ash n’arrête pas d’y penser. il n’avait pas assez bu pour oublier - malheureusement. il aurait préféré prétexter un trou béant dans sa mémoire, qui l’obligerait à gratter encore et encore la surface de ses pensées, mais non.

il s’en veut. il n’a jamais osé auparavant en parler, parce qu’évidemment, il avait peur de briser l’équilibre de leur relation. mais leur relation n’a jamais été sur un équilibre précaire, au contraire. il a toujours cru en lui, en eux. en l’idée qu’ils puissent rebondir, quoi qu’il arrive. c’est son meilleur ami, après tout. il n’y a jamais eu de grandes disputes, de longs moments d’absence. même quand minzhe est parti en chine, il s’était senti obligé de lui envoyer des messages. ça ne sert à rien de ressasser sans cesse, il sait très bien que minzhe l’évite depuis leur dernière soirée. il ne croit pas une seule seconde aux excuses qu’il peut sortir, sur sa mère qui le contrôlerait plus que d’habitude. il veut mettre les choses à plat, et il n’y a pas trente-six solutions.

ash est entré discrètement, pose maintenant ces deux cups de ramens sur la table de l’épicerie, ainsi qu’un kimbap et du sprite. pas d’alcool ce soir. il ne s’est pas encore juré d’en finir avec l’alcool, parce qu’il sait que ce n’est pas ça le problème. le problème, c’est lui. il le voit très bien à la surprise sur le visage de son meilleur ami. « for you and me. i know you finish in like, ten minutes. i’ll be waiting over there. » les chaises en plastiques dehors sont bien vides, cependant il préfère rester à l’intérieur, même s’il ne fait pas encore trop froid à Seoul. il part après cinq minutes pour chauffer les ramens choisi, quelque chose d’épicé pour lui, et le préféré de minzhe. il n’a pas eu besoin de réfléchir en faisant son choix. c’était bien la première fois depuis quelques jours qu’il ne réfléchissait pas. l’eau bout tranquillement, il referme le couvercle et repart s’assoir juste à temps, car son ami le rejoint, sans son tablier cette fois. « hi » fait-il proprement cette fois. « i’m sorry i didn’t warn you but i knew you’d find a way to change your shift if i did » sourire en coin pour l’embêter, essayer de réinstaurer leur routine habituelle, ne pas être sûr si ça fonctionne ou non.

depuis la soirée chez ash, minzhe n'arrive plus à rien. il est partie de façon si précipité qu'il n'ose plus pointer le bout de son nez hors de son appartement. trop terrifié à l'idée de se retrouver devant lui, qu'il voit à son regard immédiatement ce qui se passe. honte qu'il découvre son secret, les émotions sont sans dessus dessous depuis ce moment. et minzhe ne sait pas gérer, alors il se cache. à ne sortir que lorsqu'il en est forcé, il invente les raisons les plus aléatoires pour échapper à asher, pose le blâme sur sa mère alors qu'il l'évite aussi. à ce point, il doit savoir que les raisons ne sont que des mensonges, mais il est plongé dans la panique et ne sait plus quoi faire. lui faire face résultera à expliquer pourquoi il ment alors il préfère se cacher jusqu'à ce qu'il se retrouve dans une situation impossible.

pour les autres, sa réaction a dû être insensé. mais pour minzhe, ce n'était pas la confession qui a dérangé, mais le sens de la phrase. au passé. ça le hante. plus il y pense, plus son coeur se serre. déçu, blessé, les émotions sont sans dessus dessous. il ne sait plus quoi en penser et l'éviter reste la meilleure des idées. indéfiniment ? peut-être. la frustration remonte à la surface d'être aussi con, d'avoir pu avoir rien qu'une fraction d'espoir. les années ont passées alors qu'il, minzhe, est resté dans son coin, le coeur battant pour quelque chose qui n'aura jamais lieu d'être. à espérer si fort, que quelque chose se passe. les scénarios pleins la tête, fragmenté tout comme ses espérances et son myocarde désormais inerte.

vide. c'est ce qu'il veut, minzhe. avoir la tête vide, ne pas avoir à penser, ne pas avoir à faire face à ses problèmes, à ses sentiments qui ne le quitte pas. tel un robot, il s'est mis à la tâche, les yeux inexpressifs. en soi, ce n'est pas inhabituel pour lui, mais c'est différent, cette fois-ci. alors qu'il travaille, il n'a plus l'étincelle à l'iris, il n'attend plus que les quinze prochaines passent, qu'il puisse quitter son boulot. lorsqu'il entend la porte s'ouvrir, il ne relève pas les yeux. trop préoccupé, l'erreur qui coûtera cher, lorsqu'il réalise quelques minutes plus tard, que c'est lui. ses yeux s'écarquillent et il se fige un instant, sans parvenir à arrêter sa réaction avant qu'il ne soit trop tard.

