ღ Un soulagement indescriptible ; Première sensation qui t’a traversé l’échine lorsque tu as pénétré dans la chambre de ta maman, et que tu as croisé son doux sourire. C’est qu’après l’appel que tu as reçu, alors que tu étais littéralement à l’autre bout du monde, tu tremblais à la simple idée de perdre définitivement l’une des deux personnes que tu aimes le plus au monde. Scénario irrémédiablement inenvisageable à tes yeux. Perdre ta mère, être si précieux à tes yeux, et Yejun, n’est clairement pas une option que tu es prêt à envisager ; Ni aujourd’hui, ni jamais, d’ailleurs. Car même si le contact est rompu depuis de longs mois entre ton âme-sœur et toi, tu sais que quelque part - non loin de toi, il continue d’exister ; en te haïssant sûrement de tout son être. Mais, il n’empêche qu’il respire et vit toujours. Et ça, c’est tout ce qui compte pour toi. De même que pour ta maman. Alors, quand tu as fini par débarquer dans sa chambre après de longues heures de vols, qui t’ont semblé interminables - et une rencontre aussi étrange, qu’agréable, tu t’es senti soulagé d’apprendre que cette femme définitivement très courageuse, s’en sortirait très bien après un petit séjour de quelques jours à l’hôpital, un joli plâtre et quelques très bons soins pendant plusieurs semaines. Bien qu’il y ait eu plus de peur, que de mal, les souvenirs de cet accident qui a causé la perte du père de ton meilleur ami, ne cessent de tourner en boucle et d’envahir ton esprit depuis que la voix de Yejun a résonné de l’autre côté du téléphone. Pensées qui te poussent à t’inquiéter pour le jeune homme - bien que ton chemin n’ait pas encore croisé le sien depuis ton retour. Idée complètement idiote, alors que tu tiens ton téléphone dans ta main, complètement incapable de lui envoyer un message afin de t’assurer qu’il va … Bien. Stupid boy.

Aujourd’hui, cela fait quelques jours que tu es de retour, et comme tous les jours, tu prends la route en direction de l’hôpital pour rendre visite à ta maman - ayant obtenu la permission de sortir le jour suivant, sonnant la fin imminente de cette mésaventure. Au volant de cette moto laissée à l’abandon depuis de longs mois durant ton absence - et que tu as dépoussiéré dès ton retour, tu ne peux pas t’empêcher de penser à Yejun. En même temps, quand ne penses-tu pas à lui ? C’est que ce matin, alors que tu te tenais devant ton miroir, tu as pris une grande décision : Aujourd’hui, après ton passage à l’hôpital, tu iras frapper à sa porte. Qu’il le veuille ou non, tu comptes bien débarquer une nouvelle fois dans sa vie, afin de lui offrir tes plus belles explications sur les raisons qui t’ont poussé à ne pas revenir après ces quinze jours d’essai. Tu sais que la tâche ne sera sûrement pas évidente - après tout, c’est Yejun. Cependant, maintenant que tu es de retour en ville de façon permanente, tu ne comptes pas rester dans ton coin, à attendre qu’il te revienne comme si rien n’était. Comme si tu n’avais pas fui pendant de nombreux mois, en laissant en vu chacun de ses messages et chacun de ses appels. Comme s’il ne t’en voulait pas à mourir et t’attendait sagement. Puérilement, tu te mets à fouiller ton dressing à la recherche de l’outfit parfait, et tu tartines ton visage de make-up. Comme un adolescent, victime de ses premiers émois amoureux, tu te prépares minutieusement, tout en sachant que tu vas te heurter à un mur de froideur. Mais qu’importe ? Après tout, cela ne te ressemble pas de te dévoiler négligé - la seule et unique fois étant, lorsque vous vous êtes séparés pour la deuxième fois. Toujours tiré à quatre épingles et dans n’importe quelle circonstance, les efforts que tu fais à te préparer, échapperont sûrement au jeune homme ; qui n’aura sûrement pas la tête à te dévisager de la tête aux pieds.

