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dans l'automne ployant, la lumière de séoul gagnait en éclat et vrillait le sommet des grattes-ciels, crépitait sur l'eau de la rivière han, exaspérant l'aspect grisonnant habituel de la ville. autour de lui, dans les parcs qu'il traversait à vive allure, les plantes et fleurs (celles qui étaient encore là) s’évanouissaient, s'affaissaient à cause du temps perpétuellement changeant, et les feuilles desséchées des arbres recouvraient le chemin qu'il empruntait impatiemment d'un manteau craquant. kiro chevauchait les routes qu'il parcourait sur son vélo, se dirigeant vers le domicile de la personne qui occupait ses pensées depuis plusieurs minutes, haeri, qu'il venait voir pour une course terriblement particulière. il était arrivé à sa porte les cheveux ébouriffés par le vent de saison, mains rougies sur son guidon, mais heureux, l'air béat qui ne semblait pas vouloir se défaire de son visage enfantin.  

ouverture de la porte, et elle ployait joliment devant lui, petit brun essoufflé par la distance parcourue sur sa bicyclette. bonjour noona ! son sourire-soleil s'affina sous ses joues humides, refroidies par la température extérieure, et il l'offrit gentiment à la demoiselle, baissant la tête pour la saluer, poliment. haeri lui avait proposé de l'aider à faire son costume d'halloween, lui qui venait toujours l'embêter pour qu'elle lui confectionne des vêtements (qui s’apparentaient trop souvent à des cosplays) uniques, faits des ses propres mains et tout droit sortis de leur imagination, idées s'entrechoquant merveilleusement. aujourd'hui, kiro suivait encore les habitudes prises avec son aînée, excepté que sa demande était légèrement changée, sans qu'il n'aie eu le temps de l'en informer. il espérait seulement qu'elle ne se fâche pas, et que cette dernière accepte sa sollicitation imprévue. j'ai fait aussi vite que j'ai pu ! je suis venu avec mon sac à dos, il faut que je te montre ce que j'ai dessiné ! tu vas voir, c'est trop bien ! je sais ce que je veux, je me suis enfin décidé noona ! les phrases défilaient, ribambelle de mots s'accumulant inlassablement. le gamin était inarrêtable. ah et faut que je te dise quelque chose aussi... kiro n'avait nullement envie de lui mentir, et préférait lui confesser ses aveux directement, priant pour éviter une possible contestation de la part de la créatrice. alors l'intrépide croisait les doigts timidement, et de ses yeux brillants, il attendait qu'elle le laisse doucement rentrer, qu'il lui explique les péripéties auxquelles haeri allait être confrontée.

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merci noona ! la route a pris plus de temps que ce que j'avais imaginé, c'était compliqué de pédaler sur le sol gelé. il avait manqué de tomber à plusieurs reprises mais fort heureusement, rien n'avait entravé sa quête de retrouver haeri, qu'il avait eu envie de voir depuis plusieurs jours. jours interminables durant lesquels il avait tourné en rond dans l'appartement de sa grand-mère, trépignant d'impatience à l'idée de la rencontrer et de lui exposer ses innombrables idées. elle était apparue sous ses yeux comme sa sauveuse, dès l'instant où elle avait ouvert sa porte. et kiro s'y était engouffré, habitué à s'immiscer entre les murs de sa demeure, qu'il savait parfois sombre et grisonnante. alors dès qu'il le pouvait, quand haeri le quémandait pour qu'il vienne l'aider à créer des ébauches de nouveaux vêtements, kiro se lançait à cœur joie dans la tâche, s'évertuant constamment à apporter un peu de couleur pour remplacer les teintes grisâtres du lieu, quelque chose de plus merveilleux, acidulé. il savait parfois haeri mélancolique, se doutait souvent que ses humeurs changeaient, et s'était donné pour tâche de lui offrir un peu de bonheur chaque fois qu'il la voyait, elle qui avait un si joli sourire.

