Si vous lui demandez, Liam vous dira très certainement qu’il est un type des plus banals. Il n’a pas la sensation de marquer les esprits, n’est pas une génie ni même un prodige de quoique ce soit. A son sens, il est le figurant de la vie de beaucoup de gens. Et pourtant. Il fait partie de ces étudiants festifs, ceux que vous jugez tandis que vous apprenez qu’ils ont une soirée en prévue en plein milieu de la semaine. Sociable as fuck et spontané, il n’a pas la moindre difficulté à aller vers l’autre, du moins, tant qu’il n’a pas de crush sur la jeune femme qui lui fait face. Dans ces cas là, le type cool, sympa, ouvert d’esprit et drôle qui vous fait habituellement face devient le plus gros des looseurs. Il devient complètement con, comme si son QI subissait une baisse violente. Cela s’explique notamment par un manque de confiance profondément enfoui qui devient soudainement difficilement dissimulable dans ses moments.
Team World-Wild, il a une énergie difficile à canaliser. Ne soyez pas étonnés si vous le trouvez entrain de faire une connerie, riant comme un âne édenté. C’est normal, c’est son état naturel, tout va bien. Indépendant et impulsif, il lui arrive bien souvent de lancer dans des aventures sur un simple coup de tête. Depuis son déménagement soudain, il a décidé qu’il serait le seul et unique décisionnaire de sa vie.

Comment parler de Liam sans parler de sa poisse légendaire ? C’est à croire qu’on lui a porté l’œil. Même lorsqu’il est calme et décide de ne pas se lancer des plans foireux, le destin en décide autrement et BAM. D’une manière ou d’une autre, il se retrouve toujours dans des situations dingues alors qu’il n’a juste rien demandé. A ce sujet notamment, il a pendant un moment cru que tous les humains n’étaient que des SIMS, une théorie fumeuse mais qui pourrait expliquer énormément de chose … Quoi qu’il en soit, ce manque de contrôle sur sa vie le pousse bien souvent à râler. Pourquoi la vie, pourquoi la mort ? Comment a-t-il pu se retrouver à éclater l’ordinateur à peine acheté en s’étalant devant la boutique ?

Concernant ses défauts, il n’en a pas point. Bisous. Non en réalité, l’américain doit très certainement faire partie des personnes les plus têtue que l’humanité ait pu portés et ceci, même lorsqu’il s’avère qu’il a tort. Vous imaginez vous, l’ampleur des dégâts lorsqu’il est sûr de lui ? Quand bien même il est de nature « bonne pâte », il ne se laisse pas faire pour autant. Pire, la rancune est un trait notable chez lui qu’il s’agisse d’un détail ou d’une réelle et importante trahison.



MIAMI (1998-2012)
Miami. Un cadre de rêve, l’american dream pour toutes personnes extérieures à cette ville. Le quotidien pour Liam. Il nourrit encore aujourd’hui le regret de ne pas avoir su profiter davantage des paysages de cette ville qui l’a vue naître et grandir. Mais comment aurait-il pu se douter de quoique ce soit ? Enfant unique, il n’a jamais été dans le besoin et n’a jamais vécu de drame assez conséquent pour le marquer à vie. Non, Liam a toujours été un gamin tout ce qu’il a de plus normal : curieux, drôle, peut-être un peu plus énergique que la moyenne et c’est tout. Comme tous les gosses, il rêvait en grand : il voulait devenir rappeur, remplir des salles de concert mais de cela, il se gardera très certainement de vous le raconter. Ses parents étaient aimants. Sa mère, coréenne, est une femme extrêmement douce. Elle lui a appris sa culture, sa langue (il ne communiquait que en coréen avec elle d’ailleurs) et était toujours aux petits soins avec lui. Son père lui, américain, était un homme un peu plus distant. Son travail lui prenait énormément de temps, il n’était pas toujours là pour assister à ses spectacles d’école et n’était pas le meilleur pour les démonstrations affectives direct. Mais cela lui importait peu à Liam. Le peu de temps passés ensembles écrasait tout le reste. Il se souvient encore de leurs matchs de basket, des sessions de pêches en mer et de son sourire lorsqu’il l’amenait manger une glace. Pour lui, son père était quelqu’un de cool. Il l’admirait.