En compagnie de ta maman, les heures te paraissent des minutes. Pourtant, tu finis par t’impatienter en voyant l’heure tardive de l’après-midi, qui s’affiche sur l’écran de ton smartphone. Tu n’as pas vraiment envie de la quitter, mais elle comprend que tes retrouvailles avec celui que tu as toujours considéré comme l’amour de ta vie, soient plus importantes au point d’obnubiler chacune de tes pensées, maintenant que tu es rassuré de savoir que ta mère se porte à merveille. Alors, elle t’encourage à partir. Yejun t’a assez attendu, qu’elle te lance en agitant sa main de façon désapprobatrice, pendant que tu enfiles ta veste - tout en grommelant des mots qu’elle ne comprend pas. Te saisissant de ton casque, tu finis par t’approcher d’elle afin de déposer un baiser sur son front. Demain, tu viendras la chercher pour la ramener à la maison, que tu finis par annoncer avant d’ouvrir la porte de sa chambre. Te hissant doucement à l’extérieur avant de la refermer, tu lui adresses ton plus beau sourire avant de prononcer ces trois petits mots qu’elle attends impatiemment à chaque fois que tu décides de la quitter. Seulement, alors que tu finis par te retourner après avoir fermé la porte, tu ne t’attends pas à te retrouver face à face avec … Lui. D’abord surpris que quelqu’un se soit retrouvé aussi rapidement face à toi - à moins que ce soit toi qui ne l’aies pas vu arriver alors que tu sortais de la chambre, tu sursautes avant de te pétrifier, lorsque tes iris se portent sur ces traits que tu reconnaîtrais entre mille. « Jagi … Yejun. » Que tu prononces rapidement, totalement surpris et surtout, si le choc de cette apparition soudaine. Sûrement, est-ce la raison pour laquelle tu manques de l’appeler par son surnom, Jagiya. De tous les scénarios que tu envisages depuis ce matin, celui-ci, tu ne l’as clairement pas envisagé et … Tu as l’horrible impression d’être pris au dépourvu. « Salut. » Agitant ta main libre pour le saluer comme si tu étais un enfant de cinq ans, tu finis par grimacer en te rendant compte de ton geste, avant de rapidement replacer ta main contre ta taille. Définitivement, tu es le pire des dumb, Doyeon.

Mais putain, qu’est-ce qu’il est beau.

ღ terreur. c'est ce qu'il a ressenti lorsqu'il a reçu l'appel de l'hôpital. un accident de voiture. yejun n'a pas pu empêcher le passé de le rattraper et de le happer de plein fouet. le souffle coupé et les mains tremblantes, il en avait presque échappé son téléphone portable. s'il avait fallu que la mère de doyeon meurt dans cet accident... il préfère ne pas y penser. une fois la stupéfaction passée, il avait abandonné son planning du moment pour rejoindre madame byun en catastrophe. heureusement, elle s'en était bien sorti, n'arborant qu'un simple plâtre. à son arrivée, ils avaient déjà bien pris soin d'elle et il était arrivé dans sa chambre sans pouvoir retenir ses larmes. il s'était effondré à côté de son lit, complètement bouleversé. elle l'avait sommé de venir l'étreindre et il s'était exécuté sans rouspéter. sentir son parfum l'avait quelque peu rassuré et une fois qu'il avait pu reprendre son calme, il s'était éloigné pour appeler son fils. d'abord hésitant, puisqu'ils ne s'étaient pas parlés depuis de nombreux mois. tel qu'escompté, son premier essai se solde par un échec. évidemment. il s'en était attendu, mais ça l'avait quand même blessé. néanmoins, puisqu'il s'agissait d'une situation importante, yejun avait réitéré son appel. presque trop surpris qu'il décroche, un léger silence s'était installé ; brisé d'abord par la voix de doyeon, puis par une voix totalement inconnue. le coeur s'est serré douloureusement et il avait lancé une simple phrase avant de raccrocher et d'éclater en sanglots. imaginer son âme-soeur en compagnie de quelqu'un d'autre le détruit complètement. et ce, même s'ils ont rompu depuis un bon moment. il sait qu'il n'a aucun droit d'être jaloux, mais il l'est tout de même. malgré tout, il l'aime.

yejun voudrait ne plus l'aimer. que son absence ne l'affecte pas à ce point. pourtant, il ne compte plus les fois où il s'est tout simplement écroulé sous le poids de sa tristesse. les larmes ont inondé son visage à de trop nombreuses reprises. amour poison. le jour où le volleyeur cessera d'aimer cet homme n'est pas arrivé et ne se manifestera probablement jamais. doyeon, il l'a dans la peau, tel une obsession. et il court à sa perte chaque fois que ses pensées se tournent vers lui et son visage. des traits dont il se souvient parfaitement et qu'il a envie d'embrasser. mais outre ce manque et la peine qui l'envahissent, il y a aussi la colère et la rancune. pour l'avoir abandonné, certes, mais surtout pour ne pas lui avoir donné signe de vie. aucune réponse face à ses messages ni à ses appels. et pour ça, il lui en veut terriblement. c'est pour ça qu'il appréhende la première fois qu'il le verra depuis son retour en corée pour sa chère maman. pas pour lui, non. il en est venu à douter qu'il se serait déplacé pour sa simple personne. pas après des mois de silence complet. s'il avait eu la moindre importance à ses yeux, il aurait eu la décence de lui expliquer pourquoi il n'allait pas revenir. c'est stupide. ça lui a fait développer de l'angoisse. une angoisse de l'abandon. yejun ne le dira jamais à son meilleur ami ( ou celui qui est sensé l'être ), mais doyeon a agit comme son père. il ne peut empêcher la pensée de germer dans son esprit. s'il devait le confronter, il lui dirait simplement qu'il lui a imposé sa plus grande crainte.