dans la cuisine, kiro, garçon familier des lieux, s'installa sur l'une des chaises et accepta gentiment la bouteille tendue par son aînée. j'en avais vraiment besoin. ça fait du bien ! que l'intrépide gamin lançait après avoir bu quelques gorgées, désaltéré, déjà moins essoufflé que lorsqu'il s'était présenté à elle. oui ! et grâce à toi, je vais avoir le meilleur costume de la soirée ! kiro enleva son manteau d'hiver et posa son sac à dos sur ses jambes, ouvrant la fermeture éclair pour y sortir son carnet de croquis, ensemble de dessins dont il ne se séparait jamais. il avait appris à esquisser tout ce qui lui venait par la tête au fil du temps, se perfectionnant tout en grandissant. il n'était pas un grand artiste mais se contentait toujours de ce qu'il produisait, cherchant davantage la satisfaction que l'excellence. pas extraordinaire non, mais il y aura peut-être plus de travail que prévu noona... il serrait ses phalanges contre son précieux cahier, inquiet à l'idée qu'haeri refuse sa requête. mais il devait se lancer, il n'avait pas le choix. en fait, je voulais aller à la fête avec mes meilleurs amis et je voudrais qu'on se déguise pareil... parce qu'on voudrait recréer un trio qu'on a vu à la télévision !

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ne t'inquiète pas, moi et mon vieux vélo on est plus solides qu'on en a l'air ! j'aime bien pédaler, ça me fait faire du sport en plus ! le duo improbable qu'il formait avec sa bicyclette de toujours, ramenée d'australie, était vaillant. et lorsqu'il chevauchait son vélo tel un noble destrier, l'arrière train sur la selle et les phalanges empoignant le guidon, il se laissait envahir par l'adrénaline que la vitesse lui procurait. tout était toujours beau quand il roulait, que ce soit les paysages ou les rencontres plus faciles... pour rien au monde il ne changerait ses façons de se déplacer, pas même pour les quelques personnes qui embellissaient chaque jour davantage sa vie, y compris haeri. et kiro songea à l'inviter faire une promenade avec lui, quand elle aurait l'occasion, pour qu'il lui prouve à quel point l'air frais pouvait faire du bien au moral. s'ils font un concours de costumes, je pourrais probablement gagner grâce à toi. d'ailleurs noona, je t'ai pas demandé, mais tu vas venir aussi ? kiro offrit grand sourire à celle qu'il considérait comme sa grande sœur et avala quelques gorgées d'eau supplémentaires, ne perdant pas ce petit air si distinct qui lui seyait à merveille, la malice, mine éveillée qui était constamment peinte sur son visage enfantin. oui... trois costumes... excuse-moi de te demander ça au dernier moment, je voulais pas t'embêter avec ça, mais noona... s'il te plaît ? je pourrais venir t'aider pour faire le reste de ton travail si tu veux, comme ça tu ne seras pas débordée ! promis ! le benjamin était prêt à largement dépasser sur son temps libre, afin de lui rendre son existence moins compliquée, de l'accompagner dans sa quête de création si elle voulait bien le laisser faire.  je sais... il baissait les yeux, pinçant sa lèvre inférieure, l'air sincèrement désolé. ses gestes trahissaient ses pensées, il se doutait qu'il la prenait pas surprise, ne lui laissant pas le temps de réagir, mettant son aînée dans une situation délicate. mais l'enfant-soleil savait qu'haeri était la seule qui réussirait à comprendre ses intentions créatives, la seule à qui il faisait confiance et la seule à pouvoir fabriquer le déguisement de ses attentes. alors il donna à son interlocutrice le gros carnet qu'il avait jusqu'à maintenant serré dans ses bras, anxieux à l'idée qu'elle puisse potentiellement refuser sa demande soudaine. c'était son droit, il pouvait comprendre mais borné, le garçon espérait tendrement, silencieusement, qu'elle accepte sa requête. et si ce n'était pas pour ses deux meilleurs amis, qu'elle lui dise oui, au moins pour lui. alors, tu en penses quoi ? ses yeux brillaient d'espoir, tandis qu'il changeait de place pour s'installer à ses côtés, jetant ses pupilles inquisitrices sur les feuilles qu'elle observait. des croquis plus ou moins réussis, des photos de la série, des tas de ratures et une palette oscillant entre le bleu océan et le doré trônaient sur les pages désormais remplies par le gamin aux milles rêves, continuellement ingénieux. on voulait faire le trio d'h2o, parce que des sirènes, c'est inattendu ! à mon avis, personne ne va y penser puisqu'ils préfèrent tous des déguisements effrayants. mais je sais pas trop si c'est mieux de garder les costumes tels qu'ils sont dans la série, ou si il faut les adapter en version masculine ?

