night fog ღ ta vie semblait reprendre un peu plus de vigueur, sungyeol. après plus d’un an de désordre et de perturbations, tu commençais à voir le bout du tunnel que tu croyais auparavant sans fin. tout n’était pas rose et tout ne s’était pas arrangé en un claquement de doigt, mais ça allait mieux. bientôt, les cours allaient recommencer et toi, tout ce que tu avais en tête, c'était la proposition du stage lié avec tes études. tu n'avais pas encore accepté et tu y pensais toujours, mais t'avouais que c'était quelque chose qui t'intéressait beaucoup. seulement, la raison pour laquelle tu y pensais encore, c'était par peur d'être derrière dans tes cours. manquer un semestre, ce n’était pas rien. tu te disais que d’un côté, ça ferait bouger les choses, on t’avait bien dit que le changement, ça allait aider, mais tu n’étais toujours pas arrivé à ta décision finale. pour le moment, tu n’y pensais plus. avec la fraîcheur de la nuit et de la pluie qui venait d’arrêter de tomber, tu avais proposé à nohyun de passer dans une crêperie que tu venais de découvrir, à itaewon. parce qu'après avoir passé une bonne partie de la journée à travailler, tu n'avais pas envie de rester enfermer dans ton appartement. heureusement, il avait accepté d'y aller avec toi et maintenant, vous veniez de traverser la rue, à moitié chemin vers la destination choisie. du moins, tu le croyais. je penses qu'on doit tourner ici ? et continuer... tout droit ? tu avais haussé des épaules en regardant ton portable avant de fermer l’écran. tu allais rajouter quelque chose, alors que tu glissais l’objet dans ta poche, mais avant même de pouvoir souffler un seul mot, tu étais tragiquement attaqué… par une abeille. réaction immédiate de battre en retraite vers nohyun, t’accrochant à lui. ça te donnait un air de déjà vu, tout ça. mais sur le moment, tu ne trouvais pas très drôle, avec ton allergie et ta phobie. ce n’était après t’être assuré que l’insecte avait bien disparu que tu avais repris ton calme. oh, hyunie. c’est comme la première fois qu’on s’est rencontré, avec l’abeille. quand je t'ai pris pour jihwan ? c'est intéressant, on est même proche de l’endroit. coincidence ? probablement. mais c'était mignon, tu trouvais, de t'en être souvenu si proche d'où tu l'avais rencontré. sans cet instant, tu ne l'aurais jamais rencontré et tu n'imaginais pas ne pas l'avoir dans ta vie. c'était... probablement le moment le plus important de ta vie, yeol.

night fog ღ il avait passé un long moment à observer la pluie à travers la fenêtre de sa chambre. assis à son bureau dans une vaine tentative de se plonger dans ses études. intérêt absent pour cette matière choisie uniquement pour faire plaisir à ses parents. c'est encore pire depuis qu'il s'est éveillé de son coma. lorsqu'il feuillette ses notes des années antérieures, il y en a plusieurs dont il ne se souvient même pas. c'est encore plus difficile pour lui de continuer sur cette voie, maintenant. mais a-t-il vraiment le choix face à ces parents exécrables? qui l'obligent à être quelqu'un qu'il n'est pas et qu'il n'a pas envie d'être. un soupir franchit ses lèvres, son menton appuyer dans sa main et les prunelles qui observent parfois le décor, parfois les gouttes de pluie qui roulent sur la fenêtre. et, immanquablement, ses pensées se tournent vers sungyeol. il rêvasse de lui, heureux de l'avoir retrouvé. un poids s'est allégé sur ses épaules depuis qu'il a éclairci ce malentendu. il savait bien que ce que ses parents lui avaient raconté ne faisait pas sens. le jeune homme ne l'aurait jamais abandonné ainsi. il sait qu'il aurait passé toutes ses journées à son chevet, jusqu'à ce qu'il se réveille enfin. et il s'en veut d'avoir douté de lui ainsi, mais parfois, les paroles sont tellement convaincantes qu'on ne peut pas faire autrement. alors lorsqu'il reçoit l'invitation de son cadet à aller dans une crêperie, il accepte immédiatement, un sourire fleurissant soudainement sur ses pulpeuses. nohyun l'avait rejoint aussitôt et les voilà en train de chercher leur chemin. les deux s'étaient réconciliés après s'être expliqués, mais il persistait un certain doute chez l'aîné. ils ne s'étaient pas embrassés depuis, seule