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talking to the moon ,, princesses don’t cry ,,
panic room
lilac & violet ,, whatever it takes ,,
demons

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1.

TW DROGUE, ALCOOL, MALTRAITANCE, VIOLENCES (physiques/morales)

18.11.2002 — une femme exténuée. un homme au visage pâle. des personnes en blouse heureuses. une petite créature nue qui hurle. — merde. la seule réaction de celui que l'on nomme papa. merde. ils sont parents. ils sont papa et maman. ils ont une petite fille. bruyante. mais les médecins rassurent, disent que chaque enfant pleure à la naissance. c'est normal. pas pour eux. non. pas pour eux. ils n'en veulent pas. ils ne veulent pas de cette immonde créature. elle est horrible. elle est bruyante dès son arrivée dans leur vie. elle est déjà un boulet.

25.11.2002 — l'enfant a sept jours. elle pleure tout le temps. elle ne s'arrête jamais. les parents en ont assez. papa est fatigué de l'entendre. alors il sniffe la poudre blanche. une énième fois. maman veut la faire taire. elle ne veut plus d'elle. elle lui donne à manger. quand elle y pense. peut-être que l'enfant a faim parce que son dernier repas date d'il y a deux jours. mais maman s'en moque. alors maman attrape violemment l'enfant. maman la laisse tomber. dans la poubelle. l'enfant est dans la poubelle. au milieu des déchets et des seringues. elle est dans une poubelle. une poubelle. l'enfant hurle. elle a eu mal. elle est tombée. mais papa et maman sont contents. ils ont blessé leur enfant. papa ouvre une bouteille de vodka. — et un déchet d'plus dans la poubelle ! s'enthousiasme maman. sous ivresse (alcool, drogue) ils éclatent de rire. c'est drôle ce que maman dit. ils rient au rythme des cris. plus le bébé pleure, plus ils rient fort.

et le temps passe. il passe. encore. et la petite dans la poubelle. dans la poubelle. et la petite dans chaque recoin de l’appartement sale. dégoûtant. mal entretenu. dans chaque recoin. et la petite, en larmes, ne se tait jamais. ô grand jamais. elle hurle. elle hurle sa peine. elle hurle son souhait de manger, de boire, de vivre. elle veut vivre. elle se bat pour vivre. mais dans la poubelle se trouve désormais sa place. à chaque hurlement, à chaque perle salée au coin des yeux, elle retourne dans son nouveau berceau piquant et sale : la poubelle.


2.

TW NON-ASSISTANCE À PERSONNE EN DANGER, MALTRAITANCE, VIOLENCES (physiques/morales)

2008 — cinq, six ans. raon court dehors. elle court. elle s’amuse. elle rit. elle est heureuse. elle joue avec des ami(e)s. des ami(e)s. elle n’est pas seule, enfermée dans un appartement rempli de toxicomanes, d’alcooliques. elle est ici. avec des enfants de son âge. elle rit. elle découvre un nouveau monde. c’est la première fois que ses parents acceptent de la confier à d’autres parents. ils se méfient toujours. ils pensent sans arrêt qu’ils seront dénoncés, qu’ils finiront en prison ; là est pourtant leur place. mais non. rien n’y fait. ils sont toujours libres. parce que tout le monde sait, mais personne ne dit rien. c’est un secret. cela ne regarde personne. on éduque son enfant comme on le désire. (oui, c’est cela…)

raon tombe. raon se relève. sans pleurer, sans crier. raon est un ourson. elle l’a reçu il y a quelques jours. elle est contente. elle a compris qu’il n’était pas utile d’exprimer sa peine. à quoi bon. qui l’écoutera. qui arrangera les choses. personne. point une question, juste une constatation. elle est seule dans ce monde contre l’injustice qu’elle vit. pourquoi elle ? pourquoi pas quelqu’un d’autre ? et elle se pose toutes ces questions à six ans. alors qu’elle court. le sourire dessiné sur ses petites lèvres. la bouche grande ouverte.

jusqu’au drame.

