sur le sujet. "lian... toutes mes journées sont parfaites dès l'instant où je pose mon regard sur toi." il enfouit le bout de son nez dans la douce chevelure du garçon, humant son parfum. la meilleure odeur qui existe : celle de son yulian. "mh hm." qu'il répond simplement à sa question. "mon épuisement s'est envolé dès que j'ai posé le pied dans cet appartement et que je t'ai vu." si quelqu'un, un jour, ose affirmer que nohyun n'est pas complètement raide dingue amoureux de sungyeol, c'est que cette personne est absolument aveugle.

pour sungyeol, c'était important. de bien préparer la journée, d'en faire quelque chose de spécial. parce qu'il est ainsi, yeol. à toujours vouloir faire des efforts, à vouloir rendre quelque chose de magique, que ça soit grand ou petit. et son coeur est faible, son coeur veut que cette journée, cette soirée soit parfaite. après tout, c'est la première célébration de couple depuis ( avant ) et il refuserait d'entendre autre chose. l'importance est primordiale, puis au final, il n'aurait pas pu demander mieux comme réaction. ça lui a manqué d'être aussi proche, l'étreinte est longuement dûe, il ne veut pas se détacher de ses bras, même pour un instant. il refuse de penser aux derniers mois, il ne veut pas se souvenir des erreurs qu'il a pu faire, de cette journée en particulier lorsqu'il a appris pour son amnésie. à ne pas vouloir retourner dans ce moment où la cruauté a pris le dessus. même s'il s'est excusé, maintes et maintes fois. il préfère rester dans le présent, sungyeol. la joue posée contre l'épaule de son bien aimé, un sourire se dessine sur ses lèvres. il voudrait se fondre dans ses bras et ne jamais le lâcher, son nohyun, auquel il est plus qu'heureux d'avoir dans sa vie. c'est difficile d'y mettre les mots, car rien n'est assez fort pour l'exprimer, comment il l'aime, comment il est reconnaissant qu'il soit toujours là, malgré tout ce qui a pu se passer auparavant. et il aurait une réplique, habituellement. quelque chose à lui lancer, mais les mots lui manque, aujourd'hui. son coeur vacille à entendre ses mots, d'une gêne rare qui le prend. il se sent trop bien, yeol, il est si heureux. je suis heureux de l'entendre, qu'il parvient à murmurer, troublé par les paroles, faiblesse qui se montre soudainement. il n'a pas envie de s'éloigner, veut profiter de l'étreinte, mais il manque de temps, pour le soleil qui n'attendra pas pour eux. alors, il se défait de son étreinte, un sourire timide se dessinant sur les traits de son visage lorsqu'il croise son regard. et il est là, and he's so pretty, il voudrait se perdre dans son regard pour toujours. mais il lui prend la main, le tire vers les couvertures et les cousins, parce que le temps n'attend pas. il s'installe, sans lui laisser le choix ( à s'adosser contre son torse, parce qu'il ne veut pas rompre le contact ) puis entremêle ses doigts aux siennes. il a pensé à mettre dans le panier quelques petits trucs que nohyun aime et après s'être débattu longuement, il s'est décidé a y mettre des boissons. à se dire que c'est plus facile, qu'ils peuvent manger après, lorsque le soleil a bien entamé sa descente. tu m'as manqué, qu'il dit simplement. ça. tout ça. c'est pas grand chose, mais ça lui a manqué. il a voulu être franc, parce que parfois, il a l'impression de ne pas dire ce qu'il a à l'esprit. c'est un défaut qui lui est venu après sa disparition, quelque chose qu'il veut changer.