une étreinte avait été échangée. alors il avait passé une bonne partie du chemin à tergiverser mentalement pour savoir s'il lui prenait la main ou non. au final, il n'a pas eu le courage de le faire et l'éclat de voix soudain l'avait fait sursauter nerveusement. il avait feint s'intéresser aux indications, alors qu'il n'avait pas vraiment écouté. il est encore plus dérouté lorsque sungyeol vient s'accrocher à lui, mettant en péril son équilibre. il a une étrange sensation de déjà-vu, mais sans savoir mettre le doigt sur la source de cette impression. il aperçoit l'abeille du coin de l'oeil et se souvient que le jeune homme en a peur, notamment à cause de son allergie. une fois l'insecte partie, il est relâché, mais son coeur se débat à toute vitesse dans sa poitrine. puis les paroles qui lui parviennent lui nouent l'estomac avec tant de force qu'il croit un instant qu'il va renvoyer son contenu. parce qu'il ne se souvient pas. c'est le noir total dans son esprit. c'est comme si yeol était le seul à avoir vécu ce moment crucial. et nohyun se sent si mal de ne pas être capable de s'en souvenir. "quoi? quel endroit? et qui est jihwan?" interroge-t-il, abasourdi. il fronce les sourcils, tente de réfléchir, mais rien ne lui vient. "c'est... c'est à cause d'une abeille que nous nous sommes rencontrés?..." la voix tremble légèrement et il vient se gratter le derrière de la tête, alors que la concentration l'éprend. il veut se souvenir, mais n'y parvient pas du tout.

night fog ღ ça faisait quelques mois que ton monde avait recommencé à reprendre son rythme antérieur, avec la présence de nohyun, on pouvait presque penser que tout revenait à la normale. pourtant, ce n'était pas tout au même, rien n'était comme avant, yeol. et toi, tu te sentais un peu... étrange ? tu avais beaucoup de choses en tête que tu essayais de laisser dans le passé, mais tu n'y parvenais pas. c'était dans ces moments-là où tu pouvais sembler assez distant ou agissant de façon curieuse, mais c'était que tu ne savais comment agir. l'habitude que tu avais, d'écrire dans ton journal et de poser tes pensées sur papier, c'était quelque chose que tu avais abandonné, même si ça t'aidait énormément. et maintenant, tu embouteillais tout ce que tu pensais, au lieu d'en parler. ça allait mieux, mais ce n'était pas parfait. avec nohyun, t'étais plus qu'heureux, mais la culpabilité te rongeait de l'intérieur. parce que tu n'avais pas cherché plus loin, lorsqu'on t'a menti, lorsqu'on t'a dit qu'il n'était plus là. si seulement... tu aurais su qu'il était toujours là, toujours en vie, rien ne se serait passé de la même façon. tu refusais de discuter du temps où nohyun n'était pas là. c'était un sujet que tu ne voulais toucher, même si ça te rendait distant et qu'un jour, ça allait devoir remonter à la surface. tu ignorais ce fait et continuait 'comme avant', même si c'était très différent. ce n'était pas la même chose lorsqu'il en venait aux souvenirs lointains, comme la venue de l'abeille qui t'avait rappelé votre rencontre. ton regard se promenait toujours sur les alentours, guettant à ce que l'insecte ne revienne pas en surprise. la dernière chose que tu voulais, c'était une visite à l'hôpital. tu détestais cette endroit. tes prunelles s'étaient posées sur nohyun à ses paroles, l'air confus. huh ? que tu avais soufflé. le.. festival ? jihwan, c'était un membre de mon groupe. tu pouvais comprendre qu'il ne se souvenait pas très bien de jihwan, après tout... ça faisait longtemps, mais... ta voix s'était effacée plus les mots sortaient de ta bouche à la suite de sa phrase. oui... tu ne te souviens pas ? tes paroles étaient presque inaudibles, alors que tu le regardais, incertain, ton coeur se serrant fortement à l'intérieur de toi. n-non, c'est juste au coin, tu vas te souvenir. inquiétude qui se fait entendre au bégaiement des mots, tu pointais là où le festival s'était déroulé en agrippant son poignet pour le tirer vers l'endroit exact où vous vous étiez rencontrés. tu te souviens, si ? c'était ici. ce n'était pas pareil, ça faisait si longtemps après tout, mais c'était indéniablement à cet endroit exact que vous vous étiez rencontré pour la première fois, yeol.