en temps normal, minzhe serait plus qu'heureux de le voir. cette fois-ci, il panique. il est captif dans son propre lieu de travail, incapable de s'échapper même s'il le voudrait. ce n'est que le bip des articles qui brise le silence après les paroles d'asher, minzhe n'parvenant pas à sortir un mot de sa gorge. il hoche la tête et le regarde partir avant de laisser la panique transparaître sur son visage, lorsqu'il n'est plus en vue. it's fine, it's fine, it's fine. il comtemple envoyer un message à kiro, le fait, même. à supplier qu'il vienne à son aide, même s'il ne peut rien faire. encore une fois, il se sent con, minzhe. parce que le palpitant cogne si fort depuis qu'asher est apparu devant lui. il vrille pour lui, malgré tout.

comme si les déceptions n'étaient pas assez, il n'arrivait pas à oublier, ces sentiments à la con. il veut se cacher, mais les minutes lui échappe et avant même qu'il puisse le réaliser, l'heure de la fermeture est à portée de main. il est d'une lenteur impossible, les pieds se traînant au sol jusqu'à la porte pour insérer la clé à l'intérieur et fermer les lumières extérieurs. du coin de l'oeil, il le voit et il s'acharne à ne pas réagir d'une façon à absolument perdre son travail, qu'il aime bien malgré tout. il ne manque plus qu'à retirer son tablier, le ranger derrière et se diriger vers ash.

il s'avance dans l'allée, le voit qui se dirige vers le comptoir muni des ramens et soupire. c'est de sa faute qu'il en soit à ce moment, minzhe. si seulement il ne s'était pas attaché, en serait-il là ? non. on dit que le coeur a ses raisons, mais l'artiste déteste cette phrase. il y avait une raison à s'éprendre de son meilleur ami ? des années à le voir avec d'autres, la jalousie qui le submergeait à chaque fois alors qu'il prétendait ne rien y penser. les mensonges accumulés, alors qu'il se rassurait que ça ne l'affectait pas, des mensonges à soi-même, toujours. il contemple sur le moment de tout avouer. ça serait facile, n'est-ce pas. de se vider le coeur et de complètement ruiner leur amitié, mais il est trop lâche, minzhe.

à préférer ne rien dire, garder le silence, continuer de prétendre et essayer de le convaincre que sa réaction était toute à fait normale. qu'il y avait réellement quelque chose avec sa mère, qu'il n'a vraiment eu aucun moment pour lui. et se convaincre qu'il ne l'aime pas, que ce n'est que des bêtises. il a été si en détresse à le voir qu'il n'a pas fait attention aux ramens choisis. mais lorsqu'il arrive près de lui, il réalise que ça n'aide pas à sa cause, d'y voir ses ramens préférés. carbonara, parce que la sauce aidait à couper les épices. parce qu'il ne supporte pas tant l'épicé, minzhe. il a presque peur d'y toucher et de découvrir qu'ash n'a pas oublié qu'il n'ajoutait que la moitié du sachet à même l'eau, pour diluer le goût.

par pitié, qu'il se dit. il pose à peine son regard sur lui avant de souffler un hi et de s'installer à ses côtés. dire la vérité ou dissimuler ses conneries sous une autre couche d'excuses ? est-ce que ça en vaut la peine, après tout, il sait. il sait que c'est faux. continuer n'est qu'une autre façon d'empirer les choses, asher le connaît trop, minzhe. il se pince les lèvres ensembles avant d'hausser les épaules. hm, sure. qu'on le laisse en paix, qu'il puisse vivre dans son monde de son coeur brisé. it's fine, parce que ça l'est toujours. c'est minzhe, après tout. tout est toujours fine, même lorsque ça ne l'est pas.

il se rend compte que c’est vraiment sérieux au moment où minzhe lui dit tout simplement que ça va. il ne sourit pas, ne le regarde pas. c’est écrit sur son visage, que rien ne va dans le bon sens. qu’il aurait préféré qu’ash ne se pointe pas ce soir, qu’ils continuent de s’éviter indéfiniment. jusqu’à quand ? sa gorge se sert.

il n’a pas l’habitude de prendre tout trop sérieusement. il a pris ce job de bartender, parce qu’il savait que ce n’était pas pour toute la vie, et coucher avec certains de ses clients, ça fait partie du background, il s’en fout. peut-être parce que ses études de droit, ils les prenaient trop sérieusement. à finir avec le stage parfait, que tout le monde voulait, qui l’a brisé. mais quelqu’un est resté dans ce déluge, et il se trouve à côté de lui. ses autres amitiés, il sait toujours que les gens vont et viennent. c’est comme ça, ça ne change pas. et si on va plus loin, son père, par exemple. s’il commençait à prendre trop sérieusement ses promesses, il n’en aurait que le coeur un peu trop brisé à chaque fois. c’est plus simple de se détacher de ce qui compte, on peut continuer à vivre plus facilement.

