Contre toi, il essaie de rester et son sourire, tu vois s'étirer parce que ses joues sont couvertes de baisers. Caresse de l'âme, tendresse viscérale pour l'aimé :: ( affection ) :: qui n'a d'équivalent que le manque que tu as ressenti toutes ces années. Un vide que ces quelques baisers ne sauraient combler tant il fut grand. Alors ses joues tu effleures de tes pouces dans l'espoir sublime que ses mirettes te dévoilent leur éclat et te fassent à nouveau rêver : qu'elles t'emportent si loin – dans cet univers propre à Shinae.

Pendu à ses lippes, peut-il voir ton souffler se couper ? Resté bloqué dans ta poitrine, parce que tu le retiens ; espères entendre une réponse qui te convient :: ( un « reste » ) :: serait adoré. Un soupçon de surprise traverse tes orbes, t'es pas sûr de comprendre et ton visage se penche sur le côté. Ni l'un ni l'autre ; ce qu'il veut c'est être avec toi, et tes pupilles s'illuminent tandis qu'un sourire étire tes lèvres. Ô tu voudrais l'embrasser encore, sait-il à quel point ses mots te font plaisir ? Une hésitation, courte, mais suffisante – sur ceux de l'aimé, tes croissants de chair se sont posés.

Et la suite est un délice sur tes lippes. Tes paumes sur ses joues, les paupières papillonnent et tombent sur celle de Nae. Puisque, du regard, il semble te supplier :: ( le cœur implose ) :: l'onde de choc t'arrache des frissons, alors tu cèdes volontiers : « Tout ce que tu veux. » Un peu d'amour abandonné sur son front pendant que ta main trouve la sienne pour ne plus la lâcher. Vos doigts entrelacer, au plus près de toi l'attirer et d'un rictus sous le nez, déclarer : « Alors, on y va ? » En douceur, vous mettre en marche et dans la nuit retrouver le chemin des dortoirs où il réside.

il le supplie presque du regard, shinae. de rester avec lui. parce que après tout ça, il ne veut pas le voir repartir. le moment est trop parfait pour simplement se séparer soudainement. maintenant qu'ils se sont retrouvés, il ne veut plus le quitter. ça déchirerait quelque chose en lui, alors il lui demande de rester. de l'accompagner, même. jusque dans sa chambre, au dortoir. c'est tout près et si le besoin se fait, minsu pourra toujours dormir sur place au lieu d'aller retrouver son petit appartement qui commençait à se faire bien trop loin à cette heure.

ça ne prend pas plus d'une poignée de secondes pour que l'aimé accepte de le suivre pour rester avec lui. tout ce que tu veux. ces mots le font frissonner et lui arrachent un sourire niais. sait-il à quel point ils lui font plaisir? le baiser sur son front fait s'échapper un soupir d'entre ses pulpeuses encore gonflées par leur précédent échange. les doigts s'entrelacent et le cadet acquiesce à la question avant de se mettre en marche en sa compagnie. cependant, plus ils approchent de leur destination, plus la nervosité se fait grande. et s'il trouvait sa chambre vraiment nulle? il commence soudainement à regretter sa demande. pourtant, shinae ne dit rien, serre un peu plus les doigts entre les siens.

une fois la destination atteinte, il hésite un moment avant d'ouvrir la porte donnant sur son lieu de résidence. les paumes soudainement moites en réalisant qu'il s'agit de la première fois que minsu visite ce genre d'endroit depuis qu'ils se connaissent. les rougeurs s'installent doucement sur ses joues tandis qu'il vient frotter sa nuque, gêné. "j-je... je n'ai pas eu le temps de nettoyer..." mensonge. le plus jeune garde sa chambre aussi aseptisée que possible étant donné son immunosuppression. l'endroit est plutôt bancal, des posters de ses idoles ornent les murs; ceux qui inspirent sa danse à tous les jours. rien ne traîne et il se rend compte que l'endroit est un peu triste.

Il est si doux ce sourire, Minsu, celui qui courbe joliment tes lèvres et fait disparaître ton regard plein d'admiration pour l'aimé. Parce qu'il l'ignore, Shinae, mais dans ton ciel si vide :: ( ce soir ) :: quelques étoiles se sont ravivées grâce à lui. Chassée par leur éclat, la brume sur tes sentiments se dissipe et emplie ton être de couleurs que tu avais oublié. Des carmins magnifiques teintes ses lippes, un rose délicat parsème ses joues, mais le plus envoutant... C'est encore le brun ambré avec lequel il te regarde - identique à ton souvenir. Ces deux bijoux dont tes prunelles ne parviennent pas à se détacher malgré la marche que vous venez d'entamer.