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oh vous fêtez halloween dans l'agence où tu travailles ? tu vas te déguiser ? je suis sûr que tu pourrais t'habiller en princesse, ou en reine ? une reine avec un joli hanbok ! et il l'imaginait parfaitement en tenue traditionnelle coréenne, où tout chez elle exprimerait la royauté. son aura était forte, si elle n'avait pas été styliste – métier qu'il trouvait formidable, et un brin admirable -, il savait que sa noona préférée aurait pu être égérie pour de grandes marques, ou actrice dans des dramas (dans un sageuk !), tant sa personnalité imposait le respect. un jour, on pourra aller visiter le palais de séoul, l'entrée est gratuite si on est déguisés. mais ne t'en fais pas pour la soirée, je ferai des photos de moi dans mon déguisement, je pourrais te les envoyer ! si le concours avait bien lieu, le gamin gagnerait pour elle, pour montrer à quel point il était fier de porter sa création, reconnaissant de tout le travail qu'elle accomplirait pour lui, et qu'ils feraient ensemble, si elle voulait bien qu'il l'assiste dans son processus de création. inattendu, c'est ce que je veux que les gens se disent quand ils me verront ! quand c'est trop prévisible, il n'y a plus d'effet de surprise... et on avait beau dire de kiro qui n'entrait pas assez dans les normes, qu'il était trop différent, bien singulier des autres garçons de son âge... il s'en moquait éperdument. le garçon n'avait pas besoin de validation extérieure pour se sentir bien dans sa peau, dans le monde qu'il s'était construit. son existence était un amas de bonne et de mauvaises aventures, il s'aimait comme il était, un peu bizarre, un soupçon geek, une pincette excentrique... tous les défauts et qualités qui faisaient de lui ce qu'il était aujourd'hui, quelqu'un d'unique, un être inhabituel. et les personnalités qui divergeaient, étaient les plus belles. elles sont un peu similaires à ariel, mais leur costume entier est en écailles, même le haut. tiens regarde ! il avait sorti son téléphone portable pour lui montrer avec plus de détails le déguisement que les trois demoiselles portaient dans la série télévisée. et kiro n'écartait pas l'idée de pousser l'idée du fantasy un peu plus loin, se doutant qu'ils pourraient accomplir quelque chose de grandiose, fabuleux, s'ils faisaient cohabiter tout ce qui sortait de leurs ingénieux esprits. parce qu'avec les garçons on s'est décidés en retard, on ne savait pas si on y allait tous ensemble et si on voulait faire un déguisement commun... mais je ne veux pas que ça soit pénible pour toi noona. si tu trouves du temps, je serai avec toi. lançait-il, plus calmement, voix emplie de sincérité. kiro la regardait esquisser les notes au fur à mesure que leur conversation avançait, ses pupilles brillant d'espoir qu'elle parvienne à imaginer un rendu particulier.