oui, il lui a dit qu’il avait eu des sentiments. au passé. il n’allait pas lui dire que parfois quand il le regarde, il espère avoir un peu plus d’attention, mais rien ne vient jamais. il ne rajoutera certainement pas que s’il enchaîne les relations mouchoirs, c’est parce qu’il n’arrive pas à trouver quelqu’un qui le comprenne comme lui le comprends. ash s’est habitué à enfouir ses sentiments, à les ignorer, et à prendre ses rares moments de lucidité comme de la folie.

et tout ça est bien fou et n’a pas de sens. il prend les baguettes posées sur la table, les sépare et les tends à minzhe par habitude. ce n’est pas que minzhe ne sache pas faire, c’est qu’asher a toujours eu des moments d’affection autrement que par les mots. c’est pour ça qu’il ne se croit pas romantique, parce qu’il a du mal à l’exprimer à haute voix. il fait de belles phrases pour ses cours de droit et ses conclusions de dissertations, mais passe souvent pour l’américain idiot en dehors des sièges de l’université. il n’a rien à prouver à personne. il soupire. pas de fatigue ou de déception, mais de l’effort que ça lui demande déjà de devoir dire tout ce qu’il a à dire « before anything just.. hear me out. i could tell you a million time that i’m sorry, nothing would change. but i am. i know that some people.. » il mordille nerveusement ses lèvres « i lost some friendship because i’m not in the norm. i know that, because they told me so. don’t fall in love with me. just don’t look at me. you disgust me. i’ve become used to that. »  mais il n’a pas besoin de réfléchir pour savoir que minzhe ne le rejetterait pas pour ça, parce qu’il ne l’a jamais fait auparavant. il s’est déjà montré froid avec certaines de ses conquêtes, mais ash a toujours mis ça sur l’idée qu’il était jaloux du temps passé avec quelqu’un d’autre. pas de la vraie jalousie, mais juste une forme de possessivité. il ne s’imagine aucun sentiment à son égard, il a ses idées bien faites. s’il avait des sentiments, s’il pensait seulement à trouver l’amour ailleurs que chez les courbes féminines, il lui en aurait parlé. c’est ce qu’il croit sincèrement. « i’ve been thinking about this over and over again. i’m sorry if i made you that much uncomfortable that you didn’t want to see me again. i just.. i can leave you more space if you want. » mais il ne veut pas le perdre. il ne peut pas le perdre.

il s'efforce à se dire que le coeur a ses raisons, malgré la haine portée à cette phrase. s'il peut se convaincre, peut-être qu'il peut passer à travers ce moment et se retrouver dans son appartement plus rapidement qu'il ne le pense. mais il le sait au moment où il l'approche que les choses n'iront pas comme il le veut, car il n'arrive pas à se cacher sous une carapace, lorsqu'il en vient à ash. il le connaît trop et lui perd simplement toute fonction normal, ce qu'il déteste plus que tout, à ce moment présent. il ne peut que se voiler le visage et prétendre que ça va, son coeur n'y est pas. il ne peut que souffler quelques mots et espérer qu'il ne le pousse pas à révéler ce qu'il pense vraiment.

l'artiste ne peut fuir les problèmes dans lesquels il s'est mis. il a le dos contre le mur, de ses choix qui l'ont menés là. plus qu'il écoute asher parler, plus qu'il se sent sombrer dans l'impossibilité de ses choix. il ne sait quoi faire, il panique. il panique, parce que son meilleur ami assume son incomfort, alors qu'il ne peut être plus loin de la vérité qu'il ne l'est déjà. et le brun ne peut dire la vérité, parce que sa lâcheté est plus forte que le peu de courage qu'il parviendrait à avoir. les paroles tournent dans sa tête, sans qu'il ne laisse un mot sortir de sa bouche.

les baguettes tendues sont dans le bol de ramen et tournent. mélange les nouilles, aggripe les nouilles, mange les nouilles qui sont parfaites, parce qu'asher connaît ses habitudes, un peu trop. et il relève enfin le regard et il pourrait presque fondre, à le voir se méprendre sur les raisons pour laquelle il s'est retiré de tout, de sa présence. don’t fall in love with me. c'est malheureux, n'est-ce pas ? sa gorge se serre encore plus, et c'est étrange. parce que minzhe n'est pas le genre de personne qui laisse les émotions le submerger. même dans ces moments, il a l'habitude de tout réprimer. les larmes ne sont pas un quotidien pour lui et pourtant, il pourrait éclater à tout moment. ce n'est que les paroles enracinées en lui qui l'empêche de se laisser aller.

don’t fall in love with me. des paroles auxquelles minzhe ne peut être plus en désaccord. please, fall in love with me, please share my stupid feelings. voilà les paroles qui tourbillonnent dans sa tête, le coeur naufrage qui s'est accroché à des espérances qui se brise dans l'instant même, encore une fois. il ne sait combien de fois il peut sentir son coeur se briser avant de s'écrouler. c'est dans sa tête, pourtant il a l'impression que son corps tout entier est en douleur. c'est le prix à payer pour une peine d'amour, après tout. c'est d'une violence qu'il n'a jamais ressenti auparavant. et sur le coup, il voudrait se recroqueviller sur soi-même et prétendre que tout va bien.

