La fausse bonne idée de se dévouer pour aller promener les quelques (trop gros) chiens du refuge dans lequel il est bénévole certains week-ends, Kiro toujours prêt à rendre service aux autres, encore plus quand il s’agit des animaux, qu’il chérit énormément. Habituellement, il fait partie de ceux qui restent sur place, à préférer les nourrir et leur faire leur éducation, Kiro à qui on voue une confiance qui s’est forgée au fil des années passées ici, aimant tant l’endroit qu’il a lui-même décidé d’adopter un chat pour sa mamie, il y a quelques mois. Il s’est donc retrouvé à lever la main, seul au monde, à la réunion de la matinée au milieu de tous ses collègues, proposant de sa personne pour s’occuper des larges boules de poils. L’envie de les faire passer par l’université, l’endroit où il demeure la plupart du temps, lui et les laisses désespérément accrochées au guidon : Kiro à la merveilleuse idée d’avoir voulu prendre son vélo pour la promenade, s’imaginant sur la selle et se faisant miraculeusement tirer par les animaux. Kiro trop naïf, pensant joyeusement que tout se déroulerait sans la moindre petite péripétie, garçon bien sûr de son plan, ne se doutant pas que les chiens seraient aussi vigoureux, à crier dans les pentes et à vainement tenter de les freiner dans leur course effrénée. AHHHHHH STOP VOUS ALLEZ TROP VITE !!!! Qu’il lance en hurlant alors qu’il sent son fidèle destrier ne plus réussir à tenir la cadence, roue avant qui tremble et qui divague, tandis que les chiens n’écoutent pas ses ordres et continuent à galoper droit devant eux. Vélo se rebelle lui aussi, à vriller dans l’herbe, Kiro se retrouvant la tête la première sur la pelouse, figure joliment décorée de terre. Il n’a pas le temps de se relever qu’il voit les molosses partir à toute vitesse malgré ses supplications lancées dans l’air, n’ayant pas le temps de redresser son vélo, qu’il laisse derrière lui. Kiro préfère rattraper les chiens tant qu’ils sont encore dans son champ de vision, la peur qu’il leur arrive quelque chose dominant sur le reste de ses sentiments. REVENEEEEEEEZ ! Il court comme il le peut, à se dire qu’il a de la chance d’être sportif, à réussir à tenir pendant quelques minutes la cadence, adrénaline qui le pousse à oublier la fatigue. Mais sa respiration saccadée l’empêche de continuer son chemin, gamin à bout de souffle, posant ses mains sur ses jambes pour tenter de calmer son corps, tournant la tête en direction d’un garçon qui l’observe, à un mètre de lui. Peux……. Pas……….. parler……………….. respirer…………….. d’abord………. ! Kiro toujours dans la même position, comique de situation, transpiration perlant son front, terre mouillée ornant encore son faciès enfantin.