⊱ hundred miles c'est un forum réel asiatiquecity/universitaire basé à Séoul — une réponse par mois minimum — Avatars occidentaux bienvenus ! — Taille des avatars 200*320px — Une semaine pour finir sa présentation — Pas de prise de tête, rien que du love. That's all folks ٩(^ᴗ^)۶
La journée avait bien commencé. Jian avait répondu la veille à une annonce sur la vente d’un violoncelle d’occasion, une trop bonne affaire pour la laisser passer, et elle avait réussi à emprunter sa voiture à un de ses camarades en échange de notes de cours qu’il avait manqué la semaine passée. Il s’en servait peu de toute façon, et la jeune femme était bonne conductrice. Le trajet, une cinquantaine de kilomètres hors de la capitale du pays du matin calme, s’était bien passé, et la météo qui annonçait pourtant des averses brutales s’était montré clémente. Mais les bonnes nouvelles s’étaient arrêtées là. L’annonce était une arnaque, et la jeune femme était incertaine de si les remarques violentes qu’il lui avait lancées était dû à son accent, ou à son refus de prendre la contrebasse en très mauvais état, et honnêtement, elle préférait ne pas le savoir. Sa décision de prendre un trajet plus panoramique sur le chemin du retour afin d’au moins profiter un peu de cette excursion. Une demie heure plus tard cependant, la voiture s’immobilisait sur le côté d’une route peu empruntée.
Un rapide examen des voyants lumineux, et de sous le capot révèle un problème moins compliqué que le cruel manque de matériel pour le régler. Un soupir de frustration s’échappa des lèvres de Jian sans qu’elle puisse le retenir. Devant elle, éparpillés sur le siège passager, le contenu de son sac à dos, qui, malgré sa diversité, se révélait inutile. Arrêtée sur le bas-côté, ses warnings clignotants, et le triangle de signalisation posé précisément 30 mètres derrière le véhicule, Jian était impuissante.
Jian soupira de nouveau, le ciel s’assombrissait les averses prévues ce matin, et l’écran noir de son téléphone ne lui laissait que peu d’option. Elle savait de la carte qu’elle avait consulté lorsqu’elle s’était décidée sur le trajet à suivre, qu’un village se trouvait à moins d’une dizaine de kilomètre en suivant la route, et si la chance lui souriait, mais elle ne préférait pas s’y fier au vu du reste de sa journée, peut être des maisons isolées à qui elle pourrait demander, si ce n'est de l’aide, au moins l’opportunité de téléphoner. Mais elle n’arriverait nulle part avant la pluie.
Je tenant un nouveau soupire, frustrée de sa frustration, Jian rangea ses affaires dans son sac à dos. Elle s’appétait à partir, quand une voiture s’arrêta à côté d’elle.
le printemps a commencé à ajouter ses différentes touches de couleur au décor qui défile à travers ta vitre. tu tapotes doucement ton doigt contre le cuir de ton volant, suivant le rythme pop qui sort de la radio. la route est paisible, alors que tu as entamé ta route pour aller chercher des pièces particulières et essentielles qui ne se trouvent qu'à ce garage où tu te rends, d'où cette petite escapade à l'extérieur de séoul. mission pour laquelle tu t'es portée volontaire, ayant un peu de temps libre pour pouvoir faire ce petit voyage et dans l'espoir que cela allège un peu l'emploi du temps de lee, qui t'a donné cette tâche avec une confiance aveugle.
le paysage qui t'entoure semble rester le même, dès que tu as quitté la capitale, la nature est devenue beaucoup plus abondante, plus les kilomètres ont passé, et la route tracée devant toi semble tout aussi infinie qu'il y a quelques temps avant. rien n'attrape l'attention de tes noisettes, jusqu'à ce qu'au loin, de petites lumières orangées clignotent de manière harmonieuse et suivant le rythme d'un métronome. tu ralentis alors ton allure, bien que tu continues de t'approcher de ces lumières et tu arrives presque à hauteur d'un véhicule garé sur le bas côté, le capot visiblement ouvert. il ne te faut que quelques secondes pour comprendre, que la personne qui s'éloigne du véhicule est visiblement dans le pétrin. et ton âme d'apprentie mécanicienne ne peut dévier de son devoir d'aider les moteurs en difficulté et tu finis par t'arrêter à côté de la demoiselle qui s'était mise en route. tu baisses alors ta vitre pour l'interpeller. « besoin d'aide peut-être ? » une demi-lune assurée mais tout aussi amicale, tu n'attends pas vraiment de réponse et tu refermes aussitôt ta vitre. tu viens te garer également sur le bas côté, justement devant la voiture aux warnings déclenchés. et tu finis par sortir tranquillement pour venir à la rencontre de celle que tu viens tout juste d'interpeller, tout en t'attachant les cheveux, pour ne pas les avoir dans les yeux si tu venais à devoir examiner en détail son moteur.