mais il est là, minzhe. piéger dans une situation sans sortie de secours et il ne sait quoi faire. que dire pour repousser les dires d'asher, pour les nier sans révéler ce qu'il pense réellement ? les mots sont moindres, les mots lui échappent. les mots refusent de monter à la gorge, il ne veut pas perdre cette amitié. s'il perd asher, que deviendra t-il ? il a trop vécu, ces derniers mois. il ne sait pas s'il parviendra à accepter une autre perte. i.. i don't, pense, minzhe. et respire. ne laisse pas la panique prendre le dessus, ce n'est pas le moment, ni le temps. it's fine. parce qu'il ne sait pas quoi dire d'autre. il ne peut répondre franchement et ça le brise. i'm sorry i left like that i didn't mean to make such a mess. i really didn't mean to.. to make you think that way. it's not like that, i don't... it's fine, really. c'est tout ce qu'il peut dire. les yeux ne se posent jamais trop longtemps sur ash et finissent par retrouver le bol de ramen à peine entamé devant lui, le palpitant battant à pleine vitesse. qu'est-ce qu'il ferait pour avoir le courage qu'il n'a pas, minzhe. à jamais voué à être malheureux, vraiment.

i miss you. qu’il ne dit pas; qu’il devrait dire. c’est trop personnel. ce n’est pas tellement parce qu’il pense que c’est un aveu de faiblesse. ça fait peur d’être vulnérable. il n’a pas à avoir peur avec minzhe, et ce dernier doit certainement déjà savoir qu’il lui manque, non ? ça lui tord les boyaux d’imaginer une réalité sans lui. il voudrait lui dire qu’il est prêt à tout faire pour l’avoir à nouveau. il ne sait pas vers qui se tourner quand il a une blague stupide à faire, quand il a un doute.

il a pu avoir pas mal de doutes ces derniers temps. déjà, lorsqu’ils sont allés à cette foire d’art, et qu’il ne pensait pas y trouver un job. il s’est dit qu’il leur enverrait un mail après avoir tout mis au clair avec son meilleur ami. comme si sa vie allait se mettre sur des rails bien organisés et que tout allait partir à l’heure. il y a toujours des retards dans le métro de seoul, il devrait le savoir, mais il aime bien se mentir à lui-même. le monde est toujours plus beau quand il le peint d’arc-en-ciel.

alors ash ne comprends pas pourquoi son ami s’obstine à lui dire ces mêmes mots. it’s fine. si ça l’était vraiment, il rencontrerait ses yeux au lieu de les fuir. il se sent de feu face à l’eau. il y a bien eu ce film de disney récemment, qui voulait nous faire croire que l’eau et le feu peuvent aller ensemble. « it’s not fine. » heureusement qu’il est aussi buté que lui, « if you didn’t mean to make me think that way, then what should i think ? tell me. i just want to make things right » il n’a pas touché à ses ramens, à vrai dire, il n’a plus tellement faim. il voudrait poser sa main sur son bras, mais il sent que ça serait de trop. il ne veut pas en faire trop. « please » qu’il murmure presque. il déteste les grandes scènes, les moments pleins de larmes, il en a horreur. pas qu’il pense qu’un homme ne devrait pas montrer ses émotions, non, sa mère a toujours été claire avec lui et lui a enseigné que tout le monde avait le droit aux sentiments. il n’aime juste pas avoir toute cette attention sur lui, ni l’idée que ça pourrait être faux. mais il n’y a personne ce soir, il n’y a qu’eux. il a le droit à la vérité.

it's fine, qu'il souffle, dans l'espérance que ces mots soient assez pour qu'il le laisse tranquille. parce que la pression monte, anxiété de ne pas parvenir à s'échapper de cette situation. il sait que ce n'est pas assez, que ça ne sera jamais assez. il est comme lui, têtu, à ne jamais lâcher prise. mais il reste convaincu, minzhe, qu'il est incapable de souffler la vérité. c'est trop, c'est trop. il peut se perdre dans la comtemplation de ces ramens qu'il ne touche plus, ça ne changera pas l'insistance d'asher, il le sait. if you want to make things right, stop asking me. nouvelle tentative, voix tremblante, désespérée à fermer le sujet, à passer à autre chose. il se sait capable de se renfermer, minzhe. il se sait capable de rester assis là, sans laisser un mot s'échapper de ses lèvres. parce qu'il est ainsi. just stop. il ne se voit pas révéler la vérité. il n'y arrivera pas. parce qu'il est terrifié, minzhe. il a le coeur au bord des lèvres à l'idée simple de s'ouvrir, la panique s'infiltrant et s'empirant à l'idée d'être forcé à admettre ce secret qu'il garde depuis si longtemps. et lui qui a été élevé dans un environnement si toxique, il ne peut que se sentir faible. la gorge en feu, ces foutues larmes menaçant de s'échapper à tout moment. faible. pathétique. les mots tourbillonnent dans sa tête, preuve du peu de confiance en soi qu'il a, minzhe. self-loathing, tragédie d'une éducation horrifiante donné par une femme terrible.

