| writing sucks
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| ( #) Sujet: writing sucks Dim 8 Oct - 19:45 |
Bonjour, Bonsoir, Bonne nuit. J'ai décidé d'ouvrir un petit sujet ici pour vous faire partager mes (moches) écrits, parce que 1)ça me manquait de partager ce que j'écris 2) ce soir j'ai du temps à perdre en vrai 3) ça me motivera peut-être à écrire plus. J'écris un peu de tout et n'importe quoi en vrai, en (mauvais) anglais et français. Et un peu sous toutes les formes aussi. Je partagerai surtout mes "poèmes" et mes petites proses, mais vu que je vais tenter Nanowrimo cette année, peut-être que je mettrais aussi mon avancée ici !
Voila voila. (Merci d'être passé par là)
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| | ( #) Sujet: Re: writing sucks Dim 8 Oct - 19:51 |
Poèmes 1)to a friend- Spoiler:
Make them jealous of that bright smile of yours.
Make them jealous of the beauty you hold onto your skin.
Make them jealous of those stars who sleep beside you.
Make them jealous of the sun you keep between your teeth.
Make them jealous of the rhythm within your heart.
Make them jealous and look away as you show the beautiful you.
Make them call you the names of those beautiful goddesses.
for you are one of them. 2)to a friend - 2- Spoiler:
The sun should be named after you, for your eyes are so bright, They shine through, the darkness of my soul.
The moon should be your friend, for your smile is a star, In the bleak night, of my reality.
This planet should be yours, for your strength is one of her goddesses, Who plants hope in every heart, which call out their names.
The gods should be jealous, for you overpower them, In the depths of you kindness, and the way your heart beat. Still. 3)to a friend - 3- Spoiler:
Does anybody knows the true beauty of your soul. Does anybody knows the true meaning of your name.
Does anybody sees the freedom in which your soul lays. Does anybody see the beautiful letters in which your name is written.
Does anybody tries to hold onto your soul. Does anybody tries to say your name.
Aren't they aware of how your soul is too big to be owned. Aren't they aware of how your name is too powerful to be called out.
They should know the true beauty of your soul. They should know the true meaning of your name.
For your are one of those they pray to. 4)destinée- Spoiler:
hasard magnifique que de te voir ainsi cruelle destinée que devoir t'oublier
mémoire vivante ou rêves tordus nul ne pourrais me le dire et voudrais-je réellement l'entendre
tu ne me vois plus comme j'ai pu te regarder que puis-je fais à part continuer de rêver à cette destinée cruelle qui n'est pas prête d'arriver. 5)coup de foudre et battements de cils- Spoiler:
beauté primaire se définissant de manière létale, oubliant toute conquête possible, au premier regard, d'un vert timide, illuminant la pièce par la jeunesse de son âme. beauté immortelle mortuaire, priant un dieu oublié, le moyen de mourir d'amour afin de pouvoir le vivre enfin. beauté inavouée et pourtant reconnue, s'agenouillant par faiblesse, pour une paire de yeux banalement magnifiques. beauté précieuse et frustrée, assouvissant un désir interdit, le temps de quelques instants foudroyant. beauté naturelle et rejetée, adorée pour un temps infiniment court, tuant l'immortalité à coups d'épées.
6)o my heart- Spoiler:
o my heart how could you let yourself be fooled like that again
o my heart don't you know how to preserve yourself
o my heart did you ever learned
o my heart how many times does this have to happen
o my heart i'm sorry i must be the cage you're living in
o my heart i wish i could set you free 7)untitled- Spoiler:
rien de plus triste qu'une vie rêvée à demi éveillé les yeux grands ouverts sur la fatalité d'une vie abandonnée.
8) untitled- Spoiler:
Vomissures infames Ecriture sale, démantelée. Mots pourris. Phrases défigurées. Poèmes finis, ratés, oubliés. Prose dénuée de beauté. Lettres mal formées. Paragraphes vides.
Mots parents. Émotions enfants. Famille détruite.
9)untitled- Spoiler:
Le soleil surgit et m'éblouit. Disparaissant instantanément. Revenant soudainement. Va et vient incessant. De ces paupières nerveuses.