l'étreinte est si chaleureuse qu'il ne sait pas s'en défaire. il voudrait que le temps s'arrête afin de profiter de cet instant le plus longtemps possible. ce n'est pas nouveau, nohyun pourrait passer des heures et des heures à simplement le tenir dans ses bras. et c'est déjà arrivé. il y a un long moment, toutefois, mais il l'a déjà fait plusieurs fois. ça lui a énormément manqué, ce genre de moment tellement simple avec son aimé. déjà qu'il n'avait pas vraiment l'impression de former de nouveau un couple avec lui depuis son retour dans sa vie après son coma. il se contente de sourire doucement devant les paroles de sungyeol, acceptant qu'il n'en dise pas plus. que pourrait-il dire de plus, de toute façon? l'artiste a bien pour habitude d'être pourvu de romance. lorsque le plus jeune se défait de son emprise, sa poitrine se serre. il ne va pourtant pas disparaître soudainement, néanmoins, il ressent une certaine crainte qu'il ne saurait pas expliquer. yeol, avec son petit sourire timide, est absolument magnifique. il glisse sa main dans la sienne pour l'attirer dans les couvertures et les coussins et nohyun s'y installe avec plaisir. il tente de trouver une position assez confortable pour que le cadet puisse s'adosser contre son torse. tendrement, le tatoueur glisse ses bras autour de lui et soupire d'aise. leurs doigts sont entrelacés, faisant palpiter son coeur de façon agréable. le parfum caractéristique de sungyeol lui enivre les sens complètement. "tu m'as manqué aussi. tellement..." nohyun en oublie presque d'observer le ciel qui se colore doucement d'orangé alors que le soleil disparaît lentement à l'horizon. "je t'aime, yulian." il est si heureux de passer cette soirée en sa compagnie. distraitement, alors que ses iris tentent de se concentrer sur le coucher de soleil, ses doigts jouent avec ceux de l'être aimé. "ça va être un merveilleux souvenir, cette soirée..." et il ne le dit pas pour souligner son amnésie partielle. il le fait, parce que c'est une réalité. pour rien au monde, il ne veut que ce moment se termine.

il aurait voulu tant dire dans le moment, sungyeol. le palpitant touché par l'amour qu'il lui porte, même s'il se sent si peu… méritant de le recevoir. il aurait voulu tant dire, sans avoir les mots pour l'exprimer. à ne parvenir qu'à être troublé, à garder un silence étranger pour le gamin qui à l'habitude de parler jusqu'à ce que sa tête menace d'éclater. ça lui vient après, lorsque le sujet est changé, ces réponses. à vouloir lui dire qu'il a le même sentiment, qu'il n'y a pas un instant où il ne retrouve pas le bonheur et l'énergie en posant les iris sur lui. c'est vrai, ça a été ainsi depuis la première fois qu'il l'a croisé, même si ça s'est terminé en catastrophe. le coeur brisé, il s'en souvient comme si c'était hier, pourtant… à la seconde où il l'a vu, yeol a espéré. comme un second souffle, lorsqu'il a repris conscience que c'était vraiment lui. le coeur s'est remit à battre, le pulse s'est ranimé, quand il l'a vu. et maintenant, ils se retrouvent là, installé sur le balcon. et si tout n'est pas irréprochable, il est heureux. il est heureux et c'est tout ce qui compte. malgré les montagnes russes des derniers mois, malgré.. tout. parce qu'être là, avec nohyun, il ne peut rien demander de plus. tu m'as manqué, mots sincères qui s'échappe, le coeur gros comme tout lorsqu'il lui répond la même. moi aussi, hyunie… je t'aime plus que tout au monde. il l'aime comme il n'a jamais aimé personne, son coeur pourrait exploser, si seulement c'était possible pour un coeur d'éclater d'une overdose d'affection. sa main se presse contre la sienne, avant de la lever pour poser un baiser sur le dos de la main de nohyun. parce qu'il n'arrive pas à rester là, sans avoir l'envie d'être tendre, parce que ça fait si longtemps qu'il est anxieux à l'idée qu'il le rejette ( gamin qui est trop dans ses pensées, qui doute trop sans avoir d'indice que ça serait le cas, gamin qui a perdu toute sa confiance ) mais qu'aujourd'hui, il parvient enfin à sauter le pas, doucement. les prunelles sont rivés sur l'horizon et la scène magnifique que la nature leur offre, un hochement de tête confirmant les dires de nohyun. tu as raison, qu'il chuchote en tournant son visage pour observer celui de son petit-ami. j'ai bien fait d'attendre le coucher du soleil, la vue est presque autant à couper le souffle que toi. la tentative de murmurer cette phrase sans s'empourprer les joues n'est pas réussite, il se sent presque retourner cinq ans plus tôt, au début de leur relation.. mais ce n'est pas grave.