et s’il refait la même erreur, et qu’il ne sait pas ce que c’est parce que minzhe ne veut pas lui dire ? il hésite. il sent qu’il ne devrait pas insister, laisser les choses telles quelle. et qu’un abcès se crée entre eux qu’il ne pourra jamais crever, il ne le supporterait pas. ça ne serait que repousser la question fatidique, d’éviter de le faire maintenant. il se raisonne, ça ne peut pas être si terrible. c’est juste un mauvais moment à passer. « i can’t » il l’aime de trop pour le laisser s’échapper. les autres, il s’en fout. « it can’t be that bad. » loin de se douter de la vérité. il a l’impression qu’il ne lui fait pas, ou plus, confiance. qu’il y a quelque chose qui se brise lentement entre eux, sans qu’il ne puisse recoller les morceaux. « please, minzhe. you know.. i love you right ? nothing you say can change that »

n'arrivera t-il jamais à s'échapper de son emprise ? malgré la désespération de ses mots, il ne veut pas laisser aller le sujet, rien que pour aujourd'hui. et d'une façon, minzhe n'est pas surpris. c'est ash. il est têtu, il est aussi obstiné que lui. voir même plus que lui, parce que minzhe n'arrive pas à rester impassible à autant de pression. en temps normal, il se serait levé et aurait quitté les lieux, mais il ne pouvait pas. il aurait voulu le dire, que c'était mal, que c'était encore pire qu'il puisse imaginer. il aurait voulu dire que ça allait tout changer, qu'il n'allait pas parvenir à lui faire face après, mais il ne disait rien. i can't, ash. i just can't. il a voulu souffler un it is that bad, mais il ne le fait pas. et il ne réalise pas sa vue qui s'embue, à entendre cette dernière phrase. c'est faux, il le sait. tout changera. il ne veut pas que ça arrive, minzhe. please, just let me go. à le supplier, à vouloir quitter cet endroit, à avoir besoin d'être seul. i'll.. i'll tell you later, please, ash. les derniers mots résonnent encore à l'oreille, le coeur saignant car c'est bien les mots qu'il voudrait entendre, mais la signification est si différente.

il veut le prendre dans ses bras, le rassurer, lui dire d’oublier. tout peut s’oublier. lui dire des mots doux, des mots qui resteraient entre eux. mais il reste bloqué là où il est. paralysé. « you won’t tell me later, we both know that » il le souffle, mais ce n'est pas une reproche. il s’en veut terriblement d’être aussi insistant. il sait que minzhe finira par le fuir à nouveau s’il le laisse s’échapper, et qu’il ne sera jamais prêt à lui dire ce qu’il garde à l’intérieur de lui. ce n’est pas la première fois qu’il ressent ce malaise entre eux, mais c’est un sentiment qu’il ignore la plupart du temps, se disant que c’est dans sa tête. il ne sait plus quoi lui dire, ne sait plus quoi faire. « you’ll feel better if you just tell me » il en est persuadé, « you’re torturing yourself, i don’t know why but it’s not good. please, just trust me » lui qui lui a toujours fait confiance, dans les hauts et les bas. il ne sait plus si c’est réciproque.

il tente et il tente encore de lui faire changer d'idées, pourtant, il continue d'insister. les mots ne rassurent pas, elles sont vides de sens du point de vue de minzhe. pour une fois, une seule fois, il veut se mettre avant les autres, ne pas être forcé à révéler ce secret, qu'il garde depuis (trop) longtemps. même si ça pèse sur le coeur, même si ça serait enfin dit et qu'il n'y aurait plus à s'inquiéter, à réfléchir, à se torturer dans son coin. même si ça change les choses. mais il est terrifié, minzhe. il n'aime pas le changement, pas avec lui, pas avec asher. s'il pouvait retourner dans le passé, il changerait sa réaction. il ignorerait l'impulsion qui l'a poussé à partir, le coeur qui panique et laisserait un faux rire s'échapper. that's so funny, qu'il dirait en prétendant que c'était qu'une anecdote hilarante. pour ne pas se trouver là, le souffle court, à essayer frénétiquement de trouver une solution. il doit faire face à la vérité, mais tourne la tête. à cacher son visage, qu'on ne puisse pas le voir, lui et ses larmes salées, lui et la faiblesse qui l'habite.