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en policière ?! s'il m'arrive quelque chose de dangereux je pourrai t'appeler noona ! petit prince aux tendances aventureuses, à ne pas toujours penser aux conséquences de ses gestes ou des péripéties dans lesquelles il s'aventurait en permanence... il savait que le costume d'haeri serait si convainquant qu'on pourrait la prendre pour une vraie policière, si elle se baladait avec dans les rues de la capitale du matin calme. haeri trop talentueuse, haeri aux mains miraculeuses, qui ramenait le gamin-étoile à la réalité lorsqu'elle lui annonça qu'elle n'avait pas encore pris sa décision concernant les trois costumes qu'il lui demandait de faire. ce n'était pas grave si elle n'était pas convaincue, kiro essaierait de lui faire changer d'avis, tous les jours s'il le fallait. il savait être persuasif quand il en avait besoin, il avait bien réussi à convaincre shinae de venir faire de l'urbex avec lui (inimaginable), un exploit dont il se ventait secrètement. trop trop cool. je réserverai une journée et on ira au palais ensemble ! qu'il lança, volonté de ne pas répondre à la suite de sa phrase, sourire toujours collé à son faciès angélique. il n'avait pas envie de la fâcher davantage, ou de la voir faire le contraire de ce qu'il avait prévu. alors dans un mutisme passager, kiro posait sa tête entre ses mains et se contentait de la regarder examiner toutes les esquisses qu'il avait faites pendant plusieurs jours, longues journées à imaginer le costume parfait pour lui et ses amis. l'australien pensait même à rendre la chose encore plus réaliste et acheter des perruques dans un magasin de déguisements, s'ils optaient pour la version féminine de la sirène. kiro s'en fichait royalement, il n'avait pas de préférence, du moment qu'il passait un bon moment à la soirée de l'université et qu'il était accompagné de ses meilleurs amis. le regard des autres ne lui importait pas, plus maintenant, à force de se faire traiter de personne différente, il en était pleinement devenu une. ça veut dire que tu vas bien vouloir m'aider noona ? qu'il lança aussitôt, se relevant de sa chaise mais se retenant de sautiller dans tous les sens, à entendre le ton raide de son aînée. il savait qu'il la mettait dans une position délicate, mais il lui avait promis de l'aider, et c'est ce qu'il comptait faire. je te donne ma parole, tu ne le regretteras pas ! le garçon rejoignait ses mains en les tapotant vivement, impatient de commencer le travail qu'ils exécuteraient à deux. une dernière gorgée d'eau portée à ses lèvres et il suivait déjà les ordres, attrapant vivement son manteau et rangeant son gros carnet dans son sac à dos, prêt à partir dès qu'haeri serait préparée. ça serait un peu drôle ! mais les garçons ne voudraient plus venir avec moi après ! il ne pouvait pas aller à la fête tout seul, même s'il était capable de s'amuser en solitaire, sans quelqu'un avec lui. il était une âme errante, il savait terriblement bien le faire, mais il avait promis à ses deux camarades qu'ils iraient tous ensemble, peu importe les conditions. kiro, soulagé de la décision prise par la brunette, laissa un rire s'envoler dans l'air de la maison avant de coincer haeri entre ses bras. geste attendrissant, affection soudaine. merci noona. mamie m'a un peu appris à coudre, j'ai réussi à réparer un tee-shirt une fois !