ça fait du bien de l'entendre lui dire qu'il l'aime. nohyun ne le lui a pas dit dans l'attente que yeol en fasse de même. il lui a dit, parce que c'est ce qu'il ressent et ce moment commence si bien qu'il n'a pas pu se retenir. il sait que le cadet l'aime, mais l'entendre lui dire apaise un peu le noeud qui habite son ventre. parce que malgré tout ça, il reste nerveux. de ne pas être à la hauteur du jeune homme. il ne s'est jamais senti à la hauteur, dans sa vie, encore plus lorsqu'il côtoyait sungyeol. le sentiment s'est aggravé suite à l'accident. d'abord quand il a cru les conneries qu'on lui a raconté, puis durant tous ces mois à ne pas pouvoir le toucher ou l'embrasser, parce qu'il avait peur. peur que son amour pour lui aie changé tandis que le sien reste le même. qu'il s'est amplifié, probablement. il ne lui suffit que de poser les yeux sur lui pour que son coeur fasse n'importe quoi. nohyun n'a jamais autant aimé quelqu'un, dans sa vie, pas même lui-même. il est plus doué pour aimer le cadet que pour s'aimer lui-même. alors c'est pour ça qu'il se demande bien comment il peut être digne de l'amour de yeol. yeol qui ne voit que ses qualités, alors qu'il a du mal à les voir. lorsqu'il se regarde dans le miroir, il se demande vraiment, sincèrement, quels charmes il possède. il émerge de ses pensées noires lorsque son aimé tourne la tête vers lui. ses propres prunelles ne peuvent s'empêcher de se poser sur son visage et de l'observer. ses traits le hantent jours et nuits et le voir si près lui coupe presque le souffle. pourtant, ils lui semblent fatigués ; traits tirés, probablement par toute la peine causée par l'accident. définitivement à cause de la douleur lancinante face à l'annonce de sa fausse mort. et il s'en veut de lui avoir fait subir tout ça, quand bien même ce n'est pas sa faute. nohyun voudrait être né dans une autre famille, moins abjecte que la sienne. sungyeol n'aurait pas eu à subir toute cette souffrance. les propos le font doucement rougir et sourire lorsqu'il voit les mêmes rougeurs sur le visage du cadet. le tatoueur resserre sa prise autour de lui en soupirant d'aise. "j'avais peur de ne jamais retrouver... tout ça." avoue-t-il franchement, pour la première fois depuis des lustres. nohyun n'est pas du genre à se confier ainsi, même à son aimé. ses lèvres se posent tendrement contre sa tempe avant de soupirer doucement contre sa peau. "tu es la meilleure chose qui me soit arrivée."

