GROW UP ⊱  @Bae Sunwoo &  @Shin Sanam  

A vie pourrit soirée pourrit. Il ne savait pas très bien comment il avait fini dans ce bar de fond de ruelle, mais il était pourtant bien là, assis sur l’un de ces tabourets en plastique qui tiennent mal les ivrognes mais qui ne sont pas bien chers à remplacer. Sur la table qu’il ne partageait avec personne, se trouvait déjà les cadavres de trois bouteilles de soju et de trois cannettes de bières qu’il avait bien l’intention de multiplier par au moins deux.
Autour de son cou, Shin Sanam portait une minerve le grattait. Il avait beau passer son crayon mâchonné dans l’interstice, rien ne lui enlevait l’envie de se défaire de cette entrave.
Mais, la médecine semblait avoir été formel, s’il ne voulait pas être complétement immobilisé, il fallait qu’il supporte cette chose et évite de faire ses livraisons sur le scooter à moitié défoncé de son patron pendant deux semaines complètes.
En plus de ça, il avait recroisé ce même jour de l’annonce fatidique, une vieille connaissance qui l’avait elle aussi abandonnée, à l’imagine de toutes les personnes qu’il n’avait jamais ccôtoyé plus de dix minutes dans sa vie. A croire qu’il était devenir le roi des plantages, lapins, retournement de vestes et autres joyeusetés. Certains semblaient rester à ses côtés, mais combien de temps encore ?
Quand allaient-ils découvrir ses penchants, ses obsessions, et son éternelle incapacité à percevoir le monde sous un jour heureux ?
Sanam leva le bras, sa tête penchant un peu à l’avant, les yeux mi-clos. Il interpellât la petite dame de service et lui demanda une nouvelle tournée. Sa voix était encore suffisamment assurée pour se faire entendre et comprendre.
De toute manière, il le savait depuis qu’il avait mit le pied dans cet endroit, il ne ressortirait pas dans un état convenable ce soir. Non, il avait besoin de finir la tête dans le caniveau à vomir ses tripes et à faire sortir tout son mal-être qui trainait entre ses boyaux et sa poitrine.
La petite dame s’affairât derrière le comptoir. Il n’y avait pas beaucoup de monde, il fallait dire, pour trouver un endroit aussi isolé et miteux il fallait vraiment le vouloir, ou être particulièrement à court d’argent, comme Sanam en ce moment. Il n’était pas un habitué du lieu, mais il était venu suffisamment souvent pour ne plus avoir à commander les produits à la gérante, elle savait exactement ce qu’il voulait.
Laissant son bras retomber lourdement et mollement sur la table, l'étudiant attrapât son verre du bout des doigts et observa les deux dernières gouttes de liquide qui s’y trouvaient avec un léger désespoir. C’est alors qu’il vit dans le reflet déformé du verre arrondit une silhouette entrer. Il leva ses yeux sur un homme d’environ son âge, aux traits fins.
Sanam plissa les yeux en le regardant. Il lui rappelait quelqu’un, quelque chose, un sentiment de jalousie et d’envie, mais aussi une nostalgie sourde et enfouie. Reposant son verre sur la table, le Shin avançât autant qu’il le pouvait la tête, plissant toujours plus les yeux pour distinguer le nouvel arrivant. Pour sur il lui disait quelque chose. Et c’était tout de même un comble pour un futur journaliste d’être aussi peu physionomiste, même à moitié ivre.