le sportif glisse sa main sur son visage à l'expression lasse. il a encore passé sa soirée à pleurer. c'est devenu son quotidien depuis maintenant trop longtemps. une malheureuse habitude qui s'est imposée à lui avec une telle violence. néanmoins, cette fois, c'est différent. il sait que son âme-soeur se trouve dans la même ville que lui et ça, ça le blesse encore plus. pour le moment, il se dirige vers l'hôpital afin de visiter celle qui est devenue comme sa mère. il est bien conscient qu'il a des chances de tomber face à face avec doyeon, mais c'est un risque qu'il est prêt à prendre. ayant assisté à ses cours tout juste avant, il arbore une tenue propre et il est même allé jusqu'à se coiffer. ou plutôt, il a laissé nayoung s'en occuper. apprêté, yejun franchit enfin la première porte le séparant encore de la chambre de madame byun. il marche d'un pas soutenu, mais pas pour autant aussi assuré que d'habitude. lorsqu'il arrive devant la dernière porte, celle-ci s'ouvre soudainement. graduellement, son pas ralentit jusqu'à s'arrêter complètement. il a bien reconnu la silouhette élégante de doyeon avant même que son visage ne fasse face au sien. ses prunelles croisent les siennes et ses lèvres restent irrémédiablement scellées. tout comme son expression reste fermée. il semble surpris de le voir, alors qu'il aurait dû s'en attendre. il laisse presque son habituel surnom se former au complet, mais se ravise pour ne laisser s'échapper que son prénom. ça lui fait mal de le voir là. c'est tellement douloureux de constater qu'il est toujours aussi beau. s'il voudrait l'embrasser, il a aussi envie de le frapper. "salut?" sa voix est basse et rauque, elle suit simplement l'épuisement qui se lit sur son visage. une exclamation à mi-chemin entre le rire et la surprise lui échappe ; comme s'il se moquait de façon stupéfaite. "va te faire foutre." dureté des traits, alors que ses iris sont plongés dans ceux de doyeon et qu'enfin, il tourne les talons pour s'éloigner le plus rapidement possible de la source de son mal.

ღ Ce matin, lorsque tu t’es retrouvé face à ton grand miroir pendant que tu te parais de ton plus bel outfit et de ton make-up le plus parfait, tu n’as pas imaginé un seul instant que tu pourrais tomber sur Yejun à l’hôpital. Malgré tes visites à des heures totalement différentes, tes pas n’ont jamais croisé les siens. Alors pourquoi aujourd’hui aurait-ce été différent ? À force d’y penser, tu en es même venu à la conclusion que le jeune homme devait sûrement t’éviter. C’est la raison la plus évidente que tu as trouvée pour expliquer son absence au chevet de ta mère, lorsque tu t’y tiens. Même si tu préfères ne pas poser la question, tu sais que Yejun la visite. Tu sais que durant ton absence, ta maman lui a été d’un grand soutien. Depuis que le garçon est entré dans ta vie, elle n’a jamais cessé de le considérer comme un fils. Une position qui s’est encore plus ancrée à la mort de son père, lorsque sa famille l’a rejeté. Comme une mère, elle a veillé sur lui, et dans le fond, ça ne t’étonne pas qu’elle continue de le faire, même si votre relation est en cendre. Après tout, pour elle, ça a toujours été clair qu’il n’y aurait jamais de toi sans lui, et de lui sans toi, et ce, quoi qu’il se passe entre vous. Même si elle ne l’avouera jamais à Yejun, elle savait qu’un jour, tu finirais par revenir. Ou du moins, par entendre raison. Ta maman, elle te connaît beaucoup trop bien, et s’il y a bien une chose dont elle est sûre à ton sujet, c’est que l’amour que tu portes à Yejun est sans limite. Alors, même s’il t’arrive de fuir quand tes sentiments deviennent incontrôlables et trop lourds, elle sait que tu reviendras toujours : parce que Yejun, il est l’amour de ta vie, et de toutes celles qui suivront. En attendant, elle n’a jamais loupé une occasion de te faire la morale, quant à ton silence. Elle a cherché à te faire retrouver la raison en te posant des questions qui t’ont semblé être limites existentielles. Comment pouvais-tu tenter d’effacer de ta vie une personne que tu as tant aimé et que tu continues d’aimer désespérément ? Une question qui ne cesse de hanter ton esprit. Une question à laquelle tu n’as jamais su trouver de réelles réponses.