sungyeol ne saurait comment répondre si on lui demandait s'il avait des regrets quant aux derniers mois. sa première réaction aurait été de dire non immédiatement, parce qu'il ne veut pas être comme ( ça ), de regretter le passé, lorsque nohyun est revenu à lui, dans sa vie. il devrait être reconnaissant rien que pour ce fait, mais parfois, lorsqu'il se retrouve à se reperdre dans les méandres du passé, il avoue regretter certains choix. à avoir peur de ne pas être assez ( c'est toujours le cas ), de ne pas s'exprimer sur ce qu'il pense, à s'être perdu lui même au point où il ne se reconnaît pas dans le miroir. il a beau avoir essayé, yeol, il n'a jamais pu retourner à qui il était auparavant et ça a décimé sa confiance en soi. il a commencé à douter, à se demander si nohyun méritait d'avoir le fantôme de sa personne ou si c'était mieux de le laisser avoir quelqu'un qui était meilleur que lui. mais il n'est jamais arrivé à se défaire de lui, même s'il a toujours cru qu'il méritait mieux. il l'aime trop, mais ne se trouve pas assez bien pour lui. il l'aime trop, mais il doute en ses capacités à le démontrer, parfois. gamin si effacé qu'il a perdu sa confiance. il ne sait plus si ce qu'il fait est assez, yeol. à vouloir tout faire pour retrouver ce lien qui les liaient du passé, avant que son monde, leur monde, ne tombe. et il peut continuer de se morfondre dans ces idées, à pleurer les malheurs qui sont arrivés, mais aujourd'hui, il ne se le permet pas. pas le jour de leur anniversaire, pas maintenant, alors qu'il se sent si bien dans les bras de son aimé, les bras dans lequel il voudrait se fondre pour l'éternité. mh, le brun n'arrive pas à formuler de phrases, alors qu'il ressent la même chose. ça fait si longtemps qu'ils n'ont jamais été si proche, c'est à se demander la raison pour laquelle ils se sont tenus si loin durant ces derniers mois. moi aussi, hyunie… qu'il murmure enfin. retour au visage tourné vers l'horizon, à fermer les yeux rien qu'un instant pour profiter du moment, quitte à ne pas regarder la vue d'en face avant qu'il ne retourne son attention sur lui, de ses paroles qui trouble son coeur. il le sait être sincère, parce qu'il connaît sa vie, ses parents, tout. et ça fait mal, un peu. le coeur qui se brise pour son petit ami, parce qu'il mérite tellement mieux, il mérite de n'avoir que du bonheur dans sa vie. je sais pas ce que j'aurais fait sans toi, nohyun… parce qu'un monde sans lui est terne, c'est un monde dans lequel il refuse de rester. parce qu'il est aussi la meilleure chose qui lui soit arrivé. à le regarder comme s'il était fait des plus belles choses du monde ( et il l'était. ) son nohyun... sans lui, il ne serait rien. et il ne veut pas le lâcher, pas le perdre. plus jamais.

nohyun n'a jamais été amoureux, avant que sungyeol n'entre dans sa vie. trop peu confiant, brimé, étouffé, jamais personne n'a su l'approcher. puis le cadet a débarqué en trombe dans son existence. bien qu'il ne s'en souvienne pas, il le sent au fond de ses tripes que leur première rencontre était marquante. tout ce qu'il en sait, c'est yeol qui lui a raconté. et juste à l'imaginer dans sa tête, il sait qu'il est probablement tombé amoureux dès les premiers regards échangés. comment pourrait'il en être autrement? il n'y a qu'à regarder la façon dont nohyun le détaille et celle qu'il a de le traiter comme s'il s'agissait de la chose la plus précieuse au monde. l'artiste n'en doute pas : il n'aimera plus jamais personne comme il aime cet homme-là. un amour si pur qu'il lui a crevé le coeur. mais toutes les souffrances en ont valu la peine pour se retrouver exactement là où il est, aujourd'hui. il sent que cette soirée sera spéciale, car elle l'est déjà. la seule chose qu'il se reproche encore est de ne pas goûter à ses lèvres. il a oublié leur saveur, depuis. c'est sungyeol qui tourne la tête qui rompt le fil de ses pensées, se rendant compte tardivement que ses iris étaient fixés sur ses pulpeuses charnues. il déglutit, mais replonge son regard dans celui de son aimé quand celui-ci reporte son attention sur lui. les paroles qu'il prononce lui brise le coeur, car il a dû passer dix mois de sa vie en le pensant mort. il a dû terriblement souffrir et nohyun redoute qu'il aie tenté de le rejoindre dans cette autre vie où il n'était pas réellement... et la simple pensée de cette possibilité, celle que sungyeol n'existe plus, le terrifie cruellement. lui non plus ne saurait pas quoi faire sans lui. "mais je suis là..." dit-il doucement. "je suis là et je n'ai pas l'intention de partir. alors toi non plus, ne pars pas." c'est comme une supplique sans vraiment en être une, mais leur échange visuel se fait plus intime. si intime que le tatoueur penche la tête pour presser ses lèvres contre les siennes, sans même réfléchir un seul instant. il en meurt d'envie depuis une éternité.