night fog ღ il ne lui en avait pas encore parlé, parce qu'il voulait croire que ça irait. il n'avait pas envie d'être un fardeau pour le jeune homme qui avait dû vivre une année terriblement éprouvante sans lui. il n'ose même pas imaginer ce que ça a dû être pour lui. il sait que si les rôles avaient été inversés, nohyun n'aurait pas pu survivre. il n'aurait plus été que le fantôme de lui-même et ce serait plongé dans ses études. il aurait écouté ses parents du début à la fin et aurait été leur parfait petit robot. il aurait fait taire ses émotions au profit de leurs moindre désirs. pourtant, il sait qu'à l'inverse, les parents de sungyeol ne l'auraient jamais empêché de voir leur fils. alors il ne pouvait pas imaginer la frustration, la tristesse et la douleur qu'il avait dû ressentir pendant tout ce temps. pas étonnant qu'il se soit fait la réflexion qu'il avait perdu de sa lumière. certes, il recommençait à briller doucement, lentement. mais simplement parce qu'ils s'étaient retrouvés. à voir l'expression qui peignait ses jolis traits, l'aîné pouvait deviner à quel point il était perturbé. la confusion se lisait partout sur son visage et aussi quelque chose qu'il n'arrivait pas à décrire. alors, par culpabilité, il se creuse la cervelle pour tenter de se souvenir de ce moment précieux et significatif. il se sent si mal de ne pas pouvoir reconnaître cet instant ni ces lieux. il secoue légèrement la tête lorsque yeol lui demande s'il se souvient. ça le frustre, mais ça le fait surtout sentir extrêmement coupable. soudainement, le garçon empoigne son poignet et il n'a d'autres choix que de le suivre. ses prunelles détaillent les environs, mais pour lui, c'est la première fois qu'il y met les pieds. il ne reconnaît pas du tout cet endroit. et pourtant, il essaie. très fort. trop fort, même. la panique grimpe en lui à l'idée que d'autres souvenirs si précieux aient pu disparaître de sa mémoire. le jeune homme est tellement important pour lui qu'il n'arrive pas à relativiser. ses pensées sont négatives et le rabaissent. il devrait pouvoir se souvenir. pourtant, la réalité est poignante: il n'y parvient pas. "j-je... je suis désolé, lian... je ne me souviens pas..." ça le brise complètement, aussi baisse-t-il la tête pour ne pas avoir à affronter son regard.

night fog ღ les minutes passaient et du moment où il t'avait demandé qui était-ce jihwan, ton coeur ne pouvait s'arrêter de se cogner contre ton torse. dire que tu étais effrayé était un euphémisme, tu ne voulais le croire, qu'il puisse avoir oublier le moment de votre rencontre. une petite part de toi espérait qu'en le tirant à l'endroit même où vous vous étiez rencontrés, il allait se souvenir. tu espérais que ce n'était qu'un oubli ou même une blague de mauvais goût… même si tu connaissais nohyun, même si tu savais que ce n'étais pas son genre. n'importe quoi, t'accepterait, mais pas… ça. pas ce qui se passait à ce moment même. et te voilà, sungyeol, qui se tenait devant lui, la main n'ayant toujours pas lâché son poignet, lui demandant s'il se souvenait. tu t'accrochais à la plus petite des chances, même si tu le voyais à sa réaction que ce n'était pas le cas. ça te frappait sur le coup, qu'il n'avait aucune idée de ce que tu parlais. et comme ça, la mémoire que tu avais de ce moment n'était que tienne. comme si on avait rompu le lien qui vous unissait, la peur te prenait par les tripes : quel autre moment avait-il oublié ? mais surtout… pourquoi t'en avait-il pas parlé ? l'apprendre de cette façon… la douleur te percutait de pleine force, de ton expression qui s'attristait, bien que tu essayais de le cacher. je vois, que tu avais parvenu à souffler, ta main lâchant son poignet faiblement. ça... hm, que tu avais commencé, les yeux baissés, avant de pincer tes lèvres ensembles quelques secondes. tu as... pourquoi tu n'as pas discuté de ça ? tu n'arrivais pas à souffler ces mots, 'ces problèmes de mémoire'. tu te disais que peut-être que ce n'était pas une réalité, si tu ne disais rien. même si ta gorge se serrait et que tu étais visiblement troublé par la situation. possiblement même assez triste qu'il n'ait pas pensé... voulu ? en parler avec toi, yeol. tu ne comprenais pas, pas lorsque c'était quelque chose d'aussi important. tu voulais savoir pourquoi, mais tu n'arrivais pas à souffler les mots, tu restais silencieusement là, sans arriver à relever le regard.