Alors, lorsque Yejun apparaît devant toi tel le fantôme d’un passé pas si lointain, tu as l’impression que ton sang se glace instantanément dans tes veines, pendant que l’air ambiant ne te semble plus suffisant pour te permettre de respirer convenablement. Ton cœur s’emballe, t’offrant l’horrible sensation que tu pourrais t’évanouir à tout instant juste devant lui. Au moment où vos regards se croisent, tu te mets à te sentir fébrile. L’envie qu’il te prenne dans ses bras, et te serre très fort contre lui, prenant totalement possession de chacune de tes pensées. Dans le fond, c’est sûrement la raison pour laquelle tu te montres aussi perturbé lorsque tu commences à prononcer son surnom, avant de finalement renoncer. C’est que tu n’en as plus le droit. Surtout, depuis que tu as choisi d’abandonner. Ou du moins, de l’abandonner, lui. Cette salutation que tu lui lances, elle est ridicule. Tu en es conscient. Seulement, c’est la seule chose qui arrive à se frayer un chemin jusqu’à tes lèvres. Ne vaut-il pas mieux une salutation même totalement malaisante qu’un silence pesant, avant que tu ne disparaisses dans les couloirs, tout en prétendant que l’amour de ta vie ne se trouvait pas face à toi quelques instants plus tôt ? À en croire la réaction de Yejun, il semblerait que ton salut soit loin d’être suffisant …

Bien que ce soit compliqué pour toi de maintenir ton regard sur lui, tu continues pourtant de l’observer. Ou du moins, de détailler ses traits. Pourquoi semble-t’il aussi lasse ? Ta curiosité est piquée. Et de toutes les raisons que tu peux trouver, la plus évidente n’est définitivement pas celle qui te saute aux yeux. Face à cette exclamation qui te fait froid dans le dos, tu tentes de rester de marbre. Seulement, tu es incapable de retenir ces clignements de paupières, lorsque tu entends Yejun te dire d’aller te faire foutre. « Sérieusement ? » Que tu prononces presque automatiquement, alors qu’un rictus faussement amusé prend possession de tes traits. « Va te faire foutre toi-même. » En cet instant, si tu pouvais lui mettre une paire de baffes, sûrement que tu l’aurais fait. Comment peut-il être aussi désobligeant, alors que tu tentes d’amorcer la conversation ? Certes, pas de la meilleure des façons, et sûrement … De la plus nulle, mais c’est déjà mieux que rien ? Non ? Seulement, à peine as-tu le temps de prononcer ces quelques mots, que le garçon tourne les talons pour marcher dans la direction opposée. Hors de question qu’il s’en tire comme ça. « YEJUN. » Que tu te mets à crier, te moquant totalement du calme régnant dans le couloir, avant de te mettre à courir pour rattraper les quelques mètres vous séparant. Une fois assez proche de lui, tu attrapes son poignet, que tu sers fermement afin qu’il ne puisse se défaire de ta prise afin de l’obliger à s’arrêter. « Il faut qu’on parle. » Le cœur battant à tout rompre dans ta poitrine, tu sembles essoufflé alors que tu n’as parcouru qu’une petite distance en courant. « Tu m’as demandé du temps. Je t’en ai laissé. Bien plus que ce que j’aurai dû te laisser. Maintenant, je ne te laisse plus le choix. Il faut qu’on parle. » Déclaration faite sur un ton qui se veut beaucoup plus assumé que celui sur lequel tu l’as salué quelques instants plus tôt. En fuyant, Yejun a réussi à te tirer de ta torpeur et surtout, à te tirer de ce flot d’émotions qui te retiennent prisonnier à chaque fois que le jeune homme se trouve à ton contact. Au départ, si tu voulais te rendre chez lui, c’était pour l’obliger à t’écouter. Alors, même si tu n’as pas l’intimité que tu aurais aimée pour lui dire toutes ces choses que tu tais depuis bien trop longtemps, cela t’importe peu. Surtout, depuis qu’il est apparu devant toi. « Tu m’as manqué. » Que tu souffles doucement, avant de prendre le risque de te blottir contre son dos, tes bras entourant sa taille avec force pour ne pas qu’il puisse s’enfuir. Ou même, te repousser. « Tu m’as vraiment manqué. » Que tu reprononces pour être sûr que ces mots arrivent jusqu’à lui, alors que tu enfuis ton visage dans ce pull duquel émane son odeur … Une odeur qui t’a tant manqué. Après tout, ce n’est pas parce que tu as pris la décision de partir, que cela fût facile pour toi. Bien au contraire.

Si seulement il savait combien il t'a manqué ...

