❛ l'hésitation à appuyer sur l'écran de ton téléphone s'attarde, de ton pouce qui s'élève pendant quelques secondes avant de dévier de son chemin. ton courage se dissipe de façon immédiate, par ton manque de volonté. beaucoup a changé, dans ta vie, dans ton monde. tu as cru pouvoir être heureux, tu as cru pouvoir toucher au bonheur, mais les doutes et la peur trouvent toujours un moyen de te déstabiliser. les preuves de ta lâcheté sont plus que voyantes, lorsque tu décides de laisser tomber tes propres sentiments, dans le seul but de ne pas être découvert. le contrôle qu'à ta mère à ton encontre est solide, tes décisions prouvant que tu ne peux t'en échapper, même si tu y arrives pendant un petit bout de temps. éventuellement, ça te rattrape et te force à te rappeler que tu dois à jamais te plier aux demandes de celle qui t'a donné vie. il n'y a que le vent doux et le klaxon occasionnel des voitures qui brise le silence de la nuit, tandis que tu t'installes sur l'un des bancs au devant de ton lieu de travail. il est passé trois heures du matin et tu viens de fermer l'endroit à clé, mais au lieu de te diriger vers ton appartement, tu as préféré observer le ciel sombre et dénué d'étoiles. couvert par les nuages, même la lune n'offre pas sa présence. sans l'ombre de support, tu te demandes presque si c'est pas mieux d'attendre à une autre journée, mais tu ne fais que repousser ce moment, minzhe. jour après jour, le courage te quitte et tu te dis que le lendemain sera mieux, mais le mensonge s'allonge de plus en plus et les risques augmentent de même. il n'est plus question d'attendre l'aube d'une nouvelle journée et tu appuies sur le bouton d'envoi. seonghwa, tu peux me rejoindre maintenant s'il te plaît ? j'suis devant mon boulot. un soupir s'échappe de tes lèvres alors que tu attends une réponse, quelque chose. tu espères presque un refus, un refus qui ne vient pas, parce qu'il te confirme sa venue et maintenant, c'est impossible de changer d'avis. alors, tu attends, minzhe. les genoux remontés et le menton posé dessus, tu as le regard levé vers le ciel, pour passer le temps, la boule au ventre, à te demander ce que tu feras lorsqu'il sera face à toi. toi qui te sent si mal, mais qui a l'impression de ne pas avoir le choix. ça vient de rien, ça vient de nul part, parce que tu n'as montré aucun signe. l'éternel mutisme dans lequel tu te poses même lorsque tu es dans un stress énorme, toi qui ne démontre jamais réellement ce que tu penses.