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shinae il peut pas en prendre, c'est pas de sa faute. j'ai réussi qu'une fois à l'emmener faire de l'urbex. et minzhe parfois il vient, parfois non, ça dépend. la dernière fois que j'ai proposé qu'on se rejoigne, ils m'ont laissé tout seul avec haneul. moue apparente en pensant aux refus de partir à l'aventure, que kiro avait dû affronter de la part de ses meilleurs amis, tandis qu'il regardait un instant le bout de ses pieds, chaussures encore mouillées, la faute à son trajet en vélo. si l'idée lui avait au départ fait difficilement avaler sa salive, kiro ne s'était au final, pas plaint de leur décision (faite au dernier moment) de ne pas venir, profitant de la présence de son amie en solitaire. il n'avait pu s'empêcher de penser, malgré sa tendre naïveté, qu'il avait été victime de leur fine stratégie, plan élaboré avec soin pour que kiro et haneul ne se retrouvent que tous les deux. finalement, leur rencontre en duo lui avait fait un bien fou, il en était ressorti avec les joues cramoisies d'embarras. gamin terriblement attendri par la demoiselle avec qui il avait passé plusieurs heures (agréables). on fait à peu près la même taille, mais je vais les prévenir qu'il faudrait que tu puisses les voir. qu'il rétorquait à son aînée, tandis qu'il ressortait son téléphone portable, écran rayé par les (trop) nombreux moments où il avait fait tomber l'engin au sol, presque à chaque fois que le petit prince partait en quête de frissons, gamin infatigable, garçon qui prenait constamment des risques inutiles, quitte à abîmer tout ce qu'il emportait avec lui. message envoyé à ses compètes pour les informer de la requête d'haeri. je me doute que le tee-shirt c'était de la rigolade. rien ne m’arrêtera, je suis sûr que je peux y arriver ! ce qu'il y avait de bien avec kiro, c'est qu'il voyait le verre à moitié plein, plutôt qu'à moitié vide. il aimait continuellement se lancer dans des paris incongrus, et ne pas réussir à faire quelque chose lui permettait de goûter au challenge de faire mieux la fois d'après. l'inconnu ne le faisait pas flancher, ne l'effrayait aucunement, possible échappatoire pour un garçon comme kiro, qui avait toujours du mal à contenir ses émotions et sa fougue qui ne cessait de grandir. non, seulement ma grand-mère depuis que je suis à séoul. mes parents ne sont pas venus avec moi. ça fait longtemps que je ne les ai pas vus, ils ont trop de travail en australie. attentif aux mots prononcés par haeri, un soupçon d'émotion submergea le gamin-étoile, qui ne mentionnait jamais très souvent sa famille. sa grand-mère avait fait ce qu'elle pouvait pour l'élever convenablement en l’absence de ses parents. kiro n'était pas un garçon normal, transpirait la singularité, aussi bien sur son caractère que pour son histoire familiale.

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les yeux brillants, il avait déjà sorti son téléphone pour pianoter les instructions données par son aînée, conscient des efforts qu'elle faisait déjà pour lui. il n'avait aucunement envie de la contrarier à nouveau, et de la mettre (involontairement) encore une fois dans une impasse, haeri qu'il ne souhaitait pas voir se fâcher, pas maintenant qu'ils avaient tous les deux prévu de s'entraider. 'haeri noona veut vous voir pour prendre vos mesures'. simple phrase écrite à vive allure tandis qu'il s'enthousiasmait de leur future virée à la mercerie, kiro sur le qui-vive, près à décoller dès qu'elle lui donnerait le signal pour passer la porte d'entrée. j'ai envoyé le message noona, ils sont prévenus ! que le gamin intrépide lançait dans les airs, tandis qu'il lui offrait un énième sourire transpirant la sincérité, petit brun plein d'espoir, persuadé qu'il réussirait à faire des merveilles s'il restait près d'elle, haeri et ses bons conseils, haeri et l'expérience dont lui, manquait cruellement. qui sait, on va peut-être me découvrir un talent caché ? peut-être même que la couture sera une concurrente directe à l'urbex, ou au handball ! passions qui alimentaient (et épuisaient également) sa témérité légendaire, garçon aux grands besoins d'extérioriser ses trop nombreuses phases d'énergie, kiro qui n'était jamais en accord avec les jeunes adultes de son âge. kiro encore à faire du sport et à s'émerveiller devant les bornes d'arcade, tandis que ses compères, le monde alentour, entrait dans la vie active et commençait à construire une existence sérieuse. ne sois pas triste pour moi haeri noona, j'aurais pu rester en australie si j'avais voulu mais j'avais envie de retrouver ma place en corée. kiro ne mentionnait pas, volontairement, les épisodes catastrophiques de son adolescence brouillon qu'il s'efforçait à oublier - en vain -, gamin souffre-douleur d'enfants qui n'acceptaient pas la différence d'esprit. il avait appris à les transposer à l'écrit, en textes, en dessins, plutôt qu'à pleurer. il avait eu besoin de retourner sur ses terres natales, et souffler. ici il était différent aussi, mais les gens ne semblaient pas en tenir rigueur. de temps en temps, j'essaye de voir le bon côté des choses, je me dit que c'est mieux que rien.. j'irai sûrement les voir cet été, ou peut-être qu'ils se décideront à venir, s'ils sont libres. s'ils ont envie de venir me voir, grand-mère et moi. kiro n'était pas fâché après ses parents, il comprenait leur situation même si parfois, il espérait qu'ils se manifestent plus souvent. et toi, tu as envie de retourner là d'où tu viens ? l'enfant-soleil osait s'enthousiasmer sur le fait qu'elle puisse s'ouvrir à lui, elle aussi.

