pendant un moment, rien qu'un moment ta vie était tranquille. il n'était pas question de te mettre à la recherche de victimes à voler ( fallait rester discret après le fiasco d'il y a quelques mois ) jusqu'à aujourd'hui. tu t'y mettais enfin de nouveau, dae, cette fois-ci dans un tout autre quartier, à cibler un tout nouveau genre de démographie. fallait oublier les vieux riches et se tourner – tentativement – vers ceux qui partage ton âge. c'était moins risqué ( t'espérait ) bien qu'ils semblaient tous être peu utile à ce que tu cherchais : des pièces de collection. toi, dae, tu n'étais pas le genre de personne qui risquait d'utiliser des cartes de crédit. on pouvait le retracer vers ta personne ( tu le croyais du moins, t'étais pas très tech pour être franc ) donc tu n'essayais même pas. le problème… c'était la pénurie de ces gens tenant des pièces qui valait quelque chose. la dernière fois que tu t'étais essayé à dérober quelqu'un, ça c'était presque mal terminé. à défaut de pouvoir te faufiler dans un domicile ou de trouver une victime donc t'étais certain d'avoir ce que tu voulais, tu devais essayer de nouveaux trucs. ça t'ennuyait, dae. mais après des mois à supporter ton boulot, tu avais décidé de prendre moins d'heures. c'était une mauvaise idée, mais après un moment, tu devais souffler. c'était ainsi que tu t'étais retrouvé là, dans ce quartier riche, gangnam ( évidemment ) le regard collé sur ces boutiques, à la recherche de la victime parfaite. on pourrait t'appeler un professionnel, à ce point, de tes techniques à dérober les porte-feuilles sans même qu'on le remarque. le soleil se couchait tout juste lorsque tu étais tombé sur cette personne entrant dans l'une des boutiques, l'air déterminé à acheter quelque chose. ton choix était fait, parfaite occasion pour te dissimuler dans la foule des citoyens de séoul, empruntant habilement son porte-feuille quelques secondes après sa sortie… et rien d'intéressant. useless, fucking, rich people que tu pensais. peut-être qu'il y avait un peu d'argent, une carte d'identité ( SARAWAT ) cette personne ne venait clairement pas de corée. ce n'était que de l'anglais que tu parvenais à lire ce qui semblait être son prénom. tu en étais pas certain, l'anglais n'avait jamais été ta meilleure matière. mais tu en avais rien à faire, la carte rapidement glissé à l'intérieur, te voilà qui relevait les yeux pour retrouver celui auquel tu avais emprunté le porte-feuille. sans rien de valeur à tes yeux ( tu ne prenais r i e n ) vaut mieux le retourner, il était en chance que tu avais un coeur aujourd'hui, parce que tu doutais qu'on l'aurait retrouvé pour lui donner. hey, hey tu interpellais l'inconnu, ce sarawat, lui tapotait l'épaule à l'aide de l'objet que tu tenais rien que pour lui tendre. tu as fait tomber ton porte-feuille. mots soufflés naturellement, comme si tu en avais jamais été la cause, comme un bon samaritain.

(( outfit )) - le réveil. le pire moment de la journée, selon sarawat. c'était le moment de la journée où il reprenait conscience de son corps et de ses pensées. celui où il se souvenait qu'il avait une vie merdique. le moment où la dépression revenait au galop pour le heurter violemment. son alcoolisme le laissait toujours avec une sale gueule lorsqu'il émergeait de son sommeil. c'est la raison pour laquelle il a du mal à sortir du lit. lui dont l'existence ne rime plus à rien. siwoo n'est pas là quand il ouvre les yeux et c'est tant mieux. il n'a pas envie de le voir. c'est à cause de lui s'il vit cet enfer. un soupir quitte ses lèvres avant qu'il ne daigne s'extirper des couvertures. d'abord, une bonne douche brûlante de plusieurs longues minutes. lorsqu'il en sort, il se sent déjà un peu plus éveillé, bien que le mal de crâne persiste. un passage vers la cuisine pour se préparer une tasse de café et il entreprend de s'habiller et se coiffer. enfiler ses nombreux bracelets adorés. le regard dérive un instant sur les boucles qui ornent ses oreilles et son expression déjà bien triste s'accentue. seul souvenir tangible de son amour décédé. les photos? le thaïlandais les a enfermé dans une boîte. les voir ne ferait que précipiter son alcoolisme au point de non-retour. et surtout, il est hors de question de laisser siwoo poser ses yeux sur le visage de celui qu'il a aimé. ça ne ferait que le salir. bien piètre vision du coréen. mais sarawat le déteste de toute son âme. fin prêt, il sirote lentement son café en fixant le vide. lorsque la tasse est finalement vide, il termine de se préparer pour sortir. pourquoi ne pas faire les boutiques, aujourd'hui? et gaspiller l'argent de papa et maman? ils n'en ont pas besoin, de toute façon. déterminé, le peintre se rend jusqu'au centre de gangnam, quartier huppé de séoul, pour entrer dans une boutique. de bijous, évidemment. véritable amour passionnel pour ces objets, il est impossible que le thaï ne s'arrête pas pour s'en procurer de nouveaux. il en choisit quelques-uns avant de ressortir et laisser les rayons du soleil caresser la peau de son visage. jusqu'à ce qu'une voix s'élève derrière lui et qu'on lui tapote l'épaule. il se retourne pour observer la personne en possession de son porte-feuille qu'il ne reprend pas tout de suite. en silence, il détaille le visage en face de lui avec attention, car il est tout simplement impossible qu'il aie fait tomber l'objet sans qu'il ne s'en rende compte. heureusement, il ne possède que ses cartes d'identité et sa carte bancaire. rien de valeur, en soi. finalement, après un long moment, sarawat pose les doigts sur le cuir de son porte-feuille. si l'argent intéresse ce petit pickpocket, pourquoi le lui rendre? sait-il la petite fortune qu'il aurait pu se faire simplement en revendant l'étui de cuir? "merci." il le range là où il est sensé être. "mais je suis curieux à propos d'une chose. comment est-il tombé au sol?"

