blood on the dancefloor.

à l'université,
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Tu ne savais pas si tu devais être surprise ou agacer de savoir que ton frère et toi partagiez la même passion. La danse. Quand il te l’avait avoué, tu as bu ses paroles, les acceptant avec sourire. Mais bon, c’était quand même étrange selon toi. Tu pourrais commencer à croire que votre ADN était bien plus fort même dans vos passions. Rien qu'à cette pensée, tu fus envahis de frissons. Mais ceci était l’élément parfait pour tenter un rapprochement avec le petit Minsu.

C’est avec une certaine appréhension que tu te dirigeais vers ces salles que tu avais fini par oublier. Ou tu préférais oublier. Il faut dire que toi qui avait eu tendance à mettre tous tes malheurs et tes soucis en boite, tu tentais à nouveau le diable en renouant à nouveau avec ce dernier… Mais ceci n’était qu’un mal pour un bien. Tu n’avais pas le choix si tu tentais d’atteindre encore plus haut. Alors ce n’était pas le moment de te dégonfler. Un pied dans la salle de danse, tu étais persuadée que l’atmosphère serait anxiogène… Mais c’est plus une vague de nostalgie qui t’envahit. Te rappelant les quelques années que tu as pu faire ici. Ces années où tu avais encore plein de rêves. Tu ne savais plus la dernière fois que tu as joué les ballerines. Il faut dire qu’avec ton handicap, tu as l’impression de ne plus avoir les mêmes techniques. Ou même la même grâce. Une chose à vérifier selon toi… En attendant ton frère, tu décidais de commencer à t'entraîner dans ton coin. Musique en marche, tu tentais de reproduire la dernière chorégraphie que tu avais mémorisée il y a quelques années. Tu fus surprise de voir que comme le vélo, tes réflexes étaient encore bien présent dans ton esprit.

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Euphorie d’antan de te retrouver à bouger sous les battements d’une musique. Non pas pour te faire remarquer, usant de charme pour attirer les plus offrants. Juste des mouvements bien pensées, accordées. Tu te rendais surtout compte à quel point ça te manquait de danser. Toi qui rêvait d'entraîner, d’enseigner à des enfants et partager ta plus grande passion… Avoir ce rêve te manquait tout autant. Tu savais que ton affaire te replongerait dans des souvenirs douloureux. Tu en venais à te demander si tu avais les épaules assez larges pour supporter ceci. Mais tu avais commencé quelque chose, tu comptais le mener à bien. Et ta clé venait d'apparaître…

▬ Non tu parles, je suis rouillée

Les années eurent raison de toi. Tu fis mine d’être gênée, un demi-sourire sur les lèvres. Voilà que tu entrais parfaitement dans ton personnage de Nabi. Tu riais faiblement en regardant son allure avant de secouer tes mains.

▬ Non ça va… J’ai eu au moins le temps de m’échauffer.

Tu te dirigeais vers ton sac à la recherche de ta bouteille d’eau. C’était aussi une belle occasion pour jeter un rapide coup d’oeil dans ses affaires. Peut-être une chose qui pourrait t’être utile. La chose que tu remarquais en premier, c’était son carton à dessin. C’est un début pour lancer un autre sujet.

▬ J’ignorais que tu dessinais aussi. Tu as vraiment une fibre artistique alors. Je suppose que tes parents devraient être comblés.

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Tu aurais pu accepter son compliment qui semblait sincère. Toi qui avait abandonné ta passion à la découverte de ta maladie, entendre que malgré celà, tu excellais dedans devrait te rendre heureuse. Mais venant de lui, cela avait du mal à t’atteindre. Parce que tu n’oubliais qu’il était leur gosse et surtout que tu avais un objectif à atteindre. Alors tu lui répondais par un simple sourire maladroit et de lancer à la suite de sa remarque sur sa ponctualité.