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Wei Jian
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(#) Sujet: Re: Roadside • Nan Yuni Dim 22 Déc - 17:46
« Oui, avec plaisir. » répondit Jian d’un ton neutre, laissant à peine paraitre la vague de soulagement qui l’avait envahi face de ce visage amical de l’autre côté de la vitre. Elle aurait pu le faire. Une marche de plusieurs kilomètres n’était pas quelque chose qui effrayait la jeune femme, même si elle préférait y être préparée, et le kaway plié dans son sac à dos n’aurait été qu’une mince protection face aux éléments annoncés par la météo. Mais Jian était épuisée. L’annonce frauduleuse, l’échange acide et agressif l’avaient vidée, et mise à fleur de peau. Cette ridicule panne semblait être la chose de trop, et maintenant qu’une solution semblait être à portée de main, Jian se laissa s’avouer qu’elle n’avait qu’une seule envie : rentrer se blottir dans un confortable fauteuil avec une tasse de thé chaud.
Elle prit une profonde inspiration, profitant des quelques instants qu’elle avait pour se calmer, avant d’aller à la rencontre de sa bienfaitrice. Consciente de son naturel froid, Jian essaya de son mieux de retourner le ton amical que la jeune femme avait utilisé plus tôt, tout en essayant de ne pas être trop complexée par son accent, sur lequel on l'avait déjà largement assez insisté pour la journée : « Merci de vous être arrêtée. Je suis Wei Jian. »
Le capot du moteur ouvert à nouveau pour que les deux femmes se penchent sur le problème. Bien plus à l’aise avec cette partie pratique qu’avec le reste des échanges, Jian reprit la parole : « Mes indicateurs lumineux indiquaient un problème de carburateur. Je n’ai pas les outils pour examiner l’intérieur, mais mon hypothèse est que le papillon est grippé. Qu’en penses-tu ? » Plongée dans ses réflexions, le passage du « vous » au « tu » s’était fait sans que Jian s’en aperçoive, trop occupée à réfléchir aux autres possibilités maintenant qu’elle avait quelqu’un avec qui résoudre ce problème.
bien que le soulagement ne se montre pas autant qu'on pourrait le croire sur le visage de celle qui se retrouve en panne mais ta proposition d'aide semble néanmoins être accueillie avec plaisir. sortie de ton véhicule et les cheveux attachés en un chignon, te voilà en face de la demoiselle en question. elle se présente d'un ton plus amical que son précédent échange et une demi-lune se glisse sur tes lèvres alors que tu reconnais cet accent plutôt familier. « pas de soucis, je serais une très mauvaise mécanicienne sinon. » un ton léger souligne tes mots, il est vrai que si les autres membres du seven of wheels, t'avais vu tracer ta route en la laissant dans son pétrin, tu aurais été sûrement désavouée et particulièrement de la part de celui qui t'a pris sous son aile. et puis de toute façon, ce n'est vraiment pas ton genre de laisser quelqu'un galérer de la sorte, surtout quand tu as connu toi-même ton lot de galères tout le long de ta vie.
« moi c'est nan yuni. pas la peine de me vouvoyer, on doit pas avoir beaucoup d'âge d'écart. » cela faisait bien longtemps que tu n'avais pas utilisé ta langue d'origine depuis que tu as décidé de prendre la nationalité coréenne, il faut dire qu'elle n'apportait pas beaucoup de souvenirs heureux mais là c'était différent, comme une toile encore vierge. assez surprise aussi que tu n'aies pas perdu ton aisance avec cette langue, il faut croire que c'est comme le vélo, bien ancrée en toi, tu ne la perds jamais vraiment. « tu viens d'où ? » tu continues la conversation de façon naturelle, histoire que vous ne vous retrouviez pas ans le silence complet et que cela ne déclenche un quelconque malaise pour l'une comme l'autre, le temps que vous arriviez au niveau de la star du moment, sa voiture. d'ailleurs sacré hasard que vous vous tombiez dessus, vous deux, toi d'origine taïwanaise et elle, possiblement d'origine chinoise au milieu de nulle part.