ღ c'est un tourbillon d'émotions qui l'envahit face à ce visage ô combien familier. yejun a terriblement souffert de l'absence imposée de doyeon. de ce silence insoutenable qu'il lui a fait subir. un silence qui l'a rendu immensément anxieux. alors si celui-ci pense qu'il peut s'en tirer aussi facilement, il se trompe affreusement. comment pourrait-il lui pardonner aussi facilement quelque chose comme ça? certes, il lui a demandé du temps, mais il ne lui a pas demandé de disparaître et de ne plus donner signe de vie. sait-il seulement à quel point ça a blessé son aîné? connaît-il la quantité de larmes qu'il a versé? combien il s'est senti seul et désemparé? il a presque abandonné le volleyball, son amour de toujours, la passion léguée par son père décédé. et pour que yejun en arrive à envisager cette possibilité, c'est que la situation est grave. il était prêt à tout abandonner ; à s'abandonner. sans doyeon dans sa vie, plus rien n'a d'importance. c'est comme ça qu'il s'est senti : une part de lui n'était pas là. il a pu tenir bon non seulement grâce à la mère de son meilleur ami, mais aussi grâce à nayoung. et il sait combien le cadet en est jaloux, alors même qu'il est tout simplement impossible que son âme-soeur lui porte un quelconque intérêt extérieur à l'amitié vu son orientation sexuelle. c'est connu, yejun n'a toujours eu de yeux que pour la gente masculine et plus particulièrement pour l'idiot qui lui sert de meilleur ami.

oui, il prend mal la salutation, parce qu'il aurait probablement aimé que doyeon commence par s'excuser d'avoir été aussi con. peut-être qu'il l'aurait mieux digéré. ou peut-être pas. il ose même se montrer surpris lorsqu'il l'envoie balader et franchement, ça ne fait que le dégoûter. surtout lorsqu'il lui renvoie l'ascenseur. c'est gratuit et il doute que l'autre sache même de quoi il retourne. son prénom est hurlé dans son dos, mais il ne se retourne pas. doyeon ne s'est jamais retourné durant la presque dernière année, alors pourquoi le ferait-il? oui, c'est probablement puéril, cette façon qu'il a de penser et de réagir à la situation actuelle, mais il lui en veut terriblement. si bien que son coeur se serre lorsqu'il sent ses doigts entourer son poignet pour le sommer d'arrêter d'avancer. il continue de lui offrir son dos, incapable de soutenir son regard. ses yeux s'emplissent de larmes qu'il tente de retenir de toutes ses forces. il se moque de lui, n'est-ce pas? il prend quelques secondes pour se reconstruire, bien que ce ne soit pas aisé, lui qui est littéralement en morceaux. "tu te moques de moi?" et il est arrêté dans son élan de colère lorsque le plus jeune affirme qu'il lui a manqué. oh lord. c'est encore plus difficile, maintenant. à yejun aussi, il a manqué. cruellement. mais il doute que le principal intéressé n'en soit même que conscient. son souffle se coince dans sa gorge lorsqu'il sent les bras de doyeon lui entourer la taille. et oui, les larmes roulent silencieusement sur ses joues, à cet instant. il n'en peut plus.

trop de choses le chamboulent, en ce moment. l'accident de maman byun qui le propulse dans des souvenirs douloureux et la présence seule de son âme-soeur accrochée à lui. il ne peut plus rien retenir. il est fatigué, terriblement fatigué. il en a marre de se sentir comme la pire des merdes. il n'essaie même pas de se défaire de son emprise, appréciant de façon coupable sa chaleur contre son dos. his heart is thorn apart. il ne sait plus quoi faire et c'est mû par une tristesse colérique qu'il fait tout pour qu'il se détache de lui. doyeon sert fort, lui donne du fil à retordre, mais yejun a besoin de le regarder en face. et après un long moment à se débattre, les mains du cadet ripent, lui permettant d'enfin se soustraire à son étreinte et se retourner vers lui, le visage inondé, mais aussi déformé par ses émotions. les sourcils froncés, le volleyeur l'observe, mais prend rapidement la parole. "tu te fous de moi, doyeon? comment tu peux me faire un truc pareil après des mois et des mois d'absence? c'est toi et toi seul qui a imposé cette distance et cette absence. j'ai jamais demandé ça! bordel, j'ai jamais demandé à ce que tu disparaisses sans un mot et que tu fasses le mort! est-ce que tu sais seulement combien ça m'a détruit? est-ce que ça t'arrive de ne pas penser seulement à ta personne, parfois?" yejun sait pertinemment que oui, mais c'est l'émotion qui le fait parler. même s'il est vrai que doyeon se montre parfois (souvent) égoïste. "est-ce que t'as au moins un peu de considération pour ce que je ressens?" sa voix se brise sous un sanglot qu'il a bien tenté de retenir. sauf qu'il n'y est pas parvenu entièrement. prêt à reculer dès que l'autre fera un pas vers l'avant. le sportif est visiblement en état de demander cette carte qu'ils ont établi : s.o.s. bff en détresse. pourtant, il ne le fait pas ; pas encore. mais il sait que ça viendra. il est à ce stade depuis des mois, maintenant, il peut bien tenir encore un peu, non?