night fog ღ il regrette. et il s'en veut énormément. le sentiment d'inconfort l'envahit entièrement et nohyun se réprimande mentalement. pourquoi a-t-il dû faire que il le fait toujours? c'est-à-dire tout garder pour lui? il sait qu'il aurait dû en parler avec sungyeol, mais il n'y était pas parvenu. il avait eu l'espoir, un moment, que tout ça n'était pas réel. que ça n'était que passager. il avait voulu croire que sa vie n'était pas anéantie. c'était une erreur, il le sait, il en prend conscience en voyant l'expression sur les traits de celui qu'il aime plus que tout en ce monde. plus que lui-même. sans lui, il n'est rien et c'est pour ça que la culpabilité est aussi douloureuse. elle transperce son myocarde sans pitié. et alors qu'il lâche son poignet, nohyun baisse les yeux, incapable de soutenir cette expression plus longtemps. la douleur qui le traverse apporte une certaine humidité à ses yeux, mais il se refuse le droit de verser une quelconque larme. parce que c'est sa faute. il est dur avec lui-même; il l'a toujours été. et évidemment, la question tombe. elle le fait déglutir. elle le fait aussi trembler légèrement. elle le rend inconfortable plus que jamais. un silence s'installe, parce qu'il n'arrive pas à trouver les mots justes. "je suis désolé..." il ne trouve rien d'autre à dire. il sait qu'il a foiré et l'idée que sungyeol lui en veuille suffit à lui instaurer un sentiment de détresse profonde. "je... je pensais... je sais pas." il a toujours eu du mal à s'exprimer et il lui semble que c'est pire en cet instant. "j'ai cru naïvement que si j'ignorais le problème, il allait disparaître... je voulais-" la voix se brise un peu, mais il fait des efforts incommensurables pour ne pas succomber aux sanglots qui veulent se manifester. il inspire donc profondément pour se calmer. "je voulais croire que ça n'était pas réel... je n'accepte pas d'avoir des pertes de mémoire... je n'arrive pas à l'accepter, c'est trop difficile..." et malgré tous ses beaux efforts, une perle salée vient rouler sur sa joue. une larme qu'il vient aussitôt essuyer. il a tellement honte... "je suis désolé, lian, je-" ça le frappe tellement soudainement, cette peur. "je ne veux pas t'oublier..." lâche-t-il dans un sanglot déchirant, couvrant son visage de ses mains.

night fog ღ un sentiment de trahison éclatait la bulle dans lequel tu vivais depuis le retour de nohyun. et comme ça, le réveil était difficile, yeol. tu te demandais comment vous en étiez arrivé à ce point, tu te demandais même si tu avais le droit d'être contrarié par la dissimulation de cette amnésie. était-ce juste pour toi de vouloir savoir ce qu'il se passait dans sa vie, lorsqu'il en venait à quelque chose d'aussi sérieux ? une multitude d'émotions te prenait, te portait à confusion à ce que tu avais et avais pas le droit de ressentir. tout à la fois, tu te sentais contrarié, triste et coupable, mais surtout, tu te sentais blessé. rien n'était comme avant, mais c'était face à cette scène que tu avais réellement vu que la connexion que vous aviez auparavant n'était plus la même. c'était à ce moment que tu te posais la question : à quel moment est-ce qu'il s'était décidé qu'il ne pouvait se confier à toi ? tu avais une vague impression de ne servir à rien, comme si tu étais là, mais invisible. incapable de ne serait-ce que de l'aider dans ce qu'il traversait, parce qu'il avait préféré se taire, ne rien te dire et faire face à ses difficultés sans que tu ne puisses l'appuyer. était-ce une réaction insensée ? à ce point, tu ne savais plus. "je suis désolé" les mots résonnaient au creux de ta tête, mais ça ne servait à rien, le dommage avait été fait, ta confiance chancelait. c'est pas grave... mensonge. peu importe ce que tu répétais – que tu n'avais aucunement le droit de te plaindre – tu étais beaucoup trop peiné pour ne pas le laisser paraître. je pensais qu'on se disait