▬ Mouais. Je demande à voir la prochaine fois. Mais comme je te l’ai dit, ce n’est pas grave

Paroles plus ou moins rassurantes, pour ne pas échapper à ce rôle que tu avais pris avec lui. Tu voulais qu’il se sente assez en confiance pour baisser sa garde. Le vice la meilleure des armes. Tu avais presque la sensation que c’était le cas lorsqu’il évoquait son paternel. Les poings serrés, tu tentais de réfréner toute l’amertume que tu ressentais en repensant à cet homme. Mais il fallait que tu te contrôles du mieux que tu pouvais. Soupir qui t’échappait, tu levais les yeux au ciel, un bon moyen de croire que tu étais dépitée que son père ne le soutienne pas dans sa vocation

▬ Ah. C’est le genre de papa qui préférerait le voir médecin ou un truc comme ça non ?

Ce serait tellement cliché….

▬ J’y crois pas. Tu es donc un artiste complet. Tes parents devraient plutôt être fiers de voir que tu es touche-à-tout.

Dis-tu avec un semblant d’entrain. C’est vrai que c’était triste de voir ce genre de parents qui faisaient passer leur envies et leur image de la réussite avant le bonheur de leurs enfants. Alors que ta situation était plus différente, poussant tes petits a réalisé leurs rêves quoi qu’il arrive… Triste destin pour ton demi frère. Après avoir hoché la tête, acceptant qu’il te partage son talent, tu le regardais avec une certaines surprise.

▬ Ah moi ?

Que dire ? Cette question était presque piège. Est-ce que cela valait le coup d'inventer un mensonge un peu loufoque ?

▬ Pour le moment, je ne fais pas grand-chose. Je m’occupe surtout de mes frères et soeurs. Je suis leur aînée

Simple et assez évasif pour ne pas qu’il s’interroge trop. D’autant plus que ceci était la vérité. Il n’avait pas besoin de savoir que tu tentais de t’établir en self-made woman. Tu t’asseyais sur le parquet, l’invitant à faire de même et à te rejoindre.

▬ Bon alors ? Qu’est-ce que tu veux faire comme challenge ? Histoire que je juge tes capacités en danse.

Terminais-tu en riant.

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Tu soufflais un rire avec ton nez quand il évoquait le tableau que ses parents attendaient de lui. D’abord amusée par ce cliché de bonne famille, mais aussi te dire que c’est aussi la dernière image que j’avais en tête de son père, c’était cette image. Des petits détails qui finissent surtout par te dégoûter. Mais il fallait continuer de te faire violence pour ne rien laisser transparaître. Tu n’ébranlais pas ton masque pour autant, ce sourire attendrissant et surtout factice accroché à tes lèvres.

▬ On a tous des lacunes. Mais tu as au moins le mérite de vouloir essayer et t’accrocher à ce qui te tient vraiment à coeur

Bordel, tu commençais en plus à lui parler comme si tu étais réellement sa grande soeur ?? Tu étais en train de perdre pied là, il fallait que tu te ressaisisses. Ironiquement, Minsu t’y aidait parfaitement en mettant en avant sa vie de rêve. Ses parents aimants, protecteurs, attentionnés… Tout ce dont tu as été privée…

▬ Oui, j’imagine que ça ne doit pas être facile d’avoir des parents toujours autant à l’affût

Ta voix était quand même bien plus faible en prononçant ces mots. Il en parlait comme si c’était une évidence… Non. Le seul parent auquel tu as eu le droit t’a refourgué à ton aïeule qui te montrait que tu étais une honte avant de te lâcher dans un orphelinat. Un mal pour un bien. Tu as été capable de trouver une véritable famille que tu étais de vanter un peu. Mais bon parler de famille risquerait de rapidement dégénérer. Tu portais ton attention sur la vidéo qu’il te mettait sous le nez. Tu avais eu l’occasion de la voir effectivement.

▬ Oui. Même à plusieurs, ça aurait donné un peu plus d’impact.

Avouais-tu alors que tu retournais la vidéo, tentant de décortiquer chacun des mouvements.

▬ C’est souvent quand c’est trop simple que ça à l’air compliqué.

Pour avoir était dans un groupe, tu parlais en connaissance de cause…

▬ Mais là, tout se joue sur la synchronisation parfaite. Tu penses que tu en es capable ?

Lançais-tu avec un regard plein de défi…