ootd - Nuit triomphante sur le jour, je regagnais ma deuxième maison qu’était ce club qu’on m’a légué. Un soir comme les autres avant que les ténèbres ne soient dominantes. Avant l’ouverture, je m’assurais que tout soit en ordre. Que ce soit dans les salles ouvertes au grand public ou les salles un peu plus privées dont des choses illégales se passent. Évidemment, ces derniers détails, je ne comptais pas parler à la dernière recrue de notre équipe. Trop récente, peut-être aussi sa vie de famille jouait beaucoup. D’ailleurs, je briefais son futur collègue qui était déjà au bar avant d’entendre une petite voix fluette m'interpelle.

▬ Oui t’en fait pas, je me rappelle de toi.

Surtout d’elle et son histoire sordide avec sa fille. J’étais à peine plus âgé qu’elle quand Jiwon est née, donc je me doute déjà que la vie n’allait pas lui faire de cadeau. Donc même si je ne le montrais pas de façon évidente, j’étais fortement touché par son histoire.

▬ Et tu peux m'appeler Jaesun

J'esquisse un bref sourire, histoire de contraster avec mon ton un peu autoritaire et ma carrure imposante. Mais bon, j’étais condamné à porter le nom de mon géniteur, pas besoin qu’on me le rappelle sans cesse au boulot. Je prenais mon verre remplit de ma liqueur ambrée et d’un signe de la tête, je lui faisais un signe de la tête pour qu’elle puisse me suivre dans mon bureau un peu plus haut. Durant cette courte marche, je brisais le silence.

▬ Bon je préfère ne pas passer par quatre-chemins. Je préfère que tu évites les retards et j’accorde une grande importance à l’apparence. Donc je suis content des efforts que tu as faits.

Ouais du style à venir en mode complètement négligé. Bon, elle ne semblait pas l’être. La petite Raon était jolie et avait fait bien des efforts pour son premier jour. Donc je pense que je n'aurais pas trop à la reprendre, je pense. Une fois arrivés, je l’invitais à s’installer sur le siège en face du mien. Son contrat rapidement retrouvé, je lui glissais en face

▬ Avant qu’on ne puisse entrer dans le vif du sujet, je préférais que tu lises et signe ton contrat. Si tu veux que je t’éclaire sur des points, n’hésite pas.

gabi le loup

ootd - La voyant bégayer ainsi me faisait doucement sourire. Je voyais bien qu’elle était intimidée. Un effet qui, je l’avoue, était toujours plaisant à voir. Bon en même temps, notre différence de taille et de corpulence jouaient beaucoup. Elle ressemblait à une petite nymphe qui était en train de se noyer et qui appelait à l’aide. On avait tous un passé. Parfois pas trop joyeux. J’étais plus que bien placé pour le savoir. Son histoire ne faisait pas exception à la règle. Et c’est surtout aux personnes pour elle à qui la première main tendue compte. Non, je ne cherchais pas particulièrement à ce qu’elle me soit redevable. Je voulais juste lui donner une chance dans cette société faite que d’apparence et de préjugés par rapport à son lieu de provenance. Tantôt des choix, tantôt victime, voilà comment je percevais la jeune Tan Raon. Mais ceci n’est que ma première analyse par les mots qu’elle a accepté de partager avec moi et la façon dont elle s’est tenue face à moi. Un livre que j'ai jugé par sa couverture. J'aurais tout le temps d'apprendre à la connaître tant qu'elle bosserait pour moi. D'ailleurs, elle ne manquait pas de s'attarder sur de potentielles heures supplémentaires. Ceci me fit doucement sourire.

▬ Oui c’est possible.

Au vu de son mode de vie, je ne sais pas si elle serait capable d'être disponible à la dernière minute avec sa fille. Mais ça ne me coûterait rien de lui demander un de ses quatre. Finalement, la jeune fille prit les devant en me notifiant qu'elle voulait découvrir son nouveau lieu de travail. D'un rapide geste de la tête, j'acquiesce.

▬ Ouais il n'y a pas de soucis. Et détends toi. Je ne vais pas te manger. Il faut te relaxer.

Me moquais-je. Je voyais bien qu'elle était en train de marcher sur des œufs avec moi. Bon certes j'aimais savoir que j'étais capable d'intimider les gens, mais j'étais loin d'être un tortionnaire. Je terminais mon verre avant de récupérer le contrat et vérifier qu'elle avait bien signé à chaque endroit indiquer. J'avoue, j'étais un peu surpris qu'elle ne soit pas un peu plus curieuse. J'avais pour habitude d'avoir des personnes qui me bombardent de questions et de conditions (où pour le coup, je peux passer pour un véritable bourreau). A tel point que c'était moi qui venait à venir l'interroger.

▬ D'ailleurs les horaires te conviennent ? Vis à vis de tes études et ta fille ? J'ai essaye de te proposer quelque chose qui te permette de concilier les deux.

gabi le loup

ootd - Je ne sais pas si je pourrais faire souvent appel à elle vu sa situation personnelle. Je me doutais bien que son avenir n’était pas celui d’une serveuse derrière un bar et je ne lui reprochais pas de vouloir suivre son destin. Enfin, j’étais quand même content de l’intérêt qu’elle portrait. Cela montrait que j’avais eu du flair avec elle. Alors c'était plus bénéfique pour moi qu'elle de l'avoir avec moi.

▬ Et aussi. Pas la peine de s’excuser quand ça en vaut pas la peine.

Dis-je, avec un léger sourire que je lui rendais. Un manque de confiance plus que flagrant qui, je l'espérais, disparaîtrait avec le temps. Ou alors étais-je aussi impressionnant pour qu’elle ne se sente pas à l’aise avec moi ? Bon, j’avoue qu’avec le gabri que j’avais, je me doutais que ce n’était pas forcément facile. Avec le temps, j’ai l’habitude de ce cas de figure qui disparaît avec le temps. De toute façon, ce n'est pas comme si elle avait le choix si elle voulait travailler pour moi. Évidemment, pour que notre collaboration se passe bien, je l’ai mise en condition. Ou du moins, j’ai tenté de m'adapter à sa situation si particulière. J’aurais aimé qu’on me donne aussi ma chance quand j’étais dans sa situation. En-tout-cas pour l’aider à se familiariser avec sa seconde maison en jouant les guides touristiques. Nous quittions mon bureau, prêt à lui montrer tous les endroits qu’elle aura besoin de connaître, mais je me stoppais net avant de poser mon regard sur elle, arquant un sourcil.

▬ Mes conditions sont les tiennes ?

Ma voix se voulait sérieuse ; presque autoritaire.

▬ Donc par exemple si je te demande de faire je ne sais pas moi… Avoir des rapports plus qu'amicaux avec un client hyper important, tu le ferais sans aucune remarque ?

Je croisais mes bras, guettant avec attention sa réponse, voir si elle serait prête à me convenir. Ou alors peut-être que je risquais de lui faire peur...

gabi le loup