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| | ( #) Sujet: Re: writing sucks Dim 8 Oct - 20:16 |
Histoires (très) courtes Gamine.- Spoiler:
- Citation :
Elle était la devant moi. Gamine. Je la retrouvais après tant d'années. Elle avait changé. Tout en restant la même. Ces yeux rieurs et son sourire espiègle étaient toujours la. Gamine. Des rides étaient apparues. Elle réfléchissait trop maintenant, comme la trahissait la ride coincée entre ces deux sourcils quasi inexistants. Ses fins cheveux blonds étaient légèrement ternis, mais elle les gardés toujours aussi court. Gamine. Oui. Malgré ces quarante ans. Déjà. Son corps, son visage, ses manières, la trahissait. Gamine. Et elle me souriait. Oh, oui, elle me souriait. Joie, amusement joués dans son regard. Fierté ? Tu étais fière, Gamine ? Tu étais fière de moi ? De la vieille femme fatiguée, usée, assise devant toi. Alors que tu restais debout sur tes deux jambes. Pas une once de haine ne flottait sur ton visage. Gamine. Sur ce point-la, tu restais la même. Tu pouvais jouer la colère facilement. Mais jamais. Jamais la haine ne te rencontrait. Jamais. Gentille, Gamine, oui, tu l'as toujours été. Mon rayon de soleil. Oh, ce que tu détestais quand je t'appelais ainsi. Tu préférais puce. Oui. Puce. Je pouvais t'appeler poule, poulette, chérie. Et tu ne répondais jamais. Gamine. Alors, je me résignais. Je t'appelais au surnom que tu répondais, puce. Tu aimais pourtant ton prénom, Gamine. Tu revenais toujours quand je le criais à travers le champ de blé, où tu ne te perdais pour ainsi dire, jamais. Nina, Ninon dit non. Oh. Ce fut ton premier mot. Non. Des tes premiers balbutiements, j'avais deviné. Na. La fin de ton prénom. Na. Puis, Non. Nina. Ninon. Dit non. Gamine. Tes yeux chocolat me fixaient aussi intensément que maintenant. Parfois, j'avais peur. Peur que tu ne lises mon âme. Et que tu découvres que je n'étais pas aussi forte que cela. Tu as dus le savoir un jour. Le jour où ce chien a courus vers toi, toutes dents dehors. Tu n'avais pourtant rien fait pour l'embêter. Ou ce jour, où tu t'es rapproché trop prés du bord du pont. Ce pont aux mille et un noms. Chaque jour tu lui trouvais un nom, Gamine. Fascinais tu étais. Je n'ai jamais su pourquoi. Ô, non, je ne me souviens plus des noms que tu lui donnais. Tellement variés. Ô, oui, tu variais, Gamine. Jamais tu n'étais d'accord. Toujours tu trouvais quelque chose à dire. Tant de paradoxe, dans un si petit corps. Et tu as aimé. Ô, oui, tu as aimé. Le chien du voisin. Les chats de gouttières. Les passants. La boulangère. Le boucher. Le maître. Ton voisin de classe. Ton amie inséparable. Tu aimais l'école, pour sur. Impatiente, Gamine, de rejoindre tes amis. La soif d'apprendre, Gamine, t'habitait. Tu aimais. Et tu m'as aimé. Je le savais. Je le voyais. Tu me le disais. Tous les soirs, rentrant de l'école, sale, fatiguée. Tu courrais. Les bras tendus. A deux mètres du porche, tu laissais tomber ton sac. Tu sautais, littéralement, les marches. Et tu tombais, entre mes bras. Je m'asseyais sur les marches, toi sur les genoux. Et tu racontais. Inlassablement. Inexorablement. Tu avais toujours pleins de choses à me raconter. Je t'écoutais. D'une oreille. L'autre, surveillant le bruit de la cocotte. Les mains t'essuyant, visage, mains, jambes. Tous trois nus. Tu ne portais pas de robes. Non, pas de robes. Gamine. Des shorts en jean. Et mes vieux tee-shirts, trois fois trop grands pour toi. Mais tu disais que tu les aimais. Gamine. Alors je te les laissais. De bon cœur, Gamine. Tu riais, quand je t'appelais ainsi. Gamine. Tu savais que cela t'allais comme un gant. Et puis mon