T'as fait un effort pour te saper, lunettes sur le nez, dehors il fait encore frisquet. Sous tes yeux, des cernes pas dégonflées de l'ep que t'as tout juste terminé. Pas le temps de traîner, pas quand une sortie avec la lionne est organisée. Alors tu sors de l'agence, le pas pressé :: ( fais un détour ; obligé ) :: par le premier starbucks que t'as croisé. Entre tes doigts, jamais de latte, rien que du café – de quoi tenir la journée ; sans sucre, tu le préfères corsé. Et il faut bien ça pour te maintenir éveillé, parce que malgré l'effort fait, tu traînes les pieds.

Tandis que le centre commercial se profile derrière le verre fumé, t'en profites pour griller une clope méritée. Expires à grandes bouffées ; et le téléphone, dégainer :  j'espère que t'y es déjà, sinon je fais demi-tour ; provocation à peine dissimulée ; tu l'imagines retrousser son petit nez. Ça t'arraches une grimace amusée ; comme on le dit souvent :: ( qui aime bien châtie bien ) :: et le moins qu'on puisse en dire, c'est que t'aimes en abuser – surtout avec la brunette ; faut dire que Nara est une cible parfaite.

Débarrassé de ta cigarette, une gorgée de boisson et le seuil tu viens de passer. À l'intérieur, un univers au parfum qui pique le nez et cette musique atroce qu'est censée pousser le commun des mortel à consommer. Tu détestes l'endroit, préfères de loin les petites boutiques de rues et les friperies :: ( mais tu prends sur toi ) :: fais de ton mieux, pour retrouver un minois que tu connais. À peine étonné d'apercevoir sa silhouette devant une vitrine, sans bruit tu t'es approché ; et une fois suffisamment près, à son oreille, t'as chuchoté : « Alors, qu'est-ce qu'on regarde ? »

La nuit avait été longue pour la jolie vietnamienne, plus longue qu'elle ne l'aurait dû. Il faut dire qu'elle n'avait eu de cesse de tourner en rond, encore et encore, le cœur lourd d'un trop plein d'émotions. Plus le temps filait et plus ses sentiments étaient durs à maîtriser, elle l'aimait. Elle l'aimait énormément, mais cet idiot ne semblait pas le voir. Qui aurait cru qu'un jour Nara retomberait amoureuse, personne. Mais pourtant s'était arrivé et tout ceci lui faisait plus de mal qu'elle ne l'aurait voulu. C'est donc morose que la mannequin quitta son lit ce matin là, dans le but de se préparer pour sa virée shopping avec Yun Ho. Quoi d'autre pour lui changer les idées. Nara avait alors passé une bonne heure à se préparer, prenant soin de cacher ses cernes sous une tonne de BB crème et autres produits miraculeux.

Une fois présentable Nara prit le chemin vers le centre commercial, jetant un coup d'œil furtif à son téléphone qui venait tout juste de vibrer. Sourire discret qui se dessine sur ses lèvres, tandis qu'elle répond à la seconde bien décidée à ne pas laisser le dernier mot à son ami. {{parle pour toi Yun Ho. T'es toujours en retard.}}. Quelques minutes plus tard la voilà le regard perdu dans la vitrine d'une bijouterie. C'est que les bagues étaient jolies pense-t-elle tandis qu'elle porte sa main à son cou, faisant rouler nerveusement la bague du collier entre ses doigts. Pourquoi diable s'était-elle arrêté ici ? Alors que la simple vue de tels bijoux était entrain de la replonger des années en arrière. Elle ne le savait pas, le regard vide elle ferme les yeux quelques secondes, assez qu'il n'en faut pour que quelqu'un vienne se glisser derrière elle et lui chuchoter à l'oreille. Sous la surprise la jeune femme est prise d'un sursaut tandis qu'un petit cri de terreur s'échappe de ses lèvres. Lorsqu'elle se retourne le cœur devenu fou et qu'elle reconnaît l'homme se tenant derrière elle, son cœur s'apaise et c'est un cou de poing qu'elle assène sur le torse de Yun Ho « Imbécile !  » s'écrit-elle avant de tourner son regard à nouveau vers la vitrine l'air pensive « Juste... Des bagues. Rien d'important, je ne risque pas de m'en offrir une à moi-même.  »

La réponse te plaît, inconsciemment te fait accélérer ; c'est que tu voudrais presque lui prouver qu'elle se trompe à ton sujet. ( presque ) c'est le mot clé, parce qu'au final t'es retardé par cette clope que t'as pris le temps de terminer. Nicotine qui semble t'apaiser, au moins pour la demi heure à suivre ; parce que d'ici trois heure l'excitant dans le contenant en plastique commencera à faire effet. Et bien que tes lunettes ne soient d'aucune utilité dans cet univers fermé, tu les gardes sur ton nez ; pour le style que tu cherches à te donner.

