il ne s'habituera probablement jamais à ce rôle qu'il a accepté de tenir pour son amie. agir comme s'il était son petit ami, ça lui est plutôt difficile, en vérité. en grande partie, parce qu'il est gay, mais aussi parce qu'il n'a vécu qu'une seule relation amoureuse dans sa vie. alors il ne sait plus comment se comporter. et les parents de lyn le mettent constamment mal-à-l'aise à table. d'un côté, jihae n'est pas bien difficile à rendre malaisé. il a pris grand soin de camoufler les marques sur son corps qui pourraient être visibles. comme il porte un sweatshirt, la tâche n'a pas été trop laborieuse. il a appliqué les conseils beauté de son amie. celle qui l'a mené directement à sa chambre après le repas.

il n'y a que chez elle (et sungyeol) qu'il mange un véritable repas, même s'il n'ingurgite pas de grosses quantités de nourriture. trop habitué de crever de faim, s'il mange trop, ça risque de le rendre malade. il doit y aller progressivement, mais il n'en a jamais la chance. assis en tailleur sur le sol de la chambre, le gamin laisse son regard parcourir la pièce. il aimerait avoir une telle chambre, lui aussi. chaque fois qu'il vient, il se fait la réflexion. malheureusement, sa famille n'est pas très riche ni même gentille. son père a sombré dans sa folie et dans l'alcool et sa mère flambe tout l'argent de la famille dans des jeux de hasard.

une ambiance bien différente de celle qui émane chez cette famille que jihae apprécie pourtant malgré qu'elle ne soit pas non plus parfaite. au moins, ici, il ne craint pas que des coups s'abattent à tout instant. il n'y avance pas avec la peur au ventre. aussi silencieux qu'il l'est d'habitude, il attend sagement la suite des choses. même s'il aurait bien des choses à dire. entre sa rencontre récente avec son ex petit-ami et cette nuit étrange passée chez son ami, xieren. skylar avait formulé le souhait de le voir pour avoir la chance de s'expliquer, mais le plus jeune avait refusé bravement. sûrement en face à face, il n'aurait pas été capable de le faire. "lyn? qu'est-ce que tu fais?"

Toute cette situation frise le ridicule, parce qu'à table, tes parents pensent que cet homme fera un jour partie de la famille. Calomnie tricotée par tes soins ; entre tes doigts, le mensonge est sublime, ne tient en vérité qu'à un fil. C'est dingue ce que t'es prête à raconter pour avoir la paix, car pour vivre ton histoire comme désirée, une fable tu as inventé. Une phrase innocente, irréfléchie et ce frère que tu vois en lui, aux yeux de ta chair en amant ce traduit.

Dîner à rallonge se termine lorsque dans ton antre tu le conduis, Jihae, dans le calme, te suit. Tes lèvres, agitées par la culpabilité se tordent et se pincent sans arrêt. Tu t'en veux d'infliger ça à ton meilleur ami, comme s'il n'était pas déjà suffisamment troublé dans son quotidien :: ( un rôle ) :: tu l'obliges à endosser. Incapable de jouer correctement le tien, le masque tombe sitôt la porte fermée. Derrière le battant de l'armoire, tu disparais et te délestes de cette image de fille adorée.

Plus à l'aise dans une tenue plus légère, tu réponds alors qu'un short tu enfiles : « 2 minutes. » qui s'apparentent plus à des secondes. Soulagement dans ta voix : « Fiou, c'est beaucoup mieux. » volte face et au sol, l'ami est découvert ; feindre l'agacement : « Tu comptes rester par terre encore longtemps ? » un soupir : « Combien de fois je t'ai dis et répété de faire comme chez toi... » sur le lit t'installer ; question de confort ; tandis que la couette tu tapotes, comme pour attirer un petit animal. Par habitude, ajouter : « Si tu veux enfiler un truc plus confortable, j'ai deux trois trucs à ta taille. »  

aussitôt la porte passée, la demoiselle se dirige vers le garde-robe afin de troquer sa tenue contre une autre, plus confortable. par habitude, jihae s'est assis au sol. cela vient probablement du fait que chez lui, s'il ose poser son postérieur autre part que sur le sol, une grande main vient le secouer d'un coup puissant. certes, dans sa propre chambre, il s'assoit définitivement sur son lit, mais il n'est pas dans sa chambre, alors il n'a rien questionné et a pris place sur le sol dur de la pièce. ça ne lui dérange pas pourtant. il est habitué.

lorsqu'il voit l'agacement sur les traits de lyn, toutefois, il se sent mal. coupable. même si c'est feint. il ne voit aucun différence, en réalité et il baisse la tête. jihae devrait pourtant le savoir, que chez elle, il a le droit de s'installer confortablement. le soupir qu'elle lâche lui lacère les oreilles et il se relève. "désolé..." une excuse lâchée de sa voix peu assurée et à peine assez fort pour qu'elle puisse bien l'entendre. il vient prendre place à côté d'elle sur son lit qu'elle tapotait sans la regarder. "et... j'ai fais comme chez moi, en vérité..."

il se mord les lèvres, mal-à-l'aise, car il ne sait pas comment se comporter. la belle lui propose de se changer s'il le désire. "ça va, merci." dit-il en relevant la tête vers elle et en forçant un sourire pour tenter de ne pas l'inquiéter. la dernière chose qu'il veut, c'est attirer toute l'attention sur lui. il n'est pas venue chez elle pour parler uniquement de lui et de ses problèmes. la demoiselle aussi en a et il ne va pas monopoliser son attention. il préfère qu'elle lui parle d'elle que de devoir lui dire tout ce qu'il vit. néanmoins, il a envie de lui parler de skylar et de xieren, mais il ne sait pas comment entamer le sujet.

Les yeux cernés d'un maquillage que tu ne comptes pas enlever, ton expression s'adoucit aux paroles de l'ami. Parce que t'as horreur d'entendre des excuses dans sa bouche, tu le serres entre tes bras sitôt qu'il te rejoind sur le duvet : « Hum, je sais... mais, ici, tu peux faire ce que tu veux, okay ? » conclure d'un tendre sourire ; et dans la seconde qui suit, remplacé par la malice, c'est un doigt qui se pose sur son nez : « Et n'imagines même pas t'excuser de quoique ce soit, sauf si tu veux vraiment m'énerver ! »

Bondir hors du lit pour t'enquérir de l'ordinateur portable posé sur le bureau, et peu convaincue, questionner : « T'es sûr ? Tu comptes dormir là dedans ? » insister, de peur qu'il refuse pour ne pas déranger : « Je dois avoir un t-shirt à toi là dedans- » pointer l'armoire du doigt : « -puis, un jogging trop grand aussi... » sur la couverture te délester du matériel informatique, en quelques gestes rapides t'emparer des vêtements en question ; que tu abandonnes sur le dessus d'une commode : « T'sais quoi, ils sont juste là si tu change d'avis ! »

Une vrai pipelette, comme à chaque fois que tu es avec Jihae. Ni une, ni deux, tu te jettes à ses côtés tirant le pc jusqu'à vous. Ce soir, tu voudrais regarder un film ; chill un peu en sa compagnie, mais avant, tu voudrais t'excuser. De l'inquiétude dans le regard et une lèvre maltraitée, tu te lances, pas très fière : « J-je suis désolée que t'ais encore eu à jouer la comédie... » t'aimerais pouvoir lui dire que c'est bientôt terminé, or les mensonges sont si dur à arrêter que tu préfères ne rien promettre.