c'est vrai qu'il a passé presqu'un an sans nohyun, dans un état second. les souvenirs sont vagues, comme s'il avait stocké les mauvais souvenirs dans le but de se préserver. parce que ces mois ont été les mois les plus misérables de sa vie, gamin tourné en zombie, l'ombre de lui-même à peine capable d'avancer, tourmenté en constance, les idées noires envahissant sa vie jusqu'à ce qu'il craque, encore et encore. il n'a jamais vu de plaisir à repenser à ce temps et est plus que soulagé d'y avoir que très peu de souvenirs. lorsque nohyun est réapparu dans sa vie, il a voulu s'accrocher à lui, s'est même accroché à lui, malgré tout, à ignorer les avertissements qu'on lui a donné. il a voulu ignoré les mois perdus, mais ça n'a jamais réellement marché, n'est-ce pas  ? parce que leur relation n'est jamais retourné comme avant. yeol ne sait pas comment les choses en sont venus à ce point. là, à ce moment, où les deux s'aiment fort, très fort, jamais trop fort, sans jamais se retrouver entièrement. les deux, perdus entre deux, sans jamais dépasser la ligne invisible, jamais osant se montrer plus intime, plus affectueux envers l'autre. pourtant, il est affectueux, sungyeol. c'est l'un de ses love languages, quelque chose dont il a toujours inclut dans sa vie, auparavant. il n'a pas d'explication, ça lui manque sans même qu'il ne le réalise. lui qui réalise qu'il manque quelque chose à sa vie, sans arriver à mettre le doigt dessus, parce qu'il est ainsi, sungyeol. il a raison, nohyun. il est là. il est là et il ne réalise pas à quel point ses paroles sont importantes pour yeol. s'il aurait eu le temps de penser, il n'y a pas de doute que les larmes lui seraient montés aux yeux. mais il se perd, yeol. il se noie dans son regard, son coeur oscillant de cette tension dans l'air. il n'arrive pas à former une phrase cohérente dans sa tête, gamin tourmenté par un simple regard. il ne devrait être surpris lorsque nohyun presse ses lèvres contre les siennes, pourtant, il l'est. c'est longuement dû et le palpitant cogne fort, alors qu'il a l'impression de complètement fondre dans ses bras. il a été dépourvu de ses baisers depuis une éternité, privé de la douceur de ses lèvres... il n'a pas réalisé à quel point ça lui avait manqué. le myocarde ne manque pas de s'affoler lorsqu'il y glisse sa main dans les cheveux de nohyun, à ne pas vouloir se séparer de lui, à avoir l'impression que son corps au complet s'enflamme.