devant la bête au capot ouvert, tu te mets immédiatement au travail, sortant ta lampe de ta pochette à outils pour y voir plus clair dans tout ce squelette noirâtre alors que tu zieutes quelques secondes les indicateurs qui se sont déclenchés sur le tableau de bord. tu commences ton inspection du moteur avec ta lampe mais jian interrompt le silence et ton regard se repose sur elle de nouveau. hypothèse donnée, claire et précise. une expression impressionnée peut se lire sur ton visage, il faut dire qu'à part les gens du milieu de la mécanique, peu de gens arrivent à des conclusions aussi rapides en un simple coup d'œil et pourtant, elle est totalement valide. cependant, toi, en y voyant plus clair et ayant les outils adéquats pour pousser ton analyse, tu arrives à comprendre la cause derrière ce dysfonctionnement du boîtier papillon. « wow, tu as pu déduire ça seulement en quelques coups d'œil ? tu es dans quel milieu ? » la curiosité piquée, particulièrement quand cela concerne ta passion et encore plus, quand c'est une femme également avec qui tu la partages, car elles se font rares dans ton entourage. « bah bravo, c'est la bonne réponse. le clapet du boîtier papillon s'est bloqué, de ce que j'ai pu voir c'est sûrement parce que le filtre à air s'est encrassé et du coup l'injection de carburant et d'air n'est plus bon. ce n'est rien de grave en soit enfin, il faut juste désencrasser le filtre ainsi que le clapet pour qu'il s'ouvre et ferme correctement. mais pas d'inquiétude, je devrais pouvoir le faire. » la mission est donc limpide, un petit nettoyage s'impose. tu poses ta pochette à terre pour sortir méthodiquement tous les outils nécessaires à l'opération mais d'abord tu n'oublies pas d'enfiler tes gants et voilà tu es maintenant prête, il n'y a plus qu'à dévisser le filtre.
* les dialogues en gras uniquement sont en mandarin.
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Wei Jian
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Malgré la très grande internationalité des étudiants de SNU, qui proposaient une grande partie de ses formations totalement ou partiellement en anglais à partir d’un certain niveau, Jian n’était pas proche de beaucoup d’élèves de son pays d’origine. Ces derniers étaient en général en échanges sur des périodes plus courtes, et la jeune femme -au-delà de ses aptitudes on ne peut plus réduite sur le plan interaction humaine- avait également volontairement cherché à limiter ses échanges avec les locuteurs de sa langue maternelle – à l’exception de ses proches lors de leurs échanges téléphoniques - afin de pouvoir progresser en coréen. Mais aujourd’hui, les sonorités familières du mandarin donnaient à Jian l’impression d’une caresse sur son âme, comme un signe du hasard pour lui redonner du courage après cette journée difficile.
« De Nankin, dans la province de Jiangsu. répondit la jeune femme en replaçant une mèche derrière son oreille. Et toi, Taiwan ? » Les sonorités distinctives de l’évolution en parallèle d’une même langue étaient particulièrement révélatrices des origines de la nouvelle venue. Jian se retient de se lancer dans une discussion plus approfondie sur les différences avec le mandarin continental. Le moteur sous ses yeux la rappela à la réalité.
Le compliment emplit Jian d’un mélange de gêne et de fierté, en particulier venant d’une mécanicienne. Elle passa une main dans ses cheveux pour essayer de dissimuler son malaise, se rappelant un peu tard que ses mains étaient sales. Ravalant un soupir, elle expliqua avec une légère grimace : « J’ai une formation d’ingénieur. Plutôt en aérospatiale, mais les mécanismes sont sensiblement les mêmes. » Captivée par les explications de Yuni, la jeune femme suivit des yeux le trajet décrit, ajoutant des notes au schéma mental qu’elle avait en tête. Ce problème était fréquent, et était l’une des principales raisons pour lesquelles les carburateurs avaient évolué vers un modèle de vaporisation plus robuste, diminuant ainsi les pannes. Cependant, hors du laboratoire et à cette échelle, Jian était plus au fait sur la théorie que sur la pratique. Un souci auquel elle voudrait palier, mais elle n’avait pour le moment ni le budget, ni la place d’expérimenter sur une voiture. Curieuse, et investie, une question s’échappa de ses lèvres : « Mis à part un entretien régulier du filtre, que conseils tu pour éviter ce genre de problème ? »
La regardant se mettre au travail, Jian se recula afin de ne pas déranger la professionnelle au travail, et de poser le sac à dos dont elle s’était chargée pour sa randonnée désespérée. Naturellement fascinée par l’aisance et la fluidité de la mécanicienne, Jian fixa d’un air absent sa sauveuse au travail. Entièrement concentrée sur la procédure en cours, un silence paisible enveloppa les deux femmes, brisé seulement par la mélodie des actions de Yuni sur le moteur.
« Merci beaucoup. reprit Jian après un moment. Profitant d’un moment qui lui semblait propice elle laissa sa curiosité prendre les devants, sans vouloir être indiscrète, depuis combien de temps es-tu mécanicienne ? Ce n’est généralement pas un domaine très ouvert. » Tout comme le sien, dans lequel la jeune femme avait vu la proportion de femme diminuer, jusqu’à faire aujourd’hui parti des sept femmes travaillant dans le département sur une quarantaine au totale.