il n'a jamais eu l'intention de l'avouer, minzhe. à lui-même, à voix haute, à asher. il a toujours cru que ça allait rester dans un coin de son coeur, de son esprit et que ça allait s'effacer avec le temps. qu'il allait trouver quelqu'un ou que sa mère allait lui présenter l'une des filles au bon parti et qu'il allait l'accepter. qu'il allait enfin connecter avec quelqu'un d'autre, quelqu'un dont sa mère approuve, quelqu'un qui n'est pas du même genre que lui. et il s'est dit qu'il allait regarder à ces moments du passé et réaliser que les sentiments à l'égard d'asher n'était que des sottises, parce qu'il était malheureux et seul, parce que c'était son meilleur ami et qu'il ne savait pas comment faire la différence entre l'amour, le vrai. après tout, il n'a jamais vraiment aimé, minzhe.

et il s'est dit que ça allait arriver un jour, parce qu'il ne pense pas mériter d'être heureux, d'être lui-même. les autres peuvent le faire, les autres peuvent aimer comme ils le veulent, mais c'est pas possible pour lui. et peut-être qu'il est pas seulement terrifié à l'idée que ça brise complètement les choses avec ash, mais peut-être qu'il a peur de mettre un label sur lui-même. parce qu'avouer ce secret à celui qui hante ses pensées, c'est affirmé qu'il est bel et bien ce qu'il n'a jamais voulu, cru, être. il a été élevé dans un environnement où être autre chose qu'hétérosexuel valait la peine d'être renié. et même si minzhe a pu ouvrir les yeux, qu'il a pu se faire ses propres idées et réaliser que ce n'était pas un problème. il s'est toujours dit que c'était pas un problème pour les autres. mais lui ? c'était autre chose. il avait un chemin à poursuivre, une mère à rendre fière. lui, aimer les hommes ? impossible.

pourtant, il se trouve là, dans le moment présent. la tête détournée de son meilleur ami, qui ne fait qu'insister qu'il lui dit ce qui se passe alors qu'il tente de tout son être de l'ignorer. avec son coeur qui cogne trop fort, l'angoisse montant à une vitesse folle et l'envie de fuir, loin. il a envie de lui demander pourquoi il ne peut pas lui faire confiance, rien qu'une fois. il a envie de tout dire et rien dire à la fois. minzhe le sait, il a raison. ce qui serait dit serait dit, mais ça n'enlève pas la frayeur qui glace son sang ou la honte, la culpabilité qu'il a de ce qu'il s'apprête à dire. i.. i.. les mots refusent de s'échapper de sa gorge, il doit s'arrêter, attendre. et attendre encore et encore, jusqu'à ce qu'un there's something wrong with me se fasse entendre à travers sa voix brisée. and i can't change it. a-and i tried but it just won't... les mots sortent, s'entrecoupent de sanglots qu'il peine à dissumuler. go away. pour quelqu'un d'autre, sa réaction pourrait être insensée. pour minzhe, c'est tout ce qu'il connait. la honte, la culpabilité, le sentiment d'être au plus bas. pour lui et lui seul, c'est pas une possibilité. d'être lui, de faire ses propres choix, d'être heureux. you said.. you said that and i just.. got reminded that, that... il ne termine pas sa phrase. les mots sont au bout des lèvres, un simple i fell in love with you, sous-jacent.

tu peux le faire, qu’il se retient de dire, quand minzhe commence à parler mais s’arrête. il a été déjà assez pressant comme ça. et finalement, il parle. ash sent sa gorge qui se serre un peu plus, comme si c’était lui qu’on forçait à avoir cette discussion. il se sent terriblement coupable de l’avoir forcé, encore plus en entendant ses mots, ses sanglots. ash ne comprend pas tout, mais il comprend un peu. il voudrait le prendre dans ses bras, mais se demande si ça serait de trop, et si minzhe l’accepterait, alors il finit par prendre sa main dans la sienne après avoir trop débattu intérieurement.

il se rappelle la peur qu’il avait quand il avait voulu annoncer à tout le monde sa bisexualité. sa mère l’avait mieux pris que ses grand-parents, qui était réellement inquiets à l’idée de ne pas avoir de petits-enfants, ou même juste inquiet de ce que pouvaient dire ceux qui les connaissaient. ash, du haut de ses 15 ans, avait tonné que leur mère était déjà divorcée alors le quartier devait déjà bien jaser sur eux, et surtout : ils vivent pour eux et pas pour les autres. sa mère l’avait regardé fièrement, sa grand-mère a soupiré. il n’avait voulu laisser le choix à personne , il fallait l’accepter en entier, ou ne pas l’accepter du tout.

