Oh rage, oh desespoire, oh vieillesse ennemie, son corps était vide d’énergie au petit matin en face à face avec son plafond, quand lui vient à l’esprit qu’il va devoir voir du monde, jouer la comédie, se faire bien voir, jouer à l’employé modèle. Un râle, remplie de lassitude, d’un garçon qui voudrait rester chez lui à noircir les pages blanches de ses carnets de croquis. Mais on a pas toujours ce qu’on veut dans la vie, y a toujours quelque chose pour rendre le tout moins fun. Il remercie le ciel que cette nuit, il était en congé de son travail de nuit, sort d’une nuit pleine et reposante, peut-être trop pour vouloir en sortir bientôt.

Mais les rêvasseries s’estompent, il se drape de ses plus beaux tissus de travail, de l’ordre dans ses cheveux est fait, avant de vider la cafetière dans son estomac, réserve d’énergie pour la journée, dans son esprit en tout cas. Il s'agace au nombreux messages qui s’affichent sur l’écran de son portable, les uns après les autres, qu’un seul constat possible… Il est encore en retard. Vite, vite, pas le temps de traîner, pas l’envie de perdre sa voix à, s’excuser mille fois, sortir et sauter sur sa bécane, rouler, sans prudence.

Dans la librairie, y a finalement pas beaucoup de passage en cette matinée d’automne, alors que son ami et lui terminent d’installer leur table. Aujourd'hui, il y a un petit événement dans ce lieux rempli de bouquins, c’est pas une dédicace, sinon il aurait refusé, juste quelques maisons d’édition viennent montrer les œuvres de certains de leur artiste. Il joue simplement les employés, pour observer comment se vend son livre, mais aussi trouver quelque lecture intéressante. Dans ses yeux d’enfant, brille la passion, quand il essaye de lire les titres sur les étagères, ce dit qu’il n’aurait pas assez d’une vie pour lire toutes les œuvres sur cette terre.

Dans ses pensées, il ne remarque pas vraiment qu’il avance un peu vers les étagères, en sortant de justesse pour éviter de percuter une cliente qui passait non loin des tables disposées dans un coin peu encombrant. Il s’excuse presque à voix basse sur le coup, l’observe, se demande si c’est une touriste, vu son visage au trait européen, mais Ho Jin n'est pas doué avec la langue internationale. Il se demande si elle aurait compris ses excuses même s’il les avait dit à voix haute. Mais bon autant essayer, il se dit qu’il peut calmer les foudres de son ami et éditeur s’il est vendeur, même si d’ordinaire il est plus doué pour vendre alcool et cocktail que ses propres livres. Problème de confiance tout ça tout ça quoi.

“- Bonjour, vous êtes de passage en Corée ? Je fais partie des employés de la maison d’édition qui présente les sorties récentes, je peux vous proposer quelques livres si vous avez le temps, certains sont traduits en anglais.”

Sans réfléchir, il pose des aprioris, sur un visage si différent, qui détonne un peu dans les visages natif du pays, sans même penser que ce n'est peut-être pas le cas, sans même demander si le coréen est maîtrisé par celle-ci. Mais la surprise est présente lorsque la réponse se fait sans accroc, dans sa langue, et des infos qui arrivent, explique le pourquoi du comment. ça l’arrange au fond, de ne pas user d’anglais, quand il a du mal à maîtriser celle-ci. Mais il est confus, de n’avoir pas demandé avant de théoriser, et sur place presque, il reste planté, la main dans sa nuque, gêne apparente, alors que s’envole le semblant d’assurance qui avait gonflé sa poitrine sur le coup.

“- Ah… Pardon, excusez-moi, je pensais… Enfin…”

Il ne sait pas comment finir sa phrase, embêter, il espère qu’elle comprenne ses excuses sincères, mais déjà, le sourire qu’elle affiche le soulage un peu, encore plus quand sa proposition est acceptée. Autant se rattraper en proposant de nouvelles lectures à la jeune femme, tout en aidant son éditeur à écouler ses tomes. Il essaye de mettre autant d’assurance qu’il met à servir les clients du bar, bien qu’il est plus doué pour louer les bienfaits d’un mojito que ses talents d’artiste, surtout sans dire qu’il en est l’auteur.