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il y a toujours l'appréhension de croiser des gens malhonnêtes, de tomber dans un piège, ou de se faire mal, blessures non étrangères au gamin en quête de sensations fortes. pourtant c'est toujours plus malin que lui, découvrir de nouveaux lieux, épancher sa soif d'aventures, trouver une âme, une histoire aux lieux abandonnés anime toutes ses envies. il n'arrive jamais à dire non pour une nouvelle poursuite d'imprudence, péripéties toujours souhaitées, qui le sortent continuellement de la banalité de son existence. un petit peu, mais je fais attention et je suis habitué maintenant ! au départ c'était plus compliqué. il ne va pas lui parler de la fois où il est resté coincé toute la nuit dans une usine désaffectée, ni même de l'épisode dans lequel il a traversé le plancher d'une vieille maison hantée. kiro a l'embarras trop proéminent, garçon qui s'est juré de prendre soin de lui tout seul, et de ne pas inquiéter ses proches. tes parents... ils sont pas là haeri noona ? personne ne t'attend là-bas ? la curiosité maladive qui colle, et l'impression qui se glisse vaguement dans son esprit concerné, celle de finalement, ne pas savoir grand chose de la vie personnelle de son interlocutrice. tristesse qui lentement, vient s'emparer des propres sentiments du cadet, subtile pensée qu'haeri n'a d'attaches au lieu de son enfance que parce qu'elle y est née. kiro qui sent le sourire de son aînée empli d'émoi, geste évasif qu'il ne peut s'empêcher d'observer, éviter aux émotions de se déverser sur les joues églantines de la conductrice. c'est pas grave si y'a plus personne tu sais. ici, c'est différent. tu as des amis, tu as une famille, un mari. et puis y'a moi ! moi je te laisserai pas. qu'il sort dans un sourire malicieux, alors qu'il tente désespérément de faire partir les nuages gris planant au dessus de leurs têtes, désir de chasser la mélancolie pour un sentiment plus proéminent : le bonheur instantané. étoile aux envies de bien faire, avec tout le monde. c'est parfois un peu maladroit, ça a souvent un goût d'étourderie, mais les intentions sont constamment louables, gamin-ange, à la spontanéité presque enfantine, débordante de candeur.

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oh, je suis désolé... il baisse les yeux, moue discrète qui vient se dessiner sur le faciès habituellement angélique. j'espère que tu gardes des beaux souvenirs d'eux. kiro aux monologues faciles, et pourtant plus doué pour écouter les autres que les réconforter. il s'en veut d'avoir potentiellement rendu triste son aînée, mais il ne peut cacher, dans son esprit, que grâce à sa question, il en connaît un peu plus sur sa vie personnelle, dont elle ne parle presque jamais. curiosité qu'il n'a pas réussi à contenir, une fois de plus.