ღ Dans ta tête, c’est le bordel. Le plus complet. C’est idiot, car il ne suffit que d’une apparition pour que Yejun réussisse à mettre toutes tes pensées et tes émotions sans dessus/dessous. Une vraie catastrophe. Face à lui - et à son regard aussi glaçant que l’Antarctique, tu as l’impression de te sentir affreusement faible et surtout, sans défense. Tu as l’horrible sensation d’être revenu à la case départ. Comme si cette année d’absence ne t’avait rien appris ? Comme si toute la peine que tu traînes depuis toutes ces années passées à ses côtés, ne t’avait pas poussé au bord du précipice. Un précipice qui te semblait beaucoup plus apaisant et doux, que la simple idée de devoir vivre sans la personne que tu aimes plus que tout - et bien plus que ta propre vie. Un épisode de ta vie que tu n’évoqueras jamais et que tu cacheras, et ce, quoi qu’il t’en coûte. Quitte à mentir à tes proches. Quitte à te mentir à toi-même, comme si cette tentative, de t’ôter la vie n’était rien. Et surtout, comme si elle ne signifiait rien. Après tout, n’est-ce pas ta spécialité de te convaincre de tes propres mensonges, afin de fuir la réalité - parfois trop cruelle à ton goût ? Après avoir tenté de reprendre ta vie en main, tu pensais que cet épisode te servirait de leçon. Une leçon que tu as tenté d’apprendre de toutes tes forces, mais que tu sembles incapable de te souvenir lorsque la source de tous tes problèmes se tient face à toi, comme en cet instant. Complètement faible et désespérément amoureux du jeune homme, c’était presque prévisible que tu ne comptais pas le laisser t’échapper aussi facilement. Hors de question que tu le laisses fuir sans avoir eu l’occasion de lui parler. Ne serait-ce qu’un court instant …

Malgré tout ce qu’il doit penser de toi en cet instant précis, une chose est pourtant certaine pour toi : Yejun, il t’a abominablement manqué. C’est sûrement la raison pour laquelle tu ne peux pas t’empêcher de l’entourer de tes bras, lorsque ta main se pose sur son poignet pour le retenir. Un geste si naturel et surtout, un besoin vital. Cet instant, tu aurais aimé qu’il se passe dans d’autres circonstances. Seulement, puisque les choses ne se passent pas toujours comme on l’espère, tu cèdes. Tu cèdes à tes besoins primaires. Tu cèdes à cet instinct de survie, qui te supplie de lui offrir son contact pour ta survie. Tu cèdes à ce cœur qui te fait atrocement souffrir depuis l’apparition du jeune homme face à toi. Serrer Yejun dans tes bras, dépasse le stade d’un caprice. Serrer l’amour de ta vie dans tes bras … C’est te permettre de tenter de survivre à toutes les atrocités que vous vous lancerez bientôt à la tête, avec l’espoir complètement cruel, de détruire l’autre un peu plus à chaque coup porté. Comme si votre histoire ne se résume qu’à un banal jeu de bataille navale. Qui fera couler l’autre en premier ? Il ne vous reste qu’à faire vos jeux. En ce qui te concerne, cela fait bien longtemps que ton meilleur ami t’a coulé et a remporté la partie. D’ailleurs, il ne suffit que d’entendre la façon dont tu lui susurres ces simples mots pour s'en rendre compte. Il t’a manqué. Et encore. Le manque est un mal encore beaucoup trop doux pour traduire à quel point le garçon a laissé un vide dans ta vie. Même si la décision de partir et de couper tout contact avec lui, n’est que de ton propre et unique fait, cela ne change rien au fait que Yejun a manqué à ta vie durant cette longue année. Un vide que tu as bien tenté de remplir avec ton travail, avec des amitiés presque forcées ou encore avec ce garçon qui t’aime en sachant pertinemment que tu n’auras jamais le moindre sentiment pour lui. Un vide impossible à remplir. Une absence impossible à combler - et ce, même avec la meilleure volonté et tous les efforts du monde. Preuve que malgré votre histoire plus que chaotique et destructrice, Yejun reste et restera toujours ton âme-sœur, le seul et unique amour de ta vie. Alors même si c’est contre son gré, tu te perds à profiter de cette étreinte et surtout, de ce contact qui a tant manqué à ta vie durant cette année …