“- Je peux vous proposer la série “Atlas, l’homme qui porta le monde”, inspiré de la légende d’atlas dans la mythologie grecque dans les temps modernes, avec trois tomes sortis, l’auteur a sorti d’autres séries aussi dans le passé si son style vous plaît.”

Dans ses mains, le dernier tome est présenté, alors que les piles des deux premiers sont empilées non loin alors pour illustrer son propos, avant de saisir une carte sur la table.

“- Et s’il faut vous familiariser avec le style, il poste quelques webtoons qu’on peut lire sur Internet gratuitement.”

Sur la carte d’un mauve presque noire, le nom de Ska affiché en lettre blanche, suivit d’un lien vers un site de webtoon où l’on peut lire une ou deux séries mise en ligne, Oh Jin n’avoue pas que c’est lui, mais espère que ça plaira un peu à son interlocutrice.

“- Il fait des œuvres un peu chill et humoristique, mais sinon on a d’autres auteurs tournés vers d’autres styles, comme “Meurtre dans le décagone”, qui est adapté d'un roman policier, mais il faut apprécier voir un peu de sang… Ou “a sign of affection” qui traite d’une histoire d’amour avec une personne malentendante”

Oh Jin tentait de faire sa pub, même si c’est un peu déguisé, et finalement semblait s’en sortir mieux que prévu. Il avait commencé doucement avec sa série nouvellement commencée, une revisité dans les temps modernes de la légende d’atlas, il en était un peu fier en soit, alors il espérait déjà que ça marche. Il écoute la question et acquiesce doucement.

“- J’ai discuté avec l’auteur, et je pense que oui, en fait, je crois que ça ne s’arrête pas à la mythologie grecque mais plutôt à une certaine fascination pour le folklore ancien de différents pays. Il trouve ça intéressant et amusant de reprendre les légendes en les revisitant un peu à sa façon.”

Il parle beaucoup c’est vrai, mais il est content de pouvoir discuter de tout ça avec quelqu’un alors qu’il enchaîne avec d'autres informations sur la carrière du dit “Ska”, sur son univers et ses œuvres. Même s’il essaye de ne pas fourcher, ni se sentir idiot dans ses propos. Après, il est censé être là pour de la pub, c’est sûr qu’il n’allait pas dire de chose négative sur les auteurs de son agence.

“- Vraiment ? je suis sûr que vous pouvez apprécier la lecture, c’est une bd adapté au format téléphone, souvent en couleur, c’est plus structuré mais ça reste agréable à lire, et parfois plus simple pour lire en extérieur que de devoir transporter ses livres.”

Il lui tend alors la carte, juste pour qu’elle puisse une fois posé peut être s’essayer au webtoon sur ses oeuvres alors, mais il ne s’attendait pas à entendre que la jeune femme avait entendu ce nom dans son entourage. Rougissant légèrement, portant sa main à son visage dans un semblant de toux pour cacher sa réaction.

“- Il commence à se faire un nom effectivement, je suis sûr qu’il serait content d’entendre que les gens parlent de ses écrits ensemble.”C’est différent l’un de l’autre effectivement, mais Ska adore les défis et surtout varié ses oeuvres, plutôt que se restreindre à un style et un format. Il aime l’art, et le plus dur pour lui c’est plutôt son propre regard… Il est rare qu’il respecte les dates butoir si le résultat ne lui convient pas…”

Le garçon sourit, reprend son souffle alors qu’il n’a pas l’habitude de parler autant, mais il était peut-être trop emballé par cette discussion autour de ses écrits, sans avoir à le dire.

“- Et bien c’est moi qui devrait dire ça, c’est toujours plaisant de voir de nouveau lecteur, j’espère que la lecture ne décevra pas votre attente.”

Oh Jin attrapa une pochette alors de sous le comptoir pour pouvoir y mettre les bouquins, choisis.

Ho Jin sourit alors en acquiesçant. C’est vrai qu’il appréciait les histoires de folklore, il trouvait ça magique et passionnant, faisait croire encore à un monde inconnu, loin de la réalité terre à terre de ce monde. Ça éveillait un peu ses rêves, et espérait pouvoir transmettre tout cela dans ses œuvres, en revisitant les contes et légendes du monde à sa façon.

“- Je suis sûr qu’il ne serait pas contre ! Je suis sûr que l'Angleterre regorge d'histoires passionnantes qui sauront éveiller son imagination.”