En silence te rapprocher et par dessus son épaule, contempler les anneaux dorés, parfois argentés qu'elle semble admirer. Puis un cri et un coup là où le battant menace d'exploser :: ( au moins aussi surpris que l'amie ) :: l'éclat de sa voix te fait sursauter ; vient ensuite la douleur – une grimace et ta paume frotte le pec endommagé. C'est que t'avais oublier que la gamine sait frapper ; et faire mal, qui plus est. Un « Yah! » faiblard s'échappe d'entre tes lèvres tandis que tu prends place à ses côtés. Et la tentation est trop grande, tu ne peux retenir une pique : « J'serais toi, j'y songerais sérieusement ! » un sourire : « Après tout, c'est ta meilleure chance d'avoir un jour la bague au doigt ~ »

Siroter ce café dont la chaleur s'est évaporée avant d'ajouter : « À moins que tu ne comptes faire ta demande à Jae comme une grande fille... » tourner les talons et ; contre la vitrine prendre appuie pour faire face à la brunette. T'attends une réaction, quelque chose qui viendrait confirmer ce que tu sais déjà :: ( de la confusion, ou peut-être une pointe de surprise dans son regard ) :: n'importe quoi. Les bras se croisent sur ton torse dans l'attente d'une réponse, et ton sourire, lui, s'agrandit. Parce qu''il n'y a que toi pour remarquer ces petits regards, ces sourires qu'elle n'offre qu'à lui et c'est sans parler du rentre dedans constant qu'elle lui fait – celui, que t'as l'air d'être le seul à constater.

Sans plus de cérémonie c'est un coup de poings plus taquin que violent que Nara envoie contre le torse de Yun Ho, s'amusant de sa réaction. « Oh mince aurais-je fais mal à notre grand Yun Ho ? » taquine-t-elle avec un grand sourire, tandis qu'elle s'approche de lui pour venir déposer avec délicatesse sa main sur son torse et ancrer son regard dans le sien. Immédiatement, un sourire ourle le coin de ses lèvres et elle commence à remonter lentement sa main jusqu'à ses épaules avant de retirer celle-ci et asséner une magnifique pichenette « C'est que monsieur a de l'humour. Il ne te restera plus qu'à me passer la bague au doigts pour m'éviter ce funeste dessein. » lui dit-elle tandis qu'elle ne le lâche pas du regard, semblant le défier ouvertement de trouver meilleure répartie et ce qu'elle n'avait pas prévue arriva.

Surprise par les mots qu'il venait de laisser s'échapper, la belle écarquille les yeux alors que le rouge commence à lui monter aux joues. En l'espace de quelques secondes seulement, toute la confiance qui émanait de son corps disparait et semble même fondre comme neige au soleil « Qu'est-ce que ...» commence-t-elle avant de secouer la tête essayant tant bien que mal de se reprendre. Nara lâche alors un rire nerveux et l'observe venir s'appuyer contre la vitrine qu'elle enviait du regard quelques secondes auparavant. « Je ne sais pas pourquoi tu parles de lui. Tu sais mieux que quiconque qu'il est juste un très bon ami. C'est ... Ouah ça me fout les jetons rien que d'y penser. » annonce-t-elle avec agacement, alors qu'elle détourne volontairement le regard pour éviter de devoir affronter celui de Yun Ho et ainsi de perdre la toute dernière trace de crédibilité encore disponible.

Sont-ce les rougeurs sur les joues de la gamine, ou bien la sensation d'avoir fait mouche qui peignent ce vilain sourire sur ton visage ? Assurément un subtil mélange des deux ! Tandis que Nara, prise de cours, tombe des nues et secoue désespérément la tête ; toi, Yunho, tu te délectes de cette expression qu'elle arbore sans le savoir. Le rire est nerveux, dépourvu d'assurance :: ( un plaisir pour les yeux ) :: Ton sourcil se lève, anticipe une explication tirée par les cheveux. Dans l'attente, tes lèvres s'emparent des dernières gouttes de café restantes.