Un manque que tu doutes être réciproque, lorsque tu sens avec quelle ardeur ton meilleur ami tente de se défaire de ton emprise. Ton cœur se tord, alors que ton souffle, lui, se coupe un court instant. Il est vrai que tu ne t’attendais pas à grand chose lorsque tu as imaginé vos retrouvailles. Tu ne t’attendais pas non plus à une effusion d’affection et de regrets. Jamais. Tu connais trop bien le jeune homme. Et même si tu ne connais pas encore la profondeur de son ressentiment à ton égard, tu sais que revenir dans sa vie sera compliqué. Très compliqué. Trop compliqué, peut-être. D’ailleurs, lorsqu’il arrive à se défaire de tes bras, tu n’es plus aussi certain d’être capable de pouvoir gérer tout ce qui va te tomber sur la tête que le jour où tu as posé tes pieds en Corée. Pour ne pas changer, tu as envie de fuir. Tu regrettes presque instantanément d’être revenu. À quoi bon ? Une question qui inonde chacune de tes pensées, alors que ton regard se pose sur le jeune homme dont les traits sont noyés de larmes. Ses mots te blessent. Atrocement. Pas seulement parce qu’ils sonnent comme une vérité. Mais bien parce que Yejun n’a aucune idée de comment toi, tu as pu te sentir. Comme si partir avait été d’une facilité incroyable pour toi. Alors quand il finit en te demandant si tu as de la considération pour ce qu’il ressent, un rire nerveux s’échappe d’entre tes lèvres. Son totalement incontrôlé, alors qu’à ton tour, tu sens des larmes inonder tes prunelles. « C’est vrai. Je t’ai imposé mon absence et cette distance. C'était une erreur, et je le sais. Mais même si tu n’as jamais demandé ça, tu t’attendais à quoi, sérieusement lorsque tu m’as demandé de partir et de te laisser du temps ? Tu t’attendais à quoi quand tu as décidé de me quitter, alors que je t’avais littéralement déposé mes craintes, mes excuses et mon cœur à tes pieds ? » À peine une larme arrive à s’échapper de tes yeux, que rapidement, tu l’essuies avec rage. « Je t’ai écrit une lettre d’amour, Yejun. Tu sais combien je peux avoir du mal avec ces choses-là … Pourtant, je l’ai fait. Je voulais que tu saches combien je me sentais désolé et surtout, combien je pouvais t’aimer. Mais toi ? Tu l’as simplement laissé en vue, avant de venir m’annoncer que tu voulais qu’on rompe. L’as-tu seulement lu ? » Rongé par la colère et surtout, par la tristesse, tes mains rejoignent un court instant tes joues, avant que tu ne reprennes rapidement. « Si tu l’avais lu, tu n’oserais pas me demander si j’ai la moindre considération pour toi. Par contre, il est évident que toi, tu n’as vraiment aucun respect pour mes sentiments, ni aucune idée de la façon dont j’ai pu me sentir quand tu as simplement décidé de me demander de te laisser de l’air, en sachant que je partais le lendemain. Tu crois que je me suis senti comment quand j'ai entendu ces mots sortir de la bouche de la personne que j'aime le plus ? Que crois-tu ? Parce que tu as décidé de rompre, tu es censé être celui qui souffre le plus ? Non, Yejun. Ça ne marche pas comme ça. C'est trop facile. » Te mettant à rire, sans réellement comprendre pourquoi, tu te détestes pourtant d’être aussi cruel avec lui. Néanmoins, cela fait bien longtemps que tu n’as pas été aussi honnête avec celui supposé être ton meilleur allié contre le reste du monde … « Ça ne marche pas comme ça quand on s’appelle Yejun et Doyeon. Ça ne marche pas comme ça quand ton fuck*** de meilleur ami t’aime plus que sa propre vie elle-même. Ça ne marche pas comme ça quand cet idiot a passé sa vie à t’attendre désespérément, pendant que tu prenais du bon temps dans ton coin, sans te soucier de comment il pouvait se sentir. Alors crois-moi quand je te dis que partir était la seule solution qui s’offrait à moi, si je ne voulais pas finir par crever à cause de mes sentiments pour toi. » Mourir ? Au final, tu en as eu l’occasion et en cet instant précis, alors que ton monde semble s’écrouler un peu plus à mesure où des perles salées s'échappes de tes prunelles, tu regrettes que cette tentative ne soit … Qu’une tentative.


C'est définitif. Il ne me pardonnera jamais ...