tout, c'est tout. les paroles que tu laissais échapper dans un murmure ne se voulaient pas d'une cruauté aussi glaciale, pourtant on pourrait presque croire que c'était volontaire. l'illusion que le monde avait recommencé à tourner comme avant se fracturait devant tes yeux, notion d'un temps qui n'était plus. tout avait changé et toi, tu ne savais comment réagir à ce revirement. tu voulais retourner à ce que tu connaissais, sungyeol. avant l'accident, avant l'année que tu avais perdu, avant que tu ne sois submergé. ça ne marche pas comme ça, nohyun. que tu rétorquais d'un ton tremblant. tu n'as pas le droit de.. de cacher quelque chose d'aussi sérieux et de t'excuser. bras qui se croisaient, ton regard refusant toujours de le regarder. et tu n'as pas le droit de dire ça, ta gorge se nouait à l'écoute de sa dernière phrase. tu.. tu ne peux pas m'oublier, ton coeur se brisait à ce moment, dans la réalisation que d'une certaine manière, il n'y avait que toi qui portait encore les souvenirs du passé. mémoire qui n'existait plus de son côté, et tu t'en voulais. encore à ce moment, à blâmer l'accident sur ta personne, sungyeol. je t'interdis de m'oublier. cruauté d'une violence incomparable de souffler ces mots de tes lèvres tremblantes, alors qu'il n'avait aucune façon de contrôler l'amnésie. les iris toujours incapable de le regarder, des perles salés s'en échappait sans que tu ne fasses un mouvement pour essuyer tes joues. t'étais inconsolable, sungyeol.

night fog ღ il est vraiment stupide. c'est la pensée qui tourne en boucle dans sa tête. pourquoi n'en a-t-il pas parlé à sungyeol avant? la culpabilité s'installe doucement pour dévorer son coeur. à cause de ses parents, il a dû tout traverser tout seul; tout garder pour lui. pendant tellement longtemps avant qu'il ne retrouve le jeune homme. alors il a logiquement gardé ce réflexe. ce n'est pas parce qu'il ne voulait pas le partager avec lui. c'était bien plus compliqué que ça. néanmoins, les premières paroles sonnes fausses à ses oreilles. bien sûr que c'est grave. comment nohyun a-t-il pu ne pas lui dire? (( je pensais qu'on se disait tout. )) les mots sont comme des poignards qui lui transpercent le coeur. ça y est. il a assurément brisé la confiance de yeol et pour ça, il ne se pardonnera jamais. un nouveau sanglot étouffé avant de laisser retomber ses mains mollement et de laisser sa tête basse. il se sent si mal, en cet instant. son corps en tremble légèrement et il a la nausée. il se dégoûte. les paroles de l'aimé sont si froides et dures. sèches. la culpabilité est maintenant bien implantée et il ne sait pas quoi dire. il se contente de rester là, à regarder les larmes tomber de ses yeux. cependant, il ne les voit pas s'échouer contre le sol tellement sa vision est brouillée. il ne s'autorise même pas à exprimer sa peine et sa douleur à haute voix. ses pleurs sont étouffés le plus possible, même si cela signifie de retenir son souffle. même s'il voulait dire quoi que ce soit, il n'y arriverait pas. nohyun a réellement envie de disparaître, en ce moment. sungyeol serait assurément bien mieux sans lui dans sa vie. même s'il sait que ce n'est pas vrai. il ne serait pas mieux sans lui. pourtant... le jeune homme a bien du mal à s'en convaincre en l'instant. il voudrait pouvoir s'enfuir aussi loin qu'il lui est possible. fuir cette honte et cette culpabilité qui lui collent à la peau de façon désagréable. au lieu de quoi, ses genoux le lâchent et il se retrouve au sol. pathétique. c'est tout ce qui lui vient à l'esprit. nohyun ressent une terreur indescriptible à l'idée d'oublier celui qu'il aime, un jour. il ne s'excuse pas. non, parce que yeol lui a dit qu'il n'avait pas le droit. et il a raison. l'aîné n'a jamais eu aucun droit, de toute façon... alors nohyun se contente de choir là, à enfin exprimer sa tristesse. il a si mal. tellement mal qu'il pourrait en crever.