et il avait été encore plus inquiet quand il avait fallu en parler à ses amis. parce qu’encore, sa mère, il se doutait qu’elle allait le vouloir encore dans sa vie. elle avait toujours été du genre à laisser sous-entendre qu’il pouvait faire ce qu’il voulait. mais minzhe, lui qui venait d’une bonne famille, de gens bien élevés, qui suivent les traditions… il ne voulait déjà pas le perdre à l’époque. de sa main libre, il se permet d’essayer d’effacer les larmes qui teinte les joues humides de son ami. « it’s okay » cela lui vient naturellement. non, il n’a pas compris les mots sous-jacents que minzhe ne dit pas. « i’m so proud of you, min. for me, there’s nothing wrong with you » c’était évident qu’il allait lui dire, mais il le faut. il serait prêt à lui rappeler autant de fois qu’il faut. « what did you got reminded of ? » il l’encourage une dernière fois.

son monde est à l'envers, secret inavoué à son meilleur ami finalement entendu, il veut croire qu'il va se sentir mieux, mais il ne sait pas, minzhe. sur le coup, l'angoisse et les regrets ne font qu'amplifier ces émotions négatives, vagues de déception maintenant qu'il s'est entendu le dire, réellement. avec ses peurs et ses craintes, ça ne peut plus être ignoré. il pense à ce qu'on lui a dit, aux paroles de sa mère, à jamais brûlé à l'esprit et il veut retourner dans le passé, avant qu'il ne puisse l'avouer. c'est facile de dire que pour lui, rien est anormal. mais pour minzhe, il a l'impression que c'est la fin du monde. après tout, il ne suffirait que sa mère l'apprenne et il est jeté de sa famille. il est adamant sur ce résultat. c'est l'une des choses qui est certain, il n'y a aucun doute pour lui. it's not, qu'il souffle. in my life, it's not normal. i can't… be. lorsque ash s'est emparé de sa main, il s'est retenu de le retirer. comme s'il ne supportait pas qu'il le touche. ou plutôt, il se sentait coupable. il n'arrive toujours pas à jeter un regard vers lui, fautif de ces sentiments qui brûlent en lui, à se dire que s'il lui disait, s'il se confessait, ça allait tout changer. the unfairness, qu'il murmure. rappel qu'avec asher, faut dire les choses comme elles le sont. qu'il n'a pas compris. pour une fois, il peut se reprendre, minzhe. garder son secret le plus lourd pour le révéler une autre journée, ou jamais. how i could never just… be whatever i'd like to be. or like whoever i want. sa voix est presque inaudible, à la fin de sa phrase. it doesn't matter, for me. feelings aren't important. rien n'importe, dans sa vie. il ne peut choisir ce qu'il veut faire. même ses études, où il vit, ce qu'il aime. tout est dicté. ça change quoi, qu'il aime ash ? rien ne peut rien y faire. il a un chemin déjà tracé, minzhe. ses sentiments ne seront jamais pris en compte.

« you’re so used to your life… » il ne comprends pas pourquoi il s’enferme dans cette prison qui ne le rend pas heureux. est-ce l’attachement qu’il peut avoir pour sa mère, malgré tout ? il ne pense pas que c’est uniquement le matériel qui l’intéresse. à moins que ça ne soit l’habitude, la peur du changement. il n’arrive pas à comprendre, bien qu’il ait beau renverser ces pensées dans tous les sens. il est tellement bloqué dans ses idées reçues qu’il n’est pas prêt à entendre ash lui dire qu’il peut exister un autre chemin. un chemin qu’il n’aurait jamais pensé prendre, qui le rendrait heureux. il ne veut que son bonheur, et ça le brise un peu plus chaque jour de le voir si fixé sur le fait qu’il n’aurait pas le droit comme tout le monde de profiter de la vie. il ne lui demanderait pas de changer tout autour de lui, il sait qu’il ne le fera pas. mais petit à petit, à force de répéter cette idée folle qu’il aurait droit lui aussi à faire ses propres choix, il finira par y croire. il en est convaincu. « don’t say that. feelings are important. this is what makes us alive. » et si minzhe sautait, il sauterait aussi pour le rattraper « i know you won’t believe me. i know that. you will tell me it’s useless, it won’t change anything. i know you’re not ready for change, i know that’s hard. i feel like i know a lot » il sourit, amusé, pour la première fois de la soirée certainement. il y a le marécage de ses sentiments dans lequel il s’embourbe, il y a cette fureur de vivre qui l’anime. s’il brille assez fort, peut-être que minzhe sera touché par sa lumière « maybe that’s because i’m older and wiser. » il penche la tête, à la recherche de son regard, « but i don’t know how really hard it must have been for you, i can only imagine. you said that feelings aren’t important, then what is important for you ? »