expression, quand je le disais, Gamine, te faisais rire. Faussement lassée. Oui. Oh. Oui. Tu riais. D'un rire frais. Franc. Doux. Beau. Gamine. Beau. Mon rayon de soleil. Mon étoile. Tu pleurais rarement. Mais quand tu pleurais, c'était longtemps. Et tu n'étais pas contente de pleurer. Oh non. Si je pleure, tu vas être triste, tu disais, les larmes vainement essuyées. Tes lèvres mordues, parfois jusqu'au sang, frustrée. Oh non, tu n'aimais pas pleurer. Je perds de l'eau pour rien, tu disais. Gamine. Tu m'avais déjà vu pleurer, les premiers jours, hein, Gamine. Tu avais été très silencieuse, cachée derrière la porte. Mais je t'avais vue, Gamine. Oui, je t'avais vue. Tu étais triste, parce que je l'étais. Et tu savais, tu avais deviné, que cela serais réciproque. Alors, tu ne voulais pas pleurer. Mais parfois, je te prenais dans mes bras, bien fort. Et je te le disais. Tout bas, dans le creux de l'oreille. Pleure, Ninon dit non. Pleure, puce. Pleure, Gamine. Et tu pleurais. Oh, ça, tu pleurais. Tu pleurais pour une année. Au moins. Ô ça, tu pleurais. Les larmes semblaient ne pas vouloir s'arrêter. Et tu me serrais fort, fort, fort, de tes petits bras. Bras que tu ne trouvais jamais assez musclés. Car, oui, Gamine, tu te bagarrais. Tous les jours. Il avait dit du mal, tu disais, il avait dit du mal de toi. Oui, ils disaient du mal de moi, Gamine. Mais je ne m'en faisais pas. Car, tu étais la. Pour moi. Et cela suffisait, Gamine. Cela suffisait. Même au boucher, tu lui as fait ravaler sa langue. Tu te souviens, puce. Tu te souviens, de ce jour-la. Il avait fredonné la chanson que tu n'aimais pas. Elle avait fait un bébé toute seule, qu'il avait dit. Et toi, tu as bondit. Tu lui as attrapé le col. Chut, t'as dit, Chut ! Ça me va très bien, t'as dit, moi, ça me va très bien ! Tu as crié. De toute tes forces. Donne moi mes morceaux préfères, tu as dit, mes morceaux de viande préfères, pour te racheter. Gratis, tu as dit, Gamine. Gratis. Et il l'as fait. Il t’a même donné un bonbon. T'es pardonné, t'as dit. Malgré tout, on pardonne tout à cet âge. Et maintenant, Gamine, tu pardonnes dit ? Tu pardonnes ? Tu ne voulais jamais te laver, je me souviens, Gamine. Jamais. Alors, je te traînais, toujours, tout le temps, dans le bassin. Tu criais. Tu criais. Tu te débattais. Tu t'accrochais aux meubles. Une fois, tu t'es accrochée à la nappe, et tout est tombé, Gamine. Non, tu disais, Non. Inlassablement. Même quand tu étais, enfin, dans l'eau. Tu continuais à dire non. Veux Vanille, tu disais, Savon Vanille, tu voulais. Savon Vanille tu avais, Gamine. Et j'aimais sentir l'odeur de vanille sur ta peau toute douce, Gamine. J'aimais ça. Et tu riais, parce que je te chatouillais. Mais jamais, jamais, tu n'as voulus partir de mes bras. Gamine. Je t'aimais à la folie, Gamine. J'aurais aimé, Gamine, que tu sois réellement ma fille, Gamine. Moi aussi, tu disais, moi aussi je veux. Et j'étais contente, tellement contente que tu me dises ça, Gamine. Mais je n'arrive pas à oublier. Ton regard. Ton regard déjà adulte. Avec des yeux d'enfants. Tu n'avais pas souris, ce jour-la, Gamine. Oh non, tu n'avais pas souris. Tu n'avais pas non plus pleuré. Tu étais en colère. Comme jamais. Menteuse. Menteuse. Tu disais. Menteuse, tu répétais. Et ces mots, a chaque répétition, s'incrustait dans ma peau, dans mon sang, dans mon cœur. Tu m'en as donné pour cent ans, ce jour la, Gamine. Et ces cent années la ne sont pas encore écoulées, Gamine. Mais, tu m'as pardonnée, dit, Gamine ? Tu m'as pardonné ? J’ose croire, que la réponse est oui. Ton sourire est la. Ta joie est la. Tes yeux chocolat me regardent, comme avant.
