le bruit qu'elle redoute le plus qui court derrière elle, incessamment. après des efforts à laisser de côté les histoires du passé, la voilà rattrapée. encore. toujours. présage que ses actes la suivront constamment, peu importe l'envie d'oublier certains chapitres de son existence troublée. elle a beau faire comme si rien n’existait, rien ne comptait, les conséquences de cette journée collent douloureusement à sa peau, comme tatouées, imprégnées sur son âme. et hara, elle a l'impression d'être condamnée au malheur, d'avoir sa vie épiée, proscrite à bien faire les choses et à la moindre pensée positive qu'elle pourrait avoir. gamine stigmatisée en démon, éternelle succube à la dérive.
néant absolu. le regard nonchalant, porté sur tout et rien à la fois, alors qu'elle traverse la rue longeant la résidence de celui qu'elle vient voir. l'étudiante n'a pas envie d'être ici, veut disparaître, oublier tout ce qu'on lui inflige, directement, indirectement, tranquillité à laquelle elle aspire et que hara ne semble jamais pouvoir toucher. elle n'arrive plus à faire semblant que tout va bien. pas après les vérités découvertes plus tôt. le regard froid de cet ami en quête de vérité, yeux qui veulent tout dire « je sais presque tout » ; souvenirs décelés des péripéties lointaines qu'elle s'était promis de détruire, et dans lesquelles elle est en faute. cet été qui revient sans cesse la hanter, stupide chute provoquée par les meilleurs amis et l'amnésie de la victime que l'on croyait aubaine. jusqu'à aujourd'hui. mémoire partiellement recouverte, conscience qu'on lui a fait mal, de qui lui a fait mal. masa et hara, hara et masa, vilains de l'histoire. et la voilà qui contacte celui auquel elle n'a plus envie de parler, détournement volontaire du meilleur ami à qui elle a promis de rester loyale il y a longtemps, parole non tenue et détruite à jamais. pourtant, masa est le seul à qui elle peut parler, détresse familière au goût de déjà-vu... toquer silencieusement à la porte de son appartement, et attendre, sans un mot, qu'il daigne lui ouvrir la porte.