il en a assez de ne pas savoir comment se comporter avec sungyeol. ils s'aiment, c'est tout ce qui compte, non? alors pourquoi agissent-ils ainsi? pourquoi aucun des deux ne fait le premier pas? c'est plus fort qu'eux, probablement... et nohyun sait que lui, c'est la peur qui l'arrêtait. que tout ne soit pas comme avant, mais c'est en agissant exactement de cette façon que rien n'est comme avant. et ce soir, il a décidé de laisser ses plus fortes envies prendre le dessus. si bien que lorsque leur échange visuel se fait si intime et intense, il vient presser ses lèvres contre celle de son aimé. son palpitant s'affole, cogne fort contre sa cage thoracique, mais le baiser est plus qu'attendu. il est en mesure de se remémorer sa saveur, tandis que l'échange est d'abord tendre et langoureux. un certain désespoir les habitent, ça se ressent dans l'air qui les entoure et le tatoueur ne peut pas du tout regretter son geste. surtout lorsque le cadet glisse ses doigts dans ses mèches devenues foncées. nohyun s'est détaché du rouge pour adopter le brun, sa couleur naturelle, afin de pouvoir se détacher de l'accident. son corps s'enflamme et il réalise qu'il ne sait pas s'il saura s'arrêter avant d'avoir consommé le fruit défendu. yeol s'est tourné dans ses bras, certainement pour être dans une position plus confortable - et ne pas avoir le cou cassé dans un angle bizarre - et nohyun en profite pour approfondir leur échange. l'une de ses mains trône sur sa nuque, caressant doucement celle-ci ainsi que les mèches courtes qui y sont. son autre main se glisse sur sa hanche, puis au creux de ses reins afin de l'attirer un peu plus jusqu'à lui. il est si enivré par le baiser que plus rien n'existe autour de lui, à l'exception d'eux deux. de sungyeol. l'amour de sa vie. celui sans qui il ne pourrait pas avancer. l'homme qui lui a sauvé la vie, à l'époque et qui le fait encore, aujourd'hui.

truth be told, sungyeol n'a pas réalisé à quel point nohyun lui avait manqué. après tout, il a passé presqu'un an sans lui, il s'est renfermé dans un certain mutisme, à continuer de laisser la distance s'agrandir entre les deux. à se contenter de sa présence, sans jamais vouloir rien demander, par peur, de tout et de rien. il n'y a pas une bonne excuse, c'est arrivé malgré tout, sans l'un ni l'autre essaie de changer les choses. pour sungyeol, après un moment, il s'est habitué à cette distance. à ne pas y penser, parce que les pensées iront trop loin, parce qu'il ne veut pas penser qu'il n'est pas désirable, qu'il a perdu son charme. mais, il regrettera plus tard d'avoir laisser autant de temps passé, à cause de ses peurs et du peu de confiance qu'il a pour soi, mais pour le moment, il ne veut penser à rien, yeol. sauf à nohyun et sa main qui l'attire à lui, ses lèvres contre les siennes et la chaleur ardente qui remonte inévitablement en lui. ça lui a si manqué, maintenant il ne veut plus se défaire de lui. même lorsque le souffle commence à lui manquer, ça lui prend tout l'effort du monde pour se détacher de lui, à maudire ses poumons de quémander de l'air, alors qu'il ne veut que se perdre dans ses bras et ses baisers. son front posé contre le sien, il laisse ses mains descendre jusqu'à ce qu'il agrippe son chandail, le myocarde tambourinant au fond du torse. nohyun… sa voix tremble, d'une plainte qu'il étouffe en reprenant goût à ses lèvres. il ne sait pas, yeol, comment il est parvenu à se tenir aussi loin de lui. parce que maintenant qu'il y a repris goût il ne veut plus s'arrêter. il s'y sent accro, le coeur naufrage à l'idée de s'en arrêter là. il en veut plus, il lui en faut plus, frénésie au bas du ventre qui le rend fou et les joues qui s'empourprent. ( et qu'est-ce qu'il est troublé, yeol. pas tant gêné, mais troublé par l'envie qui le prend au point que l'endroit même lui importe presque peu. )