Peut-être que t'as du mal à réaliser que tout ça est réel ; qu'entre tes doigts trônent les siens, que vous êtes de nouveau ensemble. C'est peut-être pour cette raison que tu passes plus de temps à le regarder, lui, plutôt que le chemin que vous empruntez. Un sourire niait, pourtant tes lèvres sont restées pincées. Réalisation soudaine qu'une simple porte te sépare te la chambre de l'aimé :: ( stressé ) :: et impatient à la fois, de découvrir le reste de son univers - cet espace si personnel dans lequel tu espères trouver une place, même petite. Et à sa suite, tu t'engouffres dans la pièce, délaisses tes chaussures dans l'entrée.

Avide, ton regard se pose sur chaque détails aussi insignifiant soit-il ; des posters qui ornent les murs, aux effluves résiduelles de cologne :: ( rien ) :: ne t'échappe, parce que peu importe ce qui se trouve sous tes yeux - c'est Shinae que tu vois à travers chaque objet. Sa phrase tu ignores, préférant enrouler tes bras autour de sa taille et contre sa nuque avouer : « J'm'en moques... » l'étreindre plus fort encore, parce qu'il n'y a jamais que lui qui compte à tes yeux ; au diable les quelques grains de poussière inexistants sur ses meubles. Un soupir de soulagement contre sa peau, alors que dans son dos, tu restes caché.

il est tellement nerveux de l'avoir là, avec lui. le voir observer cette pièce intime fait palpiter son coeur. par-dessus tout, shinae ne veut pas le décevoir. alors il tente de se raisonner en retirant ses chaussures et en s'avançant timidement pour chasser de la poussière imaginaire sur l'un de ses meubles. il n'ose pas regarder l'être aimé tandis que celui-ci analyse sa chambre toute sauf chaleureuse. du moins, elle lui semble soudainement bien fade, seulement décorée de posters. il ne se doute pas un instant que la vision de minsu est bien différente de la sienne. comment pourrait-il le savoir? le cadet est sur le point de changer d'idée et de proposer autre chose à sa douce moitié, mais il n'en a pas la chance.

parce que des bras viennent s'enrouler autour de sa taille. il est si faible à cet homme. son souffle contre sa nuque le fait frissonner tandis que l'autre le rassure de ses simples mots. un soulagement qui repousse les restes d'une nervosité que cette étreinte a contribué à faire s'effacer. lorsque l'aîné le serre plus fort contre lui, shinae laisse échapper un soupir. il est si bien dans ses bras et il ressent tout l'amour que lui porte minsu. il y a ce sentiment de sécurité qu'il n'a jamais éprouvé ailleurs que lorsqu'il est étreint par celui qu'il aime. il sait que ce dernier ferait tout pour le protéger.

il ferme les yeux un instant, profitant simplement de la chaleur contre son dos et qui l'enveloppe tout entier. avant de poser ses mains contre ses bras pour lui faire relâcher un peu sa prise. ainsi, il en profite pour se retourner dans son étreinte pour lui faire face avec un sourire qui orne ses lèvres. il passe ses bras derrière sa nuque et dépose un baiser contre ses pulpeuses. il l'observe ensuite un bon moment. comme pour ancrer ses traits dans sa mémoire. le sourire illumine toujours son visage et dans son regard, on peut aisément percevoir l'amour qu'il porte pour minsu. "je suis vraiment heureux de te retrouver, minsu. je t'aime."

Sur sa nuque, un baiser, déposer. Ton étreinte resserrer de peur qu'il ne s'agisse là que d'un rêve, que le présent vous rattrape et qu'entre tes bras ne se trouve plus l'aimé. Une angoisse remplacée par le bleu de la réalité ; celle de ses cheveux sous ton nez, de ses mains sur les tiennes et son corps en mouvement contre le tien. La tête tu relèves pour lui faire face tandis qu'il te vole un baiser. La caresse de ses lippes et son regard transpirant d'amour, c'est tout ce qu'il te faut pour croire à cette vérité ; et t'as l'air bête alors que la niaiserie attendrit tes traits.