night fog ღ une vague de remords te remontait à la gorge à la seconde où tu t'étais tu. passage de tes humeurs changeantes, tu n'avais aucune raison de t'acharner sur celui qui n'avait rien fait, pourtant tu n'avais pensé avant de laisser la tempête se déferler sur nohyun. nohyun qui devait se sentir si mal, alors qu'il n'avait aucune raison de l'être. tu étais anéanti, plus que troublé sur les nouvelles de l'amnésie qu'il t'avait caché, mais tu savais très bien au fond de toi que de l'accuser de te l'avoir dissimuler n'allait mener à rien. l'impulsivité au bout des lèvres que tu te reprochais aussitôt, ta main se portait à ton visage, incapable de relever le regard vers celui qui t'opposait. gamin ignoble qui ne parvenait qu'à blesser ceux qui l'entourait, qu'étais-tu devenu, sungyeol ? l'idée même de reprendre la parole te nouait l'estomac, effroi de continuer dans la même direction et de complètement perdre le seul qui t'importait. mais rester là où tu étais, après avoir causé autant de douleur, ça te pesait. et entendre ses sanglots étouffés, tu n'y arrivais pas. c'était de ta faute, mais tu ne voulais y faire face, à cette douleur. pardon, que tu avais hoqueté dans un souffle, révolté de ta propre cruauté. ce que tu craignais voir en posant tes yeux sur nohyun, rien que de le voir, te dévastait. et tout ce que tu voulais, c'était disparaître. disparaître pour ne plus le blesser, pour t'empêcher d'aggraver la situation. à te dire que peu importe ce que tu faisais, rien n'allait te faire pardonner. te sauver, ne pas remédier à ce que tu avais créé, choisir la facilité de t'échapper, ça marquait la fin de vous. parce que tu n'oserais plus jamais lui faire face. reculant d'un pas, la lourdeur de ton coeur te pesait. douleur persistante d'une décision qui, tu savais, allait affecter le restant de vos vies. voilà le problème, sungyeol, qui te venait plus que tu faisais un pas en arrière, les prunelles embrouillées fixant le dos de nohyun : tu avais promis ne plus jamais le laisser, lorsque tu l'avais retrouvé. et tu pouvais très bien te mentir en disant que c'était facile de tourner les talons et de partir, ça ne l'était pas. parce que tu n'y arrivais pas. même si une partie de toi se disait qu'il serait mieux sans quelqu'un comme toi, qui parvenait à le blesser sans même penser à ce qu'il ressentirait. pendant un moment, yeol, rien qu'un instant, tu étais figé sur place, décision prise, mais incertitude de ce que tu devais faire à présent. dire que tu avais considéré, même si ce n'était qu'un seul instant, de partir, te choquait. tu ne le méritais pas. nohyun ? prénom murmuré de ta voix brisée, presque inaudible, tandis que tu traînais de nouveau les pieds vers lui. sans réponse de sa part, tu t'étais figé. mains tremblantes qui essuyait sans résultat les larmes coulant sur tes joues, tu te laissais finalement tombé, t'accrochant désespérément à lui. je suis désolé, hyunie, je suis si désolé, que tu commençais. c'est pas ta faute. je n'aurais pas dû être aussi insensible, je veux juste... c'est juste... tu t'étais arrêté le temps d'un instant, avant de recommencer, ta voix se brisant au fil des mots. je veux pas te perdre, je... j'ai peur d'être le seul qui se souvient de nous. j'ai peur que tu te délaisses de moi. angoisse qui te pesait, preuve de ton myocarde qui cognait contre ton torse, terrifié qu'il refuse de te laisser une chance de te racheter. mais ça n'excuse pas mes paroles, je suis désolé de t'avoir fait du mal, je ne voulais pas... je t'en prie, pardonne moi... en un dernier effort désespéré, tu rajoutais d'une petite voix une dernière phrase. j'vais t'aider, hyunie. c'est pas grave si tu ne te souviens pas, je.. je trouverais un moyen de t'aider, tu n'as pas besoin de t'inquiéter ou de te sentir mal, c'est pas ta faute. voici les paroles que tu aurais dû souffler plus tôt, sungyeol, au lieu de succomber à tes peurs et ta colère soudaine. dire que ce n'était pas grave... il y avait toujours une minime partie de toi qui était blessé, mais pas au point à t'être laissé être aussi acerbe. pas lorsqu'il en vient à nohyun. et tu t'en voulais, tu t'en voudrais jusqu'à la fin de tes jours de lui avoir fait autant de mal.