Il continue de vendre l'œuvre alors autant physique que virtuelle, il n’est pas un grand commercial, mais il explique avec ses mots, même sa série sur Webtoon. Il sait que ce n'est pas forcément pour plaire à tous, mais ça avait ses avantages. Lui-même avait remarqué plus jeune que c’était pratique dans les transports en commun ou dans les salles d’attente, quand les livres apportés étaient terminés, de pouvoir lire sur son téléphone. Il finit par emballer les mangas pour la jeune femme.

“- De rien ce fut un plaisir de vous conseiller.”

Il avait apprécié l’échange alors qu’il s’incline poliment quand celle-ci quitte les lieux. Il est heureux d’avoir réussi sa mission, et il avoue avoir apprécié la discussion. Il lança quand même un regard à son meilleur ami, pour lui signifier qu’il avait bien fait le travail qu’on lui avait confié. Il s’était replacé derrière le comptoir, aidant alors à ranger les livres ici et là alors, tentant de parler à quelques clients parfois moins enclins à l’écouter. Soupirant, il se contente de faire mine de ranger ses tomes sur les étagères. Il fut surpris lorsqu’une pochette se pose devant lui, encore plus quand il croise les yeux de la jeune femme qu’il a conseillée un peu plus tôt. Sur le coup, il s’imagine qu’elle a changé d’avis, qu’elle vient rapporter la série à peine achetée, qu’elle avait commencé à lire pour voir que ça ne lui plaisait finalement pas tant que ça. Il se fait rapidement des films, le garçon, mais finalement ce ne semble pas être la raison de son retour.

“- Oh…”

Il rougit un peu quand il comprend qu’elle a rapporté de quoi manger, il ne s’y attendait pas vraiment. Il trouvait le geste gentil et il se frotta la nuque.

“- Merci, vous n’auriez pas dû, c’était normal, j’ai été ravi de vous conseiller.”

Il regarde la poche et écoute la demande de son interlocutrice, qui avait visiblement besoin d’aide avec les webtoons. C’est vrai qu’elle semblait novice en la matière et ce n'est parfois pas évident de s’y retrouver la première fois.

“- Bien sûr ! Attendez deux minutes.”

Ho Jin va rapidement prévenir son ami et patron qu’il fait une pause, il ne lui laisse pas vraiment le temps de refuser, attrapant la poche de gourmandise alors.

“- Il y a une table libre un peu plus loin, on sera plus à l’aise.”

Il guide alors celle-ci jusqu’à la table, tirant une chaise pour elle avant de s’installer sur celle-ci.

“- D’ailleurs, je viens de remarquer que j’ai été assez impolie, je ne me suis pas vraiment présenté… Je m’appelle Ho Jin.”

Il avait un peu honte de ne pas avoir pensé à communiquer son nom plus tôt. Il alluma son téléphone alors, il alluma l’appareil, ouvrant l’application avant de poser sur la table.

“- L’application se présente ainsi, souvent les histoires sont mises à jour une fois par semaine pour les histoires phares de l'application, au début ça vous propose des histoires aléatoires comme vous n’avez pas fait votre bibliothèque ni vos préférences.”

Oh Jin s’installa alors en se présentant correctement, c’est vrai qu’il n’avait pas pris le temps de se présenter correctement. Il faut dire que ce n'est pas vraiment son métier de vendre ses œuvres, qu’il avait voulu sortir ses arguments de vente un peu rapidement en espérant que ça passe. Il était beaucoup plus à l’aise quand il s’agit de dessiner derrière son bureau chez lui. Mais il pouvait s’en sortir avec son expérience comme barman dans son travail de nuit, ou lors de ses anciennes activités plus ou moins légales lors de sa période de rébellion. Il sourit en entendant le nom suivi de la petite blague de son interlocutrice.

“- C’est joli quand même. Puis c’est original, il est vrai qu’en corée on tombe souvent sur des noms similaires.”

Il fallait parfois suivre quand parfois deux personnes peuvent avoir un prénom similaire, encore plus quand le nom de famille l’est aussi. Dans tous les cas, il fait glisser le nom isla entre ses lèvres pour se le mettre en bouche, originale mais pas étrange. Il s’attendait de toute façon qu’elle ne porte pas de prénom coréen, et ça apporte un peu de nouveau dans ce pays. Il se met alors à commencer à expliquer comment utiliser l’application, espérant être compréhensible, il peut parfois être brouillon dans ses paroles.