"Je n'avais pas mentis. Mais je n'avais pas dit la vérité non plus. Elle me faisait aussi mal, qu'elle t’a fait du mal, cette vérité. Je ne voulais pas te voir partir, puce. Non. T'imaginais loin de moi, je ne pouvais pas. Jamais. Impossible. Pourquoi, pourquoi m'étais-je proposée, moi ? Alors que j'avais fait des études ? Que j'aurais pus avoir un travail, digne de ce nom ? Parce que tu m'avais plus. Tu as ouvert les yeux, au moment où je passais a cote de toi. Tu étais la plus jeune. Tu ne tenais pas encore debout. Mais tes yeux, étaient déjà bien grand ouverts. Déjà curieuse. Déjà cette soif d'apprendre. Et ça m'as plut, tu sais, puce. Oui, ça m'as plut. Alors, j'ai décidé. Sur un coup de tête. Mais jamais, jamais, tu entends, Gamine ? Jamais, je ne l'ai regretté. Parce que je t'ai aimé. Et aussi loin de moi, tu as été, toujours je t'ai aimé. Et alors que, te voila devant moi, vieille, déjà, je t'aime encore."
Tu t'assois à côté de moi. Idiote, tu dit. Gamine. Ta tête, sur mes genoux, posée. Et voila. Tu pleures. Comme avant. Aussi fort qu'avant. Gamine. Je te retrouve. Je retrouve ma Nina. Ma Ninon dit non. Ma puce. Gamine. Tes cheveux sont toujours aussi doux, Gamine. Je pleure aussi, Gamine. Et ça te fait pleurer encore plus, Gamine. Gamine tu as été. Gamine tu resteras. Gamine. Ma Gamine. Le parapluie.- Spoiler:
En dessous du parapluie de l'amour, tu me tiens la main, mon cœur s'envole, et les pluies tombent au même rythme que tes larmes, tu me souris tendrement, je t'embrasses doucement. En dessous du parapluie de l'amour, tu m'as laissé seul, avec un goût amer sur les lèvres, le cœur cloué au sol, et les pieds trempés. Sous le parapluie de l'amour, tu m'as condamné à y marcher seul.
C'était une chanson que tu avais pris l'habitude de chanter à tue tête, à chaque jours de pluie, faisant claquer tes talons sur le bitume, lançant ton parapluie dans les airs. Ce parapluie dont tu ne te servais jamais, que tu n'ouvrais sous aucun prétexte, même les jours de tempête. Quand on te demandait à quoi bon, tu nous regardais dans les yeux, l'expression neutre, puis sans prévenir, tu te mettais à chanter, vidant tout l'air de tes poumons. Et plus le temps passait, plus l'on riait avec toi, reprenant les paroles en chœur. Et tu riais de bon cœur, presque heureux.
Sous ce parapluie rouge de l'amour, tu m'as rejoins un jour de beau temps. Sous ce parapluie bleu de l'amour, tu m'as souris de toutes tes dents. Sous ce parapluie vert de l'amour, tu m'as pris dans tes bras, tendrement. Sous ce parapluie rose de l'amour, tu me l'as fait lâcher au premier coup de vent. Sous ce ciel gris de la vie, tu m'as appris l'amour.