dans le meilleur des mondes, tu ne serais pas dans cette situation. mais ce n'était pas le meilleur des mondes. pour ceux qui t'entourait, possiblement. mais pour toi, dae, tu n'étais pas plein aux as, l'argent s'écoulant de tes poches à chaque pas posé au sol. mais tu ne les enviais pas. tu profitais de leur airs arrogants pour prendre leurs biens avant même qu'ils ne s'en rendent compte, sans t'inquièter qu'ils n'allaient pas manger le jour d'après. tu n'avais aucune pitié pour eux, ils le faisaient tout les jours à ceux qui étaient si infortunés à être nés sans argent, si ? peut-être que ce n'était pas la meilleure des idées de prétendre avoir trouver son porte-feuille, mais il était trop tard, désormais. tu t'étais avancé pour lui faire savoir, une excuse bidon soufflée sans y penser plus longuement. et tu voyais l'hésitation sur les traits de celui qui se trouvait devant toi, de ces secondes s'écoulant avant qu'il ne prenne ( enfin ) le porte-feuille. suivant sa question, tu avais haussé des épaules. j'suis sensé savoir comment ? je l'ai vu au sol et j'ai vu ta tête sur ta carte d'identité. encore heureux que la place n'était pas bondé, tu disais n'importe quoi, mais ce n'était pas des paroles en l'air, après tout, son style était différent de ceux qui vous entourait. ( heureusement ) tu commençais déjà à regretter avoir redonner ce porte-feuille, mais une chose était certaine : cet endroit était probablement pas viable pour ce que tu cherchais. malheureusement, les pièces de collection ne couraient pas les rues, apparemment. depuis que tu avais perdu ta pièce préférée, tout semblait s'écrouler autour de toi au plus pire des moments. tu vois quelqu'un d'autre qui te ressemble par ici ? il n'y avait pas d'inquiétude à se faire, par le fait que tu n'avais rien pris ( et même s'il y aurait eu de l'argent, tu ne l'aurais pris. tu étais, évidemment, à la recherche d'une chose en particulier ). ça t'ennuyait simplement qu'il te pose cette question, même si tu l'avais bien cherché. curieux, comment il n'avait pas vérifié le contenu de son porte-feuille avant de le replacer, tu avais remarqué ce geste, avant qu'il ne te questionne. peut-être était-ce le calme avant la tempête et que tu ne l'avais vu venir. c'était faux, tu t'attendais à tout, dae.

(( outfit )) - sarawat n'est pas dupe, il sait très bien qu'il a affaire à l'un de ces sales pickpocket qui courent les rues de la capitale. quoi? que croyiez-vous? qu'il ne pourrait pas le deviner même sans une autre preuve que celle dénotant que son porte-feuille ne pouvait pas être tombé de la poche dans laquelle il trouve refuge? le thaïlandais fait partie de ce qu'ils appellent des chaebols, par ici. plein aux as. ça se voit par ses somptueux habits et les nombreux bijoux qui le décorent. évidemment qu'il est souvent pris pour cible par des voleurs de bas étage. raison pour laquelle il ne garde rien de valeur dans ses poches. même son téléphone habite généralement la poche intérieur de ses vestes ou les poches avant de ses pantalons, là où il est difficile d'en prendre possession sans qu'il ne s'en rende compte. alors le petit tour de cet homme? totalement inutile. néanmoins, il ne dit rien. il se contente d'une question qui trouve une réponse pleine de sarcasme et d'animosité. un léger sourire en coin s'installe sur ses lèvres. évidemment, puisqu'il est un pur produit de la thaïlande. ses traits ne ressemblent en rien à ceux des coréens natifs. "là n'est pas la question. d'ailleurs, sais-tu seulement combien vaut simplement le porte-feuille en lui-même? du vrai cuir ; une vraie petite fortune à la revente." il sous-entend clairement que cet homme a tenté de le voler, pourtant, il ne le dit pas clairement. "évidemment que tu l'ignores... tu l'aurais gardé, autrement." le rictus est provoquant et les iris ne quittent pas le visage qui leur font face. c'est dommage d'avoir à voler, tout de même. sarawat aurait pu avoir de la compassion pour lui s'il n'avait pas tenté de prendre ce qui ne lui appartient pas. il n'est pas dépourvu de coeur, malgré qu'il soit riche, la preuve étant son amour extrêmement puissant pour dara qui vivait dans la pauvreté extrême. il n'est pas comme ses parents; il ne juge pas les autres selon leur niveau social et monétaire. "en tout cas, merci pour ton "honnêteté"." le ton est subtilement sarcastique, encore plus lorsqu'il prononce le dernier mot.