night fog ღ les sanglots sont saccadés et il est incapable de les retenir, maintenant. pourquoi était-il ainsi? pourquoi était-il si seul? n'avoir eu personne depuis son réveil de son coma de dix mois l'a beaucoup affecté. il s'est refermé sur lui-même, faute d'avoir une oreille attentive pour l'écouter. il a malheureusement perdu ce réflexe de tout dire à sungyeol. et il s'en veut pour ça. quelque chose qu'il ne peut même pas contrôler. il n'a jamais su se faire des amis, encore moins des amis durables. probablement parce qu'il est inintéressant. à toujours rester silencieux. à ne pas s'ouvrir aux autres, par peur d'être blessé plus qu'il ne l'est déjà. il a du mal à donner sa confiance à ceux qu'il ne connaît pas puisque celle-ci a été brisée trop de fois et par sa propre famille. même celle qu'il a en sungyeol a flanché. à cause de ceux qui l'ont mis au monde, qui plus est. et ça, ça l'a vraiment plus que détruit. le sentiment de trahison qui l'a ébranlé quand on lui a servi ce plateau de mensonges - auxquels il a malheureusement fini par croire - est indescriptible. alors peut-être cela joue-t-il sur le fait qu'il n'a rien dit à ce dernier à propos de son amnésie partielle. encore heureux qu'elle ne soit pas totale, mais la simple idée de la possibilité l'anéanti complètement. autant mourir que d'oublier le visage qui lui est le plus cher en ce monde. nohyun reste au sol à pleurer, incapable de relever la tête. il ne veut pas voir son visage, il en est incapable. il a trop peur de ce qu'il pourrait y lire, bien que ce qu'il s'imagine trouver sur ses traits risque de s'avérer inexact. il devrait sans doute se relever et partir. mais partir dans cette situation, ça signifie sans doute la fin d'eux deux. et ça, il ne peut pas l'accepter. sans yeol, il n'est rien. rien de plus que la marionnette de ses parents. son prénom est appelé si doucement qu'il passe bien près de ne pas l'entendre. un instant à retenir son souffle avant que le plus jeune ne s'effondre à ses côtés pour s'accrocher à lui. le soulagement le frappe tellement fort que ses épaules s'affaissent et un couinement lui échappe. il hoquette à quelques reprises à travers ses larmes, mais ses doigts viennent s'accrocher à ce lui qu'il aime plus que tout au monde. "je ne veux pas nous oublier, non plus... m-mais lian... je sais que... que peu importe si je me souviens de toi ou non... je ne pourrai jamais être amoureux de quelqu'un d'autre que toi..." le jeune homme bouge contre sungyeol, mais pour mieux pouvoir l'étreindre en retour. "tu sais bien que je ne peux pas t'en vouloir... je-je t'aime trop pour ça..." même s'il est immensément blessé par les paroles de son cadet, jamais il serait capable de ne pas le pardonner. les paroles nouvelles se veulent rassurantes, mais elles le mettent mal-à-l'aise. "s'il-te-plaît... ne dit pas que ce n'est pas grave... ça l'est... j-j'aurais dû t'en parler... je suis d-" les mots lui restent toutefois en mémoire. ( tu n'as pas le droit de cacher quelque chose d'aussi sérieux et de t'excuser. ) et il ravale ses excuses.