Je voyais pourtant cette tristesse qui ne te quittait pas. Dans tes yeux, trop brillants. Je voulais savoir pourquoi. Mais surtout, je voulais que tu te mettes à chanter une autre histoire, une histoire avec une fin heureuse
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| | ( #) Sujet: Re: writing sucks Dim 19 Nov - 12:16 |
Histoires en cours. Sunny.- Spoiler:
Prologue. - Spoiler:
Mais tu sais quoi ? Je sais que la vie n'est jamais vraiment sympa avec nous. Elle nous fera toujours un coup de pute, comme elle sait très bien le faire. Tu es d'accord avec moi, je sais que tu es d'accord avec moi. Tu sais que je ne suis pas la plus intégrée, je suis celle qui s'est tout de même fâchée avec tout le monde, tu es bien la seule qui me parles encore, alors qu'elles partent toutes, petit à petit. A toi, elles te parlent encore. Mais entre elles, je n'en suis pas si sûre. Non, ne le nie pas, je sais que c'est vrai. Notre histoire semble complètement perdue. Il est loin le beau jour de nos promesses. Ces promesses d'adolescentes, alors que certaines d’entre nous ne l'étaient plus depuis longtemps. On s'était laissé prendre au jeu. Ça fait rêver. Et qui n'aime pas rêver ici hein ? Qui ? On a toujours été des rêveuses. Moi un peu moins que les autres, toi celle qui rêvait le plus. On était toutes différentes, mais on se ressemblait toutes. Je m'égare. Qu'est-ce que je voulais dire déjà ? Ah oui, mais tu sais quoi ? Au fond, j'ai ce sentiment, ce pressentiment, en moi, qu'un jour....on se reverra. Et non pas, entre écran interposés. Non, en mieux. En vrai. En chair et en os. Toutes vieillis, toutes avec une sacrée histoire derrière nous, je le sens. Mais la. Toutes ensemble, encore une fois. Je te vois, je te devine, très étonnée, a lire ces mots, avec mon écriture. Oui, celle qui a toujours été la plus négative, terre à terre, et pessimiste a propos de notre avenir....J'écris ces mots, je les pense, je les vis. J'y crois. C'est toi qui m'a fait y croire, à force de les répéter, a force des les dire, des étoiles pleins les yeux. Ton rêve est devenu le mien. Et j'espère, de tout mon cœur, qu'il deviendra réalité. On mérite toutes de vivre ça un jour. Cette joie des retrouvailles. Que cela soit autour d'un verre, d'une table, d'un lit, ou d'une tombe...on se retrouvera. Je te le promets. Ça arrivera. J'y crois.
Elle venait de retomber sur ce paquet de lettres. Elle avait lu la dernière qu'elle avait reçue, il y avait quinze ans. Et elle venait de lire ce passage. Écris en tout petit, à la va vite, d'une écriture un peu tremblante. Tremblante d'espoir. Le dernier mot était presque effacé. Quelque chose l'avait fait baver. Un petit rond s'était formé tout autour. Mais le mot restait visible. La personne qui avait écrite cette lettre n'avait même pas essayait de repasser le mot. Elle avait laissé la tâche telle quelle. La lettre n'était pas signée, et la destinatrice se souvint que c'était bien la seule lettre qu'Anna n'avait pas signé, toutes les autres l'étaient. En repliant cette lettre, celle qui se faisait alors à cette époque appelée Juliette, regarda autour d'elle, laissant son regard glisser sur toutes les lettres qui l’entouraient. Il y en avait un petit peu moins d'une centaine. Elles venaient toutes de cinq personnes différentes. Certains noms revenaient plus souvent que d'autres, mais il y avait au moins trente lettre par personnes. Juliette soupira doucement en passant ses deux mains derrière sa tête, resserrant d'un mouvement sec l'élastique autour de ses cheveux. Elle joua un petit temps avec sa queue de cheval, se demandant brièvement depuis combien d'années elle ne s'était pas coupé les cheveux. Un sacré bout de temps. Souriant pour elle-même, elle se demanda soudainement quelles têtes pouvaient bien avoir toutes ses filles, maintenant. Elles n'avaient pas toutes son âge, certaines étaient plus jeunes. Se relevant doucement, faisant craquer les articulations de ses genoux, elle enjamba le paquet de lettres, allant chercher son paquet de clopes dans son manteau. Elle se servit un café, et s'installa à son bureau, commençant, lentement, prenant son temps, à imaginer les différentes vies de ses anciennes amies longues distances, les couchant alors sur le papier. Au fur et à mesure de son écriture, elle se remémora d'autres paroles, d'autres discussions via internet, avec une autre fille, une de celles qui lui avait envoyé le plus de lettres.