raon tombe à nouveau. dans une flaque d’eau. une maman est surprise. elle s’inquiète. elle ne veut pas que la petite prenne froid. non. surtout pas. elle la prend délicatement dans ses bras. — on va te changer. une voix douce. agréable. délicate. raon est timide, elle sourit. est-ce cela d’avoir une maman ? d’être choyée ? une sensation plaisante la submerge. elle se sent privilégiée de recevoir des inquiétudes, des craintes qu’elle prenne froid, qu’elle tombe malade. papa et maman ne s’en occupent pas, ils s’en moquent. si elle mourrait, ils ne s’en rendraient même pas compte.

dans la petite maison de cette femme, elle est installée confortablement sur un lit. assise, elle reste immobile, n’ose pas bouger ses jambes, craignant d'énerver la dame. elle veut que cette maman l’aime. elle veut être au centre de son attention. elle aime bien cette nouvelle sensation. la dame l’aide à retirer son petit haut vert troué. et… — oh mon dieu, raon… la main devant la bouche, les yeux écarquillés. elle pointe du doigt, avec son autre main, le cœur gravé sur le sien. raon ne comprend pas. elle a un cœur parce que papa et maman l’aiment. — que s’est-il passé ? demande-t-elle, stupéfaite. alors raon raconte avec ses mots d’enfant. elle raconte l’histoire.

[ possibilité de sauter le récit, le résumé se trouve dans la partie "signe distinctif":

la dame avait retenu sa respiration tout au long de l’histoire. l’histoire était courte. parce qu’elle était expliquée par raon. avec des mots d’enfant. des mots qu’elle ne comprenait pas toujours. des phrases qui n’avaient pas forcément de sens. elle était déboussolée, raon. elle ne savait pas comment décrire l’amour de papa et maman. — c’est juste une tâche de naissance. la dame avait repris ses esprits et elle marmonna cela. une tâche de naissance. cette brûlure. cette brûlure était une tâche de naissance. l’enfant ne comprenait pas la réaction. pourquoi une tâche de naissance ? pourquoi ne l’aide ? pourquoi personne ne veut la faire sortir de cet enfer ? POURQUOI ?

et à la fin de la journée, cette femme la ramena chez elle. elle souria à la famille tan. elle ne sauva pas raon de ses bourreaux. et raon comprit. elle comprit à quel point le monde était MOCHE.

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justicière dans l’âme ,, besoin de combattre les méchants ,, (sur)vivre ,,
âme brisée par le passé ,, reconstruction progressive (dans les yeux d’une princesse) ,,
être un ourson ,, battre la pluie versée par les yeux ,, ne pas être elle ,,
NON
combattre les agresseurs ,, vaincre le passé ,, sincère justicière ,, VIVRE
âme reconstruite ,, âme en paix ,, une princesse dans les bras ,,
offrir un monde merveilleux à la princesse ,, ne plus être un ourson ,,
ne pas faire de la princesse un ourson ,,
SE BATTRE

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3.

libérée. raon quitte l’appartement familial. raon quitte sa famille. raon laisse derrière elle les tan. les poisons. elle respire à nouveau. elle entre à l’université. elle devient une grande. une étudiante. elle est indépendante. elle est libre. libre d’aller en cours, de ne pas s’y rendre, de participer à des soirées, de rester dans sa chambre. libre de faire ce qu’elle veut comme elle l’entend. sans jamais entendre quelqu’un lui rappeler sa place (la poubelle). sa place, dorénavant, est ici, à l’université de séoul. elle entre en droit. elle étudie le droit. elle va enfin combattre ce que les autres n’ont pas voulu combattre pour elle. elle défendra ceux qui n’ont jamais été défendus. elle le fera. c’est une promesse qu’elle se fait à elle-même devant la porte qui mène au savoir.

la première année se passe sans encombre. elle est heureuse. elle parle avec quelques étudiants. les gens sont agréables. elle se sent mal à l’aise lorsque vient le contact physique. mais elle essaie de faire des efforts. au fond d’elle, elle craint que son front déclare ouvertement son passé. par peur, elle se force à accepter les gestes. toutes les caresses ne font pas mal, non ? toutes les preuves “d’amour” ne brûlent pas, non ?