il ne connait que ça. il a beau être contrôlé, il est encore plus terrifié à l'idée de tout perdre. il ne déteste pas sa mère, malgré les choix qu'elle a fait pour l'élever. il ne se voit tout simplement pas aller à l'encontre de ce qu'elle veut pour lui. comment le faire, lorsqu'elle a tout préparé, avant même sa naissance ? il est tout ce qu'elle a. il sait, minzhe, être un remplacement pour son frère aîné, parce qu'il est partie trop tôt, parce qu'il n'a pas voulu suivre le cheminement qu'on a voulu pour lui. il a grandi, minzhe, en pensant tout devoir à sa mère. il a peur de tenter d'aller de son propre côté et de tout perdre. et s'il fait ce qu'il veut, elle est déçue. il ne supporte pas l'idée. au détriment de sa propre vie, il la laisse contrôler ce qu'il doit faire. c'est sa mère, elle comprend mieux le monde et ce qui est bien pour lui, non ? peu importe, il ne peut rien y changer. malgré les malheurs et les rêves à jamais gardé dans le fond de son coeur, rien ne changera. il ne dit rien. la première phrase a beau être vrai, on a jamais vraiment considéré ce qu'il a pu penser. ses études en arts ont été la seule exception, que grâce à l'excellence de ses notes. et puis il hausse des épaules. qu'est-ce qui est important ? sa liberté est importante, mais il ne peut l'avoir. asher est important, encore plus qu'il puisse le comprendre. il se sent pathétique rien que d'y penser, minzhe. son identité est importante, mais lui-même ne sait pas ce qu'il est. il rejette ses émotions, ce qu'il peut ressentir. à se dire que s'il ne dit que ce n'est pas important, il peut se distancer de ce qu'il pense. il maintient son regard un petit moment avant de détourner de nouveau les yeux. i don't know.. i guess.. art..? and you.

il lui dit avec simplicité une réponse qu’il n’attendait pas. ça le retourne a l’intérieur, complètement. il ne sait plus où se trouve le nord du sud, ça le percute - camion, autoroute, pleins phares. il a toujours pensé passer après les autres. après tout, lui-même enchaîne les relations, à se dire que tout est éphémère. et ça lui amène d’autres pensées, qu’il se déteste d’avoir. pourquoi est-ce qu’entre eux, ça n’aurait pas marché ? déjà, il y a la famille entière de minzhe. ensuite, c’est son meilleur ami. oui, il s’est souvent senti jaloux, mais il a toujours remis ça sur le fait qu’il se sentait seul. c’était forcément lié. mais il s’est rabâché pendant des années durant que vouloir embrasser son meilleur ami, c’était une mauvaise idée, surtout parce qu’il était hétéro. il va falloir trouver d’autres raisons. « okay » il se sent comme une cannette qu’on secoue, secoue, secoue encore. « let’s focus on that, then. » et parce qu’il ne peut s’empêcher de rajouter, même s’il a l’impression de ramener l’attention sur lui et qu’il n’aime pas ça, « you’re important to me too. more than you think »

la réponse à cette question aurait pu être complètement différente. minzhe aurait pu opté à en ajouter. à dire sa soeur, ses soeurs. son père, ses amis. l'entièreté de son entourage. mais il est resté dans la simplicité. à répondre sans y penser, du haut de ses pensées, deux choses revenaient sans cesse. l'art et asher. c'est plus simple de dire qu'il est important, sans sombrer dans les détails, dans les années et les années qu'il a pu passer, minzhe, à l'observer. le coeur naufrage d'un scénario qui ne sera à jamais qu'une idée. les raisons sont multiples, il les connait tous. okay, qu'il souffle à son tour, en essuyant ses joues. il retire sa main, croise les bras contre soi-même et soupire. il aurait aimé être soulagé de cette discussion, mais il ne l'est pas. la vérité complète n'a pas été dite, ça pèse sur le coeur, maintenant qu'il y pense. good, qu'il souffle ensuite. à y croire, mais pas complètement. parce qu'il doute que ça soit comme lui. ça ne peut pas l'être. can we please leave this place ?

« yeah, we can. of course » ça ne doit pas être des plus agréable de traîner là où on travaille. il n’a finalement pas toucher aux ramens, qu’il finit par jeter dans la poubelle. il déteste le gaspillage, mais ce n’est pas comme s’il pouvait donner à quelqu’un des ramens froids. il prend le kimbap dans son sac, parce qu’il sait qu’il le mangera plus tard, se retourne vers minzhe, « can i hug you once before we go ? » il préfère demander. il n’est plus sûr de rien. il veut que tout redevienne normal entre eux, mais il a ce sentiment que rien ne le sera.

l'envie de partir est fort, il ne supporte plus la vue familière du petit marché. encore heureux, il ne bosse pas demain. il descend de sa chaise, suit les mouvements d'ash. les malheureux ramens sont jetés et minzhe replace les chaises là où ils vont. comme si personne ne s'y était installé, comme si la conversation n'avait jamais eu lieu. hm ? il considère franchement pendant un petit instant de dire non. c'est étrange, il n'aurait jamais dit non auparavant. mais il a le sentiment de lui cacher quelque chose. il lui cache quelque chose. mais il hoche la tête, se faufile dans ses bras sans attendre. il ne veut pas l'admettre, mais c'est réconfortant. il voudrait jamais s'en séparer, mais il a pas le choix. éventuellement.