ses sens sont complètement enivrés par les baisers de sungyeol. il ne pense plus à rien et ça lui fait du bien. tout ce qui occupe son esprit, ce sont ses lèvres si douces, sa langue contre la sienne, son doux parfum, le soyeux de ses mèches. sa chaleur contre son corps. une chaleur qu'il recherche plus que tout, malheureusement cachée par tous ces bouts de tissus. mais le simple fait de pouvoir le toucher ainsi le rend fou. son souffle en arrive à sa fin et il ne rompt toujours pas leur échange. comment le pourrait-il après tant de temps à en souffrir? son corps ne demande que lui. c'est finalement son bien-aimé qui détache sa bouche de la sienne pour reprendre un peu de son souffle en posant le front contre le sien. et nohyun est à court d'oxygène. il ne bouge pas contre yeol ; il n'a même pas ouvert les yeux quand il s'est détaché. l'appellation qui sort de ses lèvres lui arrache un frisson agréable. sa voix est essoufflée, elle tremble et il se demande si ce dernier est conscient de l'effet que ça a sur l'aîné. il ne se fait clairement pas prier lorsque sungyeol étouffe sa plainte contre ses pulpeuses, l'embrassant comme si ça vie en dépendait. et elle en dépend probablement, en cet instant précis. il en veut plus. loin d'être satisfait par de simples baisers, il a ce besoin brûlant de le retrouver. les mains agrippées à son haut le fait vriller et il pourrait presque en oublier l'endroit où ils sont. la morsure du froid de l'hiver ne l'atteint pas vraiment, mais qu'en sera-t-il s'ils se laissent aller sur le balcon? pour quoi y penser? entre les baisers, il demande. "tu veux... rentrer?" lui-même à peine conscient, l'esprit complètement embrumé. il désire toutefois que le cadet soit à l'aise. il arrive à peine à se contrôler, alors que sa main trouve le chemin jusqu'à sa peau soyeuse sous les couches qui le recouvrent. c'est si agréable. il ne veut pas s'arrêter. ses doigts glissent sur son épiderme chaleureux, remontant le long de sa colonne vertébrale et exposant ainsi une partie de son dos à la fraîcheur extérieure.

il l'aime à mourir. c'est l'une des seules pensées claires qui lui remonte à la tête, parce qu'il est beaucoup plus occupé à se glisser dans un état second, à devoir se faire violence pour ne pas commencer à le dévêtir. parce qu'il se connaît, sungyeol, il se sait incapable de s'arrêter s'il se laisse aller. et dans le froid de l'hiver, ce n'est pas la meilleure des idées, pour son plus grand déplaisir. il y rêve, pourtant, d'effleurer sa peau du bout des doigts, à retrouver les fragments des jours d'avant. son être tout entier à beau lui hurler de libérer l'emprise qu'il a sur le chandail, il tient bon. il a conscience de la température, sait qu'il n'est pas trop judicieux d'y rester, mais les et si se bousculent dans la tête. l'impatience se peint sur son visage, à vouloir le sentir peau contre peau, il implore que son souhait se réalise dans un futur proche, sans quoi il aura l'impression de perdre la tête, comme si ce n'était pas déjà le cas. une faible protestation résonne dans l'air, de l'envie soudaine d'ignorer le fait qu'ils sont sur le balcon en plein hiver. il n'a pas envie de bouger et les frissons parcourant son échine ne sont qu'une énième confirmation à sa logique insensée. il s'y plie presque, de ses mains qui s'accroche au pantalon de l'aîné, si près de les défaire, mais il s'arrête. o-on rentre, qu'il murmure contre ses lèvres, à contre coeur. parce qu'il à beau être impatient, c'est important pour lui, pour eux. le confort de ( leur ) chambre, c'est spécial. encore plus qu'à se réunir sous le ciel et les étoiles à venir. le palpitant est bien agité lorsqu'ils passent la porte et il doit bien le remercier d'avoir remonté l'idée, sans quoi ils seraient encore sur le balcon. de l'intimité de la chambre, l'ambiance change un peu, mais la passion et l'impatience reste la même. et il l'attire sur le rebord du lit, gamin juché sur lui avant que les mains se posent sur les joues, lèvres de retour là où ils se reconnaissent le plus. tu m'as manqué, mon nohyun, qu'il souffle, chaque mot séparé par un baiser. le coeur se chavire, impatience qu'il ne veut plus ignorer, la faim qui se doit d'être satisfaite. il l'aime à en mourir.