De la vitrine tu décolles en un soupir et à quelques centimètres de la brune, tu lâches : « T'as raison sur un point, je sais mieux que personne, ça c'est clair. » une main posée sur son épaule, tu fais mine de réarranger un plis qui n'existe pas : « M'enfin, puisque c'est- » insister sur l’appellation : « un bon ami » chercher son regard et y ancrer le tien : « -tu ne verras pas d'inconvénient à ce que je lui présente une meuf ou deux ? C'est trop triste de le voir tout seul à son âge... » une moue sur ton visage, tu joues la comédie, t’espère juste entrevoir de la jalousie quelque part sur son joli minois.

Puisque entre tes doigts le vide du carton se fait lourd, tu continues ta route sans attendre de réponse :: ( marche à reculons ) :: pour ne rien rater de son expression. Théâtralement jeter le gobelet dans la poubelle la plus proche ; et lancer comme si de rien n'était : « Alors ? Tu viens ? » un sourire satisfait trouve place sur ton visage lorsque tu ajoutes : « Je croyais qu'on était là pour shopper ~ » ô tu sais que cette conversation est loin d'être terminée, mais par générosité, tu choisis de la boucler – parce qu'elle doit déjà pas mal cogiter à l'heure qu'il est.

Rougeurs sur les joues qu'elle ne peut camoufler Nara est de loin un véritable livre ouvert, et pour Yun Ho elle est en sûre celui-ci se délecte de son état et de la tournure de la conversation. Totalement prise au dépourvue, Nara essaye tant bien que mal de garder un semblant de dignité, mais ceci s'avère bien plus difficile que prévu initialement. Plus encore lorsque son ami s'amuse à remuer le couteau dans la plaie. Soudain, c'est à nouveau son coeur qui s'emballe et ses pensées qui se perdent, alors qu'elle imagine déjà Jaeseong aux bras d'une autre. Sous l'effet de la colère elle ne peut réprimer ses réactions, son poing vient se serrer, la belle enfonçant ses ongles dans sa propre paume, tandis que sa mâchoire se contracte légèrement. Non. Cette simple idée lui était impossible, et pourtant c'est avec un grand sourire qu'elle hausse les épaules pour virer discrètement la main de Yun Ho et annonce clairement sa décision « Fais donc. Mais tu sais mieux que quiconque qu'il préfère sa musique aux femmes ... » moi y compris eut-elle envie d'ajouter sans pour autant le faire. Mais la lueur de tristesse qui glisse furtivement dans son regard en disant déjà bien long. « Evite seulement de lui présenter une pétasse, il mérite quelqu'un de bien. » ajoute-t-elle sans la moindre trace d'émotion, éteinte, comme si l'idée de le voir fréquenter quelqu'un même une heure ne lui faisait rien. Pourtant à l'intérieur tout était en désordre, son cœur déjà bien fragilisé par le temps menaçait de se rompre à tout moment ; et tout ça car elle avait eu la bonne idée de tomber amoureux du seul homme sur terre qui ne la voyait pas. Son regard se pose alors de nouveau sur Yun Ho, qui dans un geste théâtral lance son gobelet dans la première poubelle venue, Nara roule du regard et lève les yeux au ciel avant de s'exclamer « Marche normalement, tu vas finir par te casser quelque chose et je refuse l'idée de devoir te ramasser ! » elle s'avance à grand pas, attrape le bras de Yun Ho et dans un geste délicat le tourne vers la bonne direction. La mannequin passe ensuite son bras autour de celui du musicien, le serrant légèrement contre elle tandis qu'elle murmure « J'ai besoin d'une nouvelle robe. » énième vêtement qu'elle achètera avec l'idée d'attirer le regard de celui qu'elle aime

Ô t'as bien conscience d'abuser en balançant de tels propos et malgré la réponse qui t'est donné, c'est la tristesse dans son regard que tu retiens. Ta main elle dégage de son épaule, et ton sourire tu manques de perdre si la brune ne marquait pas un bon point. À ton plus grand désarrois, Nara a raison :: ( Jae préfère sûrement la musique à n'importe qu'elle femme ) :: or t'en ai convaincu ; cette étincelle tu l'as vu dans les yeux de ton meilleur ami - pour elle, il ferait de la musique sa maîtresse.