Rassuré, tes lèvres se posent une première fois sur son front, puis sur sa tempe avant de décorer ses pommettes. Un doux sourire, il n'y a plus une seule parcelle d'épiderme que tu n'ais pas déjà couverte de tendresse à l'exception de ses lèvres que tu laisses intouchées. Et tu renouvelles tes bêtises alors que subtilement tu commences à avancer ; et lorsque l'aimé bascule en arrière, tu sais qu'un duvet amortira sa chute. Alors tes baisers se sont arrêtés laissant place à un sourire des plus chaleureux : « Je t'aime tellement. » Tes rétines pourraient s'affoler, comme ton palpitant, mais c'est sur Nae qu'elles restent ancrées.

Et tes bras, qui jusque là empêchaient ton corps de l'écraser, se replient et d'une main tu caresses son visage avant de l'embrasser. Impossible de t'en lasser, t'en redemandes encore jusqu'à ce que l'air ne vienne à manquer ; que tu ne te laisses tomber sur le côté. Sans jamais le quitter des yeux, tu l'attires entre tes bras, le laisses se placer à sa guise, parce que cette étreinte est faite pour durer. Peut-être qu'une heure s'est envolée depuis que vous êtes rentré, l'aimé toujours collé à toi, avec vos doigts entrelacés tu n'as de cesse de jouer lorsque des questions refont leur apparition. Soucieux, tu choisis de procéder par étape pour ne pas le brusquer : « Au fait Nae... » volontairement marquer une pause : « ... Tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu étais parti. »

je t'aime. c'est tellement bien d'entendre à nouveau ces paroles de la bouche de minsu. il pensait ne plus jamais avoir ce privilège et il est vraiment reconnaissant que ce dernier l'aime encore autant après tout ce temps et, surtout, après la façon dont shinae a mis fin à leur relation. quelque part, il ne peut s'empêcher de se dire que si leur amour à survécu à ça en plus des années, alors il est à l'épreuve de tout. il aime bien le penser, parce que franchement, il ne se voit avec personne d'autre. c'est peut-être un peu cliché et niais de penser ainsi, surtout qu'ils n'ont que 20 ans, mais c'est ce qu'il ressent dans son coeur en cet instant, prisonnier de l'étreinte de l'aîné.

aîné qui se met à embrasser chaque parcelle de son visage, lui arrachant des sourires candides. il remarque à peine qu'ils se déplacent jusqu'à son lit. shinae laisse échapper une complainte surprise lorsqu'il perd l'équilibre pour se retrouver le dos contre le matelas, ses mains s'agrippant inconsciemment plus fort à minsu. pourtant, il n'a pas le temps de paniquer plus que ça, trop occupé à sourire niaisement. la main sur son visage est si douce; jamais il ne se lassera du contact du garçon. et puis leurs lèvres se trouvent à nouveau. c'est addictif. il n'a jamais connu que ces lèvres-là et compte bien que ça reste le cas encore longtemps. enivré par son parfum, nae laisse échapper un gémissement mécontent lorsque le baiser prend fin. à court de souffle, mais il en veut plus.

l'aimé prend place à ses côtés et l'attire à lui. dans leurs beaux habits, c'est un peu plus difficile de se mouvoir comme il le voudrait, mais il arrive à se place confortablement contre lui. à le laisser jouer avec ses doigts. ses prunelles, elles, elles ne quittent pas son visage, comme si elles voulaient ancrer chaque trait dans sa mémoire pour toujours. un moment de silence s'installe, mais il n'est pas inconfortable, au contraire. puis son expression devient intriguée lorsque minsu prend la parole. une pause. pour la question tombe. son sourire, il se flétrit doucement et soudainement, il n'arrive plus à le regarder en face. alors il baisse la tête et se blottit plus étroitement contre lui, enfouissant son visage contre lui. il n'a pas envie d'en parler.

shinae est un garçon plutôt silencieux et mystérieux, par le fait même. il ne parle que rarement de sa vie privée, la preuve étant que minsu ne sait pas encore qu'il a une santé fragile. après tout ce temps. de plus, la question le met mal-à-l'aise. pourtant, il lui doit des réponses. ouais, sauf que ces réponses, il n'est pas prêt à les lui donner. alors il tergiverse dans sa tête. "... mes parents se sont séparés..." qu'il finit par dire au bout de plusieurs minutes de silence, la voix étouffée. il ne développe pas sa réponse et ce n'est pas sûr qu'il comprenne que ça n'explique pas totalement la raison de son départ. parce qu'ils auraient pu garder le contact, même loins l'un de l'autre.