mélancolie , n.f.
état affectif plus ou moins durable de profonde tristesse, accompagné d'un assombrissement de l'humeur et d'un certain dégoût.

il y a la difficulté à lire en elle, il y a la douleur du passé qui ne cesse de venir la hanter, comme un cauchemar inépuisable. il y a la fugue de son frère jumeau, il y a six longues années de solitude, les larmes ravalées fièrement, l'âme naissante d'une future leader, la force physique comme témoin, le mental forgé dans les regrets, les espoirs lointains et le façonnage de sa propre personnalité.


fearless, adj.
without fear, bold or brave.

il y a ses terres natives de busan, lointaines et pourtant qui semblent être si proches, il y a la naissance de la bravoure, du sens aigu de la compétition. il y a les avalanches de compliments qui forgent sa détermination, plus qu’elle ne l’est déjà. il y a la rage de vaincre qui bouillonne, dans ses veines, dans son sang. il y a les combats éphémères, qu’elle gagnera. il y a la nécessité de bien faire continuellement, la quête de la première place constante, la récolte de tous les honneurs comme objectif de vie.


joker, n.m.
élément inattendu qui se révèle déterminant dans le succès d'une entreprise.

il y a les dires persistants, la bipolarité dont on l'accapare, l'assimilation d'un caractère si particulier. il y a le talent inné, l’art de passer d’une émotion à une autre en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. il y a des colères noires pendant quelques furtives minutes, et les secondes qui suivent, de beaux sourires naïfs joliment peints sur ses traits colorés.


mighty, adj.
possessing great and impressive power or strength.

il y a l'autorité qui nait presque docilement, assumée dans chacune de ses paroles, il y a la confiance qui demande de la franchise, il y a les rires innocents, joyeusement immortels, yeux pétillants, l'amitié méritée, l'amour partagé.

there are plenty of ways
that you can hurt a man and
bring  him to the ground

les années défilent sous ses yeux endoloris et elle en vient toujours à la même conclusion, il n'y a jamais de combat purement loyal. alors elle aussi, dans toute sa rancune légendaire, elle lâche des arguments frappeurs. la gamine soleil devient éclipse vaillante. elle reçoit plus de coups qu'elle n'en prend, mais elle s'en moque éperdument, de revenir avec les genoux écorchés vifs à la maison.  ▬ le ton salace, presque malsain des blagues de ceux qui s'approchent vaillamment d'elle l'enchantent. et entre deux verres de soju, sous ses pupilles mi-gonflées, mi-rougies, il y a les traces de son rire amusé, la malice qui s’abhorre joyeusement sur son teint. vulgarité passagère, on est loin de la culture coréenne basée sur le respect mutuel. ▬ sur les bancs du lycée, elle trouvait sa place parmi les garçons. les histoires de princesses et le coiffage de cheveux ne semblaient jamais réellement attiser les sources de ses convoitises. seul point d'union avec les jolies pâquerettes, les mots doux qu'elle recevait de leur part, au milieu de la cour de récréation. ses pulls trop larges pour elle et ses cicatrices sur les mains à force de se bagarrer faisaient fureur à l’époque. encore aujourd’hui, elle garde des traces de son adolescence laborieuse, secrètement, comme pour se prouver à elle-même qu'elle a toujours eu du succès. avec tout le monde. ▬ elle se trouve un côté plus féminin à force de grandir, elle est élancée, son faciès rayonne de gaieté, elle a probablement goûté au secret de la jeunesse éternelle, pourtant, elle n'a rien à envier à la déesse de la beauté. le maquillage n'arrive pas à la combler et par malheur, si on ose évoquer, lui montrer une robe, la tornade se déchaîne. ▬ amoureuse de la vitesse, les sensations fortes comme plaisir premier de sa vie déjantée, et elle, jeune écervelée, elle s'étonne continuellement de ne pas réussir à obtenir sa plus précieuse convoitise, un permis de conduire. ▬ il y a busan, la ville qui l'a gracieusement accueillie, ville témoin de ses premiers cris, ses premières joies, ses premières peines. et il y a seattle, terres d'adoption sur lesquelles elle aura passé la majeure partie de sa vie étudiante. five years, années folles, années formidables, années pour oublier les tracas de sa vie coréenne. ▬ comedy queen, reine des commères. le carnet dissimulé derrière son oreiller lui procure un doux sentiment de fierté. le death note amélioré, pages pleines de ratures, imprégnées de calomnie, empli de ce qui peut et pourra lui servir contre les autres. points faibles et secrets lentement découverts, la rancunière affirmée qu'est la gamine se délecte d'une lecture presque incessante. ▬ les cours d'arts martiaux sont suivis assidûment depuis quelques années désormais, lorsqu'elle s’est rendue compte que sa force originelle ne suffirait plus pour coller une sévère raclée à son jumeau. elle est très forte. trop forte. et sous sa frêle apparence physique, le lionceau ne demande qu'à prouver aux autres qu'il peut être lion vaillant. ▬ l'amour des vieilles années s'amplifie dans son esprit envieux, nostalgie évidente d'un temps où elle n'était pas encore de ce monde. elle aurait voulu découvrir le new-york des années 80, déterrer les pavés des champs-élysées en mai 68, sagement siroter un milkshake dans un diner en 1955, et pourquoi pas, monter un groupe de rock aux seventies. douces illusions dans lesquelles elle se réfugie docilement.

missive désorganisée ;
l'amour du franc-parler trop présent chez elle, engloutit toute la nourriture qu'elle trouve à portée de main que ce soit à elle ou non, haine des transports en commun et pourtant obligée de les prendre, abat des litres d'alcool sans flancher (pourtant déjà arrivée en classe bourrée), soirées formidables garanties à ses côtés, habituée à frapper f o r t les personnes qui sont à ses côtés lorsqu'elle rigole, gagne toujours contre celui ou celle qui lui a fait du tort que ce soit dans un jeu ou dans une bagarre, préfère utiliser ses poings dans un conflit plutôt que les mots, chambre d'étudiante décorée avec des tas de cartes postales achetées aux états-unis.