GONE AWAY ⊱  @Han Jin Sol &  @Shin Sanam  

Le bracelet qu’on lui avait passé au poignet le serrait et le démangeait. La lumière était trop forte, et il pouvait sentir que sa chaussette s’était froissée en boule sous son pied dans sa chaussure. Mais il n’arrivait pas à bouger,pas même le petit doigt et l’infirmière qui l’avait mit en position allongée avait été suffisamment insistante pour qu’il accepte son sort avec une grimace.
La tête coincée dans une minerve Saman continuait de geindre et de grimacer, moins par inconfort physique que par réelle volonté de partir d’ici.
Ses coudes éraflés et la douleur qu’il avait ressenti dans son dos en tombant de son scooter n'étaient plus que de lointains souvenirs grâce à la morphine qui lui avait été injectée. On attendait patiemment donc les résultats de sa première radio des cervicales. Évidemment le “on” ne désignait que sa propre personne et l’infirmière de garde qui l’observait avec un air sévère par-dessus ses lunettes en demi-lune. Elle devait très bien avoir compris à quel genre de personne elle avait à faire avec lui et avait donc reporté une partie de son attention uniquement sur sa personne malgré la présence des autres patients.
Les rideaux autour du petit lit qu’il occupait dans la partie des urgences dédiées n’étaient même pas tirés, au cas où il élaborait un stratagème pour échapper à sa surveillance.
Avec un sourire qui se voulait charmeur, et qui finit simplement en rictus de la part du coin de sa lèvre, le jeune garçon se permit de tenter une nouvelle approche pour faire jouer de ses charmes auprès de l’infirmière.
“Vous n’auriez-pas de l’eau par hasard ?” demanda t'il en restant allongé, ses yeux malicieux la regardant avec toute la douceur dont il était capable en cet instant, ce qui n’était, il fallait bien le dire, pas vraisemblablement une grande quantité d’affection.
L’infirmière soupira en secouant la tête tout en se redressant de derrière son petit bureau avant de s’avancer de son pas lourd vers le couloir où devait se trouver la fontaine d’eau.
Sanam en profite pour se relever rapidement.
Dans le lit voisin, la jeune fille de douze qui avait tout vu, son poignet cassé attendant quant à lui son plâtre, se mit à rire. Sanam la regarda avec complicité et fit un “chut” en mettant son doigt sur ses lèvres fines tout en faisant un clin d’oeil à la demoiselle qui imita son geste de sa main valide. Puis avec force, Sanam se retira la morphine du bras et prit la direction de la porte opposée qui menait à l’accueil des urgence en marchant rapidement et à pas de loup tout en restant légèrement courbé.
Passant les grandes portes battantes il se redressa, sa minerve toujours autour du cou et un air des plus satisfait sur le visage.
Un bruit derrière lui le fit se retourner, prudent, tandis qu’il marchait vers la sortie.
C’est alors qu’il ne remarqua pas qu’il entrait dans l’espace personnel d’une autre personne dont il heurta l’épaule. D’un réflexe vif et peu assuré, il attrapa la dite personne par les bras par peur que cette dernière ne tombe en raison de la collision.
Son regard se porta alors sur elle. Un instant il crut à un mirage et ses yeux se mirent à cligner sur son visage surpris et dépassé par le trop plein d’informations qui lui parvenait.
Le Shin aurait certainement voulu être capable de secouer la tête pour se rafraîchir les idées un instant. Mais il ne le pouvait pas, alors il restait là à fixer la femme qui se trouvait littéralement entre ses mains.
“Noona ?”

GONE AWAY ⊱  @Han Jin Sol &  @Shin Sanam  

Plantés devant la salle d’attente, il se retrouvait là, une jeune femme dans les bras, ayant survécu à l’énième chute de la journée qui aurait pu causer beaucoup plus de dommages encore. Mais il ne cessait de battre des paupières, surpris et complétement perdu face à la situation et surtout face à la femme qui le regardait avec un étonnement partagé. Il ne la connaissait que trop bien, du moins il le croyait, pas assez certainement car … le sentiment qui pinça sa poitrine à l’instant même où il l’a reconnue ne voulu pas disparaître alors qu’inconsciemment ses mains serraient un peu plus le tissu qui l’entourait comme pour essayer de comprendre si ce qu’il vivait été réel.

Sanam senti le sol se dérober presque sous ses pieds, un sentiment d’étourdissement et une légère nausée le prenant à l’instant même où elle posa sa main sur sa joue. Combien de temps avait-elle disparut déjà ? Pourquoi réapparaissait-elle maintenant ? C’était encore une sorte de test de la vie c’était cela ? Lui faire croire que les gens qui partent pouvaient un jour revenir ?
Mais il n’eut pas le temps de lui répondre, ni de poser les questions importantes pour répondre aux questions qui assaillaient son esprit que déjà il entendait l’infirmière de garde lever la voit dans la pièce dont il avait réussi à échapper quelques secondes plus tôt. Sans plus réfléchir, Sanam attrapât la main de Jin Sol et prit le premier couloir qu’il pouvait, allant à contre-courant des infirmières bien trop affairées pour remarquer le duo.

« Il ne faut pas qu’elle me trouve… » marmonnât-il comme pour lui-même.
Des yeux il cherchât frénétiquement une issus avant de poser son regard puis sa main sur une porte affichant un autocollant reconnaissable indiquant qu’ils allaient pénétrer dans la remise du personnel de ménage.
Là, dans un cagibi aussi sombre qu’étroit, Sanam chercha la lumière et lorsqu’il mit envi le doit sur l’interrupteur il s’attendit presque à ce que la demoiselle qu’il avait trainé à sa suite ait disparue. Mais non, il était là, et il venait de la coincer entre deux serpillères et un tas de linge désinfecté.
La lumière de la seule ampoule qui pendouillait au-dessus de leur tête était suffisante pour qu’il remarque qu’elle n’avait quasiment pas changé, son visage avait prit un peu de maturité mais rien qui ne pouvait vraiment trahir le fait qu’elle n’était plus la jeune adulte pleine de vie avec qui il avait échangé de nombreuses nuits à refaire le monde. Un monde à leur image pour quitter des réalités qui étaient parfois bien difficiles à encaisser.

« Han Jin Sol, si je m'attendais ! » dit il en cherchant ses mots réalisant soudain qu’il venait certainement de la confronter aux retrouvailles les plus étranges qui puisse exister. La main de Sanam glissât sur sa propre nuque, soudainement gêné par la proximité mais aussi par son propre état, il se rendit alors compte qu’il portait encore sa minerve qu’il avait réussi à oublier le temps de sa fugue. Il ne devait pas être très beau à voir et avec un rire qui sonna faux il s’esclaffa.

« Ah ça … pfff… c’est moins grave que ça en a l’air ! »
Les serpillères auraient pu repérer le mensonge tant il jouait mal la comédie, car il avait toujours mal joué se rôle en vérité et c’était certainement une des raisons pour lesquels il avait plus d’ennemies que d’amis.