raon est heureuse. raon est comblée. raon vit enfin.

elle a très peu participé à des soirées étudiantes. elle sait que là-bas, l’alcool est présent. les gens ivres l’effraient. ses parents étaient toujours ivres, drogués. elle ne veut plus approcher cet environnement. elle veut vivre sainement. mais, la deuxième année, raon s’est rendue compte qu’elle jugeait peut-être trop vite ses camarades. sont-ils violents uniquement parce qu’ils se délectent d’une telle boisson ? non. ils sont peut-être comme elle. alors raon s’est prêtée au jeu. du moins, elle a tenté.

lors d’une soirée étudiante, elle a goûté pour la première fois de sa vie l’alcool. bof. ce n’était pas dingue. cela chauffait. pourquoi pas. elle était avec une amie, qui l’a resservi plus d’une fois en lui faisant goûter tout et n’importe quoi. raon a tout accepté. elle se laissait influencer. peut-être trop joyeuse par cette découverte. résultat : ivre. parce qu’elle ne tient pas l’alcool. et, va savoir comment, pourquoi, elle s’est réveillée le lendemain. elle avait mal à la tête. si mal. c’était affreux. elle ne se souvenait pas de la soirée. quelques bribes. son amie qui dansait, qui souriait, qui riait. elle qui, a priori, était dans la même euphorie. elles étaient simplement heureuses, elles vivaient leur moment. et les verres se remplissaient. beaucoup trop.

raon a tourné la tête. raon a vu une personne endormie à ses côtés. elle a froncé les sourcils. elle n’a pas compris. puis, quand il a bougé, des liens se sont créés dans son cerveau pour retracer la soirée. amie. soirée. ensemble. alcool. encore alcool. danser. beaucoup d’alcool. garçon. garçon ? danser avec le garçon. boire avec lui. encore danser. encore boire. se réveiller à côté de lui. nue. dans le même lit. lui, nu aussi. — oh mon dieu… murmura-t-elle, affreusement gênée. elle se souvenait soudainement de tout. comme si son cerveau prenait un malin plaisir à lui rappeler qu’elle avait abusé. à tel point qu’elle a fini dans les bras d’un homme. avec qui elle a perdu sa virginité. scandale. elle n’attachait pas d’importance à sa première fois, mais elle s’imaginait le faire avec une personne de confiance. parce qu’elle n’aime pas ce cœur gravé sur sa peau.

elle s’est extirpée des draps. elle s’est rhabillée. silencieusement. elle espérait qu’il n’entende rien, qu’il ne sache rien. surtout, qu’il oublie tout. pourvu qu’il ne se souvienne pas de ce moment. est-ce qu’elle avait été nulle ? puis, merde, elle s’en fichait. elle devait à tout prix quitter cet endroit qu’elle ne connaissait pas du tout.

ce matin-là, elle fit la promesse à son corps de ne plus lui infliger une quelconque autre soirée. ou, alors, aucune consommation excessive.


4.

TW DÉNI DE GROSSESSE, GROSSESSE

DEC. 2022 — il faisait froid. elle était seule dans son appartement. dans son minuscule appartement. elle avait réorganisé l’agencement du lieu. parce qu’elle s’ennuyait, qu’elle avait besoin de se divertir un peu. elle était tranquillement assise sur son lit. elle lisait un bouquin. elle lisait paisiblement. elle se sentait bien depuis qu’elle ne vivait plus avec les tan. elle revivait. c’était agréable. même si elle restait sous pression à chacune de ses sorties. les contacts physiques, les murmures derrière son dos (paranoïa), les cauchemars la nuit… tout cela l’angoissait. mais elle combattait. elle faisait tout pour vaincre ce traumatisme. elle voulait sincèrement aller de l’avant. elle avait commencé à lire des livres qui traitaient de la violence, de la maltraitance sur les enfants. elle avait lu des témoignages, regardé des vidéos sur ce sujet. elle se sentait moins seule. c’était sa façon à elle de guérir. parce que, finalement, elle n’oserait jamais les poursuivre en justice. jamais. ils ont été monstrueux, mais ils l’aiment. ils ne peuvent que l’aimer. leur cœur sur le sien. et cet amour, ce lien à sens unique, elle y tient. le déni, peut-être.

