ootd — c'était l'un de ces jours où même le soleil brillant à pleins feux ne pouvait combattre le vent glacial qui soufflait dans les rues de séoul. auparavant, en voyant cet astre qui illuminait le ciel, il y avait toujours un brin d'espoir qui te faisait apprécier la journée un peu plus malgré les températures froides, pourtant, c'était quelque chose qui ne t'avait pas passé à l'esprit depuis que tu avais perdu nohyun. tout n'était que monotone, à présent. tu te sentais vide. voilà comment tu te sentais, sungyeol. il y avait un creux au fond de ta cage thoracique, là où se trouvait ton myocarde et rien n'arrivait à le remplir. plus maintenant, du moins. tu manquais d'énergie, tu manquais d'envie de continuer d'avancer, d'espoir que tout allait s'arranger… tout semblait t'échapper du bout des doigts et tu ne pouvais rien y faire pour changer les choses. et on t'avait dit maintes et maintes fois que c'était normal de se sentir perdu et brisé. on t'avait dit que la culpabitité que tu ressentais était normale, que ça allait partir, qu'un jour, tu arriveras à faire ton deuil. on t'avait dit qu'après quelques mois, la douleur allait s'atténuer et que la vie allait reprendre son cours, mais ça n'était jamais arrivé. au contraire, tu avais l'impression de sombrer de plus en plus avec le temps qui passait. et honnêtement, tu commençais à en avoir marre d'ouvrir les yeux, tu commençais à en avoir marre de te réveiller avec cette lourdeur sur les épaules, yeol. te forcer à agir comme si de rien était, comme si tu étais heureux, c'était trop. mais tu continuais. tu te traînais les pieds à l'extérieur, faisait claquer la porte de ton appartement en portant un masque pour cacher le fait que tu étais plus que misérable. tu ne savais pas pourquoi tu t'étais décidé de prendre rendez vous au salon de tatouage. tu n'y avais pas mis les pieds depuis… depuis un long moment. et tu ne voulais pas y penser. le chemin entre ton appartement et la boutique était long, mais tu marchais quand même. les écouteurs qui étaient enfoncés dans tes oreilles te tenait compagnie le temps d'un instant, jusqu'au moment où tu posais enfin les pieds à l'intérieur de la boutique. familier avec les environs, tu saluais à peine le propriétaire du salon avant de te retrouver devant l'une des salles du fond, là où tu passais auparavant des heures et des heures sans fin. la pièce était inoccupé lorsque tu y avais passé la tête, alors tu t'étais installé sur l'une des chaises en attendant qu'on vienne te voir. en réalité, tu n'avais aucune idée de celui ou celle qui venait à la consultation. tu n'avais pas demander, ça avait été fait sur un coup de tête, vois-tu. rien que l'idée de remettre les pieds ici t'avait effrayé. tu avais la sensation que quelque chose de terrible allait arriver. c'était ridicule, après tout, tout allait mal, alors pourquoi te sentais-tu aussi anxieux ? c'était probablement l'endroit qui te rendait aussi mal à l'aise, yeol. ça te donnait l'envie de tourner les talons et partir avant que quelque chose n'arrive. mais tu n'avais pas eu le temps de faire un pas que la poignée se tournait et la porte s'ouvrait lentement. et sur le coup du moment, tu t'étais figé. arrêt total, le monde s'arrêtait de tourner. tes yeux se posaient sur celui qui se tenait devant toi et tu voyais un fantôme. le choc venait plus tard, sungyeol. parce qu'honnêtement, tu n'arrivais pas à enregistrer l'information que tu avais. ça devait être une hallucination, n'est-ce pas ? tu clignais pourtant des yeux et
il était toujours là. et ça te frappait soudainement. l'information remontait à la surface, mais tu étais toujours sans réponse. parce que tu ne comprenais pas. c'était impossible. et ton coeur semblait reprendre vie, alors que tu devais avoir l'air d'un
vrai fantôme. ❛
no-nohyun..? ❜
t'es en vie, que tu voulais souffler, mais tu n'avais même pas la force de rajouter un autre mot. c'était impossible. ce n'était pas lui, ta tête te jouait des tours, c'était impossible. si tu t'approchais, il allait disparaître de ta vie tout comme les autres fois où tu pensais l'avoir aperçu. on t'avait dit qu'il était mort. et pourtant, il semblait si vivant sur le moment, tu avais un mixte d'émotions qui te faisait hésiter. aller vers lui ou ne pas bouger, rien que le temps de profiter de ce moment irréel avant qu'il ne s'efface de nouveau, qu'il s'éclipse de ta vie pour laisser un autre trou béant impossible à réparer. tu étais si perdu que tu ne t'apercevais pas des larmes salées qui glissaient le long de tes joues. tu avais le coeur en miettes, yeol. pourquoi était-on aussi cruel, à te laisser espérer, rien qu'un instant qu'il était là ?
don't leave me again.