Je voudrais bien vous voir, moi, en vrai. Mais pas maintenant, pas dans une semaine ou un mois. Mais dans dix, vingt, trente ans. Tu sais pourquoi ? Pour voir où on en serait, après tout ça. Après toute cette passion qui nous anime et nous a rapprochée les unes des autres. Après ces longues discussions jusque tard le soir. Après tout ces délires qu’on a pus avoir. Après un long silence radio qui, j’en suis sûre, finiras par arriver. On ressemblera à quoi ? Aura-t-on changé ? Oui, sûrement. Mais à quel point ? Et, est-ce que notre amitié resterait possible malgré tout ? Malgré toutes ces années passées, sans rien, sans discussions, sans partage, sans passion, sans nouveaux points communs découverts. On arriverait, à faire abstraction de tout ça et redevenir comme avant ?
Elle se souvint de sa réponse, posant alors son coude sur sa feuille, mâchouillant son stylos plume.
Non. On ne ferait pas abstraction de tout ça. On a jamais fait abstraction de nos différences jusqu’à maintenant. On vit avec. On s’aime toutes pour ça. Alors, pourquoi ce ne serait pas le cas dans dix, vingt, trente ans ? Au fond, les relations restent les même. Du moins, la façon dont on les entretiens. C’est ça, vivre en communauté. C’est faire avec ce qu’on nous présente, et aimer les gens pour ça, pour ce qu’ils sont. Bien sur, on aura toutes changées. Il s’en sera passé des choses depuis, crois-moi. Mais alors, on se les racontera, assises quelque part, peut-être autour d’un verre. Que cela soit à tour de rôle, ou en se coupant la parole à tout bout de champ. On finirait par se raconter nos histoires, omettant certaines choses, comme on le fait déjà maintenant. On ne se dit jamais tout, jamais. Tu le sais bien. C’est le cas maintenant, ce sera sûrement le cas plus tard. On se dit rendez-vous dans dix ans, pour se le prouver.
Elle se souvenait parfaitement de ce genre de discussions, c’était celles qu’elle préférait. Elle avait adoré ces filles pour les discussions qu’elle pouvait avoir avec elles. Leurs points de vue étaient à chaque fois passionnant, et elle se régalait de les lires, un petit sourire aux lèvres dessiné sur le visage, les mains tremblantes d’excitation alors qu’elle leur répondait. Elle avait toujours adoré ce genre de conversations. De vive voix, sa gorge se serré sous l’excitation. Via écrans interposés, cette excitation se transmettait à ses mains. De temps en temps, certaines de ses discussions faisait monter les larmes. Mais elle les ravalait, et faisait de son mieux pour rassurer les âmes en peines qu’elle devinait, derrière son écran. Malgré elle, elle avait toujours agit comment une grande sœur avec elles toutes, même avec celles de son âge. C’était d’ailleurs pour ça, alors qu’elle écrivait les hypothèses de leurs vécus, les larmes étaient montées, l’empêchant de continuer. Elle avait vécu de belles choses avec elles…Et elles lui manquaient.
Je peux pas m’empêcher de nous imaginer, toutes ensemble, plus tard, alors qu’on aura toutes sacrément vieillis, autour d’un verre, oubliant, maris, enfants, boulot, se concentrant plutôt sur l’instant présent, et le futur, qu’on pourrais peut-être reconstruire à partir de la. Je sais que je suis idéaliste. Mais malgré tout, cette idée ne me quitte pas. Je me dis, qu’on arrivera à aller contre le vent, à se battre contre la vie, à arriver à destination, à l’arrivée, au but. Et que ce but la, ce serait de toutes vous retrouver, à nouveau. C’est un rêve qui me poursuit. C’est un beau rêve.
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| | ( #) Sujet: Re: writing sucks Dim 19 Nov - 12:17 | | ( #) Sujet: Re: writing sucks Dim 19 Nov - 12:18 |
Aesthetics (aka liens pinterest d'esthétiques de personnages/histoires qui vivent dans ma tête.) |
| | ( #) Sujet: Re: writing sucks Dim 19 Nov - 16:23 |
(Et du coup après celui là, si vous avez envie de commenter, critiquer ou quoique ce soit, n'hésitez pas o/ C'est avec plaisir que je prendrais toutes critiques, positives comme négatives, elles ne peuvent que m'aider à devenir meilleur o/) |
| | ( #) Sujet: Re: writing sucks |
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