“- Oui, en général les histoires commencent à être publiées quand l’auteur à de l’avance dans ses planches, ça serait trop short si l’auteur et les éditeurs devaient préparer un chapitre en une semaines. Surtout que dans l’édition il faut gérer plusieurs auteurs, donc plusieurs chapitres de diverses œuvres par semaine.”

Il était au fond bien content de ne gérer que ses propres œuvres, déjà qu’il était à cheval sur deux histoires différentes, en gérer plus aurait été compliqué.

“- Enfin quand les auteurs respectent les deadlines ça se passe plutôt bien.”

Petite pique à lui-même, premier à faire perdre ses cheveux à son éditeur et ami quand il dépasse les limites presque à chaque fois. Ce n’est pas qu’il est lent ou qu’il ne travaille pas, mais si ses planches ne lui conviennent pas, il recommence son dessin, étant assez perfectionniste.

“- Vous pouvez chercher les deux, d’ailleurs il y a des filtres pour aider,vous pouvez chercher soit dans la catégorie œuvre, soit dans la catégorie auteur.”

Il montre l’exemple alors en cas pratique, en même temps, c’était parfois plus simple en voyant faire qu’avec de simple explication. Il fut surpris de croiser le regarde de la jeune femme, mais ne detourne pas le siens, restant muet quelque seconde. Il n’avait pas vraiment envie de mentir, mais s’il cachait son identité, c’était aussi pour la tranquillité de l’anonymat.

“- Je sais pas, ça à l’air idyllique d’être auteur, mais ce n’est pas mal d’en vendre aussi. J’aime aussi beaucoup lire et pouvoir lire de nombreuses œuvres.”

ce n’était pas vraiment faux, il aimait lire, se ressource souvent dans d'autres manga, livre ou webtoon de ses collègues.

“- Et vous ? Vous semblez aimer lire, n’avez vous jamais pensé à écrire votre propre univers ?”

“- je comprends, les autres pays ont des prénoms plus diversifiés, mais on se rattrape sur d’autre chose.”

Oh jin sourit et continue d’expliquer le fonctionnement de site, qu’il voit le plus souvent en tant que créateur, mais il peut tout de même expliquer le principe de base, qui se retrouve dans la plupart des sites qui rassemblent des webtoons. Mais il ne peut qu’expliquer le site qui héberge sa propre histoire de toute façon. Dans ses mots se glissent des railleries pour lui-même, sachant bien qu’il est un auteur chiant et qui fait bouillir parfois les nerfs de son amie et éditeur. Il rit doucement et acquiesce doucement.

“- On va dire qu’il refuse de donner un travail qui ne le satisfait pas. D’ailleurs je vous ai conseillé ses œuvres, si les chapitres sont en retard, c'est qu’il fait un caprice.”

Il est difficile pour Oh Jin d’accepter de laisser un chapitre mal dessiné, même si au final, il se dit toujours qu’il aurait pu faire mieux, sans doute trop sévère envers lui-même. Il continue d’expliquer, jusqu'à que les questions dérivent, il essaye de répondre en élucidant, renvoyant la balle pour ne pas avoir à ajouter quelques choses. Il écoute la réponse, acquiesce doucement, comprenant qu’elle aurait peut-être du mal à mettre en place ces idées pour que l’univers soit assez clair pour ses lecteurs.

“- Je pense qu’avec un peu d’entrainement et d’aide, il est possible de rendre votre univers compréhensible. Mais c’est vrai que rien ne garantie le succès de l’œuvre.”

Il savait que nombreux de ses homologues auteurs étaient encore plongés dans l’anonymat, il était dur de percer, de se démarquer des autres, qu’écrire ne voulait pas dire succès. Il avait lui-même subi de longues années à essayer, avoir des histoires coupaient prématurément, car pas assez de visibilité. Ça décourageait beaucoup de gens en soi. Il allait continuer dans ses explications quand la question le surprend, et l’arrête. Quel livre le définissait ? C’était complexe, et la réponse ne lui vient pas tout de suite, le plongeant dans une longue réflexion.

“- c’est une question compliquée…”

Il rit nerveusement, mais après quelques minutes à réfléchir au livre qu’il a lu jusqu’à maintenant.