ღ comment en sont-ils arrivés à un stade aussi toxique? pour quelles raisons? s'il repasse toute leur relation dans sa tête, yejun ne peut que constater que l'amour est réellement la seule chose qui peut détruire aussi complètement un être humain. c'est le seul sentiment qui l'a toujours fait souffrir. même lorsqu'on ne parle que d'amour inconditionnel d'un parent et de son enfant. et si la mort de son père l'a complètement détruit, le faisant vivre dans un tourbillon de culpabilité chaque jour que lui offre la vie, perdre doyeon le détruirait probablement entièrement. combien de temps lui restait-il avant de poser un geste totalement stupide, si son meilleur ami n'était pas revenu aussi tôt? combien de temps avant que les pensées suicidaires n'envahissent son esprit s'il n'était jamais revenu pour sa mère? pas pour son âme-soeur, non. il se sent si peu important à ses yeux, alors qu'il sait pertinemment que ça n'est pas le cas. il connaît son importance aux yeux du cadet, parce qu'il lui accorde la même. ils sont l'oxygène poison de l'un et de l'autre. ils ont besoin de l'autre pour survivre, mais chaque fois qu'ils sont ensemble, ils se tuent à petit feu. pourtant, ça va à yejun. il suffoque, mais c'est encore bien pire si le jeune homme n'est pas présent dans sa vie. c'est un désespoir qui pourrait le faire rigoler si toute cette situation n'avait pas autant d'importance. car le sportif ne voudrait que lui demander comment il s'en est sorti. s'il va bien. à quel point c'était difficile pour lui aussi. il veut pouvoir lui dire qu'il lui a manqué et qu'il l'aime.

c'est d'une stupidité... mais c'est la nature même de leur relation. et il a bien conscience qu'elle est toute sauf saine. leur jalousie respective les détruise totalement. même si rien ne peut être comparé à celle de doyeon. être jaloux d'une femme, alors qu'elles représentent un danger que pour l'aîné. ce n'est pas lui qui est attiré autant par les femmes que les hommes. ce n'est pas lui qui pourrait s'en aller au bras de l'un ou l'autre. même s'il sait très bien que ça ne pourra jamais être le cas. du moins... il le croyait. il ne lui a suffit que d'entendre cette voix le surnommer au téléphone pour comprendre qu'il était totalement à côté de la plaque. et ça lui a fait comprendre comment son meilleur ami a pu se sentir pendant tout ce temps où yejun tentait d'étouffer ses sentiments entre les bras d'autres hommes. un comportement complètement stupide et qui le fait culpabiliser, aujourd'hui. mais comment aurait-il pu savoir que tout ce ci prendrait une ampleur monstrueuse? comment aurait-il pu deviner qu'ils ne réussiraient jamais à être amoureux de quelqu'un d'autre? il ne mesurait pas la portée de ce qu'il a fait subir au plus jeune et dès que l'occasion se présentera, il compte bien lui présenter ses plus plates excuses. parce qu'il ne peut pas être autre chose que la source principale de son malheur. et alors qu'il fait de nouveau face à ce dernier et qu'il lui jette toutes ces paroles à la figure, ça fait couler doucement les perles salées sur ses joues.

lorsque doyeon prend la parole, c'est d'abord une colère peinée qui l'assaille, pour être remplacée par de la stupéfaction. les mots résonnent dans son esprit comme le glas fatal de la mort. il n'arrive même pas à dire quoi que ce soit, alors il se contente d'observer le visage humide de larmes de son âme-soeur. une lettre d'amour? son coeur se tord de douleur. c'est si aiguë que ça lui coupe le souffle. pourquoi n'a-t-il pas reçu ce message? les paroles lui transpercent le coeur et il ne sait plus comment respirer tellement ça fait mal. tellement il a envie de hurler. il ne va pas faire une crise d'anxiété, maintenant, si? non. ça ne doit pas arriver. doyeon ne doit pas savoir. pas pour le moment, en tout cas. le silence prend place et yejun tente tant bien que mal d'assimiler toutes les paroles lancées à sa figure dans le seul but de lui faire du mal. enfin, il sait aussi que de l'honnêteté se cache parmi tout ce flot. ses iris ne quittent pas le visage en face d'eux. "u-une lettre d'amour?" il fronce les sourcils, tente de revenir sur terre. "doyeon... quelle lettre?" il jure sur la tête de son père décédé qu'il n'a jamais reçu une telle chose. les mains tremblantes d'un désespoir et d'une peur palpables, le jeune homme sort son téléphone de la poche qui l'abrite. il met trois essais pour le déverrouiller avant de se rendre sur sa conversation avec son âme-soeur. il remonte frénétiquement les messages, ne pouvant même plus contrôler ses sanglots. et plus il approche de la journée où ils se sont disputés deux jours avant qu'il ne le laisse, la panique s'empare de son être. ça n'a pas pu arriver. ça n'a pas pu arriver. répété comme un mantra dans sa tête. le souffle lui manque et il s'effondre complètement. tant mentalement que physiquement. à genoux, assis sur ses jambes, le corps penché et les mains posées au sol, il essaie de ne pas se laisser emporter par la crise de panique qu'il sent poindre. il n'arrive même pas à parler, néanmoins il sait que doyeon va se jeter à ses côtés. "bff..." un hoquet, le souffle court. "détresse..." il a besoin du réconfort de celui qu'il aime plus que tout. plus que sa propre vie.