night fog ღ parfois, tu rêvais d'une réalité où l'accident n'était jamais arrivé. à te demander des et si ? lorsque la nuit tombait et que tu n'avais pas sommeil. et si l'accident n'avait jamais été aussi grave ? est-ce que c'était possible que nohyun ne soit jamais tombé dans un coma ? et si tu avais su qu'il n'était pas mort, est-ce que tu aurais eu la chance de le retrouver plus rapidement ? aurais-tu eu la chance de changer la situation dans lequel vous étiez à présent ? d'effacer ce sentiment d'espace que vous aviez entre vous ? auparavant, vous étiez proches, sungyeol. il n'y avait pas de secrets entre vous, encore moins quelque chose d'aussi sérieux de ce qu'il avait caché aussi longtemps. d'une part, tu avais l'impression que c'était de ta faute. clairement, il y avait eu un manque de confiance, non ? tu ne lui avais démontré être digne de confiance depuis le temps qu'il t'étais revenu et tu t'en voulais terriblement. si seulement tu t'étais appliqué à lui montrer que tu étais là et qu'on lui avait menti, si seulement tu avais mit plus d'effort à être là, peut-être que vous en seriez pas là. et ces mots cruels que tu lui avais soufflé n'aurait jamais franchi tes lèvres, l'idée même de partir ne te serait jamais traversé à l'esprit. et tu t'en veux, sungyeol. tu t'en veux à un tel point que ça fait mal. ça ne te quittait pas, cette douleur, même après t'être excusé, le son de ses sanglots te pesait sur le coeur. tu en étais la cause, c'était inutile de le nier. tu savais que tu devrais plutôt te sentir soulagé en entendant ses paroles, mais pour une raison que tu ignorais, la frayeur ne faisait que s'intensifier. tu ne voulais pas être oublié, tu ne voulais pas qu'il t'échappe. tu ne savais pas si tu allais parvenir à survivre si tu le perdais. pas une deuxième fois, yeol. tu devrais, que tu soufflais, de façon presque inaudible. parce qu'il avait un coeur en or, nohyun. il pardonnait tout, même à ces moments où tu avais le sentiment qu'il ne devrait pas. je ne te mérites pas. tu le pensais fort, pourtant tu n'arrivais pas à le dire. et tu ne parlais pas de la gravité de ce secret dont il s'est décidé de te cacher, sungyeol. même si tu ne voulais l'admettre, tu restais blessé de sa dissimulation, mais ça ne justifiait pas la cruauté dont tu t'étais permit, quelques minutes plus tôt. la façon dont tu l'avais traité était inacceptable, tout simplement. ce n'est pas ce que je voulais dire, tu avais le coeur serré, mais t'étais incapable de le dire à voix haute, d'avouer que t'étais blessé, encore. je voulais dire… la perte d-de tes souvenirs, on peut toujours en faire de nouveaux. que tu continuais en trébuchant sur tes mots. et on peut toujours tenter de trouver une manière de retrouver ta mémoire. d'une manière ou d'une autre, tu ne pouvais que tenter, yeol. même si ça prenait dix ans, même si ça prenait le restant de tes jours.

night fog ღ nohyun voudrait que ce moment n'existe pas. tant de douleur entre eux. et il se demande... a-t-il perdu sa confiance en sungyeol? pour ne pas lui avoir dit quelque chose d'aussi important? il sentait ce fossé entre eux et ça le rendait toujours plus mal-à-l'aise. en plus d'avoir des trous de mémoires, il a l'impression que l'amour de sa vie lui file entre les doigts et il n'aime pas ça du tout. de toute les personnes qui peuplent cette terre, il est le seul que l'aîné ne veut pas voir sortir de sa vie. jamais. alors les larmes, elles redoublent. parce que la culpabilité est terriblement tenace dans son coeur. mais j'en suis incapable. il ne les prononce pas, mais les pense très fort. il ne peut pas lui en vouloir. nohyun en est incapable, surtout lorsqu'il s'agit de son aimé. mais même en général, il a beaucoup trop le coeur sur la main pour pouvoir nourrir de la rancune. véritable âme emplie de douceur, inapte à en vouloir aux autres. une pureté qui ne se trouve malheureusement plus très souvent, de nos jours. sungyeol déblatère des paroles, mais il n'est pas dupe. nohyun sait très bien qu'il est blessé. blessé qu'il n'aie pas été au courant de son amnésie avant aujourd'hui. alors qu'ils se sont retrouvés il n'y a pas si longtemps. est-ce que l'accident aura raison de leur relation? il espère bien que non. de toutes les fibres de son âme, il prie pour que cela n'arrive jamais. car sans lui... il n'est rien. sans lui, il plonge plus profondément dans la dépression et a bien peur de ne pas réussir à s'en relever. alors il le serre plus fort dans ses bras. le garçon est terrifié à l'idée de perdre son cadet. de le perdre ou de l'oublier. "je... je sais que tu es blessé, lian... et y'a rien qui peu effacer ma culpabilité..." un reniflement pénible alors qu'un nouveau sanglot l'éprend. certes, comme l'avait soulevé yeol, ils pouvaient toujours se créer de nouveaux souvenirs. sauf que... nohyun veut récupérer ceux qu'il a perdu. il le veut tellement fort que ça lui fait mal. néanmoins, il finit par hocher la tête contre lui. "oui, d'accord..." l'aîné s'est doucement mis à trembler dans leur étreinte. "j-je t'aime, lian, s... s'il-te-plaît, ne m'abandonne pas..." une supplication tellement pénible à prononcer.