“- Je n’ai pas lu tous les livres du monde, donc il y a peut-être une réponse plus exacte, mais à ce jour, je pense que je choisirai Mo Dao Zu Shi de Mo Xiang Tong Xiu, je pense.”

Mais il n’est pas sûr que ce choix soit évident, il glisse ce choix pour quelques similarités avec Wei Wu Xian, plus qu'à l’histoire autour du monde spirituel.

“- et vous alors ? Je suis curieux de savoir quel livre vous définit, en plus vous devez lire beaucoup plus que moi.”

Il est vrai que Oh Jin s'est mis à lire assez tard, il n’avait pas vraiment le temps quand il jouait au petit caïd dans sa jeunesse.

Le garçon rit doucement, quand ça parle de faire stopper son caprice d’auteur, il doute que cela le change dans le fond, mais c’est toujours agréable de recevoir des commentaires, de savoir ce qui a plus ou non dans ses chapitres, ça motive à continuer même quand les avis sont négatifs, cherchant à se perfectionner toujours plus.

“- peut-être, après même si ça ne marche pas, c’est toujours apprécié.”

Il sourit, se voulant encourageant, même pour les autres auteurs, c’était toujours bien d’avoir les avis des lecteurs, sans se sentir seul derrière leur feuille blanche. C’était parfois compliqué quand l’inspiration ne vient pas et que la limite de temps approche, il faut bien se motiver d’une manière ou d’une autre. Et Oh jin peut aussi aiguiller la jeune Isla dans sa voix, alors qu’elle doute de ses capacités, mais il comprend qu’elle a déjà trouvé ce qu’elle voulait faire, un autre joli métier que de permettre aux gens de lire des œuvres d’un autre langage, de rapporter des écrits étranger sur le sol coréen pour permettre aux lecteurs d’enrichir leur culture et de leur permettre de s’aventurer dans d’autre monde le temps de quelques heures.

“- C’est un bel objectif aussi, j’espère que vous y arriverez.”

Il savait que les traducteurs apportait leur patte aussi aux œuvres traduit, quand c’est parfois compliqué de transmettre toutes les informations des textes originaux dans une traduction, quand les langues divergent et n’offre pas toujours les mêmes formes. Il espérait que Isla puisse se faire un nom et vivre de sa passion, c’est tout ce qu’il pouvait souhaiter pour les autres quand lui a pu trouver sa place au milieu des images qui se forment sous ses doigts chaque jour, sans pour autant être sûr d’avoir mérité tant de chance.

Ces doutes le font sourire aux paroles de la jeune femme, s’il est vrai que la série choisit pour le décrire comporté une part de spiritualité et d’art martiaux, ce n’était pas la raison de son choix.

“- Pas vraiment. C’est plutôt pour l’histoire de Wei Wu Xian.”

Être craint dans le passé pour ses dérives, il finit par se faire plus calme au côté de Lan Wang Ji, tout comme le garçon qu’il était, un garçon aux nombreux petit délit, en colère d’une vie injuste pour se poser quand il a rencontré son colocataire, il trouve là une similarité qui le fait choisir cette œuvre, bien que leur vie soit différente dans la forme. Mais il ne dira pas franchement qu’il était du genre mauvais garçon dans le temps, mais il ne pouvait pas mentir pour autant sur ce fait. Il retourne la question, curieux d’en connaitre la réponse, écoute attentivement les explications. Il ne connait pas vraiment orgueil et préjugés, mais il comprend les explications, celle d’être spectateur de sa propre vie plus d’en être acteur, c’est si facile de se perdre dans ce monde, mais au moins, elle semble pouvoir s’émerveiller de ce monde quand lui le trouve dans des mondes qu’il imagine.

“- Je vois, c’est plutôt intéressant comme choix. Il faut parfois être spectateur avant d’être acteur, apprend avant d’agir.”

Il lui sourit, ne pouvant pas la pousser autrement pour changer son impression de ne pas faire partie de ce monde, il lui faudra son propre déclic pour choisir de faire ces propres choix. Il allait reprendre une petite explication sur le site, quand il se rappelle que son nouveau chapitre allait être publié, maladroit comme il est, il avait utilisé son compte créateur, alors qu’une vague de notification arrive sur l’écran. Il met quelques minutes à réaliser que l’écran trahi son identité caché, plaquant alors l’écran face contre la table.

“- ha… Euh…”