il essaye de la regarder mais s'en empêche un instant, préférant vaguement fixer l'horizon et la laisser conduire, quitte à laisser un doux silence s'installer entre eux. pour la première fois depuis qu'il est venu à elle, kiro ne souhaite pas embêter haeri, ne s'interpose pas, ne la submerge plus de questions, gamin lentement calmé. l'adrénaline redescendue, dans le confort de son siège, l'étudiant ose fixer les rues qui défilent sous ses pupilles brillantes, étoile curieuse du monde alentour. esprit encombré par les passants, il sent la proximité soudaine de son aînée sans pourtant être effrayé, affection qu'il accepte dans un doux sourire alors qu'il se décide à lui retourner son geste, accompagné d'une sympathie purement amicale. je voulais que tu le saches, je suis là pour toi. sincérité qui lui vaut une nouvelle marque de tendresse sur le front, acte apprécié tandis qu'il se montre plus sérieux qu'à l'accoutumée. garçon se pose, vérité accordée à son interlocutrice, à qui il a promis de veiller sur sa personne, à qui il voudrait montrer qu'il est quelqu'un sur qui l'on peut compter. je veux être plus beau et plus majestueux que le roi triton ! sans la barbe et les cheveux blancs ! qu'il lance en rigolant, haeri signalant la destination de leurs convoitises atteinte dans la foulée. les pieds posés sur le goudron, il suit son amie dans la mercerie, s'autorisant à regarder autour de lui, sans pour autant lâcher la demoiselle de son champ de vision. il se sent émerveillé, perdu, ne sachant trop quoi faire, quoi prendre... tout simplement... comment se comporter. l'impression d'être un petit garçon naïf qui le transperce soudainement, le gêne. noona ? est-ce que tu me trouves immature ? question posée sans contexte, sortie de nulle part.

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c'est bien, de garder les bons moments passés avec eux en tête. kiro ça le fait sourire, mais il ne parvient pas à y faire face, il ne peut pas s'en empêcher, de penser à ses propres parents. une fois de plus. ça l’émeut, plus qu'il ne voudrait réellement l'admettre, de parler de la famille. ses songes demeurent, inlassablement. quelle serait sa vie, s'ils vivaient avec lui, s'ils laissaient tout tomber pour pouvoir rejoindre leur fils unique ici, au pays du matin calme. kiro seul au monde, avant aujourd'hui. que serait-il devenu, s'il n'avait pas le sens de l'amitié, s'il n'avait pas haeri, minzhe, nohyun ou même haneul à ses côtés... question sans réponse. naïveté le tient parfois, et souvent, kiro se plaît à penser que ses parents demeurent éternellement en australie pour de bonnes raisons, qu'ils ne se fichent pas totalement de lui, qu'ils l'ont envoyé en corée pour qu'il s'y sente mieux... espoirs dérisoires d'un gamin aux doutes perpétuels.

le rire de son aînée éclate dans la mercerie, le faisant un instant quitter ses pensées mélancoliques, réplique d'haeri qui le laisse presque perplexe. c'est vrai ? parfois, je me dit que si j'étais plus âgé, la vie serait plus simple. mais je pense que je vais quand même attendre encore pas mal de temps pour les cheveux blancs. pensées amusées, à s'imaginer à quoi il ressemblerait, s'il venait un jour à avoir de la barbe et une pâle chevelure. ça ne lui conviendrait pas, il en est certain.

les yeux de kiro voguent à vive allure, se contentant de suivre haeri à la trace, la laissant choisir les tissus de son futur costume, ne sachant pas réellement quoi faire. mais vient la question qu'il n'aurait pas dû poser, s'échappant de ses lippes presque naturellement, à regretter aussitôt d'avoir stoppé son amie dans son élan d'ingéniosité. non.. c'est rien. oublie ce que j'ai dit. moue éphémère qui ne quitte pas ses traits enfantins, kiro gamin malgré sa soudaine remise en question. majeur et pourtant, dans une constance indélébile, candide, presque ignorant. et ça l'énerve parfois kiro, dualité agaçante, parce qu'il veut grandir, et pourtant tout crie en lui qu'il est désespérément innocent : sa manière d'être, sa façon de parler, même ses hobbies qu'il ne désire pas changer.

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