mais, là, elle était calme. elle était bien.

et elle a commencé à se sentir moins bien. des douleurs dans le ventre. des douleurs assez difficiles à décrire. comme des contractions dans son ventre. elle a posé son livre. elle avait mal. alors, elle a cherché sur internet. nouvelle génération. pas le temps de trouver un médecin libre tout de suite. elle a tapé tout et n’importe quoi. elle a eu des résultats inquiétants, d’autres rassurants. puis, elle s’est dit que ce n’était rien. peut-être les menstruations ? bon. elle n’avait jamais ressenti cela avant, mais tout peut arriver, n’est-ce pas ?

elle a un peu attendu. enfin, elle ne sait pas combien de temps. les douleurs s’intensifiaient. elles devenaient insupportables. raon a pris son courage à deux mains : elle s’est rendue à l’hôpital. sur place, elle a expliqué. la douleur, son ventre, rien n’allait. elle était en train de se demander si on allait lui découvrir une maladie. quelque chose du genre. mais l’annonce a été pire. on l’a félicité. félicitations. elle s’est retrouvée dans une salle entourée d’inconnus. (encore des inconnus) elle était seule. elle avait peur. elle se disait : “raon, sois une dernière fois un ourson.” ne pas pleurer. ne pas pleurer. elle avait juste peur. elle était terrifiée. parce qu’on l’avait admise à l’hôpital dans le seul but de la faire accoucher. de quoi ? d’un extraterrestre ? parce que, jusqu’à preuve du contraire, on ne tombe pas enceinte d’un claquement de doigts ou juste en lisant un livre. elle refusait d’admettre la vérité. elle, enceinte ?

elle ? de ce garçon rencontré il y a quelques mois ?

— et merde.

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new world
new life

5.

un bébé dans les bras. seule dans son appartement. son minuscule appartement d’étudiante. dealer entre études, job et être maman. être maman célibataire. elle a délicatement posé cette créature sur son lit. elle s’est assise par terre. elle a pleuré. elle a fondu en larmes. elle était seule. finalement, elle se disait qu’elle était aussi irresponsable que ses parents. comment avait-elle pu donner naissance à ce “truc” ? elle voulait que ce soit un cauchemar. un énième cauchemar. ce serait le meilleur cauchemar de sa vie, seulement parce qu’il ne serait pas réel. mais, là, c’est la réalité. un bébé est posé sur son lit. un bébé.

raon est restée peut-être trois ou quatre heures par terre, à pleurer. le bébé était sage. en sortant de l’hôpital, elle avait entendu une femme avec un ventre immense la féliciter pour son adorable princesse. non. ce n’était pas une adorable princesse. c’était un boulet, un fardeau. elle avait un bébé. un bébé.

elle a pleuré une seconde fois.

au bout d’une heure, elle s’est calmée. elle s’est assise sur le lit, elle a pris la princesse dans ses bras. — bienvenue chez moi. chez nous. elle a haussé les épaules. elle se demandait pourquoi elle lui disait cela. bienvenue. tu parles. elle ne voulait pas l’accueillir chez elle. mais elle n’avait plus le choix.

les premiers jours ont été difficiles. la princesse pleurait. toujours. vraiment, toujours. raon n’en pouvait plus. alors, au bout de dix jours de larmes incompréhensibles, raon l’a pris dans ses bras et s’est dirigée en colère vers la poubelle. elle la tenait, prête à la lâcher et… elle l’a déposé dans la poubelle. elle ne l’a pas jeté. juste posé. dans la poubelle. et elle s’est retournée, elle a voulu faire autre chose. en marchant, elle s’est rendue compte de ce qu’elle venait de faire. elle a fait marche-arrière. elle a repris le bébé. elle a pleuré en la tenant dans ses bras. non, tu ne peux pas être papa et maman, se disait-elle. elle n’arrêtait pas de s’excuser, de dire à quel point elle était désolée. le bébé avait arrêté de pleurer. pas elle. pas raon. elle se sentait horrible, affreuse, monstrueuse.