Puis au fur et à mesure du temps, les choses se ternissent un peu. Ses parents se disputent de plus en plus. La porte a beau être fermé, il entend quelques bribes de reproches et d’insulter. Naïvement, il ne s’en fait pas. C’est des choses qui arrivent non ? Combien de fois a-t-il entendu ses copains de classe parler des engueulades de leurs parents. Ce n’est pas comme si sa vie allait drastiquement changer, pas vrai ?

Piste de réflexion inutile : C’est peut-être à force de voir des surfeurs faire le « shaka » à des groupes de filles qu’il est devenu aussi ringard avec elles finalement ?


GYEONGJU (2012-2016)
Liam se retrouve presque brutalement à l’aéroport. Sa mère est agitée, un peu comme si elle était poursuivie par la peste. Elle s’impatiente rapidement, claque son pied machinalement au sol, regarde sa montre et vérifie approximativement toutes les trois minutes qu’ils ne sont pas suivis : tout ceci en boucle. Le jeune garçon lui, il ne comprend pas grand-chose pour ne pas dire absolument rien. Il est là, ses valises en mains, se demandant où ils vont, pourquoi et jusqu’à quand. Il avait bien entendu quelques bribes concernant ce fameux voyage quelques jours auparavant mais rien de plus. Il n’avait absolument pas conscience qu’il s’apprêtait à quitter définitivement le continent américain. A vrai dire, comment aurait-il pu s’en douter ? Il n’a jamais dit au revoir à ses copains, il n’a jamais dit au revoir à son père ? Ce n’est qu’une fois lassée par ses questions insistantes que sa mère lâchait la bombe. Attendez, quoi ? Elle ne prêta pas une seule seconde à ses protestations, n’offrit même pas un regard à ses yeux brillants par la trahison et ne s’étala pas davantage sur les raisons de ce départ. Il avait bien conscience que ses parents ne s’entendaient plus, comment aurait-il pu ignorer leurs disputes incessantes de toute façon, mais était-ce nécessaire de complètement changer de continent ? Ne pouvaient-ils pas déménager dans une autre rue comme tout le monde ? A l’époque comme aujourd’hui, il n’avait pas la moindre idée de à quel point son père pouvait être un fou manipulateur. Derrière son air sympathique, joli costard et des mots qui vont bien, son père n’a rien à envier aux hommes politiques. Double vie, manipulation affective, violence psychologique, menaces … La précipitation de ce départ et le nombre de kilomètres amenés à les séparer est proportionnelle à la dangerosité de cet homme. Mais de cela, Liam en est toujours ignorant.

Bien qu’énormément réticent au départ, c’est pourtant dans la ville de Gyeongju que Liam y a trouvé sa seconde famille. Il n’a pas dû aller bien loin pour les trouver : ils sont les propriétaires de l’hôtel dans lequel il vit. Ayant sûrement pitié de ce pauvre gosse laissé à lui-même par une mère constamment au travail, ils lui ont tendu la main – il leur a pris le bras. Inconsciemment, il s’est accroché à eux comme une moule à son rocher. Rapidement, il s’est intégré à la famille presque comme s’il était des leurs. Vous savez, ce pote qui est constamment chez vous, tellement chez vous que lorsqu’il n’est pas là même vos parents s’inquiètent de ne pas le voir ? C’est lui. Une crotte au cul, à deux doigts de leur faire remplir les papiers d’adoption. C’est donc principalement à leurs côtés qu’il a grandi, vivant leurs hauts et leurs bas. Il ne serait très certainement pas celui qu’il est aujourd’hui si ils n’avaient pas été là.

SEOUL (2016-TODAY)
Comme à chaque départ, c’est le cœur lourd que Liam a posé ses valises à Séoul. Néanmoins cette fois-ci, c’était son choix, sa décision : il allait étudier à l’université. L’excitation a rapidement pris le dessus. Il avait hâte de découvrir la capitale, hâte de vivre de nouvelles aventures ! Absolument pas impressionné par cette soudaine indépendance, lui qui était constamment entouré, il intègre la fac. Tout n’a pas toujours été facile, entre sa poisse légendaire et le stress des examens, il a vécu quelques bas mais complètement insignifiant comparé à ce que vivent d’autres. C’est donc fidèle à lui-même, qu’il suit le fleuve de sa vie tranquille en essayant d’être le plus épanoui possible.