Pourtant tu ne dis rien, gardes tes certitudes pour toi alors que le gobelet résonne au fond de la poubelle vide. Le sourire sur tes lèvres s'agrandit lorsque tu lâches : « Oui maman ! » alors tu marches correctement, adaptes ta marches à la sienne en parfait gentlemen. Son bras noué au tien, c'est la connerie qui trouve le chemin de tes lèvres en premier : « Et moi d'un nouveau bras ~ » comme si le contact n'était pas désiré, tandis qu'au fond il est plus qu'apprécié.

Parce qu'avec toi la générosité a ses limites, tu rattaques le sujet par un biais détourné : « J'serais toi, je m'achèterais une bonne paire de couilles. Si tu lui balances pas ce que tu ressens à la gueule, le boug comprendra jamais rien. » et le plus naturellement du monde ajouter : « Mais bon, je supposes qu'une robe peu faire le job aussi. C'est toi qui voit. » hausser les épaules et d'un doigt, remonter les lunettes sur ton nez avant de l'entraîner dans une première boutique.

« Il ne vit que pour sa musique ... Alors bien sûr qu'il l'aime plus que n'importe quelle femme qu'il viendrait à croiser. » répond Nara, une certaine rancœur dans la voix qu'elle ne peut plus cacher, la jalousie certainement. Jalousie qu'elle ressent de n'être pas assez importante aux yeux de Jaeseong, pour espérer un jour le détourner une heure seulement de l'amour qu'il éprouve pour sa musique. Tranquillement les deux amis prennent alors la route, la belle Nara réprimandant rapidement Yunho qu'elle attire auprès d'elle pour agripper son bras. Elle apprécie ces moments à deux, lui et elle, cette chaleur qu'il dégage alors qu'elle le tient tendrement avant de serrer fermement son bras lorsqu'il se laisse à nouveau aller aux taquineries. « Des gens tuerais pour être à ta place abrutie. Une belle fille à ton bras et tu trouves le moyen de te plaindre ? » lance-t-elle avec taquinerie, heureuse d'avoir échappé à l'enfer de leur précédente discussion.

Malheureusement pour elle, Yunho n'est clairement pas du genre à abandonner et très rapidement le sujet Jaeseong est remis sur le tapis. Immédiatement son cœur se contracte dans sa poitrine « Aish ... On y reviens. » marmonne-t-elle avec agacement avant d'ajouter « Si ton pote arrêtait déjà de me voir comme une amie et un être totalement asexué par dessus le marché, alors peut-être que j'irai m'acheter une paire de couilles ! Sérieusement Yunho, il ne me regarde même pas. Quand je suis avec lui j'ai juste l'impression ... » (de me sentir indésirable)commence-t-elle sans trouver la force de terminer sa phrase, tandis que Yunho l'entraîne dans une première boutique où elle s'empresse de retirer son bras du sien pour s'éloigner et observer en silence quelques articles.

À la question répondre d'un sourire abruti, c'est que l'embêter est bien plus intéressant que de dire la vérité. Le temps passé en sa compagnie est une pause qui n'a pas de prix, aussi t'espères le faire durer et pourquoi pas essayer ; d'éclaircir une situation qui ne peut plus durer. Parce que t'en as assez d'être le témoin silencieux d'une amourette aveugle. Si ce n'est pas à toi d'intervenir, alors qui ? Sur tes amis, tu ne peux compter puisqu'ils sont les acteurs principaux de cette comédie.

Oui, oui, tu remets le sujet sur le tapis. Or, d'elle même, elle lâche le fond de sa pensée ; et encore, pas dans son entièreté. Tu la regardes s'échapper, trouver refuge près d'un présentoir où elle fait mine d'admirer quelques articles. Expirer. Doucement t'approcher, et en face d'elle insister : « L'impression ? ... Tu comptes finir cette phrase ou tu me crois suffisamment intelligent pour deviner ? » de la compassion dans un léger sourire, tandis que tu te permets : « Écoutes, Nara... Je sais que tu souffres de cette situation, mais je te jures qu'il tient sincèrement à toi- »

Anticiper une potentielle remarque et ajouter : « -bien plus que ce qu'il laisse entrevoir ! » troquer tes lunettes pour une capeline dans l'espoir ridicule de lui arracher un rire : « T'sais, il est aussi doué que toi pour cacher ses sentiments. » Sous entendre qu'ils sont les seuls à ne pas voir ce qui crève les yeux. Faire le tour du portant et, sur sa tête, déposer l'accessoire qui ornait la tienne quelques minutes auparavant. D'un sourire, commenter : « On t'a déjà dit que t'as une tête à chapeau ? »