oui, raon ne l’avait pas jeté dans la poubelle. oui, raon l’avait simplement déposé dedans sans lui faire mal. mais oui, elle avait l’impression d’avoir été sa propre mère. et non, il était hors de question pour elle que la place de sa fille soit dans la poubelle. il était hors de question que sa fille soit un ourson. sa fille sera une princesse. oui, elle est une princesse.

tan          jisoo
탄          지수

6.

la vie de raon a changé depuis la naissance de jisoo.

tout semble si différent. le rythme de vie, les dépenses, l’organisation de l’emploi du temps. elle doit composer avec un être vivant qui dépend entièrement d’elle. elle doit la nourrir, la changer, l’habiller, lui donner un espace où dormir. elle doit tout faire pour la maintenir en vie, pour qu’elle soit heureuse et c’est compliqué.

raon est fatiguée.

avoir un bébé, ce n’est pas “cool”. avoir un bébé, c’est éreintant. elle se lève la nuit pour lui donner à manger. elle se lève aussi pour la bercer. elle ne dort tout simplement plus. parce que raon a peur qu’il arrive malheur à jisoo. elle craint que, comme par magie, jisoo disparaisse. surtout, raon a peur d’être une mauvaise mère. d’être comme sa propre mère. elle ne veut pas faire les mêmes erreurs. elle veut rendre sa fille heureuse. elle veut faire toutes ces choses que les mères font avec leur enfant. la bercer, la cajoler, lui offrir des cadeaux. elle idéalise beaucoup cette situation. raon pense que c’est sa dernière chance de connaître l’amour au sein d’une famille. et d’apprendre petit-à-petit que ce qu’elle a vécu n’est pas normal. une thérapie improvisée. cela l’aide beaucoup. avoir une personne à ses côtés l’aide. elle se sent moins seule. peut-être que ce n’est pas comme cela qu’elle est censée se sentir. être mère, c’est une première pour elle. et qui oserait se vanter d’être la mère parfaite ? raon fait des efforts et du mieux qu’elle peut. elle cherche sur internet des informations sur les enfants, comment l’élever au mieux, et cetera.

mais c’est indéniable : être mère célibataire est fatiguant.

l’arrivée de jisoo dans sa vie a chamboulé son organisation relative aux études universitaires. raon a changé de travail. autrefois, elle était serveuse dans un petit café en journée. désormais, elle est barmaid dans une boîte de nuit. la nuit. au milieu de l’alcool, éventuellement la drogue. cela ne la rassure pas. elle n’aime pas vraiment ce milieu. mais elle peut travailler la nuit. ainsi, le jour, elle révise et s’occupe de jisoo. la nuit, elle travaille. lorsqu’elle s’absente en journée pour les cours et la nuit pour le travail, elle demande à sa voisine, une grand-mère grincheuse, de s’occuper de jisoo. la grand-mère a exprimé plus d’une fois à quel point elle se sent incommodée par les nombreuses demandes de la jeune maman, mais elle finit toujours par accepter en râlant. raon compte sur elle. en fait, c’est son seul moyen de s’assurer que sa princesse va bien.

raon aime jisoo. sauf quand elle est là la nuit et qu’elle doit se réveiller pour une raison qu’elle ignore. là, elle l’aime moins. les pleurs de la petite la font toujours sursauter au milieu de la nuit. elle dramatise la situation. à chaque fois, elle se dit qu’il se passe quelque chose de très grave alors que, parfois, le bébé a juste entendu une mouche. oui, parce qu’en plus de cela cette charmante petite a le sommeil léger. pour le plus grand bonheur de raon (et de la grand-mère).

quand on a un enfant, on se rend compte qu’on serait capable de faire beaucoup de choses pour eux. des choses qui sont parfois illégales.

mais raon est heureuse, jisoo est en bonne santé et la grand-mère toujours en vie. alors, raon se contente de cela. elle accepte de faire certaines choses qu’elle ne penserait pas faire. parce que, finalement, seul le bonheur de sa fille importe.